Les soldats israéliens qui ont violé et torturé des détenus palestiniens au centre de détention de Sde Teiman ont tenu une conférence de presse pour se vanter d'être toujours libres. Ils ont fièrement déclaré : « Nous vaincrons ! »
Commentaire de l'historien Edouard Husson :
En ce moment les juifs vivant en Israël semblent vouloir disputer la palme des plus grands salopards de l'humanité aux sociétés totalitaires du XXÈME siècle.
Cela n'empêche pas qu'il y ait à travers le monde et jusqu'en Israël des juifs qui dénoncent le Pol Pot israélien et ses bourreaux.
La leçon qu'il faut retenir, c'est que l'humanité est une, dans la grandeur comme dans l'horreur. Il n'y a pas de peuple élu, au sens d'un suprémacisme ethnoculturel qui serait légitime.
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Proximité entre le fascisme et le sionisme. Ces deux idéologies sont basées sur la discrimination, le racisme, les logiques génocidaires, les volontés expansionnistes et l’usage débridée de la violence à des fins politiques.
Nous avons toutes les raisons de ranger dans la famille des fascismes le système post-démocratique qui caractérise actuellement la plus grande partie du monde occidental. (Israël est une création occidentale)
Il réalise le potentiel du fascisme, interrompu un temps par la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale :
- culte de la guerre asymétrique pouvant aller jusqu'au génocide,
- dépassement du nationalisme au profit d’un suprémacisme ethno-culturel,
- détestation de l'économie de marché et de l'esprit d'entreprise,
- destruction de la monnaie,
- capitalisme de connivence et de surveillance,
- contrôle strict de l'information,
- règne de la technocratie,
- écologie antihumaniste, eugénisme et malthusianisme comme aboutissement du « biopouvoir »,
- haine du christianisme... 
J'appelle ce système « fascisme gris » car il repose sur le « pouvoir gris » (nos classes dirigeants sont des gérontocraties qui donnent parfois le change en faisant élire leurs gigolos), alors que le fascisme de la première moitié du XXe siècle reposait sur le culte de la jeunesse.
Ajoutons que ce fascisme de l'Occident vieillissant, quand il laisse libre cours à ses fantasmes sexuels, se délecte des « cinquante nuances de gris » - en parfaite cohérence, d'ailleurs, puisque le premier philosophe du fascisme fut le marquis de Sade. (Le sadisme et les obsessions anales de Sade sont omniprésents dans les prisons israéliennes.)
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Gideon Levy : « Il n’est plus possible d’être sioniste sans être fasciste. »
Dans un article intitulé « Nous sommes tous Itamar Ben-Gvir », le journaliste Gideon Levy explique dans Haaretz qu’il n’y a aucun enjeu en Israël lors des prochaines élections.
Car ceux qui se disent dans l’opposition ont fondamentalement les mêmes valeurs et propositions que les fascistes au pouvoir actuellement.
« Un fil conducteur unit Naftali Bennett, Yaïr Lapid et Avigdor Lieberman, l’espoir de l’opposition, et Ben-Gvir, la grande terreur : nationalisme, fascisme et militarisme ne différant que par des nuances infimes. », écrit-il en introduction dans le quotidien israélien.
« Entre le gouvernement le plus d’extrême droite de l’histoire d’Israël et ceux qui aspirent au pouvoir, il n’y a que cinquante nuances de droite. Par conséquent, tous ces discours sur une « fracture nationale » et les « élections les plus importantes de l’histoire du pays », cette dernière expression étant un cliché qui circule actuellement, sont mensongers.
Israël n’a pas de Zohran Mamdani et n’en aura pas de sitôt. En revanche, les Ben-Gvir, nous en avons à profusion. La période électorale est arrivée, et personne n’est aussi prompt que Lapid à identifier l’air du temps, à savoir le fascisme, et à surfer sur sa vague. C’est le produit le plus en vogue depuis le 7 octobre, et Lapid le distribue déjà avec enthousiasme.
Cette semaine, le « chef de l’opposition » a promis de soutenir une loi interdisant le vote à ceux qui ne font pas leur service militaire.
Ni à Sparte, ni même dans la super-Sparte, on n’oserait envisager une telle mesure militariste. Là-bas, on en aurait peut-être honte. Les Arabes, les ultra-orthodoxes, les invalides, les malades, les criminels et les handicapés seraient jetés dans le Nil. Ils ne font pas partie de notre démocratie, alors pourquoi ne pas expulser tous ceux qui ne servent pas ? Leur retirer leur citoyenneté ? Et peut-être les enfermer dans des camps ?
Selon Lapid, seul le service militaire donne droit aux droits fondamentaux. Chers Israéliens, si vous ne tuez pas d’enfants à Gaza, Lapid vous retirera votre carte d’électeur.
Le peuple, meurtri et traumatisé par des années de Benjamin Netanyahu, est désormais censé se tourner vers une figure comme celle-ci comme un espoir d’avenir.
Le plus grand espoir de l’opposition est encore plus décourageant. « Dans le Néguev, un État palestinien est en train d’émerger », a averti Bennett cette semaine les habitants d’Omer. « Si nous ne réagissons pas, nous nous réveillerons face à un 7 octobre dans le Néguev. »
Puisque Ben-Gvir parle ainsi, à quoi nous sert Bennett ? Pour Bennett, comme pour Ben-Gvir, cette terre appartient exclusivement aux Juifs.
Or, le Néguev appartient aux Bédouins autant qu’à Bennett ou aux honnêtes citoyens d’Omer. Le Néguev est ce que nous leur avons laissé après les avoir dépossédés de leurs terres, détruit leurs vies et les avoir confinés dans des ghettos misérables.
Bennett, comme Lapid, est un personnage sombre. Tous deux croient que les droits sont octroyés par pure bonté d’âme de l’État, comme un don ou une récompense pour ce qui est, à leurs yeux, une bonne conduite. C’est le fascisme dans sa forme la plus extrême, et Lieberman, le plus aguerri des trois, le rejoint avec enthousiasme. Lui est également favorable à la privation du droit de vote pour ceux qui n’ont pas participé à la guerre et à ses crimes. Lui aussi considère les Bédouins comme des intrus dans ce pays.
La ressemblance fasciste entre la coalition et l’opposition n’est pas fortuite. On appelle cela le sionisme. En 2025, il est impossible de défendre cette idéologie nationale sans être fasciste ou militariste. C’est désormais l’essence même du sionisme.
Peut-être en était-il ainsi depuis ses débuts, et l’honnêteté exige que nous l’admettions. Netanyahu et Bennett, Ben-Gvir et Lapid sont sionistes, comme la quasi-totalité des Israéliens. En matière de territoire, ils croient à la suprématie juive et au mensonge d’un État juif et démocratique. Le fascisme en est la conséquence inévitable. Il n’est plus possible d’être sioniste sans être fasciste. »
Source: CAPJPO-Europalestine
