D’après les données collectées par le site Stop Murdering Journalists dont le journaliste Kalen Goodluck a rendu compte sur sa page Substack, 50 % des journalistes tués par Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023 l’ont été à leur domicile. Cela représente 154 travailleurs des médias sur un total de 312, selon le dernier décompte. Au moins 756 membres de leurs familles ont été tués dans ces attaques, soit un ratio d’environ cinq proches pour un journaliste.
StopMurderingJournalists fournit le nom et une photo des journalistes tués, ainsi que le jour et les circonstances de leur mort.
Le bilan de StopMurderingJournalists est le plus élevé parmi ceux qui circulent. Pourtant, en croisant ses données avec celles de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et de Mediapart, on peut trouver au moins douze cas supplémentaires de journalistes tués par Israël à Gaza qui n’y figurent pas. On serait donc aujourd’hui à 324 journalistes tués par Tsahal dans l’enclave palestinienne depuis le début du génocide. Israël est également responsable de la mort de quinze autres journalistes en Cisjordanie (1), au Liban (10), en Syrie (1) et en Iran (3).
Ces chiffres glaçants reflètent l’abolition systémique de la distinction combattant/non combattant pratiquée par l’armée israélienne, les journalistes étant évidemment des civils. Et il est mensonger d’affirmer que le Hamas tient sous sa coupe tous les journalistes de Gaza, qui seraient des « propagandistes » du parti islamiste. Au reste, même si c’était le cas, cela resterait un crime de guerre que de les cibler, à moins de réformer significativement le droit international. N’est-ce pas, Géraldine Woessner, Raphaël Enthoven ?
