Dans son communiqué, le Bureau de la communication du Parquet d’Istanbul décrit les attaques israéliennes comme un "processus systématique de destruction et d’extermination" visant la population civile palestinienne, avec des bombardements répétés sur des hôpitaux, des écoles et des convois humanitaires.
L’exemple le plus marquant reste celui de la petite Hind Reçep, âgée de six ans, tuée de 335 balles par des soldats israéliens en janvier 2024, devenue depuis un symbole du drame humanitaire de Gaza.
La Turquie place la justice au cœur de la cause palestinienne
Cette action judiciaire trouve son origine dans les plaintes déposées par les membres de la Flottille humanitaire "Küresel Sumud", interceptée par les forces israéliennes début octobre alors qu’elle tentait d’acheminer de l’aide à Gaza.
Les participants, parmi lesquels plusieurs ressortissants turcs, ont déclaré avoir été détenus et maltraités avant d’être rapatriés en Turquie. Leurs rapports médicaux, établis par l’Institut médico-légal d’Istanbul, ont été transmis au parquet dans le cadre d’une enquête conjointe avec la Direction de la Sécurité d’Istanbul et le MIT, le service national de renseignement turc.
Le parquet accuse Israël d’avoir violé les Conventions de Genève et les principes fondamentaux du droit international humanitaire, en soulignant que la Turquie "ne restera pas spectatrice de ces crimes".
Les mandats visent également Benny Gantz, Herzi Halevi, Itamar Ben-Gvir, Bezalel Smotrich, Ron Dermer, et d’autres responsables israéliens jugés directement impliqués dans la planification et l’exécution des attaques. Au total 37 personnes sont concernées.
Un tournant juridique et diplomatique
Le parquet souligne que cette démarche vise à empêcher l’impunité et à faire respecter le droit international face à des crimes "qui offensent la conscience universelle de l’humanité".
Ankara, qui avait déjà appelé à plusieurs reprises à une enquête internationale, franchit désormais une étape décisive en plaçant la question palestinienne dans le champ du droit pénal international.
Une décision qui pourrait redéfinir les rapports de force diplomatiques au Proche-Orient.
