samedi 3 mai 2025

L'inaction des Etats face aux crimes d’Israël est une trahison du droit international





Amnesty France :

Deux mois déjà que Gaza est sous blocus total. Plus rien ne rentre. Plus aucune aide humanitaire, plus aucun produit essentiel. La vie y est rendue impossible.

Privation d’eau, de nourriture, de soins… Ce siège est dévastateur. La famine est utilisée comme une arme de guerre. C’est une punition collective interdite par le droit international.

Les témoignages recueillis par nos équipes ces dernières semaines sont glaçants :

- des enfants meurent de faim
- des familles cuisinent avec des déchets
- certains boivent l’eau de mer.

« Je ne veux pas que mon enfant meure de faim »
« Aller pêcher, c’est risquer de ne jamais revenir »
Extraits de récits de survie quotidienne...

« Les enfants meurent devant nous »

L’hôpital pédiatrique Al-Rantissi manque de tout : médicaments, matériel, lait infantile. Même des traitements basiques comme la dialyse sont menacés.

« Les autorités israéliennes ont transformé Gaza en un enfer de mort et de destruction sans pitié. Il s'agit d'un génocide en action », conclut Erika Guevara Rosas, directrice du programme Recherche, plaidoyer, politique et campagnes à Amnesty International.

Les États ont le devoir d’empêcher un génocide. Leur inaction face aux crimes d’Israël est une trahison du droit international. Gaza est à l’agonie. Ne détournons pas les yeux.

La communauté internationale doit agir maintenant pour obtenir :

- la fin immédiate du siège

- un cessez-le-feu durable

- un embargo sur les armes

- un accès humanitaire sans entrave

- un soutien à la CPI

Bilan d’un mois de trêve rompue à Gaza : 
le génocide se poursuit

Après deux mois d’un fragile cessez-le-feu, l’armée israélienne a relancé, le 18 mars 2025, ses opérations militaires sur Gaza. Piégée dans une enclave soumise à un blocus total et à des bombardements intensifs, la population palestinienne est contrainte à des déplacements forcés, dans un territoire chaque jour plus réduit et dangereux. Bilan d’un mois de conflit et de survie, après de nouvelles menaces de destruction totale des autorités israéliennes.

« Série de raids israéliens sur toute la bande de Gaza. »

« La guerre a repris. »

Le 18 mars, à 01h24 du matin, ce sont par ces mots simples mais glaçants que le journaliste gazaoui Rami Abou Jamous informe la centaine de journalistes francophones qui le suivent sur WhatsApp de la fin officielle du cessez-le-feu entré en vigueur deux mois plus tôt, le 19 janvier 2025. La chaîne 14 israélienne annonce de son côté : « Les avions de l’armée de l’air mènent une vague d’attaques à grande échelle dans la bande de Gaza. »

La nuit sera terrible. Au petit matin, les Gazaoui·es comptent leurs morts : plus de 400 personnes tuées, dont 174 enfants et plus de 550 blessés.

Depuis, pas une journée, pas une nuit ne se passe sans que de nouveaux noms s’ajoutent à la liste des victimes civiles. Des familles entières disparaissent sous les bombardements et les décombres.
Une intention génocidaire décomplexée

Dès ce 18 mars, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, justifie la reprise des combats « suite au refus répété du Hamas de libérer [les] otages » et menace : « les portes de l’enfer s’ouvriront » sur Gaza si le Hamas ne les libère pas immédiatement

Le lendemain, dans une vidéo et un message sur X, il s’adresse aux « résidents de Gaza » : « Il s’agit du dernier avertissement. (…) Suivez le conseil du président américain : rendez les otages et éliminez le Hamas, et de nouvelles options s’offriront à vous – y compris la possibilité de voyager vers d’autres parties du monde pour ceux qui en font le choix. L’alternative est la destruction et la dévastation totale. »

Depuis un mois, cette intention spécifique de destruction n’a cessé de se manifester dans les faits, sur le terrain.
Une nouvelle hécatombe

Au cours des dix premiers jours de la reprise des hostilités, chaque jour, en moyenne, environ 100 enfants ont été tués ou mutilés, selon un décompte de l’UNICEF.

En l’espace d’un mois, près de 1 700 Palestinien·nes ont été tué·es, dont 595 enfants.

Lire la suite :

https://www.amnesty.fr/conflits-armes-et-populations/actualites/bilan-un-mois-de-treve-rompue-a-gaza-le-genocide-se-poursuit


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Edouard Husson, historien, professeur des universités :

Je le redis: ce qui se passe à Gaza n'est pas un génocide commis seulement par les Israéliens. C'est un génocide perpétré par les gouvernements occidentaux - à quelques exceptions près.
Quand viendra l'heure des comptes, des gouvernants américains, britanniques, allemands, français... devront répondre de leurs actes.

Le débat sur l'antisémitisme est un leurre.

De nombreux juifs à travers le monde - et jusqu'en Israël - condamnent le génocide de Gaza.

Et le gouvernement israélien ne pourrait pas le mettre en œuvre sans la complicité, plus ou moins active, des gouvernants européens et nord-américains.

Le débat ethno-culturel - en l'occurrence sur l'antisémitisme - est, dans tous les domaines, une ruse des réseaux de pouvoir occidentaux pour qu'on ne pose pas les questions qui comptent, à commencer par la disposition "des démocraties" à piétiner le droit international et à ignorer depuis 77 ans les résolutions de l'ONU quand il s'agit des Palestiniens.


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Israël viole le droit international depuis des décennies, soutenu militairement par les puissances occidentales au nom de la "démocratie" et de la "civilisation". Ces alliances et discours, héritages coloniaux, masquent des politiques d'occupation et d'agression, souvent impunies. 

Dans ce long format, Blast vous propose de revenir sur les racines de ces mythes politiques et historiques pour mieux comprendre les enjeux de la guerre en cours.

ISRAËL : COLONISER ET MASSACRER, AU NOM DE LA DÉMOCRATIE