dimanche 18 mai 2025

À Gaza, "vastes opérations terrestres", près de 150 morts en 24 heures

 


L'armée israélienne a annoncé dimanche lancer de "vastes opérations terrestres" dans la bande de Gaza, en parallèle de négociations indirectes à Doha pour obtenir un cessez-le-feu.



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Opération Chars de Gédéon


Israël a baptisé son offensive actuelle contre Gaza « Opération Chars de Gédéon », un nom tiré directement du Livre des Juges, où Gédéon a mené un massacre de 120 000 personnes, approuvé par Dieu. Il ne s'agit pas d'une simple image de marque poétique. Cela s'inscrit dans une longue tradition où l'armée israélienne habille ses campagnes de symbolisme religieux pour présenter la violence de masse comme une guerre sainte. Des chars et des prophètes aux plaies et aux colonnes de nuée, le langage biblique est utilisé pour justifier le génocide et l'agression modernes.

Cette fois, ils ont même largué des tracts au-dessus de Deir el-Balah, citant un verset coranique relatant la séparation de la mer par Moïse, transformé en menace annonçant l'arrivée de l'armée israélienne. L'image montre la mer fendant Gaza, avec des maisons submergées et la vengeance divine à l'honneur. Israël donne depuis longtemps à ses missiles, drones et systèmes d'intelligence artificielle des noms de personnages et d'histoires religieuses. « La Fronde de David », « Jéricho », « Samson », et même « Lavande » et « Évangile » s'inscrivent dans une stratégie visant à fusionner la guerre avec la prophétie et le droit divin.

Alors que les médias occidentaux et des hypocrites comme Bill Maher persistent à dépeindre Israël comme un bastion laïc et rationnel du progrès, sa doctrine militaire reflète de plus en plus une croisade théocratique. Des criminels comme Netanyahou ont même invoqué l'appel biblique à anéantir des populations entières, un langage désormais cité dans les procès pour génocide à La Haye. Ce n'est pas une métaphore. C'est une politique. Et il est temps d'arrêter de prétendre qu'il s'agit d'autre chose.


Jehad Abusalim, écrivain, coéditeur de « Lumière à Gaza : Écrits nés du feu ».