mercredi 21 mai 2025

Les diplomates étrangers en visite en Cisjordanie ont été menacés (et carrément pris pour cibles) par l'armée d'occupation




L'armée israélienne a reconnu mercredi des tirs de sommation après qu'une délégation diplomatique internationale a "dévié de l'itinéraire approuvé" pour une visite organisée par l'Autorité palestinienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.





Tollé international après des «tirs de sommation» de l'armée israélienne contre des diplomates étrangers

Mercredi 21 mai, l'Autorité palestinienne accuse des soldats israéliens d'avoir ouvert le feu « à balles réelles » sur des diplomates étrangers participant à une visite organisée par ses soins à Jénine, zone au cœur d'une offensive militaire israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée. Israël reconnaît des tirs de sommation après que des diplomates ont « dévié de l'itinéraire approuvé ».

C’est à l’entrée du camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, que des diplomates représentant une trentaine de pays ont été visés par des tirs de soldats israéliens. Les diplomates ont aussitôt évacué les lieux. Le ministère des Affaires étrangères palestinien a diffusé une vidéo montrant deux personnes portant des uniformes de l'armée israélienne mettre en joue le groupe de diplomates, explique notre correspondante régionale, Amira Souilem.

Ces diplomates étaient invités par l’Autorité palestinienne pour voir de leurs propres yeux la dévastation en cours dans le nord de la Cisjordanie occupée où des habitations et infrastructures sont détruites au quotidien par l’armée israélienne. Selon des sources diplomatiques, des diplomates de Chine, du Japon et du Mexique ainsi que de plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et la Roumanie participaient à cette visite. La visite a donc tourné court.

Israël parle de « tirs de sommation »

De son côté, l’armée israélienne a accusé les diplomates d’avoir dévié de l’itinéraire prévu initialement. Elle a précisé qu’il s’agissait de tirs de sommation et qu’elle allait prendre attache avec chacun des pays concernés par l’attaque de ce mercredi matin. « La délégation s'est écartée de l'itinéraire approuvé et est entrée dans une zone où elle n'était pas autorisée à se trouver », a affirmé l'armée dans un communiqué, « les soldats de l'armée israélienne opérant dans la zone ont tiré des coups de semonce pour les éloigner ». Elle a dit « regretter les désagréments causés » et annoncé qu'elle s'entretiendrait « prochainement avec les diplomates ».

« C'était la dernière partie de la visite, et soudain, nous avons entendu des coups de feu venant du camp » de réfugiés de Jénine, a déclaré à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. « Ce n'était pas juste une ou deux fois. C'était comme des tirs répétés. C'est de la folie. Ce n'est pas normal », a-t-il ajouté.

Notre correspondante sur place, qui a suivi cette délégation lundi 19 mai à Tulkarem avait déjà été alertée avec la mention « si possible » dans le programme qui avait été donné, écrite en face de certaines étapes de la visite. « Camp de réfugiés de Tulkarem - Si possible. » Et dans les faits, cela n’a pas été possible. Il leur a été simplement possible de se poster à l’entrée du camp, pour des raisons de sécurité. Rapidement, des tanks de l’armée israélienne sont arrivés et ont klaxonné aux abords du point où la délégation et notre correspondante étaient. Tout le monde avait compris le message. Les Israéliens sont en terrain conquis à Jénine et tiennent à le faire savoir, quitte à utiliser la force comme ce matin.

Le ministère palestinien dénonce « une violation flagrante et grave du droit international »

Dans un communiqué, le ministère palestinien condamne « dans les termes les plus fermes le crime odieux commis par les forces d'occupation israéliennes, qui a consisté à viser directement à balles réelles une délégation diplomatique accréditée auprès de l'État de Palestine » en visite « de terrain dans le gouvernorat de Jénine ». Il a dénoncé « une violation flagrante et grave du droit international ».

L'incident survient sur fond de pressions internationales accrues sur Israël pour sa conduite de la guerre à Gaza, où de nombreux pays dénoncent l'intensification et l'élargissement de sa campagne militaire et les souffrances des civils, qui manquent de tout. « Les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de sa voie pour défendre son existence et sa sécurité », ont affirmé mardi les Affaires étrangères israéliennes.

Les pays concernés, dont la France, condamnent les tirs et demandent des comptes

La France, l’Italie, la Belgique et l’Espagne ont condamné ces tirs israéliens. L'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas, la Roumanie, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Turquie ont fait de même. Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani les a qualifiés de menaces « inacceptables ».

L’ambassadeur d’Israël à Rome a été convoqué. Le vice-consul italien Alessandro Tutino, « qui va bien » et avec lequel le ministre s'est entretenu, « se trouvait parmi les diplomates qui auraient été attaqués à coups d'armes à feu près du camp de réfugiés de Jénine ».

Du côté de l’opposition italienne, le parti démocrate a déploré la « totale absence de respect d’Israël du droit international » et estime que « des sanctions doivent être prises ». Pour sa part, le Mouvement 5 étoiles, dont le leader Giuseppe Conte n’hésite pas à qualifier Benyamin Netanyahu de « fou criminel », a demandé des « mesures drastiques », indique notre correspondante à Rome, Anne Le Nir.

La France va convoquer aussi l'ambassadeur d'Israël après des tirs « inacceptables » de l'armée israélienne en Cisjordanie, a annoncé le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, sur le réseau social X. Un diplomate français faisait partie de la délégation.




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Deux membres du personnel de l’ambassade israélienne ont été tués par balles, mercredi 21 mai dans la soirée, près du musée juif de Washington.


Une vieille méthode : celle du faux drapeau, utilisée depuis des décennies pour justifier l’injustifiable, déclencher des représailles, ou détourner l’opinion


Le scénario est trop parfait pour ne pas être suspect. Le jour exact où Israël ouvre le feu sur une délégation diplomatique européenne et arabe à Jénine, deux employés de l’ambassade israélienne sont tués par balles à Washington. Et comme par enchantement, la machine médiatique s’emballe : fini les diplomates visés, les 20000 enfants massacrés à Gaza, les 210 journalistes abattus, les hôpitaux rasés. Le nouveau récit est tout trouvé : “les Juifs ne sont plus en sécurité, même à Washington.”

Mais regardez bien les éléments :

• un suspect filmé, étrangement calme, presque posé,

• un keffieh soigneusement déposé à côté de lui, comme pour signer la scène,

• des cris de « Palestine libre » hurlés mécaniquement, presque comme un slogan appris par cœur.

Tout sonne faux. Tout semble fabriqué.

Ce genre de mise en scène n’a rien de nouveau. C’est une vieille méthode : celle du faux drapeau, utilisée depuis des décennies pour justifier l’injustifiable, déclencher des représailles, ou détourner l’opinion.

Israël en a fait un outil stratégique. Quelques rappels historiques :

•1946, hôtel King David : attentat de l’Irgoun déguisé pour en accuser les Arabes.

•1948, assassinat de Folke Bernadotte, envoyé spécial de l’ONU, par des milices sionistes.

•1954, opération Susannah (affaire Lavon) : des agents israéliens déguisés en Arabes posent des bombes dans des bâtiments britanniques et américains en Égypte. But : faire accuser les musulmans.

•1967, attaque contre l’USS Liberty : navire américain mitraillé pour tenter de le couler, Israël pensait pouvoir en imputer la responsabilité à l’Égypte.

•Années 1980, France, affaire Osirak : un faux groupe armé pro-palestinien revendique l’attentat contre un site nucléaire irakien… avant qu’on découvre que c’était un coup monté du Mossad, pour détourner l’attention de l’opération aérienne israélienne sur le réacteur.

Alors aujourd’hui, quand un homme crie “Palestine libre” en posant un keffieh à côté de son arme, au moment même où Israël est diplomatiquement acculé, nous avons le devoir de douter et même, de ne pas y croire.

Car ce n’est pas la première fois qu’Israël crée l’attaque dont il a besoin pour redevenir la victime dans le récit occidental. Et seuls les ignorants — ou les racistes en quête d’excuses — peuvent encore croire à ces contes-là. [...]


Voici l’exemple parfait des caractéristiques d’une attaque sous faux drapeau.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, accuse l’Union européenne… d’avoir provoqué les meurtres de New York. Rien que ça. Selon lui, ce seraient les discussions sur un « prétendu génocide » à Gaza et de « prétendus crimes contre l’humanité » qui auraient « ouvert la voie à l’antisémitisme » et donc, indirectement, aux attaques.

C’est la mécanique bien connue : 

• On déplace l’attention du monde sur Israël, en le repositionnant en victime absolue.

• On accuse ceux qui dénoncent ses crimes d’être responsables de la violence.

• On glisse insidieusement l’idée que parler du génocide à Gaza revient à justifier l’antisémitisme.

• Et surtout, on évacue toute possibilité de responsabilité israélienne, même indirecte.

Tout cela alors qu’Israël tire sur des diplomates, massacre des civils, bombarde des écoles, affame un peuple entier — sans aucune conséquence. 

Inversion accusatoire. Détournement de l’attention. Instrumentalisation de l’antisémitisme.

Ce sont des marqueurs historiques de la propagande sioniste — et aujourd’hui, ils sont à nouveau à l’œuvre.

Tomy le Magnifique sur X.

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Une vieille méthode, celle du faux drapeau :

L'attentat à la bombe contre l'ambassade d'Israël à Londres en 1994

L'ancienne agente britannique du MI5, Annie Machon, explique la responsabilité du Mossad lors de l'attentat de 1994 contre l'ambassade d'Israël à Londres. Deux Palestiniens, Samar Alami et Jawad Botmeh, furent condamnés à 20 ans de prison pour un crime qu'ils n'avaient pas commis.