mardi 27 mai 2025

Les enfants meurent




Ce qui se passe aujourd’hui à Gaza dépasse l’acceptable. Ce n’est pas un conflit. Ce n’est pas une guerre. C’est un étranglement systématique d’une population entière. Et chaque heure compte.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de lancer un cri d’alarme concernant la situation humanitaire à Gaza. Depuis maintenant plus de douze semaines, aucun des camions de l’OMS transportant du matériel médical n’a pu franchir les points de passage pour entrer dans l’enclave assiégée. Le blocus total imposé par Israël empêche non seulement l’acheminement de l’aide humanitaire mais détruit littéralement les dernières capacités de survie de la population.

La docteure Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, a rappelé aujourd’hui que les besoins médicaux sont urgents et dramatiques. Les hôpitaux n’ont plus d’antiseptiques, plus d’antibiotiques, plus d’analgésiques. Les enfants blessés ne peuvent plus être soignés, et ceux qui souffrent de brûlures voient leurs plaies s’infecter par manque d’éléments nutritionnels et de soins. Leur système immunitaire, affaibli par la faim et le stress prolongé, ne parvient plus à les protéger. Ce sont des corps d’enfants qui pourrissent lentement, dans l’indifférence générale.

« Nous devons pouvoir faire entrer ces camions. Nous devons avoir un cessez-le-feu. Nous devons protéger les hôpitaux. C’est la base du droit international », a déclaré la docteure Harris.

L’OMS, vidée de ses stocks à Khan Younès, tente d’envoyer depuis l’Égypte des dizaines de camions vers le nord de Gaza, mais sans succès. Les passages sont fermés, les demandes restent lettres mortes, et les enfants meurent. Dans le silence.

Bertrand Scholler.