dimanche 10 novembre 2024

260 personnalités pour un cessez-le-feu à Gaza : « Depuis un an, nos consciences sont ébranlées »

 

L’horreur absolue se déroule sous nos yeux à Gaza, sans qu’aucune des grandes puissances internationales n’intervienne pour y mettre un terme. Pire, elles offrent au gouvernement israélien un blanc-seing pour continuer de perpétrer des crimes et des destructions en toute impunité, visibles aujourd’hui en boucle via les chaînes et les supports numériques du monde entier.

Personne ne pourra dire qu’on ne savait pas !

Des dizaines de milliers de tués et de disparus. Une situation humanitaire hors de contrôle. Des dizaines de milliers de blessés, de handicapés, de déplacés. Une population entière traumatisée durablement. Une génération sacrifiée.

Les Libanais.es subissent depuis le 23 septembre dernier, à leur tour, d’effroyables frappes aériennes, tuant des centaines de civils aveuglément et jetant des centaines de milliers d’autres sur les routes.

À cette ignoble barbarie, succède la volonté du gouvernement israélien de briser les institutions internationales. La Knesset et ses élu.es au pouvoir, en adoptant deux textes visant à l’interdiction de l’intervention de l’UNRWA (office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugié.es de Palestine dans le Proche-Orient qui fournit assistance, protection et qui plaide en faveur des 4,7 millions de réfugié.es palestinien.nes) ont franchi une nouvelle étape dans l’abject en frappant directement celles et ceux qui permettent la survie immédiate des populations. Rappelons que l’UNRWA apporte l’aide humanitaire dont dépend la survie de 2 millions de Gazaouis sous blocus israélien, et fait fonctionner les services indispensables de santé et d’éducation dans l’ensemble des territoires de la Palestine occupée.

L’UNRWA est le poumon de la Palestine occupée et c’est précisément cet organe vital que le gouvernement israélien veut frapper !

Ne nous y trompons pas, la stratégie du pouvoir israélien et ses opérations menées à Gaza et en Cisjordanie, sous couvert d’un « droit à se défendre », visent un objectif global d’effacement des revendications légitimes des Palestiniens par la force. Il s’agit de détruire tout ce qui peut concourir à favoriser le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination, à l’indépendance, à la souveraineté et au droit au retour. Au-delà de l’aide humanitaire aux populations, l’UNRWA revêt une dimension éminemment politique : sa présence à Jérusalem renvoie inévitablement au système d’occupation illégitime de l’État israélien. L’UNRWA symbolise aussi l’engagement international en faveur du droit au retour des réfugié.es. Interdire ses activités représente une escalade folle sans précédent, c’est un défi flagrant à toutes les chartes et traités et à tous les États membres de l’Organisation des Nations Unies.

Cette décision bafoue l’accord Comay-McLemore de 1967 qui a permis à l’agence des Nations Unies d’opérer à l’intérieur des territoires palestiniens occupés.

Elle menace encore davantage le statut de la ville de Jérusalem Est d’où officie l’agence des Nations Unies, le but du gouvernement israélien étant la poursuite totale et finale de l’annexion de Jérusalem Est.

Nos partenaires palestinien.ne.s des camps de réfugié.e.s expriment leur écœurement vis-à-vis des États, partout dans le monde, qui contribuent au financement de l’UNRWA et qui, dans le même temps, n’exercent aucune pression envers l’État d’Israël pour qu’il rende des comptes. Ils ne comprennent pas pourquoi toutes les tentatives de déstabilisation des institutions internationales par Benyamin Netanyahou restent sans effet. L’État d’Israël se comportant comme un état hors-la-loi, nous devons exiger sa suspension de l’ONU !

Notre action doit continuer à porter la voix des Palestiniens, nous, peuples libres, ne reconnaissant que le droit et une organisation internationale légitime à intervenir pour garantir le maintien de la paix et de la sécurité. En ce sens, la France s’honorerait de reconnaître l’État de Palestine comme 146 des 193 pays membres de l’Organisation des Nations unies.

Notre association et à travers elle, les parlementaires, maires, élu.e.s, citoyen.n.e.s engagé.e.s des villes de notre réseau, défendons le droit des réfugié.e.s palestinien.ne.s depuis plus de 35 ans. Nous nous tiendrons aux côtés des milliers de personnes qui font vivre l’UNRWA au quotidien et aux côtés réfugié.es palestinien.nes dans cette nouvelle épreuve et nous organiserons une mobilisation d’envergure dans ce sens dans les mois qui viennent.

Nous réaffirmons notre soutien inaltérable à l’UNRWA, notre soutien aux peuples palestinien et libanais. Nous portons haut et fort leur voix pour que nos pays, la France et l’Europe, exercent leur pouvoir pour déployer toutes les sanctions possibles contre l’État israélien, inverser le rapport de force pour permettre à la justice et au droit international de s’applique
r.