Israël a détruit le mausolée de Simon Pierre, apôtre du Christ, dans le village de Shama au sud du Liban.
"Les catholiques pensent que la tombe de Saint Pierre est au Vatican. Mais ce mausolée de Simon Pierre au sud du Liban a certainement une raison dans la biographie du Prince des Apôtres. De nombreux chrétiens s'y rendent comme à la tombe de Pierre. Les musulmans ont beaucoup de respect pour le lieu. Ceux qui ont bombardé ce lieu saint sont des soit des impies soit des religieux fanatiques. On trouve les deux dans le gouvernement Netanyahou."
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Le mépris de la vieille civilisation chrétienne dans le cinéma cosmopolite
Le modèle du genre reste le célèbre film de Jean-Jacques Annaud, "Le Nom de la rose" (France, 1986), dont le scénario est tiré du roman de l'auteur italien mondialement célèbre, Umberto Eco : il s'agit d'une intrigue policière qui se déroule dans un monastère bénédictin du Nord de l'Italie au début du XIVe siècle. Les clichés sur le Moyen Age s'accumulent tout au long du film : tous les moines sans exception sont des tarés, d'une manière ou d'une autre. Ils s'engraissent sur le dos des pauvres paysans qui viennent apporter leur maigre récolte, tandis que ceux-ci vivent dans la fange et les ordures que veulent bien leur jeter les moines. L'Eglise catholique tout entière n'est que perversion ; elle maintient les esprits dans l'asservissement et dans la peur du diable ; elle garde précieusement cachées toutes les merveilles contenues dans les livres grecs qui risquent de déstabiliser son pouvoir. Guillaume de Baskerville, le moine franciscain, magistralement interprété par Sean Connery, parviendra à dénouer l'énigme et à récupérer quelques-uns de ces ouvrages interdits qu'il sauvera des flammes. Tout se finit évidemment par la torture et le bûcher. Le film a été réalisé avec la collaboration de Jacques Le Goff, un historien de l'école marxiste (Karl Marx "en était" lui aussi). Si 1' on veut avoir un aperçu non marxiste de la magnifique époque que fut le Moyen Age, on lira avec profit ce tout petit livre de Régine Pernoud intitulé "Pour en .finir avec le moyen âge", paru en 1977. Personne ne pourra en effet nous faire croire que l'on bâtit des cathédrales avec des miséreux affamés et des esclaves. Notons aussi qu'à aucun moment dans ce film il n'est question de ''rose". Il s'agit évidemment d'un titre pour initiés à la kabbale, et à ce sujet, nous découvrons que l'auteur du récit, Umberto Eco, vient de préfacer en 2005 un livre d'un certain Moshé ldel, intitulé "Mystiques messianiques", dans lequel il établit un parallèle entre le messianisme hébraïque et le marxisme. On savait déjà que selon Marx, la religion était "l'opium du peuple", mais il faut surtout comprendre que, dans l'esprit du philosophe, c'est surtout de la religion catholique dont il s'agit. Quant à Jean-Jacques ''Annaud", il s'agit peut-être d'un "Hanau", bien qu'il n'y ait apparemment aucune parenté avec Marthe Hanau, dont l'escroquerie des années 1930 est restée célèbre. Jean-Jacques Annaud a aussi réalisé "La Victoire en chantant" (Fr., 1976), qui dépeint la présence française en Afrique en 1915, où une population de colons composée exclusivement de crétins alcooliques est opposée à des Noirs pleins d'humour.
"Monsignore" ( 1982), de Frank Peny, est l'histoire d'un cardinal débauché qui réussit à séduire une nonne et se retrouve également devant une cour d'assises. Mais le cardinal est puissant : il tient la banque et sert de liaison avec la mafia. Le pape, qui est au courant de l'affaire, garde discrètement le silence !
Dans la comédie "La montre, la croix et la manière" (USA, 1991 ), Louis est photographe d'art dans le studio que dirige Norbert, spécialisé dans les compositions d'inspiration religieuse. Il recherche un nouveau modèle pour incarner Jésus, quand il rencontre un pianiste un peu fou, qui a une tête de Christ (Jeff Goldblum !). L'affaire est vite conclue. Le nouveau modèle incarne merveilleusement bien le Christ, sur la croix, à table avec les apôtres et dans tous les tableaux bibliques. Mais voilà que peu à peu, le faux Christ se prend pour le vrai ! Dans une scène cocasse, Jeff rentre chez lui avec pas moins qu'un espadon sur l'épaule, qu'il dépose sur la table de la cuisine et que sa femme va préparer pour le dîner. Celle-ci le met tout entier dans le broyeur, avec les pattes de canards ! Le plat qu'elle dépose sur la table, sous le nez de son mari est d'un noir immonde qui donne la nausée. Elle lui demande alors : "Est-ce que tu as trouvé notre seigneur Jésus ?" (gros plan sur l'horrible plat). Il est donc très clair que ce "Jésus" donne envie de vomir au réalisateur, Ben Lewin, qui entend faire partager son dégoût à son public.
Même dans un amusant dessin animé tel que "Shrek", on retrouve le mépris de la vieille civilisation : Nous sommes au Moyen Age ; Shrek est un ogre gentil et attachant, qui vit reclus dans sa forêt. C'est lui qui va aller affronter le dragon et délivrer la belle princesse. Le roi est un nabot teigneux et ridicule, ce qui n'est pas tellement dans la tradition européenne. Il prétend épouser la princesse, mais Shrek, qui en est tombé amoureux interviendra in extremis dans la cathédrale où est en train de se célébrer le mariage. Le bris des vitraux de la cathédrale par le dragon qui y a pénétré représente tout un symbole. C'est ce qu'ont voulu nous laisser William Steig, l'auteur du roman, et Ted Elliot, le scénariste, qui sont tous deux de fervents sionistes.
"Le Moine et la sorcière" (Fr., 1986), dépeint la civilisation médiévale sous le jour le plus sombre, afin de mieux exalter les temps "démocratiques" : Au XIIIe siècle, frère Etienne arrive dans un village pour y débusquer l' hérésie. Elda, une jeune femme qui a le pouvoir de guérir par les plantes, est accusée d'être une sorcière. L'inquisiteur la fait transférer dans les prisons du comte de Vilars, qui exploite aussi férocement ses paysans. Il ne faisait manifestement pas bon vivre à cette époque, au moins selon la réalisatrice, Suzanne Schiffman.
Le film de Peter Webber, "Hannibal Lecter, les Origines du mal" (2007), dévoile l'enfance du célèbre Hannibal Lecter, le tueur psychopathe cannibale du "Silence des Agneaux" : Alors qu'il était un petit enfant, pendant la guerre, en Lituanie, il a vu sa petite sœur se faire dévorer sous ses yeux par des soldats russes affamés. Devenu adolescent, Hannibal cherche à se venger et retrouve les criminels, un par un, pour leur manger la cervelle. L'un d'eux est devenu restaurateur dans une province française, et Hannibal se délecte à l'avance du sort qu'il lui réserve. Il est assis à une table et épie sa victime. On apprend ici que le patron de l'établissement, cet assassin d'enfant, est aussi un bon chrétien qui tient à ce que ses enfants aillent à l'église.
Hervé Ryssen, "Cinéma sans frontières".