vendredi 22 août 2025

Qualifier encore et encore ce qui se passe en Palestine



par Régis de Castelnau


L’horreur du massacre perpétré en Palestine par Israël est devenue un scandale mondial. Un petit tour du monde médiatique sur Internet démontre d’abord la répulsion pour l’infamie et l’aversion pour cet Occident qui soutient quand il n’organise pas. Au spectacle de la lâcheté de l’actuel président français, on imagine ce qu’aurait été le comportement de Charles de Gaulle, de Jacques Chirac et même de François Mitterrand. Face l’impuissance du droit international et de son système sous domination américaine, à faire cesser cette horreur, on imagine aussi ce qui se serait passé s’il avait existé encore une Union soviétique. Vous savez ces horribles communistes qui mangent les petits enfants et ont fait 100 milliards de morts. Eh bien, il n’y aurait pas eu de génocide.

Tout cela, nous le paierons cher et nous ne l’aurons pas volé.

Alors devant cette situation, armés de leur insondable lâcheté morale les dirigeants occidentaux commencent à prendre des pincettes, et les belles âmes, habituels directeurs de conscience, des distances. Pantomime assez écœurante destinée comme le dit Sophie Bessis à se forger un alibi devant la scène de crime. Mais aussi un peu parce que commence à se profiler la catastrophe qui attend l’État d’Israël. Beaucoup constatent avec horreur que le projet sioniste n’a probablement plus d’avenir. On ne devrait pas s’attendre à ce que les victimes d’un génocide vivent aux côtés des auteurs de ce génocide, aux côtés de leur oppresseur doté de l’arme nucléaire.

Aussi, ce moment impose de revenir encore et encore pour qualifier ce qui se passe en Palestine : un génocide incontestable télévisé, documenté et en temps réel. C’est une question centrale et nous devons mener ce combat de la clarté, pour aider autant que faire se peut le peuple martyr.

L’évidence du « dolus specialis »

La stratégie génocidaire de l’État d’Israël soutenue par l’Occident est une évidence. Depuis la Convention de 1948, le « génocide » est juridiquement défini. Par un certain nombre de critères matériels dont un examen sommaire permet de constater qu’ils sont tous réunis, non seulement à Gaza mais également en Cisjordanie.

Israël et ses souteneurs mènent d’une bataille médiatique furieuse pour prétendre que la preuve de « l’intentionnalité » d’accomplir ce génocide n’est pas rapportée. Le « dolus specialis » serait absent. C’est évidemment une blague, puisqu’il y a des centaines de déclarations des différents responsables de l’État qui l’établissent. Mais cette « intentionnalité » se déduit aussi à l’évidence de la combinaison des cinq actes perpétrés par Israël et prévus à l’article II de la Convention.

Est-ce que oui non Israël commet des meurtres de membres du groupe palestinien ?

Est-ce que oui non Israël porte des atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Est-ce que oui non Israël les soumet à des conditions d’existence entraînant la destruction physique totale OU PARTIELLE ?

Est-ce que oui non Israël prend des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ? Israël a détruit spécifiquement toutes les infrastructures médicales dédiées aux soins à apporter aux femmes enceintes et aux nourrissons. Plus de 8000 enfants de moins d’un an ont été massacrés.

Est-ce que oui non Israël pratique des transferts forcé d’enfants ? Évidemment par la pression permanente et meurtrière à laquelle il soumet la population civile palestinienne.

On n’accomplit pas TOUS ces crimes aujourd’hui avérés, si l’on n’est pas animé par « la volonté de détruire, en tout OU EN PARTIE, un groupe NATIONAL, ethnique, racial ou religieux, comme tel ».

Nous sommes donc en présence d’un génocide. Voulu par le gouvernement israélien et soutenu majoritairement par sa population comme le démontre, hélas, toutes les études d’opinion sérieuses. Et ce n'est pas le génocidaire lui-même qui décide de la qualification ! Si

Face à cette évidence, qui pose la question de savoir si ce génocide n’exprime pas la vérité d’Israël et celle de l’Occident qui le soutient, le spectacle des prises de position des dirigeants occidentaux et de leurs intellectuels de cour doivent être traitées pour ce qu’elles sont. Des mensonges dont la seule utilité à leurs yeux, est de prendre date en se forgeant un alibi. Pour ne pas encourir l’accusation de complicité dans la survenance de la catastrophe.

C’est pourquoi, il faut réaffirmer encore et encore la réalité du génocide. Et que la responsabilité de l’Occident est une question politique décisive dont il devra rendre compte.