vendredi 8 août 2025

Le génocide perpétré par Israël n’est rien d'autre que du business – la face cachée de l’avenir



Ce mois-ci, le Financial Times a révélé qu'un groupe d'investisseurs israéliens, l'un des plus grands cabinets de conseil aux entreprises au monde et un think tank présidé par l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair œuvrent secrètement à des plans permettant d'exploiter les ruines de Gaza sous forme de bien immobilier de premier choix.

Ce consortium semble avoir étudié les modalités pratiques de la “vision” du président américain Donald Trump, qui souhaite faire de Gaza la “Riviera du Moyen-Orient”, en transformant cette petite enclave côtière en un lieu de villégiature pour les riches et une opportunité d'investissement alléchante, une fois sa population palestinienne ethniquement nettoyée.

Le gouvernement britannique a par ailleurs déclaré Palestine Action organisation terroriste, la première fois de l'histoire du pays qu'un groupe militant est interdit en vertu de la législation antiterroriste déjà draconienne de la Grande-Bretagne.

Notons que le gouvernement de Keir Starmer a pris cette décision après une campagne de lobbying d'Elbit Systems, un fabricant d'armes israélien dont les usines au Royaume-Uni ont été attaquées par Palestine Action. Elbit fournit à Israël des drones assassins et autres armes indispensables au génocide perpétré par Israël à Gaza.

Francesca Albanese, la rapporteure spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, a rendu ces révélations publiques dans un rapport intitulé “De l'économie de l'occupation à l'économie du génocide”, dans lequel elle expose l'implication considérable des grandes entreprises dans les crimes commis par Israël à Gaza et les profits qu'elles en tirent.

Mme Albanese, experte en droit international, a conclu dans une interview accordée au journaliste américain Chris Hedges :

“Le génocide à Gaza se poursuit, car il est lucratif. Il profite à beaucoup trop de gens”.

Elle a dressé la liste de dizaines de grandes entreprises occidentales investissant massivement dans l'oppression du peuple palestinien par Israël.

Cela n'a rien de nouveau, comme elle le souligne. Ces entreprises exploitent depuis des années, voire des décennies, les opportunités commerciales liées à l'occupation illégale et violente des terres palestiniennes par Israël.

Loin de menacer la rentabilité de leurs activités, le glissement de l'occupation de Gaza par Israël à son génocide actuel l'a même augmentée. Ou, pour citer Mme Albanese, “les profits ont augmenté proportionnellement aux mutations de l'économie d'occupation en économie de génocide”.

La rapporteure spéciale est l'épine dans le pied d'Israël et de ses alliés occidentaux depuis le début du massacre à Gaza, il y a 21 mois.

Voilà pourquoi Marco Rubio, le secrétaire d'État de Trump, a annoncé, peu après la publication de son rapport, l'imposition de sanctions à l'encontre d'Albanese pour ses tentatives d'exposer les crimes des responsables israéliens et américains.

De manière révélatrice, il a qualifié ses déclarations, pourtant fondées sur le droit international, de “guerre économique contre les États-Unis et Israël”. Mme Albanese et le système universel des droits humains des Nations unies sembleraient menacer les intérêts occidentaux.

L'avenir selon Israël

Israël est en effet le plus grand “incubateur” d'entreprises au monde, mais pas uniquement en soutenant les start-ups.

Il offre aux multinationales la possibilité de tester et de perfectionner de nouvelles armes, équipements, technologies, méthodes de collecte de données et processus d'automatisation dans les territoires occupés. Ces développements s'accompagnent de l'oppression, du contrôle, de la surveillance, de l'incarcération et du nettoyage ethnique à grande échelle, et désormais du génocide.

Dans un monde où les ressources se raréfient et où le dérèglement climatique s'aggrave, ces technologies innovantes d'asservissement pourraient servir non seulement à l'étranger, mais aussi au niveau national. Gaza est le laboratoire du monde du business et un aperçu de notre propre avenir.

Dans son rapport de 60 pages, Mme Albanese révèle que l'occupation permanente est devenue le cadre idéal pour les fabricants d'armes et les géants de la technologie, tandis que les investisseurs et les institutions privées et publiques en tirent ouvertement profit.

L'entreprise d'armement israélienne Rafael a souligné cet argument en publiant une vidéo promotionnelle de son drone Spike FireFly montrant comment il localise, poursuit et tue un Palestinien dans ce qu'elle appelle une “guerre urbaine” à Gaza.

Outre la question du génocide à Gaza, Mme Albanese souligne que les entreprises occidentales ont le devoir légal et moral de rompre leurs liens avec le système d'occupation israélien depuis l'été dernier.

La plus haute juridiction internationale, la Cour internationale de justice, a alors jugé que l'occupation israélienne, en place depuis plusieurs décennies, est une entreprise criminelle fondée sur l'apartheid et la déportation forcée, ou ce que Mme Albanese nomme des politiques de “déplacement et de remplacement”.

Le secteur privé, et les gouvernements occidentaux en particulier, continuent pourtant à renforcer leur implication dans les crimes commis par Israël.

Les fabricants d'armes ne sont pas les seuls à tirer profit du génocide de Gaza et de l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Les grandes entreprises technologiques, les sociétés du BTP, l'agroalimentaire, le secteur du tourisme, les industries manufacturières et les chaînes d'approvisionnement sont également de la partie.

Le secteur financier, composé des banques, des fonds de pension, des universités, des assureurs et des organisations caritatives, soutient ces pratiques en continuant à investir dans ces structures d'oppression.

Pour Mme Albanese, ce réseau d'entreprises associées à Israël constitue “un écosystème de soutien aux pratiques illégales”.
Échapper au contrôle

Pour ces entreprises et ceux qui les soutiennent, le droit international – le système juridique qu'Albanese et ses collègues rapporteurs de l'ONU sont chargés de faire respecter – constitue un obstacle à la poursuite du profit.

Mme Albanese note que le secteur des affaires peut échapper à la surveillance en se cachant derrière d'autres acteurs.

Israël et ses hauts responsables sont sous le coup d'accusations de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.

Lorsqu'elle a écrit à 48 entreprises pour les avertir qu'elles se rendaient complices de ces crimes, celles-ci ont répondu soit que cela relevait de la responsabilité d'Israël, et non de la leur, soit qu'il appartenait aux États, et non au droit international, de réglementer leurs activités commerciales.

Les entreprises, fait remarquer Mme Albanese, réalisent leurs plus gros profits dans les “zones d'ombre de la loi”, des lois qu'elles ont contribué à influencer.

Les avions F-35 de Lockheed Martin, dont le “mode prédateur” s'est illustré lors de la destruction de Gaza par Israël, impliquent quelque 1 600 autres entreprises spécialisées opérant dans huit États différents, dont la Grande-Bretagne.

Fin janvier, la Haute Cour britannique a reconnu que les composants britanniques utilisés dans le F-35 sont susceptibles de contribuer à des crimes de guerre à Gaza, mais a estimé qu'il incombe au gouvernement de Starmer de prendre des décisions “extrêmement sensibles et politiques” concernant l'exportation de ces pièces.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a pour sa part déclaré devant une commission parlementaire qu'il n'appartient pas au gouvernement d'évaluer la commission de crimes de guerre par Israël à Gaza avec des armes britanniques, mais que cette “décision revient à la justice”.

Lockheed Martin s'est joint à cette “partie de ping-pong”. Un porte-parole a assuré que “les ventes militaires à l'étranger relèvent des transactions entre gouvernements. C'est au gouvernement américain de se prononcer sur ces transactions”.

Des géants de la technologie impliqués ?

Albanese pointe également du doigt les grandes entreprises technologiques impliquées dans l'occupation illégale d'Israël, notamment en acquérant des start-ups israéliennes tirant parti de l'expertise acquise grâce à l'oppression des Palestiniens.

Le groupe NSO a développé Pegasus, un logiciel espion désormais utilisé pour surveiller des politiciens, journalistes et militants des droits humains aux quatre coins du globe.

L'année dernière, l'administration Biden a signé un contrat avec une autre société israélienne spécialisée dans les logiciels espions, Paragon. Saurons-nous un jour si les États-Unis ont eu recours à ce type de technologie pour espionner Mme Albanese et d'autres experts en droit international, sous prétexte qu'ils seraient engagés dans une “guerre économique” ?

IBM est quant à lui impliqué dans la formation du personnel militaire et des services du renseignement israéliens, ainsi que dans la collecte et le stockage de données biométriques sur les Palestiniens. Hewlett Packard Enterprises fournit des technologies au régime d'occupation israélien, aux services pénitentiaires et à la police.

Microsoft a développé en Israël son plus grand centre hors des États-Unis, où il a conçu des systèmes destinés à l'armée israélienne. Google et Amazon ont signé un contrat de 1,2 milliard de dollars avec Israël en vue de lui fournir une infrastructure technologique.

La prestigieuse université de recherche MIT (Massachusetts Institute of Technology) a collaboré avec Israël et des entreprises comme Elbit pour développer des systèmes d'armes automatisés pour drones et perfectionner les formations en essaim.

En janvier 2024, au début du massacre israélien à Gaza, Palantir, qui fournit à l'armée israélienne des plateformes d'intelligence artificielle, a annoncé un partenariat stratégique plus approfondi dans le domaine de ce que l'agence de presse Bloomberg a qualifié de “Battle Tech”.

Au cours des 21 derniers mois, Israël a introduit de nouveaux programmes automatisés pilotés par l'IA, tels que “Lavender”, “Gospel” et “Where's Daddy ?”. – afin de repérer un grand nombre de cibles à Gaza, avec peu ou pas de contrôle humain.

Mme Albanese qualifie cela de “face cachée de la nation start-up, intégrée et indissociable des objectifs et des profits de l'industrie militaire”.

Sans surprise, les entreprises technologiques se sont livrées à des calomnies éprouvées contre la rapporteuse spéciale et l'ONU pour avoir révélé leurs activités. Le Washington Post a rapporté que, suite aux révélations Mme Albanese, le cofondateur de Google, Sergey Brin, a qualifié l'ONU d'“antisémite manifeste” lors d'une discussion sur un forum interne.

Camp de concentration

Le rapport d'Albanese révèle également d'autres noms d'entreprises connues, telles que Caterpillar, Volvo et Hyundai, accusées de fournir des équipements lourds pour détruire des maisons, des mosquées et des infrastructures à Gaza et en Cisjordanie.

De grandes banques, telles que BNP Paribas et Barclays, ont souscrit des bons du Trésor afin de renforcer l'image d'Israël sur les marchés financiers pendant le génocide et de maintenir des taux d'intérêt favorables.

Des entreprises énergétiques telles que BP et Chevron tirent profit des gisements de gaz existants en Méditerranée orientale et des pipelines qui traversent les eaux territoriales palestiniennes au large de Gaza. Israël a délivré des licences d'exploration pour le gisement de gaz non exploité de Gaza, au large de ses côtes, peu après avoir lancé son massacre génocidaire.

Le dernier projet d'Israël, qui consiste à créer, selon ses propres termes, un “camp de concentration” dans la bande de Gaza, où les civils palestiniens seront confinés et surveillés, s'appuiera sans aucun doute sur des partenariats commerciaux similaires à ceux qui ont permis la mise en place de faux “centres de distribution d'aide” imposés à la population de l'enclave.

Des soldats israéliens ont témoigné avoir reçu l'ordre de tirer sur les foules de Palestiniens affamés faisant la queue pour obtenir de quoi manger dans ces centres, expliquant ainsi pourquoi des dizaines de Palestiniens ont été tués chaque jour depuis des semaines.

Ces centres, gérés par la Gaza Humanitarian Foundation, dont l'appellation est pour le moins trompeuse, ont été en partie conçus par le Boston Consulting Group, le même cabinet de conseil en gestion pris en flagrant délit ce mois-ci de complicité dans un complot visant à transformer Gaza en “Riviera du Moyen-Orient” sans Palestiniens, à l'instigation de Trump.

Le camp de concentration que l'État d'Israël prévoit d'ériger sur les ruines de la ville de Rafah — qualifié, là encore de manière trompeuse, de “zone humanitaire” — exigera que tous les entrants soient soumis à un “contrôle de sécurité” biométrique avant leur incarcération.

D'autres sous-traitants, à l'aide de systèmes largement automatisés, contrôleront sans doute l'intérieur du camp jusqu'à ce qu'un “plan d'émigration” puisse être mis en œuvre pour expulser la population de Gaza, selon les termes du gouvernement israélien.

Mme Albanese souligne la responsabilité de nombreuses entreprises privées dans certains des crimes les plus horribles de l'histoire, de l'esclavage à l'Holocauste.

Mme Albanese incite les avocats et les acteurs de la société civile à poursuivre ces entreprises devant les tribunaux des pays où elles sont implantées. Dans la mesure du possible, les consommateurs sont invités à exercer toute la pression nécessaire en les boycottant.

Elle conclut en recommandant aux États d'imposer des sanctions et un embargo sur les armes à Israël.

Elle appelle également la Cour pénale internationale, dont quatre juges sont, tout comme elle, sous le coup de sanctions américaines, ainsi que les tribunaux nationaux, “à enquêter et poursuivre les dirigeants et/ou les entités des entreprises pour leur rôle dans ce qui est qualifié de crimes internationaux et le blanchiment des produits de ces crimes”.

Une société psychopathique

Pour comprendre pourquoi les capitales occidentales continuent de soutenir les massacres perpétrés par Israël, alors que les spécialistes de l'Holocauste et du génocide, dont beaucoup sont israéliens, sont parvenus à un consensus sur la qualification de ces actions en tant que génocide, il est essentiel de comprendre cette culture psychopathique.

Les partis au pouvoir dans les pays occidentaux, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont largement tributaires des grandes entreprises, tant pour leur succès électoral que pour maintenir leur popularité après leur victoire aux urnes, en promouvant la “stabilité économique”.

Keir Starmer est arrivé au pouvoir au Royaume-Uni après avoir rejeté le modèle de financement populaire de son prédécesseur, Jeremy Corbyn, et avoir courtisé le secteur des entreprises en promettant une soumission totale du parti.

Cette stratégie lui a également permis d'obtenir le soutien des médias appartenant à des milliardaires, qui se sont acharnés sur Corbyn en le qualifiant d'“antisémite” en raison de ses positions socialistes démocratiques et pro-palestiniennes, et de faciliter l'accès de Starmer à Downing Street.

Aux États-Unis, les milliardaires ont même l'un des leurs au pouvoir, Donald Trump. Sa campagne dépendait du financement de grands donateurs comme Miriam Adelson, la veuve israélienne du magnat des casinos Sheldon Adelson.

Mme Adelson fait partie des principaux donateurs qui financent les deux principaux partis et qui ne cachent pas leur priorité politique numéro un, à savoir Israël.

Une fois au pouvoir, les partis sont alors effectivement pris en otage par les grandes entreprises dans de nombreux secteurs de la politique intérieure et étrangère.

Le secteur financier a dû être renfloué par les contribuables — et l'est toujours par le biais de “mesures d'austérité” — après l'effondrement de l'économie mondiale à la fin des années 2000, provoqué par ses excès imprudents. Les gouvernements occidentaux sont arrivés à la conclusion que les banques sont “trop puissantes pour faire faillite”.

Il en va de même pour Israël, le plus grand incubateur mondial d'industries de l'armement et de systèmes de surveillance, dont la faillite ne saurait être envisagée. Y compris en commettant un génocide.

Les détracteurs de la montée en puissance des entreprises mondialisées au cours du dernier demi-siècle, tels que le linguiste Noam Chomsky et le professeur de droit Joel Bakan, soulignent depuis longtemps les traits psychopathiques inhérents à la culture d'entreprise.

Les entreprises sont en effet légalement tenues de rechercher le profit et de donner la priorité à la valeur actionnariale au détriment de toute autre considération. Les restrictions à leur liberté d'action sont quasi inexistantes depuis les campagnes de déréglementation menées par les gouvernements occidentaux corrompus.

Bakan observe que les entreprises ne se soucient guère de la souffrance ou de la sécurité d'autrui. Elles n'ont aucune capacité à entretenir des relations durables. Elles sont dépourvues de tout sens de la culpabilité et de toute capacité d'autocontrôle. Elles mentent, trichent et trompent pour maximiser leurs profits.

Ces tendances psychopathiques se sont manifestées à travers une série de scandales, impliquant l'industrie du tabac, le secteur bancaire, les entreprises pharmaceutiques et énergétiques.

Pourquoi les grandes entreprises se comporteraient-elles différemment dans leur quête de profits liés au génocide de Gaza ?

Bakan s'adresse à ceux qui réduisent son argument à une théorie du complot. Selon lui, les comportements psychopathiques des entreprises ne sont que le reflet des impératifs juridiques qui leur sont imposés en tant qu'institutions, ce qu'il qualifie de “dynamique logique”, pour maximiser leurs profits et écarter leurs rivaux, quelles que soient les conséquences pour la société dans son ensemble, les générations futures ou la planète.

Se nourrir du génocide

Pour les gouvernements occidentaux, les enjeux sont élevés à Gaza, précisément parce qu'ils le sont pour le monde des affaires qui s'engraisse sur le génocide perpétré par Israël.

Les gouvernements et les entreprises partagent un intérêt commun impérieux à protéger Israël de toute surveillance et critique : il leur sert de bras armé colonial dans le Moyen-Orient pourvoyeur de pétrole et vache à lait pour les industries de l'armement, de la surveillance et de l'incarcération.

C'est pourquoi Trump et Starmer, d'une part, et les administrations universitaires, d'autre part, ont investi tant de capital politique et moral pour réprimer les mouvements de protestation, en particulier dans le monde universitaire, où la liberté d'expression a toujours été considérée comme une valeur fondamentale.

Les universités s'avèrent loin d'être neutres. Avant que leurs campements sur les campus ne soient détruits par la police, les étudiants manifestants ont cherché à souligner à quel point les universités sont fortement impliquées dans l'économie de l'occupation et du génocide, tant sur le plan financier que par le biais de partenariats de recherche avec l'armée et les universités israéliennes.

La nécessité de protéger Israël de tout examen minutieux explique également les mesures promptes prises en Occident pour qualifier d'“antisémitisme” toute tentative de demander des comptes à Israël ou à son armée génocidaire.

La nature désespérée des mesures auxquelles les gouvernements sont prêts à recourir a été clairement démontrée ce mois-ci, lorsque les autorités britanniques et les médias mainstream ont déclenché un tollé après qu'un groupe punk a scandé “Mort, mort à l'armée israélienne !” lors du festival de Glastonbury, en référence à l'armée génocidaire d'Israël.

Le poids de l'accusation d'antisémitisme s'étant affaibli par son utilisation abusive, les capitales occidentales réécrivent désormais leurs lois pour qualifier de “terrorisme” toute tentative de freiner l'économie du génocide, par exemple en sabotant des usines d'armement.

La morale et le droit international sont ainsi bafoués pour permettre à la plus importante des retombées coloniales de l'Occident de continuer à générer des profits.

Le business va bon train

Le rôle indispensable d'Israël dans le secteur des entreprises et pour une classe politique occidentale sous influence s'étend bien au-delà de la bande de Gaza. L'État hébreu joue un rôle démesuré en tant qu'incubateur d'industries de guerre sur un champ de bataille mondial où l'Occident cherche à assurer sa primauté militaire et économique face à la Chine.

Le mois dernier, l'élite mondiale des affaires, composée de milliardaires de la technologie et de grands patrons, rejoints par des dirigeants politiques, des rédacteurs en chef de médias, des responsables militaires et des services de renseignement, s'est une fois de plus réunie lors du très discret sommet Bilderberg, qui s'est tenu cette année à Stockholm. [https://www.declassifieduk.org/wes-streeting-mixes-with-tech-billionaires-at-bilderberg-summit]

Parmi les personnalités invitées figuraient les PDG de grands fournisseurs de “défense” et fabricants d'armes, comme Palantir, Thales, Helsing, Anduril et Saab.

La guerre des drones, dont l'utilisation innovante a été adoptée par des clients militaires clés tels qu'Israël et l'Ukraine, a été au coeur des discussions. Les participants ont notamment évoqué la nécessité majeure du déploiement de l'IA à grande échelle dans les drones.

Comme ces dernières années, une prétendue menace croissante de la Chine et d'un “axe autoritaire” associant la Russie, l'Iran et la Corée du Nord a été mise en avant. Cette menace est principalement perçue en termes économiques et technologiques.

En mai, Eric Schmidt, ancien directeur général de Google et membre du conseil d'administration du Bilderberg, a exprimé sa préoccupation dans le New York Times :

“La Chine est à égalité ou en passe de surpasser les États-Unis dans divers domaines technologiques, notamment en matière d'intelligence artificielle”.

Il a ajouté que l'Occident est engagé dans un bras de fer avec la Chine pour le développement imminent d'une IA super intelligente dont le vainqueur détiendra “les clés pour le contrôle du monde”.

Schmidt, comme d'autres habitués de la conférence Bilderberg, prédit que les besoins en énergie de cette IA conduiront à des guerres énergétiques toujours plus intenses pour maintenir la suprématie de l'Occident.

Ou, pour reprendre les termes d'un article du Guardian sur la conférence :

“Dans cette course désespérée où le vainqueur remporte tout pour obtenir les clés du monde, où la ‘géopolitique de l'énergie’ prend de plus en plus d'importance, les centrales électriques, ainsi que les centres de données qu'elles alimentent, vont devenir les cibles militaires no 1”.

Les massacres perpétrés par Israël à Gaza sont considérés comme ayant joué un rôle crucial dans ce processus.

Les mêmes entreprises qui tirent profit du génocide de Gaza sont susceptibles de bénéficier de l'environnement plus permissif, tant sur le plan juridique que militaire, instauré par Israël pour les guerres futures, où les civils massacrés ne sont considérés que comme des “morts collatérales” ou “non intentionnelles”.

Un article publié en avril dans le magazine The New Yorker a exposé le défi auquel sont confrontés les planificateurs militaires américains, qui estiment être handicapés depuis les années 1980 par la montée en puissance d'une communauté des droits humains qui a développé une expertise en matière de droit de la guerre indépendante des intérêts du Pentagone.

Selon les généraux américains, il en résulte une “aversion globale pour le risque de dommages collatéraux”, en d'autres termes, le fait de tuer des civils.

Les stratèges du Pentagone souhaitent se servir du massacre de Gaza comme d'un précédent pour justifier leur propre violence génocidaire et soumettre de futurs rivaux économiques comme la Chine et la Russie, qui menacent la doctrine américaine d'une “hégémonie mondiale totale”.

Le New Yorker l'expose ainsi :

“Gaza n'est pas seulement une répétition générale du type de combat auquel les soldats américains pourraient être confrontés. C'est aussi un test de la tolérance du public américain à l'égard du nombre de morts et de la destruction que ce type de guerre implique”.

Selon le magazine, la violence génocidaire déchaînée par Israël ouvre une “marge de manœuvre juridique” — l'espace nécessaire pour commettre des crimes contre l'humanité au vu et au su de tous.

Les capitales occidentales trouvent là l'impulsion nécessaire pour normaliser le génocide — le présenter sous un jour normal — et diaboliser ses opposants.

Les fabricants d'armes et les entreprises technologiques, dont les coffres débordent grâce au génocide perpétré par Israël à Gaza, ont tout à gagner d'une guerre tout aussi dévastatrice contre la Chine.

Quel que soit le scénario, rien de moral ni d'existentiel ne ressortira de la bataille à venir. Comme toujours, riches et puissants y verront une occasion de s'enrichir sans scrupule.


https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/07/le-genocide-perpetre-par-israel-nest.html