Le psychanalyste et essayiste Gérard Haddad publie « Éloge de la trahison : lettres enflammées sur le devenir d’Israël » aux éditions Le Passeur. Gérard Haddad a traduit de nombreux ouvrages de l’intellectuel israélien Yeshayahou Leibowitz auquel il rend hommage dans cet essai en lui adressant douze lettres enflammés dénonçant les actions et positions du gouvernement israélien.
L’auteur développe une « éthique de la trahison », affirmant la nécessité de s’extraire de sa communauté quand celle-ci part à la dérive. Cette position est inspirée de celle de Leibowitz, qui s’est lui-même progressivement éloigné des valeurs prônées par les autorités israéliennes, en particulier après la guerre du Liban de 1982. L’idéal de l’État israélien s’est, selon lui, structuré autour d’une armée forte et d’une société militarisée, lui conférant un caractère violent. Dans le prolongement de cet argument, Gérard Haddad dénonce les massacres commis par l'armée israélienne à Gaza, qu’il qualifie de « 7 octobre quotidien », et milite pour une réconciliation avec le peuple palestinien.
Gérard Haddad se souvient d'un enseignement de Yeshayahou Leibowitz (1903-1994) : " Je veux qu'on me considère comme traître à toutes les valeurs qui dominent en ce pays. " Autour de cette éthique, il développe un chant funèbre sur l'avenir d'Israël et de l'Occident complice, et atteste : vive la trahison quand elle est l'ultime bouffée d'oxygène d'une cité devenue folle et meurtrière !