dimanche 3 août 2025

« C’est le meilleur spectacle en ville » : sur le promontoire de Sdérot, la vue imprenable et sinistre sur les bombardements de Gaza

 

Meriem Laribi :

En vingt-et-un mois d’impitoyables opérations militaires, le promontoire de Sdérot est devenu le lieu où nombre d’Israéliens viennent contempler cette guerre qui s’affiche si peu sur leurs écrans de télévision. 

Après une courte ascension sur un chemin sablonneux, pour seulement 5 shekels (soit un peu plus d’1 euro) en paiement sans contact, des jumelles sur pied permettent d’examiner l’enfilade de bâtiments éventrés dans la partie nord de la bande de Gaza. En cas de petite soif, alors que les températures estivales approchent les 40 degrés, les visiteurs peuvent se rafraîchir grâce à des distributeurs de boissons approvisionnés régulièrement.


Chaque jour, des Israéliens viennent contempler, d’un promontoire transformé en mémorial du 7-Octobre, la guerre qui ravage l’enclave palestinienne et fait, quotidiennement, des dizaines de morts.

Entre deux bombardements, Liram, Afik et Emmanuel font tourner un joint. Jeudi 17 juillet, à 18 h 30, comme tous les soirs ou presque, les trois amis, Israéliens de 27 ans, qui préfèrent ne pas donner leur nom de famille, se sont retrouvés en haut de la colline Kobi, le point dominant la ville de Sdérot, en bordure de la bande de Gaza, pour parler boulot, voyages et « investissements en Bourse », listent-ils. Juste en face, à 1 kilomètre, après l’autoroute, quelques champs et une barrière de séparation, se trouvent Beit Hanoun et le nord de la bande de Gaza, bombardés sans discontinuer depuis bientôt deux ans.

"Quand je vois et entends un missile qui tombe sur Gaza, je suis heureux », précise Afik, assis tout sourire dans son short et son tee-shirt bariolé, son paquet de cigarettes et son téléphone portable devant lui..."