jeudi 1 mai 2025

Le rabbin Hayim Cohen : 40 ans de prison pour des années d’abus sexuels sur ses enfants adoptifs



Hayim Cohen, père adoptif de 9 enfants, a été condamné à 40 ans de prison pour des années d’abus sexuels par un tribunal de Houston (Texas). L’un des enfants a tout révélé dans un podcast. Ce lundi, six des victimes ont livré des témoignages glaçants au tribunal.

Le nom de Hayim Cohen, ancien père adoptif de neuf enfants, restera gravé comme celui d’un prédateur dont les crimes ont brisé des vies. Ce lundi, six de ses fils adoptifs ont livré des témoignages bouleversants au tribunal, juste avant que leur agresseur ne soit condamné à 40 ans de réclusion criminelle, sans possibilité de libération anticipée.

Un secret révélé sur un podcast

C’est en 2023 qu’un adolescent de 17 ans, l’un des fils adoptifs de Cohen, décide de briser le silence. Dans un épisode de podcast, il révèle les abus sexuels qu’il aurait subis durant des années. Ce témoignage déclenche une enquête qui mènera à l’arrestation de Cohen et à la libération des deux garçons encore présents au domicile familial.




Le jeune homme n’est pas seul à accuser son père adoptif. En tout, sept victimes – dont six fils adoptifs et un étudiant étranger hébergé temporairement – dénoncent des agressions sexuelles répétées. Des révélations glaçantes qui feront l’objet de poursuites judiciaires majeures.

Un passé troublant ignoré par les services sociaux

Malgré huit enquêtes ouvertes par les services de protection de l’enfance (CPS), aucune d’entre elles n’a permis d’intervenir efficacement. Les victimes affirment aujourd’hui avoir été abandonnées par un système censé les protéger.

Hayim Cohen, qui avait changé de nom après s’être converti au judaïsme, a finalement plaidé coupable à plusieurs chefs d’accusation, dont quatre pour abus sexuels continus sur mineur et un pour attentat à la pudeur. Le cumul des peines aurait pu dépasser les 100 ans, mais une décision judiciaire a fixé la durée d’incarcération à 40 ans fermes.

Des témoignages déchirants face à l’agresseur

Lors de l’audience de lundi, les six garçons ont chacun pris la parole pour exprimer l’impact destructeur des sévices subis. Ils ont choisi d’interpeller leur père adoptif en l’appelant par son nom de naissance, «Jeffrey», rejetant ainsi l’identité religieuse qu’il avait adoptée.

Le premier à s’exprimer, désormais âgé de près de 20 ans, a résumé l’horreur en ces mots :

«Tu as détruit mon enfance, Jeffrey. Mais aujourd’hui, j’ai retrouvé la foi, le respect de moi-même, et surtout la justice».

Un autre enfant, plus jeune, a évoqué les sévices physiques et psychologiques qu’il a subis : coups de ceinture, mensonges sur sa famille biologique, isolement forcé, et traitements médicaux injustifiés.

«Je dors mieux maintenant, en sachant que tu ne sortiras jamais d’ici».

Un troisième garçon, aujourd’hui méconnaissable selon ses propres mots, a exprimé un mélange de tristesse et de soulagement :

«J’aurais voulu que tu sois un vrai père. Mais au lieu de ça, tu nous as enfermés, tu nous as volé nos souvenirs d’enfance».

L’un des témoignages les plus poignants est celui d’un jeune homme qui a révélé avoir tenté de mettre fin à ses jours à 19 reprises depuis qu’il a quitté la maison.

«Tu m’as manipulé à un âge où je ne comprenais même pas ce que tu me faisais».

Une maison décrite comme un enfer

Les récits convergent tous vers une même image : celle d’un foyer où l’enfance s’est transformée en cauchemar. Privations de nourriture, interdiction de fréquenter l’école, violences verbales, et agressions sexuelles rythmaient leur quotidien. L’un des enfants a même parlé de «maison de l’horreur».

Malgré le silence de Cohen lors du verdict, son avocat, Charles Johnson, a reconnu la gravité des accusations :

«Les preuves étaient accablantes. L’accord que nous avons conclu lui évite plusieurs peines à perpétuité».

Cohen n’a exprimé aucun remords publiquement, ni envoyé de message à ses victimes. Son avocat a seulement déclaré que son client s’était «résigné à la réalité».

Un autre dossier encore en cours

L’affaire ne s’arrête pas là. Avshalom Cohen, le fils adoptif aîné, reste en détention dans une procédure distincte, accusé d’avoir lui aussi agressé sexuellement ses frères. L’enquête est toujours en cours.

source : Le Média en 4-4-2