vendredi 7 février 2025

Prince Turki Al Faisal : "M. Trump, il est temps que l'Amérique reconnaisse la Palestine"



A l'occasion du récent appel de Donald Trump à relocaliser les Palestiniens de Gaza, le prince Turki Al Faisal lui écrit une lettre dans The National.
(Turki Al Faisal est un ancien ambassadeur saoudien à Washington et à Londres et a été directeur général de l'agence de renseignement saoudienne.)

(...) que les Juifs se voient offrir les meilleures terres d'Allemagne en compensation de l'Holocauste.


Cher Président Trump,

Les Palestiniens ne sont pas des immigrés clandestins qui doivent être expulsés vers d’autres terres. Ces terres sont leurs terres et les maisons détruites par Israël sont leurs foyers. Ils les reconstruiront comme ils l’ont fait après les précédentes attaques israéliennes.

La plupart des habitants de Gaza sont des réfugiés, chassés de leurs foyers dans ce qui est aujourd’hui Israël et la Cisjordanie par les précédentes attaques génocidaires israéliennes contre eux lors des guerres de 1948 et 1967. S’ils doivent être expulsés de Gaza, ils devraient être autorisés à retourner chez eux et dans leurs orangeraies et oliveraies à Haïfa, Jaffa et dans d’autres villes et villages d’où ils ont fui ou ont été chassés de force par les Israéliens.

Monsieur le Président, des dizaines de milliers d'immigrants venus d'Europe et d'ailleurs en Palestine après la Seconde Guerre mondiale ont volé les maisons et les terres des Palestiniens, terrorisé les habitants et mené une campagne de nettoyage ethnique. Hélas, les États-Unis et le Royaume-Uni, vainqueurs de la guerre, ont assisté aux expulsions meurtrières des Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres, et même facilité leur expulsion.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne voulaient pas accueillir les victimes de l’Holocauste d’Adolf Hitler, ils se contentèrent donc de les envoyer en Palestine. Dans le livre "Huit jours à Yalta", l’auteur Diana Preston fait référence à une conversation entre le président américain de l’époque, Franklin Roosevelt, et son homologue russe Joseph Staline. Preston écrit : « La conversation a tourné autour du sujet des foyers juifs. Roosevelt a dit qu’il était sioniste… Lorsque Staline a demandé à Roosevelt quel cadeau il comptait faire à [le roi saoudien] Ibn Saoud, il a répondu que sa seule concession pourrait être de lui donner six millions de Juifs… »

Heureusement, lorsque Roosevelt rencontra Ibn Saoud, le roi le démentit et suggéra que les Juifs se voient offrir les meilleures terres d'Allemagne en compensation de l'Holocauste. Hélas, Harry Truman, le successeur de Roosevelt, soutint sans réserve l'immigration juive en Palestine et finit par jouer un rôle déterminant dans la création d'Israël.

La violence et l’effusion de sang dont nous sommes témoins aujourd’hui sont le résultat de cette action et de la complicité britannique avec les ambitions sionistes de 1917 jusqu’alors.

Monsieur le Président, votre intention déclarée d’apporter la paix en Palestine est largement saluée dans notre région du monde. Je suggère respectueusement que la solution pour y parvenir soit de donner aux Palestiniens leur droit inaliénable à l’autodétermination et à un État avec sa capitale à Jérusalem-Est, comme le prévoient les résolutions 181 et 194 de l’Assemblée générale des Nations Unies et les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, ainsi que l’Initiative de paix arabe .

Tous les pays arabes et islamiques, ainsi que l’Autorité palestinienne, acceptent les termes de l’Initiative de paix arabe visant à mettre fin aux hostilités et à établir des relations avec Israël. Cent quarante-neuf pays reconnaissent l’État palestinien. Je vous prie de faire de votre pays le 150e. Aucune paix au Moyen-Orient ne sera instaurée sans que cette noble question soit réglée de manière juste et équitable.

Soyez reconnu comme un artisan de paix.

Turki Al Faisal.


(Traduit par Google)