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"Comme la communauté juive s'est beaucoup solidarisée avec Tsahal, une nouvelle image des Juifs a émergé. Elle aurait pu le faire plus tôt, par exemple en 1967 avec la Guerre des Six Jours, mais la place de la télévision n'était pas la même. Ensuite, le matraquage médiatique très intense qui a précédé, pendant plusieurs mois, la tenue du procès Barbie a atteint un niveau de saturation. On a commencé à entendre des choses qui jusque là étaient à proprement parler inouïes, "ras le bol", "ils en font trop", "ils nous font chier avec leurs histoires", etc. On ne dénote pas de contenu agressif, de volonté de nuire, mais simplement une molle protestation contre ce qui est perçu comme une volonté d'accaparement des consciences, un refus non pas du savoir ou du souvenir mais de la culpabilité que l'on tentait de faire passer avec ce savoir et ce souvenir. Il y a eu là un aveuglement des responsables ; ils pensaient donner à tout ce théâtre juridico-médiatique un tour pédagogique qui s'est nettement retourné contre eux. La solidarité que réclament et proclament une grande partie de ceux qui se veulent Juifs en France à l'égard de Sion les mettra en péril le jour de l'inévitable effondrement d'Israël. Les individus y survivront, certes, mais le judaïsme risque de ne pas s'en relever." Serge Thion.