Le 30 janvier 2025, avant le début du transfert des otages, le Hamas déploie un grand nombre de Mujahideen d'Al Qassam près de la maison de Yahya Sinwar.
Israël, le bilan militaire et stratégique est catastrophique
Par Edouard Husson
1. La soif de vengeance quasi-inextinguible du gouvernement et de l'armée israélienne qui ne pouvaient pas supporter d'avoir été surpris par un ennemi moins armé mais mieux organisé le 7 octobre 2023.
2. L'incapacité des Israéliens et des Américains à obtenir une information fiable pour localiser les commandants du Hamas et des autres milices palestiniennes.
3. Le bombardement d-immeubles et de rues entières autour des localisations hypothétiques de membres du Hamas.
4. L'utilisation de de bombes d'une tonne livrées par l'armée américaine, qui libèrent du monoxyde de carbone en explosant, dans l'espoir d'asphyxier les combattants du Hamas dans les tunnels.
5. La mort, assumée par l'armée israélienne, d'otages Israéliens lors de tels bombardements. Assouvir sa vengeance contre les chefs du Hamas- ou la population de Gaza transformée en bouc émissaire de la frustration israélienne- avait la priorité sur la récupération des otages.
A la fin de l'article on a compris que la violence de l'armée israélienne est devenue une mesure de son incapacité désormais à gagner des guerres.
Tsahal vient de subir une défaite multiple : contre les combattants palestiniens de Gaza, contre le Hezbollah. Contre Ansarallah. Si vous ajoutez que l'effondrement du régime d'Assad met désormais Israël face à face avec la Turquie. Et que l'Iran est sorti vainqueur des deux confrontations, par missiles interposés, avec Israël, le bilan militaire et stratégique est catastrophique.
On comprend que Trump fait ce type de constat et cherche à rétablir les intérêts d'Israël sans guerre, par la négociation et les accords économiques.
Dans la proposition (affreuse sur le fond) de prise en main par les USA de la bande de Gaza, il y a le constat froid que le sionisme, dans sa version révisionniste et dans sa version religieuse fondamentaliste, ont échoué.
2. L'incapacité des Israéliens et des Américains à obtenir une information fiable pour localiser les commandants du Hamas et des autres milices palestiniennes.
3. Le bombardement d-immeubles et de rues entières autour des localisations hypothétiques de membres du Hamas.
4. L'utilisation de de bombes d'une tonne livrées par l'armée américaine, qui libèrent du monoxyde de carbone en explosant, dans l'espoir d'asphyxier les combattants du Hamas dans les tunnels.
5. La mort, assumée par l'armée israélienne, d'otages Israéliens lors de tels bombardements. Assouvir sa vengeance contre les chefs du Hamas- ou la population de Gaza transformée en bouc émissaire de la frustration israélienne- avait la priorité sur la récupération des otages.
A la fin de l'article on a compris que la violence de l'armée israélienne est devenue une mesure de son incapacité désormais à gagner des guerres.
Tsahal vient de subir une défaite multiple : contre les combattants palestiniens de Gaza, contre le Hezbollah. Contre Ansarallah. Si vous ajoutez que l'effondrement du régime d'Assad met désormais Israël face à face avec la Turquie. Et que l'Iran est sorti vainqueur des deux confrontations, par missiles interposés, avec Israël, le bilan militaire et stratégique est catastrophique.
On comprend que Trump fait ce type de constat et cherche à rétablir les intérêts d'Israël sans guerre, par la négociation et les accords économiques.
Dans la proposition (affreuse sur le fond) de prise en main par les USA de la bande de Gaza, il y a le constat froid que le sionisme, dans sa version révisionniste et dans sa version religieuse fondamentaliste, ont échoué.
*******
Yahya Sinwar est mort comme il a vécu : en héros !
Lorsque les soldats israéliens ont cru avoir trouvé le corps de Yahya Sinwar gisant devant eux, ils se sont empressés de diffuser les photos.
Comme s’il s’agissait enfin de l’image de la victoire, d’une conquête, et de la preuve de la capacité d’Israël à atteindre ses ennemis et à terrasser son adversaire le plus déterminé…
Dans leur empressement à afficher la capture de leur cible la plus prioritaire, les soldats ne sont pas apparus comme des conquérants, mais comme une assemblée hétéroclite de maraudeurs tribaux, se rassemblant autour du corps sans vie d’un ennemi tombé au champ d’honneur. Leur victoire n’est pas celle d’un triomphe mais celle du désespoir, d’une armée et d’un peuple perdus dans le brouillard de la conquête et s’accrochant à l’illusion de la force.
Bien que cela reste incertain, il semble que la photo ait été diffusée sans autorisation préalable et avant qu’Israël ne puisse peaufiner le récit du martyre de Yahya Sinwar.
Malgré le pouvoir de la censure militaire et le contrôle étroit de l’information, Israël s’est empressé de divulguer son prétendu succès, comprenant à peine que ces images allaient défaire le récit même qu’il avait passé une année à construire autour du dirigeant palestinien et briser l’image qu’il avait voulu imposer d’un responsable cynique et indifférent à la souffrance de son peuple.
L’« image de la victoire » a au contraire révélé la fragilité du récit qu’Israël souhaitait imposer, conçu pour rendre les dirigeants palestiniens diaboliques et projeter sur eux l’image de lâcheté et de corruption qui est celle de leur propre « roi Bibi », tentant de semer la division au sein de la société palestinienne.
Le treillis militaire, le keffieh enroulé autour de son visage, son dernier défi – tout cela contenait l’essence du dernier moment de Sinwar.
Voilà un dirigeant qui n’est pas tombé dans les mailles d’un renseignement précis ou qui n’a pas été pris dans un tunnel sombre entouré de captifs, comme Israël voudrait nous le faire croire, mais qui a été tué au combat alors que ses ennemis, craignant leur propre mort, lui tiraient des obus de chars à distance plutôt que de l’affronter alors qu’il se tenait debout face à leurs drones et à leurs machines de guerre.
Paradoxalement, l’image de la victoire d’Israël est tout sauf victorieuse. Oui, ils ont tué Yahya Sinwar, mais en le tuant, ils ont également révélé les fissures de leur propre pouvoir et la perte irrévocable de leur puissance militaire autrefois charismatique.
Le contraste ne pourrait être plus frappant lorsque nous établissons des parallèles entre les dirigeants israéliens et palestiniens.
Les dirigeants israéliens luttent pour leur survie politique, dissimulant leurs ambitions sous le vocabulaire d’une guerre existentielle, tandis que les dirigeants palestiniens se battent bec et ongles, attachés au sol sous leurs pieds, lançant des bâtons contre des drones.
Les dirigeants israéliens font leurs discours à distance, tandis que les dirigeants palestiniens versent leur sang sur la ligne de front.
Les dirigeants israéliens envoient leurs fils dans des pays lointains, en sécurité de l’autre côté de l’océan, tandis que les dirigeants palestiniens s’exposent eux-mêmes et leurs familles, ne trouvant de refuge que dans la promesse de la résistance.
Leurs propres journaux décrivent les dirigeants israéliens comme des « psychopathes », manipulateurs, calculateurs et indifférents même au sort des captifs israéliens. Pendant ce temps, les dirigeants palestiniens se sont battus et sont morts pour libérer leurs prisonniers.
Le contraste ne pourrait être plus frappant entre des dirigeants motivés par leur propre survie et l’abnégation de dirigeants liés à la lutte pour la libération, à ses sacrifices à la fois personnels et collectifs.
Une force qui est un mythe
Israël croit que les assassinats ont le pouvoir de démanteler la résistance – que tuer un leader peut en quelque sorte mettre fin au combat. Même si Sinwar n’a pas été assassiné comme il l’aurait souhaité, ce mythe reste ancré dans la conviction que les Arabes ne sont guère plus que des tribus désorganisées prêtes à s’effondrer avec la mort de leur « cheikh ».
La croyance d’Israël en ce fantasme raciste et orientaliste lui a coûté cher, notamment lorsqu’il a sous-estimé la force du Hamas avant le 7 octobre.
Cette même mentalité associe la vengeance à la victoire, la punition au succès militaire, et la tactique au changement stratégique, une mentalité qui suppose que seuls les Israéliens construisent des institutions et possèdent la capacité de créer des formes d’organisation.
Lire la suite :