samedi 16 août 2025

"Si vous oubliez Gaza et détournez vos yeux de l’injustice, alors vous devenez complices d’une grande tromperie qui dépasse les nations"




"Regardez-vous, journalistes : votre métier est de témoigner."



« Vous me demandez encore si la Russie tue des civils en Ukraine. Je vous réponds : non, cela n’arrive pas. Nos opérations visent des infrastructures militaires, pas des enfants, pas des innocents.

Mais ce qui m’étonne, c’est votre silence assourdissant devant ce qui se passe ailleurs. Chaque jour, à Gaza, des enfants meurent sous les bombes. Des familles entières sont effacées. Des journalistes sont exécutés pour avoir seulement montré la vérité. Et pourtant, vous ne posez jamais de questions difficiles à M. Netanyahu.

Pourquoi cette asymétrie ? Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Voilà la vraie question.

Ce n’est plus de la politique. C’est une inversion spirituelle. Vous accusez ceux qui résistent, et vous protégez ceux qui détruisent. Vous nommez “génocide” là où il n’y a pas de preuves, et vous refusez ce mot là où il est évident.

Je vous le dis : quand les peuples ne distinguent plus le vrai du faux, quand les puissants effacent la mémoire des victimes et réécrivent l’Histoire, alors nous approchons d’une fin, non pas seulement de la paix, mais d’un ordre voulu par Dieu.

Regardez-vous, journalistes : votre métier est de témoigner. Mais si vous oubliez Gaza et détournez vos yeux de l’injustice, alors vous devenez complices d’une grande tromperie qui dépasse les nations. Une tromperie qui prépare le monde à se prosterner devant le mensonge. »

Vladimir Poutine, extraits d'un discours lors du sommet pour la paix en Alaska le 15 août 2025.




Israël n'a plus le droit d'exister



Dans certaines sociétés traditionnelles, les individus gênants, perçus comme une menace pour l'harmonie communautaire, étaient qualifiés de « sorciers ». Pour rétablir le calme, les personnes accusées de sorcellerie étaient parfois réintégrées dans la société par une cérémonie de purification rituelle. Les autres personnes problématiques, notamment celles dont le comportement socialement inacceptable persistait, étaient bannies ou tuées.

En tant qu'entité politique, Israël est une sorcière. Son comportement est incompatible avec la civilisation du XXIe siècle.

Dans la mesure où il en a jamais eu un, Israël n’a plus le droit d’exister.


L'exploitation cynique par le gouvernement Netanyahou du raid du Hamas du 7 octobre 2023 est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Avec une soif de sang apparemment sans limite, Israël a intentionnellement massacré des centaines de milliers de Palestiniens innocents. Il a réduit en ruines un territoire animé, peuplé de gratte-ciel et de stations balnéaires. Il a imposé un blocus cruel du carburant, de l'eau et de la nourriture, provoquant des épidémies de maladies depuis longtemps vaincues comme la polio et la méningite. Il a créé une famine artificielle à quelques kilomètres des restaurants LGBTQ+ où les Israéliens se rassemblent pour déguster des repas copieux et boire du vin doux fermenté à partir de raisins cultivés sur le sol des terres occupées.

L'argument selon lequel Israël, ou tout autre État-nation, jouit d'un « droit à l'existence » inhérent a toujours été absurde. Des empires antiques comme la Parthie aux constructions du XXe siècle comme la Tchécoslovaquie, les pays existent tant qu'ils sont capables d'établir et de défendre leurs frontières. Lorsqu'ils ne le peuvent pas, ils disparaissent.

Parfois, un pays devient si gênant pour ses voisins que la communauté internationale décide de l'éliminer, telle une prétendue sorcière, pour rétablir le calme. L'expansionnisme vorace du Japon impérial et de l'Allemagne nazie fut si perturbateur que des rivaux aux systèmes économiques et politiques diamétralement opposés, au point de s'être récemment affrontés militairement, notamment les États-Unis et l'URSS, formèrent des alliances pour les détruire. Les guerres napoléoniennes unirent des puissances aux intérêts divergents, comme la Grande-Bretagne (monarchie constitutionnelle), la Russie (empire autocratique), l'Autriche et la Prusse, la défaite de Napoléon étant considérée comme essentielle pour endiguer la domination perturbatrice de la France et rétablir l'ordre régional.

Les gouvernements agissent souvent sans l'aval de leur peuple. C'est le cas des non-citoyens apatrides de Gaza. Les dernières élections du Hamas ont eu lieu avant que la plupart des Gazaouis soient encore en vie.

Si le gouvernement israélien ne représentait pas la volonté de son peuple, Israël pourrait être pardonné. Israël, cependant, est une démocratie. Netanyahou, un extrémiste de droite, a été Premier ministre pendant plus de 17 ans, cumulant plusieurs mandats, ce qui en fait le dirigeant israélien ayant exercé le plus longtemps. Son traitement brutal des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie occupées par Israël est populaire auprès des électeurs. Un sondage de juin 2025 a révélé que 76,5 % des Juifs israéliens « pensent qu'Israël ne devrait pas du tout prendre en compte les souffrances de la population civile, ou ne devrait le faire que dans une mesure assez limitée » dans sa planification militaire. « Malgré la crise humanitaire désespérée, une enquête menée en mai par l'Institut d'études de sécurité nationale de l'Université de Tel-Aviv a révélé que 64,5 % de la population israélienne n'était pas du tout, ou peu, préoccupée par la situation humanitaire à Gaza », rapporte le New York Times.

Sachant que l'opinion publique israélienne soutient le génocide à Gaza, le fait que les porte-parole de l'armée israélienne qualifient de « fausses » les photos d'enfants palestiniens affamés et squelettiques prises par les médias incite à l'optimisme. Quand Netanyahou affirme qu'« il n'y a pas de famine à Gaza », il est au moins suffisamment conscient de l'opinion internationale pour se sentir obligé de mentir.

On entend parler de manifestations à Tel-Aviv contre Netanyahou. Mais ces manifestations ne dénoncent pas le génocide des Palestiniens. Les quelques militants de gauche israéliens qui manifestent contre Netanyahou et la guerre se concentrent sur la vingtaine d'otages encore détenus par le Hamas et sur les souffrances des soldats israéliens.

Il est facile pour les Israéliens culturellement isolés, dont la langue officielle, l'hébreu, n'est parlée nulle part ailleurs dans le monde, d'ignorer les crimes de guerre commis dans leur pays. « Les grands médias nationaux ont rarement couvert avec éclat la crise humanitaire à Gaza », note le Times. Dernier vestige de l'impérialisme britannique, Israël est un État d'apartheid qui ignore systématiquement les résolutions adoptées par les Nations Unies, à qui il doit sa création, et ignore l'opinion publique négative des États-Unis, dont sa survie économique, militaire et diplomatique dépend. À l'instar de l'Allemagne des années 1930 et 1940, il a normalisé l'anarchie, déshumanisé et assassiné des populations pour leur voler leurs terres, et s'est engagé dans une expansion militaire agressive sans fin.

Israël est une société en phase terminale.

C'est cruel.

C'est sans cœur.

Contrairement à l'Allemagne, décimée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui a accepté la défaite et s'est purifiée après des décennies d'expiation pour le nazisme, Israël a peu de chances d'être écrasé militairement ou de renaître spirituellement. Ses perspectives de réhabilitation sont faibles.

Israël est dangereux. Rien que ces derniers mois, Israël a bombardé l'Iran, bombardé et perpétré des attentats aveugles au Liban, encouragé les meurtres de civils palestiniens par des « colons » fascistes en Cisjordanie, et renversé le gouvernement syrien, où il a inexplicablement installé un djihadiste radical ex-al-Qaïda pour remplacer un dirigeant laïc – avant de bombarder à nouveau la Syrie. Même à l'échelle du Moyen-Orient, aucun autre acteur n'est aussi déstabilisateur et violent qu'Israël. Combien de temps faudra-t-il avant que Netanyahou ou son successeur n'utilise l'une des armes nucléaires illicites d'Israël ?

L'État d'Israël est une sorcière gênante. Il doit disparaître.

Soyons clairs. Abolir Israël – garantir la liberté de la Palestine, du fleuve à la mer – n'implique ni ne nécessite l'expulsion d'aucun de ses habitants. Juifs, Arabes, chrétiens et autres groupes vivaient pacifiquement côte à côte dans la Palestine de l'époque ottomane. Le peuple allemand a survécu à la fin d'Hitler et prospère aujourd'hui. Le peuple soviétique a survécu à l'effondrement de 1991. Il en sera de même pour le peuple de l'État-nation qui devrait devenir la Palestine le plus tôt possible.

TED RALL

Ted Rall, dessinateur politique, chroniqueur et auteur de romans graphiques, est l'auteur du tout nouveau « What's Left: Radical Solutions for Radical Problems ». Il co-anime le podcast DMZ America, qui oppose gauche et droite, avec son collègue dessinateur Scott Stantis, et The TMI Show avec l'analyste politique Manila Chan. 

vendredi 15 août 2025

Israël : M. Barghouti menacé dans sa cellule par I. Ben Gvir

 

Le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a diffusé vendredi matin sur les réseaux sociaux une vidéo où il menace, dans sa cellule, le prisonnier Marwan Barghouti, leader palestinien emprisonné depuis 2002 et condamné à perpétuité.




La famille de Marwan Barghouti a exprimé sa stupeur face aux changements visibles de son visage et à son corps amaigri, conséquences, selon elle, de la famine et des mauvais traitements infligés aux détenus.



Le Premier ministre néo-zélandais condamne les attaques israéliennes à Gaza

 



New Zealand's Haka dance of solidarity for Gaza (2024).


Le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a dénoncé les attaques israéliennes contre Gaza, les qualifiant d’"inacceptables".

Il a critiqué Benjamin Netanyahu pour ses actions et souligné le non-respect par Israël de la communauté internationale et des livraisons humanitaires.

Luxon a averti qu’une occupation totale de Gaza violerait le droit international et compromettrait la solution à deux États.

Wellington envisage de reconnaître l’État palestinien, rejoignant France, Royaume-Uni, Canada et Australie. Israël fait face à des accusations de crimes de guerre et de génocide.

[...]

S’exprimant devant les journalistes à Wellington, Luxon a critiqué le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : "Je pense que Netanyahu est allé beaucoup trop loin. Il a perdu le sens des réalités." 

Extrait de l'article :

Le Premier ministre néo-zélandais condamne les attaques israéliennes à Gaza


"Quand la catastrophe finale s'abattra sur la Palestine"


Le samedi 10 avril 1948, l'auteur de la Théorie sur la relativité restreinte puis de celle sur la relativité générale a adressé un courrier à M. Shepard Rifkin, directeur exécutif des amis Américains des combattants pour l'indépendance d'Israël dans lequel il prend position sur ce qui s'est passé le vendredi 09 avril 1948 à Deir Yacine.

Ce jour-là, des groupes sionistes ont commis dans ce petit village de la Palestine un massacre qui a retenti dans le monde entier provoquant la réaction du grand savant.

Son courrier est bref, concis, sans aucune ambiguïté.



Cher monsieur,

Quand une véritable catastrophe finale s'abattra sur la Palestine, le premier responsable en sera le gouvernement britannique et les seconds responsables seront les organisations terroristes qui émanent de nos rangs.

Je ne veux voir personne associé avec ces gens égarés et criminels.

Sincèrement,

Albert Einstein.



Aujourd'hui, avec du recul, nous savons que la volonté d'Einstein restera lettre morte.

Des grandes puissances se sont associées à ces gens égarés et criminels qui continuent, jusqu'à nos jours, dans leur lancée originelle... construire une société raciste en Palestine.

Bien plus, l'Histoire prouve que "ces gens" ne sont pas si "égarés" comme l'écrit le grand physicien... bien au contraire. L'occupation de la Palestine est précisément planifiée depuis le début... Leur plan est scrupuleusement mis à exécution... et leurs crimes sont commis avec préméditation.




Only Netanyahu

 

"Désormais, rien ne subsiste du plan initial de MAGA. Pas de dossiers Epstein, pas de paix, pas de multipolarité, pas de réalisme, pas d'America First. Pas d'Elon, pas de Tucker, pas de Candace. Pas de Canada. Seulement Netanyahou, les néoconservateurs et une élite bipartite corrompue. L'État profond à son meilleur. Comment tout cela est-il possible ?" A. Dugin.





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Donald Trump reçoit Vladimir Poutine ce vendredi 15 août sur la base militaire de Joint Base Elmendorf-Richardson, à Anchorage :

"Il ne s'agit ni d'un cessez-le-feu, ni d'une trêve"


À mon avis, l'objectif de la rencontre de vendredi entre Trump et Poutine est que Trump, au nom de l'Occident, va lancer un ultimatum à la Russie. Il ne s'agit ni d'un cessez-le-feu, ni d'une trêve. Il s'agit de rejeter la revendication la plus sacrée de la Russie : sa revendication du statut d'empire souverain.

Le cessez-le-feu est une première étape. L'objectif est de faire plier la Russie, petit à petit, en la forçant à franchir une à une ses propres lignes rouges et à accepter la vassalité envers le système occidental, dans la nouvelle pyramide de vassalité féodale, dont le suzerain est l’Amérique.

Pour Poutine, appeler à une suspension temporaire des hostilités contre l'armée ukrainienne, déjà affaiblie, est facile. Mais la question qui lui viendra immédiatement à l'esprit est : quelle sera la prochaine étape ? Cette trêve entraînera-t-elle un retour au statu quo ?

Bien sûr que non. Cela ne fera qu'engendrer toujours plus de revendications. La guerre en Ukraine ne concerne pas l'Ukraine elle-même, mais la Russie rebelle qui a défié l'Occident. Ce qui IMPARDONNABLE. Jusqu'à présent, cette guerre n'est même pas perçue par les Maîtres de l'Univers comme une confrontation entre deux puissants États souverains et indépendants.

L'Occident perçoit les actions de Poutine comme une rébellion d'un subalterne. Une simple insubordination de l'un de ses lieutenants, à l'image de la rébellion de Pougatchev contre le tout-puissant tsar.

L'Occident semble à peine mobilisé, jusqu'à présent, pour affronter l'un des rares insubordonnés restants. (Et il y en a quelques autres, sur la carte : Orban, Maduro et ce drôle de Nord-Coréen. Oh, et l'Iran.)

Alors, quel sera le résultat vendredi ? Plus probablement une sorte de danse rituelle autour du feu, sans engagement réel de la part de la Russie. Et cela ne plaira pas à l'Occident. Au mieux, nous pourrions assister à une réplique du célèbre apaisement de Munich, signé par le Premier ministre britannique Chamberlain en septembre 1938, qui brandit le fameux morceau de papier prétendant garantir mille ans de paix en Europe, juste au moment où la Seconde Guerre mondiale allait éclater un an plus tard.

Difficile d'anticiper les conséquences immédiates, mais dans un tel cas, la véritable guerre est fort probable. L'ultimatum est le suivant : soit la capitulation totale de la Russie, soit la guerre ouverte.

Claudiu Secara.

Source : Algora blog, via :

Le processus d’isolement international d’Israël est engagé



La politique américaine et internationale à l'égard d'Israël évolue rapidement, alors que le monde entier est horrifié par la famine imposée par ce pays à Gaza. Voici plusieurs enseignements à tirer pour la gauche.

Nous n'avons jamais assisté à une évolution aussi rapide de la politique israélienne. (...) plus de la moitié des sénateurs démocrates – 27 – ont voté pour bloquer certaines ventes d'armes à Israël. (...) le Royaume-Uni et le Canada ont déclaré leur intention de reconnaître l'État palestinien à l'ONU, suivant ainsi l'exemple de la France.

Ce sont des mesures que les défenseurs des Palestiniens estimaient impossibles il y a encore quelques années. Mais aujourd'hui, le monde est choqué par la famine imposée par Israël à Gaza et la presse grand public rapporte enfin les accusations de génocide.

Le processus d'isolement international d'Israël s'est engagé.

Ces changements politiques ont été initiés par la rue. Depuis des années, Israël perd en popularité dans l'opinion publique internationale, mais aussi parmi les électeurs démocrates aux États-Unis. Cependant, les dirigeants du parti ont résisté à cette tendance, jusqu'à ce que Zohran Mamdani remporte les primaires à New York le mois dernier, balayant ainsi les 25 millions de dollars de propagande déployés par Cuomo. Un sondage montre que près de 80 % des démocrates new-yorkais affirment qu'Israël commet un génocide. Et la base de Trump rattrape son retard. “Mon peuple commence à détester Israël”, aurait confié Trump à un donateur juif.

La gauche devrait en tirer quelques enseignements.

La pression opère

Depuis le début, nous affirmons que le seul moyen de mettre fin aux crimes de guerre israéliens passe par des sanctions ou une rupture des relations avec Israël de la part des nations occidentales. Le changement de ton officiel le prouve. Israël cherche maintenant à modérer sa barbarie et des rapports en provenance d'Israël indiquent que certains Israéliens ont honte de la couverture médiatique de la famine à la une. Si l'Occident avait voulu, il aurait pu mettre fin à l'occupation depuis longtemps.

Nos médias nous ont trahis

Lorsque l'heure du jugement sera venue pour ce génocide, toutes les voix qui ont justifié l'ensevelissement d'enfants sous les décombres des bombes américaines devront répondre de leurs propos. Les voix libérales du New York Times, des chaînes câblées et de NPR ont fait comme si tout allait bien à Gaza, puis des manifestations ont éclaté.

“En vérité, tout cela remonte à des décennies”, écrit Donald Johnson. “Israël est un État d'apartheid depuis longtemps, même selon les normes sionistes libérales. Jimmy Carter avait raison en 2006, mais la presse n'a pas voulu l'écouter”.

(En réalité, Carter a été cloué au pilori par Wolf Blitzer et Terry Gross, puis ostracisé par le Parti démocrate). Le lobby israélien est démasqué

Biden, Harris, Blinken et Power n'ont rien fait pour faire cesser le génocide, ils ont juste livré plus de bombes — pourquoi ? Pendant des années, les démocrates ont soutenu le plan de partition illégal, et Obama a insisté sur l'expression « Jérusalem indivise » dans le programme démocrate de 2012 — pourquoi ? Les dirigeants démocrates de New York n'ont pas soutenu Mamdani quelques semaines après sa victoire — pourquoi ?

Le seul facteur responsable de la « fidélité » des principaux démocrates à Israël, comme l'a dit James Carville, sont les forces pro-israéliennes au sein du parti, incarnées par le DMFI, l'AIPAC et les grands donateurs.

La bonne nouvelle, c'est que cette corruption est désormais flagrante. « Le soutien à l'arrêt des bombardements sur Israël, à la reconnaissance du génocide commis par Israël à Gaza et à la mise en cause d'Israël pour ses violations du droit relève non pas simplement de l'opinion de la majorité des électeurs démocrates, mais de celle d'une écrasante majorité. Tout démocrate privilégiant l'AIPAC plutôt que ses propres électeurs prend le risque d'être démis de ses fonctions », déclare Margaret DeReus, de l'IMEU.

Alors que l'ancien conseiller d'Obama, Tommy Vietor, a déclaré dans son podcast que la politique des démocrates consistant à soutenir Netanyahou est un échec, il reconnaît toutefois que “le Parti démocrate d'avant le 7 octobre n'existe plus”.

Pendant des années, le lobby a prétendu que les États-Unis soutenaient Israël parce que cela servait leurs intérêts, tandis que les militants anti-israéliens affirmaient que si les Américains connaissaient la vérité, ils désavoueraient Israël. Les militants anti-israéliens avaient raison. Les États-Unis n'ont aucun intérêt à soutenir l'oppression raciale. Ils n'ont aucun intérêt à armer un pays qui bombarde ses voisins les uns après les autres, créant ainsi l'instabilité dans le monde entier.

La branche libérale du lobby sioniste est également vulnérable. Depuis plus d'un an, elle nie l'existence d'un génocide, tout comme elle a nié par le passé l'apartheid, le nettoyage ethnique et les crimes de guerre. Les sionistes libéraux ont joué un rôle crucial pour le lobby en maintenant les démocrates progressistes dans le rang. À cette fin, ils sont parvenus à entretenir l'illusion que toute pression réelle sur Israël serait une déplorable politique antisémite et qu'Israël s'apparenterait à un “État juif démocratique”.

Aujourd'hui, les sionistes libéraux tentent de devancer l'évolution de la politique démocrate sur la question, mais il faut les tenir en échec. J. J. Goldberg affirme par exemple qu'il faudrait que les Américains comprennent la “crainte des Israéliens à l'idée que l'on leur impose une nouvelle ère d'égalité et de pleine intégration, comme si un siècle de colère palestinienne allait simplement se dissiper” !

On a pu observer des craintes similaires dans le sud ségrégationniste des États-Unis et en Afrique du Sud.

La communauté juive est en ébullition (et elle fait bien de l'être)

La communauté juive américaine constitue la faction la plus réactionnaire du Parti démocrate sur la question de l'apartheid israélien. Les principales organisations juives ont cherché à écarter tout politicien osant s'écarter de la ligne officielle. Cette politique, au sein du bloc électoral le plus libéral et le plus instruit des États-Unis, aurait dû provoquer une crise interne au sein de la communauté juive depuis bien longtemps. Certes, l'horreur suscitée par les agissements israéliens a donné naissance à Jewish Voice for Peace et à IfNotNow il y a respectivement 10 et 20 ans, mais nous vivons aujourd'hui l'aube d'un bouleversement majeur. Comme l'écrit Arielle Angel, “le génocide de Gaza a confirmé ce que de nombreux Juifs de gauche redoutent depuis longtemps : l'ensemble du judaïsme et presque toutes les organisations censées le représenter sont gangrenés par ‘la pourriture’”.

(Bernie Sanders, la principale voix éthique du Parti démocrate, est malheureusement contaminé par ce fléau. Son refus obstiné à qualifier le génocide de génocide témoigne sans doute de son expérience de jeune volontaire dans un kibboutz israélien.)

Beaucoup d'Américains ont tellement peur d'être taxés d'antisémitisme qu'ils n'osent pas dénoncer le rôle des organisations juives dans l'oppression des Palestiniens. Mais les Juifs, eux, peuvent le faire sans crainte, et les jeunes Juifs en particulier doivent démanteler l'establishment pro-génocide.

La cause profonde du conflit israélo-palestinien est le sionisme

Cette idéologie, qui accorde aux Juifs des droits et des libertés civiles plus étendus, est intrinsèquement haineuse et ne peut qu'engendrer le type de révolte qui s'est produite le 7 octobre (des crimes de guerre horribles ont également été commis contre des civils en Algérie et en Afrique du Sud).

L'initiative des politiciens européens de reconnaître enfin la souveraineté des Palestiniens va dans le bon sens. Cette initiative survient bien trop tard, mais elle montre que seule la liberté politique peut garantir la sécurité au Moyen-Orient.

Reconnaître et dénoncer le sionisme doit être prioritaire. Le sionisme avait peut-être un sens il y a 100 ans (voire 80 ans), en tant qu'aspiration à échapper à la persécution européenne. Mais à chaque fois qu'ils ont pris le pouvoir, les sionistes ont pris la mauvaise direction. Ils ont opté pour le nettoyage ethnique, l'occupation et l'apartheid. Ils ont choisi de mépriser leurs voisins pour adopter une politique de superpuissance. Ils se sont vantés de leur “villa dans la jungle”, un fantasme raciste de suprématie juive qu'ont notamment promu les sionistes libéraux de J Street.

Israël peut-il être réformé ? Je l'ignore. Mais le sionisme, lui, ne peut pas. On le reconnaît à ce qu'il engendre. Le sionisme, c'est l'apartheid, le génocide et la famine, et le peuple américain vient de s'en rendre compte.

Par Philip Weiss.

https://mondoweiss.net/2025/08/israels-international-isolation-has-begun/

Traduit par Spirit of Free Speech


https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/08/le-processus-disolement-international.html


jeudi 14 août 2025

Netanyahou se sent investi d’une "mission historique et spirituelle"





Netanyahou se sent investi d’une "mission historique et spirituelle"


Voilà ce qui nourrit l’antisémitisme ! Exactement ça ! Il se prend pour le roi David et pense avoir été choisi par Dieu ! 

Israël n’est plus une démocratie mais une théocratie dirigée par un illuminé dangereux qui est en train de mettre en danger tous les juifs du monde et l’existence même à terme d’Israël ! 

Cette logique totalement folle et mégalomane va conduire les juifs au désastre !

Non ! Netanyahou n’est pas choisi par Dieu et non il n’est pas le successeur des rois de l’ancien testament !

Il faut arrêter avec ça avant qu’il ne soit trop tard.

Fabrice Di Vizio.

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Netanyahu says he’s on a ‘historic and spiritual mission,’ also feels a connection to vision of Greater Israel

Prime Minister Benjamin Netanyahu tells i24 he feels he is on a “historic and spiritual mission,” and that he is “very” attached to the vision of a Greater Israel, which includes areas slated for a future Palestinian state and possibly also areas that are part of present-day Jordan and Egypt.

The interviewer Sharon Gal, who was briefly a right-wing member of Knesset, gifts to Netanyahu what he says is an amulet of “a map of the Promised Land.” He jokes that he does not want to further “entangle” Netanyahu in the case against the premier for allegedly receiving jewelry and other luxury goods from several businessmen for him and his wife Sara.

Asked if he feels a connection to “this vision” of a Greater Israel, Netanyahu says: “Very much.”

The amulet itself does not appear on the screen. The term Greater Israel was used after the Six Day War of June 1967 to refer to Israel and the areas it had just conquered — East Jerusalem, the West Bank, the Gaza Strip, the Sinai Peninsula and the Golan Heights.

The phrase was also used by some early Zionists, including Ze’ev Jabotinsky, forerunner of Netanyahu’s Likud party, to refer to present-day Israel, Gaza and the West Bank, and present-day Jordan.

Gal’s question about a Greater Israel after he asked the premier if he feels he is on a mission on behalf of the Jewish people. Netanyahu answers that he is “on a mission of generations — there are generations of Jews that dreamt of coming here and generations of Jews who will come after us.”

“So if you’re asking if I have a sense of mission, historically and spiritually, the answer is yes,” he says.



"Israël. Tout est souillé et atroce..." Simone Weil






ISRAËL

par Simone Weil


La chrétienté est devenue totalitaire, conquérante, exterminatrice parce qu'elle n'a pas développé la notion de l'absence et de la non action de Dieu ici-bas. Elle s'est attachée à Jéhovah autant qu'au Christ ; elle a conçu la Providence à la manière de l'Ancien Testament : Israël seul pouvait résister à Rome parce qu'il lui ressemblait, et le christianisme naissant portait ainsi la souillure romaine avant d'être la religion officielle de l'Empire. Le mal fait par Rome n'a jamais été vraiment réparé.

Dieu a fait à Moïse et à Josué des promesses purement temporelles à une époque où l'Égypte était tendue vers le salut éternel de l'âme. Les Hébreux, ayant refusé la révélation égyptienne, ont eu le Dieu qu'ils méritaient : un Dieu charnel et collectif qui n'a parlé jusqu'à l'exil à l'âme de personne (à moins que, dans les Psaumes) ?... Parmi les personnages des récits de l'Ancien Testament, Abel, Enoch, Noé, Melchisédech, Job, Daniel seuls sont purs. Il n'est pas étonnant qu'un peuple d'esclaves fugitifs, conquérants d'une terre paradisiaque aménagée par des civilisations au labeur desquelles ils n'avaient eu aucune part et qu'ils détruisirent par des massacres, - qu'un tel peuple n'ait pu donner grand-chose de bon. Parler de « Dieu éducateur » au sujet de ce peuple est une atroce plaisanterie.

Rien d'étonnant qu'il y ait tant de mal dans une civilisation - la nôtre - viciée à sa base et dans son inspiration même par cet affreux mensonge. La malédiction d'Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l'Inquisition, les exterminations d'hérétiques et d'infidèles, c'était Israël. Le capitalisme, c'était Israël, notamment chez ses pires ennemis.

Il ne peut y avoir de contact personnel entre l'homme et Dieu que par la personne du Médiateur. En dehors du Médiateur, la présence de Dieu à l'homme ne peut être que collective, nationale. Israël a simultanément choisi le Dieu national et refusé le Médiateur ; il a peut-être tendu de temps à autre au véritable monothéisme, mais toujours il re tombait, et ne pouvait pas ne pas retomber, au Dieu de tribu.

L'homme qui a contact avec le surnaturel est par essence roi, car il est la présence dans la société, sous forme d'infiniment petit, d'un ordre transcendant au social.

Mais la place qu'il occupe dans la hiérarchie sociale est tout à fait indifférente.

Quant au grand dans l'ordre social, seul en est susceptible celui qui a capté une grande partie de l'énergie du gros animal.

Mais il ne peut avoir part au surnaturel. Moïse, Josué, telle est la part de surnaturel de ceux qui ont capté beaucoup d'énergie sociale.

Israël est une tentative de vie sociale surnaturelle. Il a réussi, on peut le supposer, ce qu'il y a de mieux dans le genre. Inutile de re commencer. Le résultat montre de quelle révélation divine le gros animal est capable.

Isaïe le premier apporte de la lumière pure.

Israël a résisté à Rome parce que son Dieu, bien qu'immatériel, était un souverain temporel au niveau de l'Empereur, et c'est grâce à cela que le christianisme a pu naître. La religion d'Israël n'était pas assez élevée pour être fragile et, grâce à cette solidité, elle a pu protéger la croissance de ce qui est le plus élevé.

Il était nécessaire qu'Israël ignorât l'idée de l'Incarnation pour que la Passion fût possible. Rome aussi (ce furent peut-être les deux seuls peuples à l'ignorer). Mais il fallait pourtant qu'Israël eût quelque part à Dieu. Toute la part possible sans spiritualité ni surnaturel. Religion exclusivement collective. C'est par cette ignorance, par ces ténèbres qu'il fut le peuple élu. Ainsi peut-on comprendre la parole d'Isaïe : « J'ai endurci leur cœur pour qu'ils n'entendent pas ma parole. »

C'est pour cela que tout est souillé de péché dans Israël, parce qu'il n'y a rien de pur sans participation à la divinité incarnée, et pour que le manque d'une telle participation fût manifeste.

La grande souillure n'est-elle pas la lutte de Jacob avec l'ange : « L'Éternel... fera justice de Jacob selon ses œuvres. Dès le sein maternel, il supplanta son frère et, dans sa virilité, il triompha d'un Dieu. Il lutta contre un ange et fut vainqueur, et celui-ci pleura et demanda grâce... »

N'est-ce pas le grand malheur, quand on lutte contre Dieu, de n'être pas vaincu ?

Israël. Tout est souillé et atroce, comme à dessein, à partir d'Abraham inclusivement (sauf quelques prophètes). Comme pour indiquer tout à fait clairement : Attention ! là c'est le mal !

Peuple élu pour l'aveuglement, élu pour être le bourreau du Christ.

Les Juifs, cette poignée de déracinés a causé le déracinement de tout le globe terrestre. Leur part dans le christianisme a fait de la chrétienté une chose déracinée par rapport à son propre passé. La tentative de réenracinement de la Renaissance a échoué parce qu'elle était d'orientation antichrétienne. La tendance des « lumières », 1789, la laïcité, etc., ont accru encore infiniment le déracinement par le men songe du progrès. Et l'Europe déracinée a déraciné le reste du monde par la conquête coloniale. Le capitalisme, le totalitarisme font partie de cette progression dans le déracinement ; les antisémites, naturelle ment, propagent l'influence juive. Mais avant qu'ils déracinent par le poison, l'Assyrie en Orient, Rome en Occident avaient déraciné par le glaive.

Simone Weil, "La pesanteur et la grâce".


Le livre le plus célèbre de Simone Weil.


Gravity and Grace


Simone Weil (1909–1943) was a French philosopher, political activist, and mystic whose work has left a profound impact on a wide range of disciplines, from philosophy to theology and social theory. Born into a secular Jewish family in Paris, Weil’s intellectual journey was marked by an unwavering pursuit of truth and justice, often at the expense of personal comfort and security. Her work, though largely unfinished due to her early death at the age of 34, continues to resonate today for its depth, originality, and spiritual insights.

Weil’s intellectual formation began in the rigorous tradition of French intellectual life, where she excelled academically, particularly in mathematics and philosophy. Her early philosophical writings, such as her studies on the works of René Descartes and the nature of perception, reveal a keen interest in understanding human consciousness and the structure of reality. However, her philosophical pursuits quickly merged with her deep concerns for social justice, leading her to engage with the pressing issues of her time—particularly the plight of workers, the rise of fascism, and the ethical challenges of industrial society.

Weil’s most notable contribution to philosophy is her concept of attention—a disciplined, almost meditative state of mind that allows one to perceive the world and others without egoistic distortion. This notion of attention is central to her ethics and mysticism. In her view, true attention is an act of selflessness, a way of connecting with reality in its raw, unmediated form. It is through attention, Weil argued, that one comes closest to understanding the suffering of others and, by extension, to understanding God. Her concept of "affliction" (or malheur) also plays a crucial role in her philosophical thought. Weil argued that those who suffer—whether through poverty, oppression, or war—experience a unique form of existential pain that can reveal the deepest truths about human existence and the divine.

Weil’s commitment to social justice led her to work in factories in the 1930s to experience firsthand the hardships faced by workers. This experience deeply influenced her later writings on power, labor, and oppression. She saw the factory system as a microcosm of broader societal structures, where dehumanization and exploitation were rampant. Her reflections on the nature of power in institutions, particularly the state and the economy, made her a vocal critic of both capitalism and Soviet communism. She was deeply committed to the idea of justice—a moral vision that transcended political ideologies and sought to address the root causes of human suffering.

Weil’s spirituality is equally profound and complex. Though she was not formally religious, she developed a deep Christian mysticism, embracing aspects of Catholicism, particularly the concept of the cross as a symbol of suffering and redemption. Her reflections on the spiritual life are marked by a search for transcendence that did not seek to escape the world but rather to confront it head-on, especially the world’s suffering. Her religious views have sparked both admiration and criticism, as she managed to combine radical political engagement with a transcendent, almost mystical, understanding of human existence.

In the final years of her life, Weil’s health deteriorated rapidly due to malnutrition, exacerbated by her time in exile during World War II. Despite her short life, her writings remain influential, challenging readers to confront difficult questions about justice, human suffering, and the spiritual dimensions of life. Simone Weil's legacy endures as a remarkable example of intellectual courage, spiritual depth, and moral integrity.


13 août 2025



100 Palestiniens ont été tués par les forces d'occupation israéliennes à Gaza depuis l'aube aujourd'hui, dont 38 demandeurs d'aide.

 Gaza Notifications.



Le génocide se poursuit dans l’indifférence internationale. Encore 100 civils innocents non armés et affamés assassinés par l’armée d’occupation israélienne alors que Netanyahu annonce qu’il est « en mission divine » et la déportation de 2 millions de palestiniens.

Zéro sanction ! 
Moonbee sur X.

Sky News :

Plus de 100 personnes tuées à Gaza en 24 heures, selon les autorités, marquant la journée la plus meurtrière de la semaine.

Les zones est de la ville de Gaza ont été lourdement bombardées par des avions et des chars israéliens, selon les habitants, qui affirment que de nombreuses maisons ont été détruites dans les quartiers de Zeitoun et Shejaia pendant la nuit.

Article relayé par Yahoo News.


« Akol kalul » (Psychopathologie du judaïsme)

 

par Hervé Ryssen


L'affaire Vueling airlines et le débarquement de quarante adolescents juifs turbulents et provocateurs me rappelle l'affaire de l'hôtel de luxe Mombassa Paradise, sur la côte du Kenya, que j'avais narré avec moult détails dans le livre "Le Fanatisme juif" (2007, pages 305-312).

Cette station de vacances avait été construite pour le marché du tourisme israélien. Le complexe touristique, ouvert au cours de l’année 2001, était entièrement kasher et disposait de sa propre synagogue. Il eut tout de suite beaucoup de succès, et bientôt, 250 Israéliens atterrirent chaque semaine à l’aéroport de Mombassa. L’affaire fonctionnait à merveille pour les patrons ; mais au sein du petit personnel recruté sur place, l’enthousiasme était rapidement retombé. Ecoutez-ça :

« Akol kalul », disaient-ils : « tout compris ». C’était la philosophie de l’établissement. Tous les services d’hôtellerie étaient inclus dans la formule-vacances achetée là-bas, en Israël. Rapidement les employés apprirent ce que ces mots voulaient dire pour des Israéliens.

« Toute la journée j’entendais les clients s’écrier “akol kalul”, raconte Saline Achling. Certains me tenaient par le bras et me criaient “Akol Kalul”. Même à la plage ils criaient aux passants “Akol Kalul, Akol Kalul”. Je leur demandai alors ce que “akol kalul” voulait dire. Ils répondaient « tout, même toi ». Il fallait que je leur dise que je n’étais pas la propriété de Sulami. Il possède l’hôtel mais pas moi. Et je pensais intérieurement, “Mon, Dieu, se comportent-ils de cette façon dans leur propre pays ?” »

Naturellement, pas un seul des clients n’oublia son droit à être massé : « La première chose que les hommes faisaient dès leur arrivée, avant même d’avoir déballé leurs bagages dans leurs chambres, c’était de courir à la salle de massage. Ils entraient dans l’hôtel les yeux grands ouverts en demandant, “où est le salon de massage ?” J’avais pris l’habitude de planifier son accès à la journée, car il y avait une compétition entre eux pour être là-bas les premiers. »

Dorothy Maly, la danseuse, était aussi employée au salon de massage : « Mon rôle était de leur dire à leur arrivée : “Je suis Dorothy et je suis masseuse à l’hôtel”. Dès que j’avais prononcé ces mots ils se mettaient à crier “massage ! massage !” La plupart d’entre eux ne parlait pas l’anglais. Ils disaient juste “I come now”. [“J’arrive”]. Un touriste d’un autre pays aurait attendu deux semaines, mais au Paradise, ils réclamaient ce service immédiatement, parfois avant même le petit déjeuner. Ils disaient : “Je viens pour un massage akol kalul. Je veux harpaya” [éjaculation]. Je demandais alors ce que ce “harpaya” voulait dire, et ils répondaient : “pas seulement harpaya, mais on veut “tout-inclus”, “full sex”, “un rapport sexuel complet.” Je leur disais qu’on n’avait pas l’habitude de faire ça et alors ils répondaient, “lis bien sur mes lèvres, “les femmes sont tout-inclus”, le vendeur à Tel Aviv nous a promis que c’est akol kalul !” Parfois, une des managers féminins nous suggérait de céder aux caprices des clients. »

Katherine Kaha, une autre masseuse, se confie : « Je com­mençais un massage, et alors l’homme me disait, “fais-le partout, tu dois le faire”. Au cas où je ne le faisais pas ils se seraient plaints à la direction. Je n’aimais pas ça du tout mais je l’ai fait. Ils me donnaient un dollar, des fois deux… Je me sentais sale. »

Un client israélien régulier a pu lui aussi livrer son témoignage : « Il y avait toujours ce problème avec le massage, les Israéliens prenaient l’habitude d’abuser des filles à l’extrême limite. C’était affligeant. Il y avait certains groupes qui me faisaient honte, et que j’évitais. Ils étaient si arrogants… Ils faisaient tout ce dont ils avaient envie, tout ce qui leur passait par la tête. »

Rahima raconte : « Un des Israéliens m’a dit une fois : “Tu sais Rahima, la nuit dernière ils m’ont fourni une petite chérie de treize ans seulement ; je l’ai baisée et lui ai donné juste 5 dollars parce qu’elle était sans argent.” Alors je lui est demandé : “Quel est l’âge de ta petite fille ?” Il n’a pas répondu. »

Et Rahima dit encore : « Ici, en Afrique, il n’est pas si courant, après avoir couché avec une femme, d’en informer le monde entier. Mais les Israéliens étaient très ouverts pour cela, et avaient l’habitude de dire à propos de nous : “Mechona Tova, Mechona Tova” (bonne machine, bonne machine). Le pire était le lendemain matin quand ils faisaient partager à la salle de restaurant entière les détails de leurs affaires de la nuit. Ils péroraient à table, avec des trucs comme : “Ah ! je l’ai baisée et baisée et baisée toute la nuit et pour moins d’un dollar”. On comprenait parfaitement ce qu’ils étaient en train de dire.

Quand le premier groupe est arrivé, je me suis dit que sûrement le deuxième groupe serait meilleur. Mais non, c’était exactement pareil. De temps en temps, ils demandaient un service de chambre, et quand la femme de chambre se présentait, ils essayaient de la prendre de force. Les serveuses étaient horrifiées et ne voulaient plus aller porter la nourriture dans les chambres. Avec moi c’était différent, parce que j’étais de fer avec eux. Alors ils m’appelaient “gros cul”. Pour moi, cela vaut mieux d’être une “gros cul” que d’être une esclave sexuelle.

[...]

Tout cela fait dire à Karen Tiglo, une femme de chambre : « On n’arrivait pas à se décider si les Israéliens étaient des bêtes ou des êtres humains. »

[...]

Une fois par semaine, quand les groupes d’Israéliens faisaient leurs préparatifs de départ et montaient dans les cars pour rejoindre l’aéroport de Mombassa, le chef d’équipe des animations s’excitait : « Préparez-vous, les clients s’en vont » criait-il fébrilement. Toutes les femmes avaient l’ordre de se rendre à l’entrée du domaine et de poursuivre les cars en pleurant. Il leur fallait frapper sur les tôles avec des larmes dans les yeux et répéter : « Ne nous quittez pas ! Nous vous aimons ! S’il vous plaît, revenez ! » Ces manifestations d’amour faisaient partie de la formule touristique et devaient laisser aux Israéliens une dernière impression de vacances inoubliables.

« Si vous ne pleuriez pas vous pouviez perdre votre emploi, dit Rahima. On nous demandait de penser à quelque chose de vraiment triste qui nous était arrivé, pour qu’on pleure pour de vrai. Mais moi, je ne pleurais pas. » Catherine Khaa confesse à son tour : « Je ne pleurais pas. Comment aurais-je pu ? Je ne les aimais pas du tout. En fait, je les haïssais. »

« C’était une consigne bizarre, » sourie Saline Achling, la masseuse en chef. On nous demandait de poursuivre les bus, de chanter et de pleurer pour que les clients sachent que nous les aimions et que nous voulions qu’ils reviennent. Je me revois courant dans un état frénétique, en train de frapper le car avec mes poings et de crier : “Pourquoi vous nous abandonnez ?”, “vous nous manquez !”, “nous vous aimons !” Les Israéliens nous regardaient derrière les vitres. Quelques-uns nous filmaient. »

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Le 22 novembre 2002, l’hôtel Paradise Mombassa fut attaqué par un groupe terroriste proche du groupe islamiste Al Qaïda. http://herveryssen-leslivres.hautetfort.com







mercredi 13 août 2025

La souffrance à Gaza atteint des niveaux "inimaginables"

 

La crise humanitaire dans la bande de Gaza soumise depuis 22 mois à une campagne militaire d'Israël a atteint des "niveaux inimaginables", ont dénoncé mardi l'Union européenne (UE), la Grande-Bretagne, le Canada ou encore l'Australie.



242 Palestinian journalists have been killed by Israeli forces




The targeted killing of Anas al-Sharif and five other journalists on Sunday means at least 242 Palestinian journalists have been killed by Israeli forces since the beginning of October 2023.

No conflict in modern history has seen a higher number of journalists killed.

Amnesty UK


Le Figaro sent le vent tourner



Le Figaro :

La guerre et la faim à Gaza tournent au fiasco diplomatique pour Israël. Le gouvernement Netanyahou est confronté à une avalanche de reconnaissances d’un État palestinien dans le monde à la suite de la poursuite de la guerre dans la bande de Gaza et de la diffusion d’images d’enfants palestiniens affamés.

Les diplomates israéliens ne savent plus où donner de la tête pour tenter d’endiguer le flot sans précédent de reconnaissances d’un État palestinien. Après la France, la Grande-Bretagne, c’est au tour du Canada d’avoir annoncé son intention de sauter le pas. Même l’Allemagne, l’allié le plus solide d’Israël au sein de l’Union européenne (UE), commence apparemment à avoir des états d’âme. « Le processus de reconnaissance d’un État palestinien doit commencer. Israël est devenu minoritaire » sur cette question, a affirmé jeudi lors d’une visite en Israël Johann Wadephul, le ministre allemand des Affaires étrangères. La Suède, pour sa part, a appelé à une suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, qui permet d’exempter de taxes la plupart des exportations de l’État hébreu vers son principal client.

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Edouard Husson :

Le Figaro sent le vent tourner. Et toute honte bue, il tourne casaque, redécouvre qu'il y a des humains qui souffrent, victimes d'un génocide, qui s'appellent les Palestiniens. 

Mais nous n'oublierons pas ! Depuis 22 mois le Figaro a perdu son honneur et sa crédibilité

Après le génocide de Gaza, la gauche comme la droite seront reconstruites par les hommes et les femmes qui se sont dressés face à l'ignominie quand tout un système politico-mediatique les calomniait en les traitant d'antisémites et leur enjoignait de se taire.


Pourquoi des experts, journalistes, politiques, influenceurs sont-ils les complices français des crimes de guerre israéliens ?



Alors que la guerre à Gaza continue et que de plus en plus de pays reconnaissent la Palestine, Le Monde diplomatique publie un article qui fait réfléchir. Il parle d’un sujet rarement abordé clairement en France : le poids du lobby pro-israélien et son influence dans les médias et la politique.


Les auteurs, Serge Halimi et Pierre Rimbert, expliquent comment certaines voix et réseaux empêchent toute critique sérieuse de la politique d’Israël. Ils montrent aussi comment on brouille volontairement les lignes entre antisémitisme et critique légitime d’un État.

Ce texte pose une vraie question : pourquoi tant de silence sur ce que fait Israël, alors que d’autres pays sont sanctionnés pour moins que ça ?


SamSaoul sur X.

Le Monde diplomatique :

Pourquoi la France s’est-elle si longtemps comportée comme le complice silencieux ou la voiture-balai d’Israël ? Avançons trois explications.

D’abord, l’alignement progressif de Paris sur une diplomatie néoconservatrice dont Tel Aviv est le soldat au Proche-Orient.

Ensuite, la recomposition politique française qui adapte le discours de la guerre des civilisations dans l’Hexagone en vue d’unir droite, extrême droite et macronistes contre une gauche associée à l’insécurité, à l’islamisme et à l’antisémitisme.

Enfin, l’efficacité propre du lobby pro-Israël en France. Cette nébuleuse d’institutions et de personnalités ventile les éléments de langage élaborés par le gouvernement de M. Benyamin Nétanyahou.

Alors qu’Israël a transformé Gaza en camp de concentration et poursuit l’annexion de la Cisjordanie, Paris vient d’annoncer, une nouvelle fois, sa reconnaissance de l’État de Palestine, désormais prévue en septembre prochain. Autrefois influente au Proche-Orient, la France deviendrait ainsi le 149e pays à franchir le pas. Ce retard doit beaucoup au rôle d’un puissant conglomérat politico-médiatique qui agit en faveur de Tel-Aviv : 
Le lobby pro-Israël en France




Le discours dominant change subitement de ton sur Gaza



Un des symptômes des maux de la civilisation occidentale tient à ce que des personnalités éminentes n'expriment leurs scrupules face aux abus monstrueux et prolongés commis par Israël qu’aujourd’hui, alors tous les yeux étaient braqués sur eux.

Le principal groupe de défense des droits humains en Israël, B'Tselem, a fini par déclarer qu'Israël commet un génocide, tout comme l'organisation Physicians for Human Rights, basée en Israël.

Ces organisations israéliennes rejoignent ainsi Amnesty International, Human Rights Watch, des experts des droits humains de l'ONU et la grande majorité des autorités de référence en la matière dans leur conclusion.

Le débat est clos. Les apologistes d'Israël ont perdu. Et cette réalité se reflète dans le discours dominant.

La mégastar de la pop Ariana Grande s'exprimer en faveur de Gaza, déclarant à ses abonnés sur les réseaux sociaux que “laisser mourir de faim des gens, c'est franchir une ligne rouge”. Le seuil a été franchi. S'opposer au génocide perpétré par Israël est désormais plus mainstream que jamais.

MSNBC vient de publier un article intitulé “Israël affame Gaza. Et les États-Unis sont complices”, dans lequel le virulent pro-israélien Morning Joe fustige désormais Israël à l’antenne pour sa campagne de famine délibérément orchestrée..

Wolf Blitzer, ancien collaborateur de l'AIPAC et présentateur de CNN, a changé de discours et critique désormais Israël pour sa campagne de famine délibérément orchestrée.

Le New York Times a enfin surmonté sa phobie du mot “génocide” avec un éditorial intitulé “Je suis spécialiste du génocide. Je sais le reconnaître quand j'en vois un”.

On voit maintenant des monstres notoires du marécage sioniste au sein du Parti démocrate, comme Barack Obama, Hakeem Jeffries, Cory Booker et Amy Klobuchar, changer de discours et attaquer le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le président américain, Donald Trump, pour leur projet commun de génocide à Gaza. Cette initiative rencontre une opposition de plus en plus forte de la part de certains membres de la droite, comme Marjorie Taylor Greene, qui, mardi, est devenue la première membre républicaine du Congrès à qualifier cela de génocide.

Alors que les experts, les hommes politiques et les personnalités occidentales dénoncent soudainement les atrocités génocidaires d'Israël après deux ans de silence, on a du mal à croire qu'il y a quelques semaines à peine, dire “mort à l'armée israélienne” était considéré comme un crime de haine.

Ceux qui ont suivi ce génocide depuis le début se sont constamment posé la question : que va-t-il falloir pour que notre société cesse de faire la sourde oreille, suroccupée à des futilités insignifiantes et des distractions insipides et commence à s'opposer à l'holocauste de notre époque ?

Faire pleuvoir des bombes sur un gigantesque camp de concentration bondé d'enfants n'a pas suffi.

Brûler vifs ces enfants n'a pas suffi.

Détruire systématiquement toute les infrastructures sanitaires de Gaza, y compris en attaquant les hôpitaux et en détruisant les équipements médicaux un à un, n'a pas suffi.

Tuer plus de journalistes que pendant les deux guerres mondiales, de Sécession, de Corée, du Vietnam, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Ukraine n'a pas suffi.

Le viol et la torture systématiques des prisonniers non plus.

Les soldats de l'armée israélienne partageant régulièrement des photos et des vidéos vêtus d'habits de Palestiniennes mortes et déplacées, et jouant avec les jouets d'enfants palestiniens morts et déplacés, n'ont pas suffi.

Entendre les responsables israéliens exprimant ouvertement leur intention génocidaire à l'égard de la population de Gaza n'a pas suffi non plus.

Les déclarations publiques du président américain et du Premier ministre israélien, affirmant explicitement leur intention de procéder à un nettoyage ethnique complet d'un territoire palestinien, n'ont pas suffi.

Tester de nouvelles armes de guerre sur les Palestiniens comme s'ils étaient des cobayes dans un laboratoire n'a pas suffi davantage.

Ne pas porter secours à d'innombrables civils piégés sous les décombres de bâtiments bombardés et les laisser mourir lentement par suffocation ou déshydratation n'a pas suffi.

Créer un système d'intelligence artificielle pour s'assurer que les combattants présumés du Hamas soient bombardés chez eux, avec leurs enfants, et nommer ce système “Où est papa ?” n'a pas suffi.

Utiliser les Palestiniens comme boucliers humains n'a pas suffi non plus.

Enterrer vivants des civils blessés avec des bulldozers était insuffisant.

L'armée israélienne a admis gérer une chaîne Telegram très populaire baptisée “72 Virgins”, qui diffusait des films snuff sanglants et sadiques de civils de Gaza massacrés par l'armée israélienne, mais tout cela n'a visiblement pas suffi.

Les snipers de l'armée israélienne qui tirent régulièrement sur des enfants à la tête et à la poitrine dans toute la bande de Gaza n'ont pas suffi.

Les drones de l'armée israélienne diffusant des cris de bébés la nuit pour attirer les civils et les assassiner n'ont manifestement pas suffi.

Les soldats de l'armée israélienne déclarant à la presse israélienne avoir reçu l'ordre de massacrer les civils affamés venus chercher de quoi nourrir leur famille dans les sites d'aide humanitaire n'ont toujours pas suffi.

Les snipers israéliens qui visent différentes parties du corps de civils affamés lors de journées thématiques (jour des jambes, jour de la tête, jour des parties génitales, etc.) semblent ne pas suffire.

Les citoyens israéliens d'extrême droite dressant des barricades pour empêcher les camions d'aide humanitaire d'entrer à Gaza, alors qu'ils font la fête et des barbecues aux abords du blocus, n'ont pas suffi.

Propager des mensonges et de la propagande pour démanteler le système d'aide qui acheminait des denrées alimentaires essentielles et des fournitures vitales à Gaza, et le remplacer par une opération américano-israélienne où ceux qui sollicitent de l'aide sont massacrés chaque jour, n'a pas suffi davantage.

Affamer délibérément Gaza par le biais d'un blocus pendant les 22 derniers mois n'a pas suffi.

Mais maintenant que la famine a atteint un point critique, que les décès dus à la malnutrition se multiplient, que les images d'enfants squelettiques morts envahissent nos écrans et que les séquelles irréversibles de la famine sur les organes et le cerveau se profilent, là, tout à coup, ça suffit.

C'était apparemment la ligne à ne pas franchir. C'est ce que la conscience occidentale dominante a décidé de ne pas tolérer davantage. Tout allait bien jusque-là, mais maintenant, rien ne va plus.

Et les massacres continuent. L'éveil soudain des consciences ne s'est pas encore traduit par des actions concrètes ni par de réels changements.

Si cela s'était produit en octobre ou en novembre 2023, comme cela aurait dû être le cas, nous verrions peut-être aujourd'hui cette opposition se traduire par le sauvetage de Gaza. Mais les lumières viennent seulement d'être allumées. Il n'est même pas garanti que ceux qui s'expriment aujourd'hui continueront à le faire.

Je me réjouis que les gens prennent conscience de la cruelle réalité de ce cauchemar. Je sais gré à toutes les voix influentes d'utiliser leur tribune pour s'exprimer, même à ce stade tardif. Je le dis sincèrement.

Mais il me semble aussi que nous devons porter un regard très dur et très dérangeant sur nous-mêmes en tant que société. Si tous ces abus monstrueux ont été tolérés par notre société au cours des deux dernières années, c'est que notre civilisation est profondément malsaine.

Nous ne vivons pas sainement. Nous ne pensons pas sainement. Nous ne percevons pas correctement les choses. Nous sommes pervertis et tordus. Les informations que nous consommons et avons été conditionnés à accepter ont corrompu nos cœurs.

Nous avons été métamorphosés en êtres mauvais. Nous sommes devenus laids. Des êtres honteux. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y remédier.

Il faut nous débarrasser de ce que nous sommes devenus. Nous devons nous transformer en profondeur et de manière radicale pour que de telles choses ne se reproduisent plus jamais.

Notre mode de fonctionnement actuel ne va pas. Notre vision du monde est clairement erronée. Tout ce qu'on nous a appris à croire sur notre société, notre nation, notre gouvernement et notre monde est faux.

Nous devons lutter contre la dissonance cognitive qui nous aveugle et nous pousse à nier l'échec de notre vision collective, et trouver un nouveau modus vivendi.

Sans quoi, nous continuerons à subir des chocs de plus en plus effroyables, conséquences de ce que nous avons laissé se produire.

Les avertissements se répéteront jusqu'à ce que nous comprenions.

Et on ferait bien de s'y mettre sans tarder.

Caitlin Johnstone.

Source : Consortium News. Traduit par Spirit of Free Speech.

mardi 12 août 2025

La Fédération internationale des associations de Muay Thai (IFMA) interdit les symboles nationaux israéliens après le meurtre d’Ammar Hamayel (13 ans)





La Fédération internationale des associations de Muay Thai (IFMA) a franchi une étape importante en interdisant le drapeau israélien et l’hymne de tous ses événements internationaux. Cette décision vient en réponse au meurtre d’Ammar Hamayel, un athlète palestinien de 13 ans, qui a suscité une condamnation généralisée. La Fédération a également annoncé qu’aucun événement Muay Thai ne sera organisé ou soutenu en Israël jusqu’à nouvel ordre.

IFMA interdit les symboles nationaux israéliens après la mort tragique d’Ammar Hamayel

Les athlètes israéliens seront toujours autorisés à concourir, mais uniquement en tant qu’individus neutres, un statut similaire à celui donné aux athlètes de Russie et du Biélorussie.

Ammar Hamayel a été tuée par balle près de Ramallah par les forces israéliennes, selon des rapports d’organisations locales des droits de l’homme. La mort du garçon a été décrite comme tragique et a galvanisé la communauté du Muay Thai et d’autres organismes sportifs internationaux pour dénoncer la violence affectant les enfants pris dans des zones de conflit.

Le président de l’IFMA, Sakchye Tapsuwan, a publié une déclaration appelant à la fin du silence concernant de tels incidents. « Lorsqu’un enfant, un jeune ambassadeur de la paix, est tué, le silence n’est plus une option », a-t-il déclaré. La Fédération a souligné l’importance de protéger les valeurs fondamentales dans le sport et a exprimé son espoir que d’autres organisations suivraient son exemple.
Muay Thai

L’interdiction reflète un mouvement dans les sports internationaux pour prendre des positions sur les droits de l’homme et les questions politiques. En interdisant aux symboles d’Israël de ses événements, IFMA signale sa condamnation des actions qui ont conduit à la mort d’Ammar et tient l’État responsable. La décision sert également de forme de protestation pacifique, affirmant que des actions violentes qui mettent en danger les enfants ne peuvent pas être négligées. La décision de la Fédération a été accueillie par certains partisans qui le considèrent comme une action nécessaire pour maintenir la justice et sensibiliser.



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Israël a intensifié ses attaques en Cisjordanie occupée depuis le début de sa guerre contre Gaza. Save the Children affirme que 224 enfants ont depuis été tués par les forces israéliennes ou des colons illégaux. Parmi eux se trouvait le prometteur champion de muay thaï Ammar Hamayel, dont la vie et les rêves ont été brisés. Mohammad Elwan nous raconte l'histoire (en anglais) :



Gaza : le génocide était clairement en marche bien avant le 7 octobre


"La responsabilité de chaque enfant assassiné, mutilé, orphelin ou affamé à Gaza, ayant subi des dommages irréversibles à cause de la malnutrition, repose lourdement sur les épaules de tous ceux qui ont fait commencer l’histoire au 7 octobre, validant les éléments de langage israéliens et préparant le terrain à l’extermination et au nettoyage ethnique, et qui ont attendu la dernière phase du génocide pour le désigner par son nom." Alain Marshal.


Gaza : le génocide était clairement en marche bien avant le 7 octobre


par Jonathan Cook


Il y a environ dix-sept ans, un général et un ministre israéliens ont menacé Gaza d’une «Shoah», un mot jusqu’alors réservé à l’Holocauste. Depuis, le cours des événements à Gaza s’est poursuivi de manière implacable dans la même direction.

Beaucoup trop de commentateurs, comme l’inlassablement obtus Piers Morgan, commencent lentement – ô combien lentement – à admettre qu’Israël pourrait être en train de commettre un génocide à Gaza. Mais bien sûr, ils continuent de traiter d’«antisémites» ceux d’entre nous qui ont affirmé dès le départ qu’il s’agissait d’un génocide.

Ils espèrent sauver la face grâce à ce subterfuge uniquement parce que les médias dominants continuent d’ignorer ce qui s’est passé avant le 7 octobre 2023, alors qu’il s’agit d’événements qui, sur de nombreuses années, ont clairement montré qu’Israël se préparait à commettre un génocide, et qu’il saisirait un prétexte dès qu’il se présenterait.



L’immonde Piers Morgan, représentatif de toute la caste politico-médiatique,
vu par Latuff (dessin original en anglais ici)



Voici un bref aperçu de certains des éléments les plus pertinents :

1. Début 2008 – c’est-à-dire il y a 17 ans – le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï, ancien général israélien de haut rang, a menacé Gaza d’une «Shoah» – un mot jusqu’alors strictement réservé à l’Holocauste.

2. Il l’a fait peu après qu’Israël a mis en œuvre ce qui allait devenir un siège de près de deux décennies contre Gaza. Israël avait déjà encerclé l’enclave avec une clôture lourdement militarisée, interdit l’accès à ses eaux territoriales et bombardé son unique aéroport. À partir de ce moment-là, la nourriture fut strictement rationnée – ou, selon les termes des dirigeants israéliens, «mettre Gaza au régime» [un régime diaboliquement calculé pour que la population soit toujours au seuil de la famine] – tandis que des pans entiers de l’enclave étaient périodiquement détruits par les bombardements israéliens – ce qu’ils appelaient «tondre la pelouse». Gaza fut, de fait, transformée en camp de concentration.

3. Ce siège fut complété par la destruction progressive, par Israël, des moyens d’autosuffisance de Gaza : toute pêche au large de ses côtes fut interdite ; Israël pulvérisa régulièrement des herbicides sur les terres agricoles de l’enclave ; Israël éradiqua le secteur industriel de Gaza en rendant les exportations pratiquement impossibles ; et Israël bombarda régulièrement les centrales électriques et les usines de dessalement de Gaza, réduisant l’accès à l’eau et à l’électricité, des ressources essentielles à la vie.

4. L’objectif était clair : rendre Gaza entièrement dépendante de la bonne volonté d’Israël – qui faisait cruellement défaut – et, en même temps, totalement dépendante de l’aide. Parallèlement, Israël a lancé une campagne mensongère affirmant que les organisations humanitaires de l’ONU étaient liées à la «terreur» du Hamas, dans l’espoir d’utiliser cet argument pour entraver l’aide, comme il l’a fait avec une grande férocité depuis le 7 octobre 2023, et, à terme, pour s’approprier lui-même toute la distribution de l’aide, comme il y est également parvenu ces derniers mois avec la création d’un groupe de façade israélo-américain, la «Gaza Humanitarian Foundation».

5. Dans ce contexte, les Nations unies ont averti, il y a dix ans, que Gaza deviendrait probablement inhabitable d’ici 2020. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les Palestiniens ont commencé, en 2018, à manifester massivement devant la clôture de leur camp de concentration, ce à quoi Israël a répondu par des tirs à balles réelles. Dans un article paru à l’époque dans les médias israéliens, des snipers de l’armée israélienne se sont vantés d’avoir «explosé 42 genoux en une journée». Des centaines de personnes ont été tuées et plusieurs milliers mutilées. Ces mêmes snipers tirent actuellement sur des enfants à la tête, à l’abdomen et aux testicules, comme l’a signalé le chirurgien britannique Nick Maynard, qui travaille bénévolement à Gaza.

Notons également que le contrôle quasi total et malveillant d’Israël sur Gaza, ainsi que le désintérêt du monde pour la détresse désespérée de l’enclave, ont été des facteurs majeurs dans le lancement par le Hamas et d’autres groupes de leur évasion meurtrière le 7 octobre 2023.

6. Parallèlement à tout cela, et dès 2007, Israël a convaincu les États-Unis de se joindre à lui dans une campagne de pression sur l’Égypte pour la contraindre à ouvrir sa seule et courte frontière avec Gaza afin que la population de l’enclave afflue dans le Sinaï, un acte de nettoyage ethnique et une violation flagrante du droit international. L’Égypte a refusé de s’y soumettre avant le 7 octobre 2023, et continue de le faire depuis.

En réalité, chasser de force un groupe de ses foyers par la violence et en rendant la vie impossible là où il vit répond à la définition juridique du génocide, et c’est d’autant plus clair lorsque ceux qui procèdent à ce déplacement forcé déclarent que c’est ce qu’ils font, comme les dirigeants israéliens l’ont affirmé depuis le début de leur massacre génocidaire et de leur campagne de famine à Gaza.

Israël commet un génocide pour contraindre l’Égypte et le monde arabe à accueillir les habitants de Gaza en tant que réfugiés. S’ils refusent, Israël poursuivra le génocide en tuant davantage de Gazaouis. S’ils cèdent, Israël poursuivra le génocide en dispersant ce qui reste de la population de Gaza aux quatre coins du monde. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’un génocide. Dans un cas comme dans l’autre, il faut y mettre un terme. Immédiatement.

C’est une bien maigre consolation [aussi décharnée que les corps des femmes et des enfants de Gaza] de voir qu’aux toutes dernières étapes du génocide israélien, des experts médiatiques comme Piers Morgan [et bien d’autres en Occident, y compris en France, toutes ces voix hypocrites pullulant dans les médias] se disent prêts à admettre qu’un génocide est peut-être sur le point de se produire. Rien de cela ne doit occulter ni excuser leurs vingt et un mois de complicité dans le génocide qui s’est déroulé sous nos yeux. Ils ne savaient pas parce qu’ils ne voulaient pas savoir [et on peut même remonter au nettoyage ethnique de 1948 et 1967, pour affirmer que le sionisme a toujours eu vocation à dépeupler la Palestine historique de ses habitants autochtones, pour concrétiser le mythe d’une terre sans peuple pour un peuple sans terre].

La responsabilité de chaque enfant mort à Gaza, de chaque enfant mutilé à Gaza, de chaque enfant orphelin à Gaza, de chaque enfant affamé à Gaza, ayant subi des dommages irréversibles à cause de la malnutrition, repose lourdement sur leurs épaules.

source : Jonathan Cook via Alain Marshal

traduction et notes entre crochets Alain Marshal