dimanche 6 juillet 2025

Un pont aérien humanitaire pour Gaza




Gaza, le temps d’un pont aérien humanitaire 
La France peut ouvrir la voie


La situation humanitaire dans la bande de Gaza est d’une gravité extrême. Des centaines de milliers de civils sont aujourd’hui privés d’eau, de nourriture, de médicaments et d’abris. Les infrastructures hospitalières sont à l’agonie. La famine, désormais avérée par plusieurs agences onusiennes, touche en premier lieu les enfants. Il ne s’agit plus d’un risque : il s’agit d’un effondrement humanitaire en cours.

Cette situation n’est ni accidentelle ni inévitable. Elle est le résultat d’une politique délibérée de blocus, de destruction ciblée des infrastructures civiles, et de restrictions massives de l’aide humanitaire, mises en œuvre par l’État d’Israël, puissance occupante.

Ces actions ont conduit la Cour internationale de Justice (CIJ), dans son ordonnance du 26 janvier 2024, à reconnaître l’existence d’un risque plausible de génocide à Gaza. En mai 2024, la CIJ a renforcé ses mesures conservatoires en exigeant d’Israël qu’il suspende immédiatement toute opération militaire à Rafah et facilite l’accès sans entrave de l’aide humanitaire. Ces avertissements sont ignorés. La famine est utilisée comme une arme. Le droit international est piétiné.

Face à cette urgence, la France a récemment annoncé, avec plusieurs partenaires internationaux, son engagement à sécuriser l’acheminement de l’aide humanitaire autorisée vers Gaza. C’est une avancée diplomatique notable, mais insuffisante au regard de l’ampleur de la catastrophe. Les voies terrestres sont verrouillées, les flux limités, les besoins gigantesques. Il faut aller plus loin. Il faut une opération logistique d’urgence à la hauteur du désastre : un pont aérien humanitaire international, soutenu politiquement et protégé techniquement.

Un pont aérien : une solution réaliste, urgente, pacifique

Le blocage persistant des voies terrestres et la fermeture durable des postes-frontières rendent désormais le recours à un pont aérien humanitaire non seulement nécessaire, mais urgent. L’acheminement aérien de vivres, d’eau, de carburant et de fournitures médicales par un corridor sécurisé permettrait d’éviter l’aggravation du désastre sans confrontation militaire.

Une telle opération est techniquement faisable. Plusieurs États européens disposent d’avions cargo, de capacités de largage de précision et de personnel qualifié. Des plateformes logistiques peuvent être installées en Égypte, à Chypre ou en Jordanie. Des organisations humanitaires sont disponibles et capables d’agir. Des corridors aériens ont déjà été utilisés ponctuellement. Au début des bombardements, le gouvernement français avait même revendiqué le largage d’aide humanitaire à Gaza en partenariat avec la Jordanie.
Anticiper les risques d’émeutes et de chaos sur le terrain

Un pont aérien ne peut cependant se limiter à un acte logistique. L’histoire des interventions humanitaires le rappelle : en contexte de siège, la livraison massive de vivres peut aussi provoquer des tensions, des ruées, voire des émeutes, lorsque les populations sont désespérées, affamées, et sans encadrement local. L’effondrement des structures d’autorité, la désorganisation des réseaux de distribution et l’urgence vitale que rencontre la population font naître des risques de désordres graves.

C’est pourquoi une opération aérienne d’ampleur doit impérativement être accompagnée d’un dispositif de coordination humanitaire au sol, reposant sur les ONG déjà présentes, des agences de l’ONU, et, si nécessaire, une présence habilitée à encadrer les distributions. Il s’agit d’éviter que l’aide ne devienne une nouvelle source de violence, ou qu’elle soit accaparée par des groupes armés.

Le chaos humanitaire n’est pas une fatalité : c’est un risque prévisible, donc évitable. C’est aussi un argument de plus en faveur d’une opération multilatérale, concertée, juridiquement cadrée, et appuyée politiquement au plus haut niveau.
La France, une puissance en capacité d’agir

Le droit de protéger les populations civiles ne relève pas d’un choix moral : c’est une obligation juridique consacrée par la doctrine de la responsabilité de protéger. Ce principe, adopté en 2005 par les Nations unies, engage la communauté internationale à intervenir – de manière prioritairement non militaire – lorsque des crimes de masse sont en cours ou imminents.

La France est l’une des rares nations au monde à disposer de l’ensemble des moyens nécessaires pour initier et coordonner une telle opération. Sur le plan militaire, elle dispose de capacités de projection logistique autonomes, de forces de protection, de moyens de reconnaissance et d’évacuation sanitaire, éprouvés dans de nombreuses opérations extérieures. Sur le plan technologique, elle peut mobiliser des outils de surveillance, de télécommunications sécurisées et de coordination avancée, indispensables à la réussite d’un pont aérien dans un espace aussi contraint que Gaza. Enfin, sur le plan diplomatique, la France reste une puissance dotée d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, d’un réseau diplomatique mondial, et d’une tradition d’action humanitaire. Elle est donc pleinement légitime pour impulser une coalition internationale autour d’une telle initiative, sur une base strictement humanitaire, et dans le respect du droit international.

Il ne s’agirait pas d’une opération militaire au sens offensif ou coercitif du terme, mais d’une mobilisation de capacités logistiques, aériennes et de protection strictement au service de l’acheminement humanitaire.

Un pont aérien humanitaire vers Gaza ne nécessite aucune confrontation militaire avec Israël. Il ne constitue pas une intrusion armée ni une ingérence illégitime. Il représente une application du droit international face à une crise où l’inaction équivaut à une forme de complicité.

La paix commence par la protection de la vie

Aucune paix, aucun cessez‑le‑feu, aucune solution politique ne pourra naître durablement sur la dévastation d’une population privée de tout. Préserver la vie est un préalable à toute forme de paix.

Les grandes catastrophes humanitaires ne se résument jamais à l’ampleur des destructions : elles se mesurent aussi au silence et à l’inaction qui les accompagnent. Gaza n’a pas besoin d’attendre un futur accord de paix pour recevoir de l’eau, des médicaments, du pain. Gaza a besoin d’un pont, aujourd’hui. Pas seulement pour survivre, mais pour qu’un jour, la paix soit encore possible.

Si la France veut continuer à peser dans le concert des nations, elle ne peut rester spectatrice. L’histoire jugera ceux qui auront agi – et ceux qui se seront tus.

Signataires :

Aurélien Saintoul et Bastien Lachaud, députés LFI

Les Nations Unies s'effondrent et leurs institutions sont sans valeur

 


Le président vénézuélien Nicolás Maduro : 

« Les Nations Unies s'effondrent et leurs institutions sont sans valeur.

Il n'existe aucun précédent connu à ce massacre quotidien en Palestine. Les gouvernements de Berlin, Paris, Londres et Washington sont complices du massacre commis par Israël."

Le président 
vénézuélien a remis en question l'action de l'organisation face aux abus commis par Israël et ses complices.

Nicolás Maduro a remis en question lundi (30 juin) le rôle d'organisations comme l'ONU dans la résolution des conflits actuels et a déclaré que le système des Nations Unies avait été dépassé par les circonstances. À cet égard, il a déclaré qu'"un très large mouvement d'opinion mondiale, similaire à celui qui a émergé pendant la guerre du Vietnam", s'était manifesté pour s'opposer aux crimes commis par Israël contre le peuple palestinien, mais il a déploré que cela n'ait pas été suffisant. "Cela n'a pas suffi à mettre fin au massacre perpétré contre le peuple palestinien", a déclaré le chef de l'État, ajoutant que des gouvernements comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis "sont les principaux complices de ce massacre, et cela restera dans l'histoire". 

Le président a condamné la destruction quasi totale de toutes les infrastructures de Gaza, ainsi que le bombardement d'écoles, d'hôpitaux et d'abris, mais surtout, il a condamné le massacre de personnes cherchant de la nourriture distribuée par l'aide humanitaire. 

"Il est désormais difficile d'apporter de la nourriture à une population bombardée, et lorsqu'elle en cherche, elle est tuée par des missiles", a dit le président, affirmant que l'ONU n'avait pas été en mesure de gérer cette question complexe. "L'ONU a été dépassée, elle est dépassée par cette situation… L'ONU ne sert à rien, et je le regrette, car nous croyons au droit international", a-t-il déclaré. "Le Secrétaire général de l'ONU a appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Mais aujourd'hui, ce système s'est effondré ; cette situation a submergé ce système", a-t-il ajouté. Il a déclaré que « lorsque tout cela s'effondrera, les pays qui dirigent le monde multipolaire refonderont l'ONU."

https://en.ultimasnoticias.com.ve/politics/mature-the-united-nations-system-was-surpassed/


samedi 5 juillet 2025

Les images que personne ne veut voir du Genocide à Gaza

 



Rima Hassan sur X.




Les sociétés de BTP israéliens «jouent un rôle clé» dans les massacres de Palestiniens à Gaza



Des centaines de Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne sur des sites de distribution d’aide humanitaire.

Les entrepreneurs israéliens chargés de démolitions, motivés par l’argent, seraient à l’origine des incidents au cours desquels des personnes désespérées venues chercher de l’aide à Gaza ont été tuées par l’armée israélienne.

Des entrepreneurs israéliens démolissent des maisons à Gaza tout en jouant un rôle central dans le meurtre de centaines de Palestiniens sur des sites de distribution d’aide humanitaire mis en place par la Fondation humanitaire pour Gaza, soutenue par les États-Unis et Israël, selon un article du journal israélien Haaretz.

Les entrepreneurs reçoivent environ 1500 dollars pour chaque maison démolie, a déclaré un soldat israélien chevronné à Haaretz.

«Ils font fortune. De leur point de vue, chaque instant où ils ne démolissent pas de maisons représente une perte d’argent, et l’armée [israélienne] doit assurer leur sécurité», a-t-il ajouté.

«Les entrepreneurs, qui se comportent comme des sortes de shérif, démolissent où ils veulent tout le long du front».

Le travail des entrepreneurs les mène à proximité des points de distribution de l’aide, où les Palestiniens se rendent désespérément pour obtenir de l’aide.

Leurs effectifs de sécurité sont toutefois relativement réduits, ce qui incite les entrepreneurs à provoquer des incidents afin d’obtenir une protection supplémentaire de l’armée israélienne pendant qu’ils démolissent davantage de maisons palestiniennes, même si cela signifie la mort de Gazaouis.

«Pour se protéger, ils provoquent des fusillades, et des gens meurent», a déclaré le soldat.

«Ce sont des zones où les Palestiniens sont autorisés à se rendre – c’est nous qui nous sommes rapprochés et avons conclu qu’ils nous font courir un risque. Ce qui est acceptable pour un entrepreneur, c’est de gagner 5000 shekels [1500 dollars] supplémentaires et de démolir une maison, mais pas de tuer des gens qui cherchent seulement de quoi manger».

Un officier israélien a déclaré que le brigadier général Yehuda Vach, qui commande la 252e division de l’armée israélienne, est à l’origine de la politique consistant à tirer sur les Palestiniens qui attendent les camions d’aide de l’ONU, et que d’autres officiers israéliens l’ont acceptée «sans poser de questions», continuant à tirer sur les Palestiniens en quête d’aide.

L’armée israélienne tire régulièrement des obus et des balles sur les Palestiniens qui cherchent de l’aide sans relâche à Gaza.

«Techniquement, il s’agit de tirs d’avertissement, soit pour repousser les gens, soit pour les empêcher d’avancer», a déclaré le soldat au journal Haaretz. «Mais ces derniers temps, les tirs d’obus sont devenus la norme. Chaque fois que nous tirons, il y a des blessés et des morts, et quand quelqu’un demande pourquoi un obus est nécessaire, il n’y a jamais de bonne réponse. Parfois, le simple fait de poser la question agace les commandants».

Des soldats israéliens ont décrit les sites de distribution d’aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza comme des «champs de la mort», affirmant qu’ils visent les foules de gens en quête d’aide comme s’il s’agissait d’une «unité d’assaut», au lieu d’utiliser d’autres armes non létales pour organiser ou disperser les foules.

Plus de 100 personnes ont été tuées vendredi à Gaza, la plupart alors qu’elles cherchaient de l’aide. Au moins 549 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne au cours des quatre dernières semaines alors qu’ils tentent désespérément d’accéder à l’aide humanitaire.

Le bilan total de la guerre menée par Israël contre Gaza s’élève à plus de 56 200 morts selon le ministère de la Santé de Gaza, d’autres estimations avançant des chiffres bien plus élevés. Des dizaines de milliers de victimes non recensées seraient ensevelies sous les décombres des bâtiments détruits.

source : The New Arab via Spirit of Free Speech



vendredi 4 juillet 2025

Gaza, Israël continue de restreindre l’entrée du lait infantile


La faim est utilisée comme une arme de guerre dans le génocide en cours à Gaza 


Guerre à Gaza : alors que des bébés meurent de faim dans l’enclave côtière, Israël continue de restreindre l’entrée du lait infantile



Une Palestinienne avec l’un de ses jumeaux de deux mois, alors qu’elle lutte pour trouver du lait maternisé dans un contexte de pénurie persistante, à Gaza, le 25 juin 2025.


Un médecin américain, entré récemment dans le territoire palestinien, s’est vu confisquer par la sécurité israélienne les boites de lait en poudre qu’il avait mises dans ses bagages. Ce produit manque terriblement à Gaza où une cinquantaine d’enfants sont morts de faim depuis le mois de mars.

Fin juin, un médecin américain s’apprête à se rendre à Gaza pour une mission médicale. Ses valises sont chargées de boîtes de lait en poudre pour bébé, de gaze, de bandages, et de serviettes hygiéniques. Il pense bien faire : la population palestinienne de l’enclave bombardée et affamée par l’armée israélienne manque de tout. Mais alors qu’il est encore à Amman, point de rassemblement obligé des missions médicales étrangères à destination de Gaza, sa consœur palestino-allemande Diana Nazzal, chirurgienne ophtalmologique, qui coordonne le convoi médical, l’incite à alléger son paquetage. « N’avoir que du matériel médical sans effets personnels, c’est risquer d’être renvoyé, voire compromettre toute la mission », explique-t-elle.

Le médecin américain suit ses consignes et réduit les quantités de lait infantile dans ses bagages à trois boîtes. Mais arrivé au pont Allenby, point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie sous occupation, ses effets personnels sont fouillés par les gardes de sécurité israéliens qui tiennent le terminal côté palestinien.

« Le lait infantile a été confisqué, dénonce Diana Nazzal. Quelle explication y voir, si ce n’est que la faim est utilisée comme une arme de guerre dans le génocide en cours à Gaza ? » Le lait infantile manque cruellement à Gaza selon les acteurs de santé locaux, et particulièrement celui spécialisé pour les prématurés ou celui sans lactose pour les bébés qui y sont intolérants.


https://www.lemonde.fr/international/article/2025/07/01/guerre-a-gaza-alors-que-des-bebes-meurent-de-faim-dans-l-enclave-cotiere-israel-continue-de-restreindre-l-entree-du-lait-infantile_6617183_3210.html

Un sioniste n’est qu’un antisémite qui a réussi

 



par Viktor Dedaj


Dans l’échelle de détestation des sionistes (ils détestent beaucoup), ce ne sont pas les arabes qui figurent en tête, mais les juifs antisionistes. Ensuite, bien-sûr, les antisionistes en général. Ensuite les arabes (et encore, ça dépend lesquels). Et enfin le reste du monde, y compris leurs soutiens, considérés in petto comme des idiots utiles.

Le sionisme est souvent présenté comme une idéologie politique. C’est peut-être vrai, quoique j’ai des doutes sur le qualificatif d’«idéologie politique» pour une pensée qui se résume à une idée et une seule. Et on sait que «rien n’est plus dangereux qu’une idée lorsqu’on n’en a qu’une». Quoi qu’il en soit, il me semble indispensable d’y accoler le terme de «secte» car tout, dans leur code de conduite, leur comportement et leurs discours, y correspond. Le sionisme est donc in fine une secte et agit et manœuvre comme telle. L’importance, à mes yeux, de cette précision est que l’on ne combat pas forcément une idéologie comme on combat une secte.

Le point fort du sionisme est sa capacité à générer un fort sentiment d’identification, ou de «désir d’appartenance», chez tous les cinglés et/ou paumés de la terre qui, hors du sionisme, n’étaient rien mais, en franchissant le seuil, font une entrée fracassante dans un club très fermé et extrêmement élitiste. Les voilà du coup heureux possesseurs d’une carte virtuelle de membre de «quelque chose» de grand, d’historique, de biblique. C’est ainsi qu’un beauf extrêmement moyen peut se retrouver porte-parole de l’armée israélienne et passer en boucle à la télé et s’y exprimer avec un bon gros accent du terroir français.

Le sionisme a peut-être eu son moment de progressisme – ne parlait-on pas à une époque des sionistes progressistes ou de gauche ? – mais le fait est que le sionisme d’aujourd’hui n’est qu’un vulgaire suprémacisme aussi détestable qu’un autre. Et pour une raison relativement simple : son mode de recrutement. Imaginez un pays qui offre aux immigrants la possibilité de toucher un pactole, de voler une maison, d’être cajolé, de s’approprier des éléments de culture, d’être protégé et subventionné par l’Oncle Sam, de se retrouver éventuellement avec un casier judiciaire vierge et de dominer et soumettre la population indigène locale. Quel genre de profil pensez-vous sera attiré par une telle opportunité ? Le résultat s’appelle Israël.

Israël n’attire pas les doux rêveurs, les intellos, les humanistes, les gentils, la compassion… Israël attire surtout les illuminés, les opportunistes, les vulgaires, les violents, les menteurs, les cyniques, les vicieux et les pervers. Le tout enchaîné par des «et/ou».

Le sioniste se présente comme le représentant et l’ultime défenseur du peuple juif alors que tout son comportement tend à produire l’effet inverse. Effet inverse qui alimente et radicalise en retour son discours. Le sioniste ne combat pas l’antisémitisme mais s’en délecte et compte dessus pour gonfler les rangs ou plus simplement pour les resserrer. Le sioniste a besoin d’antisémitisme car c’est, après tout, sa seule raison (avouable) d’exister.

D’ailleurs, un sioniste et un antisémite partagent plein de choses : leurs obsessions, leurs idées fixes, leur façon de raisonner et leur QI. (*)

Mais nous voilà en 2025. Après le génocide des sémites d’origine palestinienne à Gaza par des colons immigrés en majorité européens ou nord-américains, on peut dire qu’un sioniste n’est au fond qu’un antisémite qui a réussi.

(*) ce qui me ramène à ma blague : 

Q : Quelle est la différence entre un antisioniste et un antisémite ? 
R : 80 points de QI.

source : Le Grand Soir


jeudi 3 juillet 2025

Reportage de FranceTV sur la situation humanitaire à Gaza



Une infirmière témoigne de l'enfer de Gaza, où 2 millions d’habitants sont menacés de famine. "Distribution d'aide et blessés par balles, c'est une association qui ne devrait pas avoir lieu. Ce qu'il se passe ici, c'est inacceptable."

La situation à Gaza est catastrophiques, où des milliers de Palestiniens sont menacés de famine. Plus de 1000 humanitaires et 200 journalistes ont été tués et Israël interdit à la presse étrangère d’entrer à Gaza.

« Les journalistes sont nos yeux à Gaza, sans eux nous serions aveugles »





"La Palestine est un test pour la morale"

 



Ce qui se passe à Gaza dépasse clairement le supportable pour la population. Ce génocide du 21e siècle, après tout ce que l'humanité a appris du passé, avec toute la technologie dont elle dispose en fait un scandale absolu.

La Palestine est un test pour la morale en même temps qu'elle est une exception à la force du droit détruit par l'impunité d'Israël.

Mon peuple subit des souffrances inimaginables et le fait de les ignorer ou les minimiser fait encore plus mal, comme toutes les tergiversations et gesticulations des responsables de cette situation.

Ça finira un jour, mais pas pour les consciences et les cauchemars qui hanteront les coupables.

Abdal Karim Ewaida (Ambassador of the State of Palestine to Côte d'Ivoire)

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Témoignages de soldats terroristes israéliens (+972Magazine) :

« On nous a dit de tirer sur tout ce qui bouge. »

Des soldats terroristes israéliens témoignent. Et ce qu’ils racontent glace le sang. Ce ne sont pas des rumeurs, pas des vidéos sorties de leur contexte. Ce sont les auteurs eux-mêmes qui parlent. Fiers ou écœurés — mais tous lucides.

Gaza est devenue une zone d’extermination déguisée en zone militaire.

• Des bulldozers enterrent des corps sans même les compter.

• Des civils abattus « pour s’amuser », « pour tester des drones », « pour passer le temps ».

• Des maisons rasées non pas pour des raisons tactiques, mais pour « punir », « détruire tout souvenir ».

• Des enfants utilisés comme boucliers humains.

• Des exécutions sommaires. Des tortures abominables.

• Des soldats qui filment eux-mêmes les pillages, les incendies, les humiliations — comme des trophées.

Le tout sans loi, sans règle, sans la moindre ligne rouge.

Ce ne sont plus des opérations militaires. C’est une politique d’effacement, minutieuse et assumée. Un génocide documenté par ceux-là mêmes qui l’exécutent.


Et pendant ce temps, les chancelleries occidentales détournent les yeux.

Un enfant palestinien tué ? Silence.

Un civil fuyant abattu ? Justifié.

Une ville entière rayée ? Défense légitime.

Il faut le redire même si on le savait déjà : il n’y a aucun droit, aucune dignité, aucune humanité dans ce que fait l’armée israélienne à Gaza. C’est un carnage à ciel ouvert, un modèle de déshumanisation absolue — et c’est soutenu, financé, justifié.


Source :

Tomy le Magnifique sur X



"Immondes"



Clémence Guetté (Vice-présidente Assemblée nationale - Députée de Créteil, Choisy-le-Roi, Orly) :

"La coalition RN-Macronistes vient de voter la prolongation de l'accord privilégié entre l'Union européenne et Israël, alors que le génocide à Gaza se poursuit.

L'Histoire jugera durement les lâches et les complices.

Le combat continue. Gloire à ceux qui résistent."


Publié sur X

Rima Hassan :

"Bonjour Emmanuel Macron qu’est ce que ça fait d’être le chef d’Etat qui : livre des armes à Israël, qui nie le génocide à Gaza, qui ne reconnaît pas la Palestine, qui n’a prononcé aucune sanction contre Israël ?"


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Jeudi 3 juillet, Gaza Notifications :

"63 Palestiniens ont été tués par des attaques israéliennes depuis  minuit à Gaza. Le nombre de morts continue d’augmenter" (et le génocide continuera à cause de tous les immondes de France et d'Occident qui soutiennent Israël).







Les Hunger Games de Gaza


par Chris Hedges

L’instrumentalisation de la famine comme arme par Israël reflète la façon dont les génocides se terminent toujours. J’ai couvert les effets insidieux de la famine orchestrée dans les hautes terres du Guatemala durant la campagne génocidaire du général Efraín Ríos Montt, la famine dans le sud du Soudan qui a fait un quart de million de morts – j’ai marché parmi les corps déshydratés et squelettiques de familles alignés le long des routes – et plus tard, durant la guerre en Bosnie, lorsque les Serbes ont coupé l’approvisionnement alimentaire des enclaves telles que Srebrenica et Goražde.

La famine a été utilisée comme arme par l’Empire ottoman pour décimer les Arméniens. Elle a été employée pour tuer des millions d’Ukrainiens lors de l’Holodomor en 1932 et 1933. Elle a été instrumentalisée par les nazis contre les juifs dans les ghettos pendant la Seconde Guerre mondiale. Les soldats allemands utilisaient la nourriture, comme le fait Israël, comme appât. Ils offraient trois kilos de pain et un kilo de confiture pour attirer les familles désespérées du ghetto de Varsovie vers les transports qui les emmenaient vers les camps de la mort.

«On a pu voir des phases où des centaines de personnes devaient faire la queue pendant plusieurs jours pour être «déportées»», écrit Marek Edelman dans «The Ghetto Fights».

«Le nombre de personnes désireuses d’obtenir les trois kilos de pain était tel que les transports, qui partaient désormais deux fois par jour avec 12 000 personnes, ne pouvaient pas tous les transporter».

Et lorsque la foule devenait incontrôlable, comme à Gaza, les troupes allemandes tiraient des salves meurtrières qui déchiquetaient les corps émaciés des femmes, des enfants et des anciens.

Cette tactique est aussi vieille que la guerre elle-même.

L’article du journal israélien Haaretz selon lequel les soldats israéliens ont reçu l’ordre de tirer sur les foules de Palestiniens dans les centres d’aide, faisant 580 morts et 4216 blessés, n’a rien de surprenant. C’est le dénouement prévisible du génocide, la conclusion inévitable d’une campagne d’extermination massive.

Israël, avec ses assassinats ciblés d’au moins 1400 travailleurs de la santé, de centaines de travailleurs des Nations unies (ONU), de journalistes, de policiers et même de poètes et d’universitaires, la destruction d’immeubles d’habitation de plusieurs étages qui a anéanti des dizaines de familles, ses bombardements de «zones humanitaires» désignées comme telles où les Palestiniens se blottissent sous des tentes, des bâches ou à l’air libre, ses attaques systématiques contre les centres de distribution alimentaire de l’ONU, les boulangeries et les convois humanitaires, ou encore ses tirs de snipers sadiques qui abattent des enfants, ont démontré depuis longtemps que les Palestiniens sont considérés comme de la vermine qui ne mérite que l’anéantissement.

Le blocus alimentaire et humanitaire imposé à Gaza depuis le 2 mars réduit les Palestiniens à une dépendance abjecte. Pour manger, ils doivent ramper vers leurs bourreaux et mendier. Humiliés, terrifiés, désespérés pour quelques miettes de nourriture, ils sont dépouillés de leur dignité, de leur autonomie et de leur libre arbitre. C’est intentionnel.

Yousef al-Ajouri, 40 ans, a expliqué à Middle East Eye son périple cauchemardesque vers l’un des quatre centres d’aide mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Ces centres ne sont pas conçus pour répondre aux besoins des Palestiniens, qui comptaient autrefois 400 sites de distribution d’aide, mais pour les attirer du nord vers le sud de Gaza. Israël, qui a de nouveau ordonné dimanche aux Palestiniens de quitter le nord de Gaza, poursuit l’annexion de l’enclave côtière. Les Palestiniens sont rassemblés comme du bétail dans d’étroits corridors métalliques aux points de distribution surveillés par des mercenaires lourdement armés. Les plus chanceux reçoivent une petite ration de nourriture.

Al-Ajouri, qui était chauffeur de taxi avant le génocide, vit avec sa femme, ses sept enfants, sa mère et son père dans une tente à al-Saraya, près du centre-ville de Gaza City. Il s’est rendu dans un centre d’aide humanitaire situé sur la route de Salah al-Din, près du couloir de Netzarim, afin de trouver de quoi nourrir ses enfants qui, selon lui, pleurent sans cesse «parce qu’ils ont faim». Sur les conseils de son voisin de tente, il s’est habillé avec des vêtements amples «pour pouvoir courir et se mouvoir plus facilement». Il a pris un sac pour les conserves et les produits emballés, car la foule est telle que «personne ne peut porter les cartons dans lesquels arrive l’aide».

Il est parti vers 21 heures avec cinq autres hommes, «dont un ingénieur et un enseignant», et «des enfants âgés de 10 et 12 ans». Ils n’ont pas emprunté l’itinéraire officiel désigné par l’armée israélienne. La foule massive qui converge vers le point d’aide le long de l’itinéraire officiel empêche la plupart des gens de s’approcher suffisamment pour recevoir de quoi manger. Ils ont donc marché dans le noir, dans des zones exposées aux tirs israéliens, souvent obligés de ramper pour ne pas être vus.

«En rampant, j’ai regardé autour de moi et, à ma grande surprise, j’ai vu plusieurs femmes et personnes âgées emprunter le même chemin périlleux que nous», a-t-il expliqué. «À un moment donné, on a essuyé une rafale de tirs, tout autour de nous. Nous nous sommes cachés derrière un bâtiment détruit. Quiconque bougeait ou faisait le moindre mouvement était immédiatement abattu par des tireurs embusqués. À côté de moi se trouvait un jeune homme grand, aux cheveux clairs, qui utilisait la lampe torche de son téléphone pour s’éclairer. Les autres lui ont crié d’éteindre. Quelques secondes plus tard, il a été abattu. Il s’est effondré au sol et est resté là, en sang, mais personne ne pouvait ni l’aider ni le déplacer. Il est mort en quelques minutes».

Il a trouvé six corps sur son chemin, tous abattus par des soldats israéliens.

Al-Ajouri est arrivé au centre à 2 heures du matin, l’heure prévue pour la distribution de l’aide. Il a vu une lumière verte s’allumer devant lui, signalant que l’aide était sur le point d’être distribuée. Des milliers de personnes se sont mises à courir vers la lumière, se bousculant et se piétinant. Il s’est frayé un chemin à travers la foule jusqu’à atteindre les stocks.

«J’ai commencé à tâtonner pour trouver les boîtes d’aide et j’ai attrapé un sac qui semblait contenir du riz», a-t-il déclaré. «Mais quelqu’un me l’a arraché des mains. J’ai essayé de le retenir, mais il a menacé de me poignarder avec son couteau. La plupart des gens là-bas portent des couteaux, soit pour se défendre, soit pour voler les autres. Finalement, j’ai réussi à attraper quatre boîtes de haricots, un kilo de boulgour et un demi-kilo de pâtes. En quelques instants, les cartons étaient vides. La plupart des gens présents, y compris les femmes, les enfants et les personnes âgées, n’ont rien obtenu. Certains ont supplié les autres de partager. Mais personne ne pouvait se permettre de renoncer à ce qu’il avait réussi à obtenir».

Les entrepreneurs américains et les soldats israéliens qui supervisaient le chaos riaient et pointaient leurs armes sur la foule. Certains filmaient avec leurs téléphones.

«Quelques minutes plus tard, des grenades fumigènes rouges ont été lancées dans les airs», se souvient-il. «Quelqu’un m’a dit que c’était le signal pour évacuer la zone. Après quoi des tirs nourris ont retenti. Khalil, quelques autres et moi-même nous sommes rendus à l’hôpital al-Awda de Nuseirat, car notre ami Wael s’était blessé à la main durant le trajet. J’ai été choqué par ce que j’ai vu à l’hôpital. On pouvait voir au moins 35 morts gisant sur le sol dans l’une des salles. Un médecin m’a dit qu’ils ont tous été amenés ce jour-là. Ils avaient tous reçu une balle dans la tête ou dans la poitrine alors qu’ils faisaient la queue près du centre de secours. Leurs familles les attendaient, eux et des provisions. Maintenant, ce n’étaient plus que des cadavres».

La GHF est une organisation financée par le Mossad et créée par le ministère israélien de la Défense, qui a passé des contrats avec UG Solutions et Safe Reach Solutions, dirigées par d’anciens membres de la CIA et des forces spéciales américaines. La GHF est dirigée par le révérend Johnnie Moore, un sioniste chrétien d’extrême droite proche de Donald Trump et de Benjamin Netanyahou. L’organisation a également engagé des gangs de trafiquants de drogue anti-Hamas pour assurer la sécurité sur les sites d’aide humanitaire.

Comme l’a déclaré Chris Gunness, ancien porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA), à Al Jazeera, la GHF se livre à du «blanchiment de l’aide», un moyen de masquer la réalité, à savoir que «les gens sont affamés pour mieux les soumettre».

Israël, ainsi que les États-Unis et les pays européens fournissant des armes en soutien au génocide, ont choisi de ne pas tenir compte de la décision rendue en janvier 2024 par la Cour internationale de justice (CIJ), qui exigeait la protection immédiate des civils à Gaza et la fourniture généralisée d’une aide humanitaire.

Haaretz, dans son article intitulé ««C’est un territoire de mort» : les soldats de l’armée israélienne ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis non armés qui attendent l’aide humanitaire», rapporte que les commandants israéliens ordonnent aux soldats d’ouvrir le feu sur la foule pour l’éloigner des sites d’aide ou la disperser.

«Les centres de distribution n’ouvrent généralement qu’une heure chaque matin», écrit Haaretz. «Selon des officiers et des soldats qui ont servi dans ces zones, l’armée israélienne tire sur ceux qui arrivent avant l’ouverture pour les empêcher d’approcher, ou à nouveau après la fermeture des centres pour les disperser. Comme certains incidents ont eu lieu la nuit, avant l’ouverture, il est possible que certains civils n’aient pas pu voir les limites de la zone désignée».

«C’est un territoire de mort», a déclaré un soldat à Haaretz. «Là où j’étais stationné, entre une et cinq personnes étaient tuées chaque jour. Ils sont traités comme une force hostile : aucune méthode de gestion des foules, pas de gaz lacrymogène, juste des tirs à balles réelles avec tous les moyens imaginables : mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. Puis, une fois que le centre ouvre, les tirs cessent et ils savent qu’ils peuvent s’approcher. Notre forme de communication, ce sont les tirs».

«Nous ouvrons le feu tôt le matin si quelqu’un tente de se mettre dans la file à quelques centaines de mètres, et parfois nous tirons simplement à bout portant. Mais il n’y a aucun danger pour les soldats», a expliqué le soldat. «Je n’ai pas connaissance d’un seul cas de riposte. Il n’y a pas d’ennemi, pas d’armes».

Il a ajouté que le déploiement sur les sites d’aide humanitaire était connu sous le nom d’«Opération Poisson salé», en référence au nom israélien du jeu pour enfants «Feu rouge, feu vert». Ce jeu a été mis en scène dans le premier épisode de la série sud-coréenne Squid Game, où des gens en détresse financière s’affrontent dans des combats à mort pour gagner de l’argent.

Israël a anéanti les infrastructures civiles et humanitaires de Gaza. Il a réduit les Palestiniens, dont un demi-million sont confrontés à la famine, à un troupeau à bout de souffle. L’objectif est de briser les Palestiniens, de les rendre dociles et de les inciter à quitter Gaza pour ne jamais revenir.

On parle de cessez-le-feu à la Maison-Blanche de Trump. Mais ne vous y trompez pas. Israël n’a plus rien à détruire. Ses bombardements intensifs pendant plus de 20 mois ont transformé Gaza en paysage lunaire. Gaza est inhabitable, réduite à un désert toxique où les Palestiniens, vivant au milieu de blocs de béton et de flaques d’eaux usées, manquent de nourriture et d’eau potable, de carburant, d’abris, d’électricité, de médicaments et d’infrastructures pour survivre. Le dernier obstacle à l’annexion de Gaza, ce sont les Palestiniens eux-mêmes. Ils sont la cible principale. La famine est l’arme privilégiée.

source : The Chris Hedges Report via Spirit of Free Speech



mercredi 2 juillet 2025

Gaza : 200 ONG appellent à la fin du programme d'aide israélien





Dans une tribune, plus de 200 ONG demandent l’arrêt d’un programme d’aide à Gaza soutenu par les États-Unis et Israël. Selon elles, cette distribution, pilotée notamment par la Gaza Humanitarian Foundation, aurait causé la mort de plus de 500 Palestiniens et blessé près de 4000 personnes en quatre semaines.

“Ces mesures visent à entretenir un cycle de désespoir, de danger et de mort.” Dans une tribune publiée ce mardi 1er juillet, plus de 200 ONG ont appelé à mettre fin au système de distribution d’aide alimentaire actuellement en place à Gaza. Elles dénoncent la mort de centaines de Palestiniens tentant de se procurer la nourriture ou d'accéder aux points de distribution.

Selon les mêmes ONG, les semaines qui ont suivi le lancement de ce programme ont été parmi les plus violentes et meurtrières depuis octobre 2023.

Le document pointe du doigt le système de distribution mis en place fin mai, géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Cette structure, créée en février 2025 et soutenue par l’administration de Donald Trump ainsi que le gouvernement de Benjamin Netanyahu, bénéficie d'un financement opaque.

Les ONG réclament le retour à l'ancien système, en vigueur jusqu’en mars. Celui-ci permettait la coordination de l'aide par des agences de l’ONU et plusieurs ONG, jugées plus transparentes et mieux implantées sur le terrain. Gaza est aujourd’hui un territoire "assiégé", "affamé" et "dévasté" par plus de 20 mois de guerre et confronté à une crise humanitaire aiguë, rappelle la tribune.

Quatre points de distribution pour 2 millions de personnes

Les signataires estiment que le système de distribution mis en place ne respecte pas les standards de l’aide humanitaire. L’organisation, qui affirme avoir distribué 7 millions de repas, fait néanmoins l’objet de vives critiques.

Avant le blocus total imposé du début mars au 20 mai 2025, environ 400 points de distribution d’aide humanitaire étaient accessibles dans la bande de Gaza. Ils étaient principalement gérés par l’ONU, notamment l’UNRWA, qui, bien qu’interdite depuis octobre 2024 en Israël et dans les territoires occupés, continuait à y opérer ainsi que par diverses ONG.

Mais depuis la levée partielle du blocus et l’arrivée de la GHF, il ne reste plus que quatre points de distribution pour les deux millions d’habitants de l’enclave palestinienne : trois dans le sud, un dans le centre, et aucun dans le nord, pourtant il s'agit de la zone la plus touchée par les bombardements israéliens.

Des distributions dans la grande confusion

Les ONG dénoncent l’extrême difficulté d’accès aux points de distribution, situés dans des zones militarisées sous contrôle israélien. L’entrée est soumise à une coordination avec l’armée, une procédure hors de portée pour la majorité des civils.

Les distributions, souvent organisées de nuit et sans préavis, se déroulent dans une grande confusion : aucune file, aucun rationnement, chacun tente de se servir au milieu de scènes de panique. L’attente est interminable, les produits sont parfois revendus à prix fort. Plusieurs témoins décrivent un chaos total.

L’armée israélienne, quant à elle, a démenti la semaine dernière une enquête publiée par le journal de gauche Haaretz, citant des soldats israéliens qui disent avoir reçu l’ordre de tirer sur des civils près des centres d’aide.

Elle affirme "opérer pour permettre et faciliter la distribution de l’aide humanitaire" par la GHF, et « sécuriser les routes menant aux centres de distribution, afin que l’aide parvienne aux civils plutôt qu’au Hamas ».

"Aujourd'hui, les Palestiniens de Gaza sont confrontés à un choix impossible : mourir de faim ou risquer d'être abattus alors qu'ils tentent désespérément d'atteindre la nourriture nécessaire à leurs familles", déplorent les ONG signataires de la tribune.




USA & ISRAEL EN ETAT D'ECHEC TOTAL

 


L'IRAN A UNE NOUVELLE CENTRALE 
 SES CHEFS TUES ONT RESSUSCITÉ




Voilà ce qu’Israël fait aux enfants palestiniens




Une enfant obligée de mendier pour manger. Et en pleurs de n’avoir rien reçu.

Voilà ce qu’Israël fait aux enfants palestiniens, Ne dormez pas.

Aymeric Caron.


La Corse reconnaît l’État palestinien avant la France — et tacle Netanyahou



Dans un geste politique fort, l’Assemblée de Corse prend les devants : reconnaissance officielle de la Palestine et appel à l’arrestation de Benyamin Netanyahou si ce dernier foule le sol français.



Alors que Paris tergiverse, Ajaccio frappe. Réunie vendredi, l’Assemblée de Corse a voté une motion sans ambiguïté : reconnaissance officielle de l’État palestinien dans les frontières de 1967 et appel à l’application stricte du mandat d’arrêt émis contre Benyamin Netanyahou. Une déclaration politique aussi symbolique que frontale, dans un climat international particulièrement explosif.

Et si cette prise de position dérange, ce n’est visiblement pas un problème pour les élus corses.
Une motion claire, un vote assumé

C’est Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, qui a soumis le texte, co-signé par les groupes Fa populu inseme et Core in fronte. Intitulée « Soutien au peuple palestinien et violations du droit international par l’État israélien dans la bande de Gaza », la motion affirme :


« La collectivité de Corse reconnaît officiellement l’État de Palestine dans les frontières de 1967. »

Par ce vote, la Corse prend de vitesse l’État français, dont Emmanuel Macron avait pourtant affirmé en mai « envisager » une telle reconnaissance — sans suite concrète à ce jour.

Cette prise de position ne va pas plaire à David Antonelli, président de l’association Corse-Israël, qui déclarait publiquement :

« Je me fiche éperdument des 2 millions de Gazaouis. Ce qui m’importe, c’est la vengeance ! »

Un avertissement à l’État français : la justice avant les visites diplomatiques

Plus encore, la motion demande expressément aux autorités françaises de faire respecter le droit international. Si Benyamin Netanyahou devait se rendre en France, la collectivité corse exige que le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) le 21 novembre 2024 soit appliqué sans délai.

« Toute personne poursuivie par la CPI entrant sur le territoire français doit être arrêtée, conformément aux engagements internationaux de la France. »

Un rappel embarrassant pour Paris, d’autant que Michel Barnier, alors Premier ministre, avait déjà affirmé que la France « appliquerait rigoureusement les obligations qui lui incombent ». En théorie, donc, l’arrestation du Premier ministre israélien serait un devoir légal — en pratique, rien n’est moins sûr.





mardi 1 juillet 2025

Gaza: frappes israéliennes meurtrières sur un café internet et un centre d'aide





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La Défense civile gazaouie a fait état de 51 morts lundi 30 juin, dont 24 dans un café internet, tués par des bombardements israéliens. Plusieurs personnes sur place expliquent que ce cybercafé était un lieu de rencontre des journalistes palestiniens. (Café-internet situé en bord de mer de la ville de Gaza, appelé « Al-Baqa ».)

L'Humanité :

Le bureau de presse du gouvernement du groupe islamiste palestinien Hamas à Gaza rapporte qu’un photojournaliste, Ismail Abu Hatab, a été tué dans cette attaque. La journaliste Bayan Abu Sultan aurait également été grièvement blessée. « Amna Alsalmi (elle a choisi « Frans » comme prénom de journaliste) , et Ismaël Abu Hatab, deux photo journalistes font partie des victimes du bombardement israélien sur le café Al-Baqa au port de Gaza. Israël assassiné les témoins de la vérité », a tweeté, en fin de journée, l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou-Hassira.

« Il y a toujours beaucoup de monde à cet endroit, qui propose des boissons, des espaces pour les familles et un accès à internet », raconte à l’Agence France-Presse (AFP) Ahmed Al-Nayrab, 26 ans, qui se trouvait sur une plage à proximité avec des amis lorsqu’il a entendu une « énorme explosion ».

Selon plusieurs commentateurs, notamment le journaliste palestinien Anas Al-Sharif qui s’est rendu sur place, il s’agissait d’un lieu où se rassemblent régulièrement les reporters pour se retrouver et profiter de la connexion internet. « J’ai vu des morceaux de corps voler partout, des cadavres déchiquetés et brûlés. Une scène à glacer le sang. Tout le monde criait. Les blessés hurlaient à l’aide, les familles pleuraient leurs morts », témoigne Ahmed Al-Nayrab.

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"La journaliste Bayan Abu Sultan a survécu au bombardement du café Al-Baqa à l'ouest de la ville de Gaza et continuera d’informer le monde." Citizen Média.


"630 jours. Le monde est encore trop silencieux"

 



Léna Garreau sur X



La ville de Bordeaux suspend « toute activité de coopération » avec la ville israélienne d’Ashdod






Pierre Hurmic a pris la décision de suspendre toute activité de coopération avec Ashdod, ville israélienne jumelée à Bordeaux.

Dans un courrier datant du 26 juin dernier, le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic a informé Yechiel Lasry, le maire d’Ashdod en Israël, de la suspension des activités de coopération entre les deux villes, d’après une information de Rue89 Bordeaux confirmée au Figaro. Alors que le jumelage entre les deux villes date de 1984, l’édile de Bordeaux a pris cette décision de façon temporaire, «tant qu’un cessez-le-feu durable et un processus de paix ne seront pas engagés».


Un adorateur de Yahvé crucifie un pasteur chrétien

 


Adam Christopher Sheafe, 51 ans, a avoué avoir crucifié le pasteur William Schonemann, connu de ses fidèles sous le nom de « Pasteur Bill », l'une des 14 exécutions de pasteurs qu'il prévoyait de mener dans 10 autres États. Il a été appréhendé avant de pouvoir commettre d'autres crimes.

Le pasteur Bill a été découvert à son domicile le 28 avril par la police qui effectuait un contrôle médical. Il a été retrouvé mort dans son lit, une couronne d'épines posée sur sa tête. Sheafe a déclaré qu'il avait ciblé le pasteur de 76 ans parce qu'il pensait qu'il prêchait « le contraire de ce que Dieu a dit ».




En caractères hébreux, Yahvé tatoué sur la gorge.



L'interview d'Adam Sheafe par Briana Whitney




"Adam Sheafe a avoué avoir tué le pasteur Bill Schonemann, en Arizona, et l'avoir crucifié ensuite. Il décrit les efforts qu'il a déployés pour accomplir ce crime, et je l'incite à souligner l'horreur de la chose.


Sa raison ? Il croit que quiconque affirme que Jésus est le fils de Dieu mérite la mort. Mais cela faisait partie d'un plan bien plus vaste…


Adam Sheafe décrit son plan calculé visant à tuer 14 pasteurs à travers le pays, en commençant par quatre en Arizona. Il a failli en tuer un à Phoenix et deux autres à Sedona après avoir tué le pasteur Bill.

Il est allé jusqu'à préparer des couronnes d'épines pour leurs crucifixions.

Obsédé par l'Ancien Testament et par l'idée de « débarrasser la terre du mal », il prétend suivre le premier commandement..."


Des pièges de la faim aux charniers, voici l’officier israélien responsable des pires atrocités commises à Gaza





Le brigadier général Yehuda Vach, commandant de la 252e division israélienne, est au centre d’une liste de rapports toujours plus étoffée faisant état de crimes de guerre. Plusieurs rapports ont révélé qu’il est responsable d’avoir ordonné des massacres de civils palestiniens, d’avoir pris pour cible des centres d’aide et d’avoir manipulé l’aide humanitaire à des fins militaires.

Une enquête récente menée par Haaretz a révélé que les soldats israéliens sous le commandement de Vach ont reçu l’ordre explicite de tirer sur les Palestiniens affamés qui s’approchent des soi-disant «centres de distribution d’aide», même s’ils sont désarmés et ne représentent aucune menace.

«C’est un champ de la mort», a déclaré un soldat. «Ils ne tirent pas de gaz lacrymogène. Ils tirent sur les civils : mitrailleuses, grenades, mortiers».

Le soldat a décrit une routine quotidienne de meurtres, où des dizaines de Palestiniens affamés sont abattus chaque jour. L’opération a été cyniquement surnommée «Salty Fish» (poisson salé), une adaptation cruelle du jeu d’enfants «Green Light, Red Light» (feu vert, feu rouge). Les soldats tirent lorsque les gens s’approchent et s’arrêtent lorsqu’ils reculent.

Le service des médias du gouvernement de Gaza et les organisations de défense des droits de l’homme accusent depuis longtemps Vach d’orchestrer des politiques de famine, de déplacement forcé et de massacre. Vach est désormais devenu le symbole de la machine de guerre israélienne à Gaza.

Selon un précédent article de Haaretz, Vach aurait autorisé l’un de ses frères à former une unité de démolisseurs non officielle. Composée de soldats et de colons extrémistes, cette unité a pour unique mission de détruire Gaza le plus possible. Vach leur a accordé un accès illimité au «couloir de Netzarim», désormais connu par les témoins comme «l’autoroute de la mort».

«L’objectif de Vach est d’expulser 250 000 Palestiniens du nord de Gaza», a déclaré un officier israélien. «Il a dit qu’ils n’apprennent que lorsqu’ils perdent leurs terres».

D’anciens soldats ont témoigné que ses troupes ont reçu l’ordre de tirer sur toute personne franchissant les lignes désignées, même les enfants brandissant des drapeaux blancs. L’un d’eux se souvient avoir abattu un jeune Palestinien et avoir célébré son meurtre. Interrogés, les commandants ont répondu : «Il n’y a pas d’innocents à Gaza».

Haaretz a récemment révélé que Vach a également joué un rôle clé dans la coordination avec la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Des documents suggèrent qu’Israël a utilisé les opérations alimentaires limitées du groupe pour éviter une réaction mondiale, tout en imposant la famine et le chaos à Gaza.

Un officier a admis que «les activités de la GHF ont permis à Israël de gagner du temps et de bénéficier d’une couverture internationale».

Les images filmées dans les «centres d’aide» sont tenues secrètes. L’armée israélienne ne publie aucun document sur ce qui se passe à proximité de ces sites.

«Gaza est devenue un espace sans loi. Plus personne ne s’en soucie», a déclaré un réserviste israélien.

Le 23 mars, Vach a supervisé le massacre de 15 médecins palestiniens à Rafah.

Des soldats de la brigade Golani ont ouvert le feu sur deux convois d’ambulances et ont enterré les morts, corps et véhicules confondus, dans une fosse commune. Une équipe de l’ONU a découvert la fosse six jours plus tard.

La Fondation Hind Rajab a déposé une plainte officielle auprès de la Cour pénale internationale (CPI), désignant le brigadier général Yehuda Vach comme principal suspect de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La plainte documente des dizaines de morts parmi les civils, dont deux adolescents abattus alors qu’ils cherchaient à obtenir de quoi manger.

Le général Yehuda Vach est désormais accusé d’avoir mené une campagne militaire d’extermination, sous couvert de la coordination humanitaire. Son nom apparaît dans de nombreux rapports de terrain, témoignages de soldats et plaintes pour violation des droits humains. Des fusillades massives dans les files d’attente pour obtenir de la nourriture à la dissimulation du meurtre de médecins, son bilan reflète ce que beaucoup qualifient de politique de destruction, et non de défense.

«Nous pouvons nous montrer impitoyables envers les Gazaouis parce que nous avons l’amour de l’humanité et que nous prônons la vie», a déclaré Vach. «Les combattre est une façon d’aimer l’humanité».

source : Quds News Network



lundi 30 juin 2025

Nouvelle journée sanglante à Gaza

 


Israël concentre à nouveau ses forces sur l'enclave



Des dizaines de corps sans vie arrivent à l'hôpital Nasser de Khan Younès. Une frappe nocturne israélienne a visé, dans la nuit de samedi à dimanche, un camp de déplacés à l'ouest de la ville. Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu avec l'Iran, Israël se concentre à nouveau sur la bande de Gaza.


Des corps ensevelis sous les décombres après un bombardement israélien

 

À Gaza, des Palestiniens fouillent les décombres à mains nues pour retrouver les corps de leurs proches, après un bombardement israélien sur des tentes de déplacé·es.





“Ne manquez pas votre cible”

 

L’association EuroPalestine dénonce le soutien d’Optical Center à l’armée israélienne en lui fournissant des lunettes et lentilles gratuites.



L’entreprise française Optical Center OFFRE GRATUITEMENT jusqu’à 1000 lunettes et lentilles par jour aux soldats israéliens, avec l’accord de son PDG Laurent Lévy, qui est installé en Israël depuis 2005.







Le mur des Lamentations




Le mur des Lamentations (HaKotel HaMa'aravi) n'a pas été construit par le peuple de Moïse (alav hashalom), mais par les Romains. Sa sacralisation ne trouve aucune source dans le Tanakh (Bible hébraïque).

L'Informatrice (pseudo d'une ancienne femme rabbin, professeur en histoire, en philosophie et en théologie comparée).


Une chaîne de supermarchés italienne a cessé la vente de produits israéliens

 

The Times of Israel :

Coop Alleanza 3.0, qui a commencé à vendre du Gaza Cola, va retirer de ses rayons les cacahuètes, la sauce tahini et les machines à eau gazeuse SodaStream provenant d'Israël.



Une chaîne de supermarchés italienne a annoncé mercredi 25 juin avoir cessé la vente de produits israéliens en solidarité avec les Palestiniens touchés par la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas et les allégations de pénurie de nourriture dans la bande de Gaza.

Selon un communiqué, cette décision signifie que Coop Alleanza 3.0 retirera de ses rayons les cacahuètes, la sauce tahini et les machines à eau gazeuse SodaStream provenant d’Israël.

En signe supplémentaire de soutien à la population de Gaza, où Israël combat le Hamas dans une guerre déclenchée par le pogrom perpétré par ce dernier le 7 octobre 2023, les supermarchés ont également commencé à vendre la boisson gazeuse Gaza Cola, a ajouté le communiqué.

Coop Alleanza 3.0 est la plus grande coopérative du réseau Coop Italia, qui compte près de 350 magasins dans huit régions italiennes, du Frioul-Vénétie Julienne au nord aux Pouilles au sud.

La coopérative « ne peut rester indifférente à la violence qui sévit actuellement dans la bande de Gaza et [est] unie pour demander la cessation immédiate des opérations militaires », a-t-elle déclaré.

Les chaînes de supermarchés Coop à Florence et dans les régions centrales de la Toscane, du Latium et de l’Ombrie ont indiqué, par la voix de leurs porte-parole, qu’elles ne vendaient plus non plus de produits israéliens, tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un boycott officiel des produits israéliens.

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Le Gaza Cola, distribué par l'enseigne italienne Coop Alleanza 3.0


Le Gaza Cola, présenté comme un "projet 100% palestinien", reverse une partie de ses bénéfices à la reconstruction d'un hôpital dans la bande de Gaza. Il est disponible tant dans les magasins physiques que sur la plateforme en ligne EasyCoop. 

Source : I24



dimanche 29 juin 2025

Le festival britannique de Glastonbury a été marqué samedi par un fort soutien à la cause palestinienne



Le trio de rappeurs nord-irlandais du groupe Kneecap, dont l'un des membres fait l'objet de poursuites judiciaires après avoir été accusé d'avoir arboré en concert un drapeau du Hezbollah, a livré samedi une prestation pleine de défi sur la scène du festival britannique de Glastonbury. 




La BBC a refusé de diffuser le concert du groupe irlandais Kneecap. 


Gaza : des civils ciblés par des tirs venant de positions israéliennes



Depuis la mise en place par Israël de centres de distribution d’aide alimentaire dans la bande de Gaza, les violences meurtrières se succèdent.

La cellule d’enquête vidéo du Monde a authentifié des vidéos qui montrent des tirs sur une foule de Gazaouis qui tentaient, le 31 mai, d’aller chercher de l’aide humanitaire au seul centre ouvert ce jour-là, et a recueilli le témoignage de l’auteur d’une des vidéos, Malik Rami Abu Raida, 17 ans. L’analyse du son des vidéos montre que les tirs provenaient de positions tenues par l’armée israélienne. Contactée, l’armée israélienne a indiqué au Monde qu’« à la suite d’incidents (...) causés à des civils arrivant dans des installations de distribution, (...) des instructions ont été données aux forces sur le terrain en fonction des leçons tirées de l’expérience ».



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Même si je meurs de faim, je n’irai pas chercher une soi-disant aide humanitaire dégradante et couverte de sang


par Eman Hillis

Cela fait deux mois que je n’ai pas mangé de pain. Les produits de première nécessité se font rares depuis qu’Israël a bloqué, le 2 mars, l’entrée de presque toute l’aide dans la bande de Gaza. Les prix des produits de première nécessité ont flambé depuis le blocus. Le sucre, la farine, les fruits et les légumes se sont fait rares, et on ne trouve plus que des lentilles rouges dans les marchés.

Contrairement à beaucoup d’autres qui, craignant une nouvelle famine, avaient stocké de la nourriture pendant le cessez-le-feu de janvier, ma famille et moi avons pris le risque de ne rien stocker.

Il nous est arrivé de faire des réserves dans le passé, mais nous avions tout perdu quand les soldats israéliens sont arrivés dans notre région avec leurs tanks.

Dans de telles situations, la faim n’est pas le plus important. On oublie sa faim et sa faiblesse. On ne pense qu’à ses proches, on vérifie qu’ils sont tous là, et on s’enfuie.

C’est nous qui avons décidé de notre propre chef de ne pas faire de stocks, mais beaucoup n’ont pas eu le choix, comme les quatre familles de la rue Shujaiyya que nous abritons désormais chez nous.

Leurs soutiens de famille ont perdu leurs sources de revenus à cause de la guerre : le premier est un chauffeur de taxi dont le véhicule a été bombardé, le second un co-propriétaire d’une usine de fabrication de plastique détruite, le troisième un électricien qui travaille rarement depuis que l’électricité a été coupée par Israël, et le quatrième un marchand de snacks qui n’a plus rien à vendre.

Toutes les familles qui se sont réfugiées chez nous, y compris la mienne, n’ont plus pour survivre que des lentilles, de l’eau, et du sel, rien d’autre.

Deux fois par jour, nous en faisons une sorte de soupe liquide que nous mangeons à la cuillère. Nous pouvons rarement y tremper un morceau de pain qui nous tiendrait au corps, car les prix de la farine ont continué d’augmenter ces deux derniers mois, atteignant entre 60 et 100 shekels par kilogramme (soit entre 7,72 et 14,31 dollars par livre), rendant les repas les plus simples toujours plus difficiles à se procurer.

Nous avons créé un nouveau verbe dans le lexique arabe : ta’ddaset, qui signifie «j’ai été lentilisé» c’est-à-dire j’ai rempli une des deux missions de la journée : manger de la soupe aux lentilles.

À la fin du mois de mai, l’information sur l’initiative d’aide humanitaire, soutenue par les États-Unis, de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a commencé à circuler largement. On lisait sur les médias sociaux que chaque famille recevrait une portion de farine, de sucre, de biscuits et de nourriture en conserve, suffisante pour une semaine.

Selon les informations que nous recevions, les points de distribution GHF seraient ouverts à seulement trois emplacements le long de la route de Morag, qui traverse Rafah et forme une partie de l’infrastructure militaire israélienne. Un autre point de distribution a ensuite été ouvert le long du corridor de Netzarim, qui traverse la bande de Gaza du nord au sud.

Cela a été le premier signal d’alarme : pourquoi les personnes affamées devaient-elle se rendre dans les zones de combat pour recevoir de la nourriture ? Et pourquoi la majeure partie des sites de distribution se trouvaient-ils dans le sud de la bande ?

Mes soupçons concernant la GHF se sont confirmés lorsque des enquêtes sur la fondation ont commencé à émerger. Israël a nié financer la GHF. Toutefois, des sources gouvernementales américaines ont affirmé que cette initiative était née du même État qui n’a jamais cessé d’utiliser la nourriture comme une arme contre nous : Israël.

Mais, pendant un petit moment, la faim m’a tout de même fait envisager d’y aller. Pour les habitants du nord de Gaza comme moi, attendre que le site du corridor de Netzarim commence à fonctionner semblait être le seul choix réaliste. Reste que s’aventurer dans ce qui avait été une zone de tirs précédemment utilisée par l’armée israélienne était terrifiant.

Pendant que nous attendions, les points de distribution de Rafah ont commencé à fonctionner. Les scènes du premier jour, le 27 mai, furent horribles. Plusieurs Palestiniens ont disparu ; trois ont été tués et des dizaines d’autres blessés lorsque les soldats israéliens ont ouvert le feu sur la foule. Certains ont justifié les tirs par la nécessité de maintenir l’ordre, mais les massacres qui ont suivi et qui ont fait plus de 300 morts sont tout à fait injustifiables.

L’armée israélienne a constamment nié ces massacres, les qualifiant d’«allégations exagérées» et rejetant la responsabilité sur le Hamas en diffusant de fausses vidéos. Mais pour les habitants de Gaza, il est facile de connaître la vérité.

Un rescapé du massacre du mardi à la distribution de l’aide à Rafah m’a raconté qu’environ une demi-heure après l’heure d’ouverture prévue, on a vu des soldats israéliens près de la route qui menait au site, «en train de tirer sur les gens qui passaient comme sur des canards».

L’homme qui cherchait de l’aide dans le sud de Gaza m’a raconté qu’au point de distribution, il avait vu des gangs de voleurs palestiniens, qui «travaillaient côte à côte avec les employés de la GHF» pour créer une zone tampon entre les foules qui se pressaient et le personnel américain.

Lorsque le point de distribution de Netzarim a finalement été opérationnel, nous nous nous sommes retrouvés en face d’un choix désespérant : prendre le risque de nous rendre sur place ou endurer une situation alimentaire de plus en plus précaire. Nous avons opté pour la première solution. Mourir des mains des tireurs embusqués semblait plus honorable qu’une mort lente par la famine.

Les hommes de ma famille étaient prêts à y aller, mais les témoignages de ceux qui en revenaient nous ont fait changer d’avis.

Mohammed Nasser, qui s’est rendu au point de distribution GHF Netzarim le 14 juin, jour de la mort de 59 personnes près des sites soi-disant humanitaires, m’a raconté que la plupart de ceux présents étaient des gangs de voleurs armés de pistolets et de couteaux, pillant l’aide destinée aux civils. «Même si tu n’avais qu’une seule datte, ils te la voleraient».

Nasser a ajouté que les soldats israéliens semblaient faire des paris sur lequel d’entre eux tuerait ou blesserait le plus de gens.

Il nous a raconté que les employés de la GHF avaient utilisé des gaz lacrymogènes et des bombes sonores pour disperser les foules seulement une demi-heure après le début de la distribution.

La GHF et les soldats israéliens créent volontairement le chaos aux points de distribution. Il n’y a pas de répartition organisée. Les individus forts et armés prennent ce qu’ils veulent, volant aux autres ce qu’ils ont réussi à prendre, sous les yeux du personnel.

Les employés de la GHF, décrits comme «des opérateurs de crise expérimentés», ont des antécédents troublants. Phil Reilly, le PDG de Safe Reach Solutions (SRS), qui aide la GHF, était le vice-président d’une société américaine qui a perpétré un massacre en Irak en 2007.

La Fondation est également assistée par une autre société connue sous le nom de UG Solutions. Pendant le cessez-le-feu de janvier, UG Solutions a recruté des mercenaires américains à des tarifs journaliers d’au moins 1100 $ pour inspecter les véhicules au poste de contrôle de Netzarim.

Se rendre dans un centre de la GHF pour recevoir de l’aide revient à s’aventurer, au péril de sa vie, dans des zones de guerre, entourées d’armes et de soldats armés, pour finalement découvrir que le centre est infesté de gangs criminels prêts à vous voler ce que vous aurez pu trouver.

Nous avons préféré endurer la monotonie des lentilles rouges, en l’absence d’autre nourriture, plutôt que d’aller chercher de l’aide après d’une soi-disant Fondation humanitaire qui ne distribue en réalité qu’humiliations et mort.

source : Al-Jazeera via Chronique de Palestine

traduction Dominique Muselet