Le président américain Donald Trump a dévoilé un plan pour mettre fin à la guerre à Gaza. Mais qu’en est-il de l’acceptation par le Hamas ? Et les bombardements israéliens s’intensifient-ils toujours ? On fait le point sur cette actualité brûlante qui secoue le Moyen-Orient et le piège contre Netanyahu.
Le plan de Trump pour Gaza : Quels sont les points clés ?
Le 30 septembre 2025, lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Donald Trump a présenté un programme en 20 étapes pour arrêter les hostilités qui durent depuis presque deux ans. Parmi les mesures phares :
- Un cessez-le-feu immédiat.
- La libération de tous les otages israéliens (environ 48, vivants ou non) contre des prisonniers palestiniens.
- L’exclusion totale du Hamas de toute gouvernance future à Gaza.
Netanyahu a donné son feu vert, soulignant que ce plan répond aux exigences sécuritaires d’Israël. Trump, lui, a lancé un ultimatum clair au Hamas : « Trois à quatre jours pour accepter, sinon l’enfer se déchaînera. » Ce projet prévoit aussi une administration temporaire internationale, pilotée par Trump et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, avec un retrait progressif des troupes israéliennes et une aide humanitaire massive. Pas d’État palestinien garanti, mais une porte ouverte à l’autodétermination.
Ce plan de paix Trump Gaza 2025 fait déjà couler beaucoup d’encre. Est-ce une vraie solution ou une manœuvre politique ? Les observateurs s’interrogent, surtout avec les élections américaines en ligne de mire.
La réponse étonnante du Hamas
Le 3 octobre 2025, via les intermédiaires qatariens, égyptiens et turcs, le Hamas a réagi par un communiqué officiel. Surprise générale : ils acceptent certains aspects essentiels, mais pas sans conditions. Oui à la libération des otages contre des prisonniers, oui au cessez-le-feu et à l’aide humanitaire. Mais non au désarmement complet et à leur exclusion politique. « Nous refusons de renoncer à nos droits légitimes », ont-ils déclaré, insistant sur un rôle dans un cadre palestinien unifié.
Le Hamas propose plutôt un gouvernement de technocrates palestiniens, soutenu par les nations arabes, et rejette une supervision par Tony Blair. Ils appellent à des négociations immédiates via les médiateurs. Trump a qualifié cette réponse de « positive » et croit en une « paix durable » et somme Israël de stopper immédiatement les bombardements :
« Sur la base de la déclaration récemment publiée par le Hamas, crois qu’ils sont prêts pour une PAIX durable. Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza, afin que nous puissions faire sortir les otages en toute sécurité et rapidement… il s’agit de la PAIX tant recherchée au Moyen-Orient. » – Président Trump
Les médiateurs saluent ce pas en avant. Le Qatar et l’Égypte parlent d’un « développement encourageant », tandis que la Turquie, via Erdogan, presse Israël de cesser les attaques. À l’ONU, Antonio Guterres se dit « optimiste » et appelle à saisir cette opportunité.
Mais les défis restent énormes. En Israël, les faucons du gouvernement s’opposent à toute concession. L’armée israélienne a confirmé un passage en mode défensif, avec une suspension des avancées terrestres à Gaza City. Pourtant, des incidents persistent : des morts signalés ce matin. Les autorités palestiniennes accusent Israël de ne pas respecter pleinement l’appel américain. De son côté, selon des sources israéliennes citées par Axios, Netanyahu a été « surpris » par la réaction rapide et positive de Trump face à l’acceptation du Hamas. Il a insisté sur la nécessité de « coordonner avec Washington » pour éviter de donner l’impression que le Hamas a pleinement adhéré au plan.
La griffe de Trump : Comment il met Netanyahu au pied du mur
Dans les couloirs feutrés de la diplomatie internationale, Donald Trump n’a jamais été du genre à s’embarrasser de subtilités. Sa marque de fabrique ? L’art de l’esbroufe, ces coups théâtraux qui claquent comme un clap de fin de match. En 2025, face au bourbier moyen-oriental, il déploie cette tactique avec une précision chirurgicale, piégeant son « allié » de toujours, Benjamin Netanyahu, dans un étau invisible. D’un côté, les frappes « décisives » sur l’Iran ; de l’autre, un plan de paix pour Gaza cousu main avec les Arabes. À chaque fois, le message est limpide : « Ton problème est réglé, Bibi. À toi de jouer… ou de plier. » Une réflexion sur ces manœuvres qui transforment les crises en échec et mat géopolitiques.
L’Iran sous les projecteurs : Une frappe en carton-pâte
Remontons au printemps 2025. Les tensions entre Téhéran et Jérusalem atteignent leur zénith. Netanyahu, acculé chez lui par des enquêtes judiciaires qui le menacent d’un procès pour corruption, brandit la carte nucléaire iranienne comme un bouclier. « L’Iran est à deux doigts de la bombe », martèle-t-il, espérant traîner les États-Unis dans un conflit frontal. Trump sent le piège à des kilomètres. Au lieu d’envoyer des B-52 pour un tapis de bombes, il opte pour le grand bluff.
Le 15 avril, des missiles Tomahawk s’abattent sur les sites clés du programme nucléaire persan : Natanz, Bushehr, et surtout Fordow, ce bunker creusé dans la montagne qui défie les bombes conventionnelles. Les images satellites, diffusées en boucle par les chaînes américaines, montrent des cratères fumants et des dômes effondrés. « Mission accomplie ! Le programme nucléaire iranien est rayé de la carte », tonne Trump depuis la Rose Garden, un sourire carnassier aux lèvres. Mais creusons un peu : ces mêmes satellites, analysés par des experts indépendants, révèlent un détail troublant. Les installations ont été évacuées avant les frappes. Des convois de camions ont filé dans la nuit, emportant centrifuges et archives sensibles vers des sites secondaires, bien à l’abri.
Ça vous dit quelque chose ? C’est du déjà-vu, pur jus 2017. Rappelez-vous l’attaque sur la base syrienne d’Al-Shaayrat. Trump avait ordonné 59 missiles sur la piste et les hangars. Résultat ? Les Syriens, informés par les Russes, avaient eu le temps de dégager leurs MiG et Sukhoi. Des bâtiments vides, des pistes intactes – une opération cosmétique qui avait fait plus de bruit que de mal, mais suffi à redorer le blason du « dealmaker » sans engager l’Amérique dans un bourbier sans fin. Huit ans plus tard, Trump recycle la recette iranienne : frapper fort pour l’opinion, frapper juste pour éviter l’escalade. Les dégâts réels ? Minimes, selon des fuites du Pentagone. Mais l’effet d’annonce est magistral : Le monde entier applaudit (ou feint de le faire) la « décision » américaine.
Trump, le chirurgien des prétextes israéliens
Avec cette déclaration tonitruante – « La menace nucléaire iranienne est morte et enterrée » –, Trump arrache à Netanyahu son joker principal. Plus de discours enflammés à l’ONU sur les « armes de destruction massive » revisitées ; plus de survols provocateurs de la Force Cyrus pour justifier une offensive. C’est comme si on tendait un miroir à Bibi : « Ton grand ennemi ? Neutralisé en une nuit. Qu’est-ce qui te retient encore ? » Netanyahu, qui comptait sur un embrasement pour rallier son électorat et noyer ses ennuis judiciaires sous une vague patriotique, se retrouve les mains vides. Il avait parié sur une Amérique belliqueuse, prête à co-signer une guerre totale. Au lieu de ça, Trump lui coupe l’herbe sous le pied, forçant Israël à une posture défensive, presque ingrate.
C’est la quintessence de la trumpologie : transformer une crise en opportunité unilatérale. En un tweet laconique – « Iran KO. Prochain round : paix au Moyen-Orient ? » –, il repositionne les États-Unis en médiateur impartial, tout en rappelant à ses alliés qui tient les cordons de la bourse militaire (ces 3,8 milliards de dollars annuels d’aide à Israël ne tombent pas du ciel). Netanyahu, piégé, ne peut que grommeler un « merci » forcé, conscient que toute escalade solo exposerait Israël à l’isolement. Trump n’a pas gagné une guerre ; il a gagné du temps, et un levier sur Tel-Aviv.
Le parallèle Gaza : Otages libérés et Bibi au mur
À peine le sable iranien retombé, Trump pivote vers Gaza, théâtre d’une saignée qui dure depuis deux ans. Là encore, le script est rodé. Netanyahu, embourbé dans une offensive interminable à Gaza City, agite le spectre des otages (une quarantaine encore aux mains du Hamas) pour justifier le statu quo sanglant. « Pas de paix sans leur retour », répète-t-il, tout en repoussant les propositions qataries. Trump, flairant l’occasion, saute dans l’arène : son plan en 20 points, dévoilé fin septembre, est un piège à renard.
D’abord, il courtise les médiateurs arabes – Qatar, Égypte, Turquie – pour décrocher un « oui » conditionnel du Hamas sur la libération des otages. En échange ? Des prisonniers palestiniens, un cessez-le-feu immédiat, et une aide humanitaire en mode express. Le Hamas, acculé par la famine et les bombardements, mord à l’hameçon… mais sur ses termes : pas d’exclusion politique pour eux, et exit Tony Blair de l’administration transitoire. Trump s’en moque ; il parade avec l’accord comme un trophée : « Tous les otages rentrent chez eux. Problème réglé, Bibi ! » Netanyahu, qui rêvait d’une campagne prolongée pour esquiver ses tribunaux (procès pour pots-de-vin et trahison qui pourraient le couler), voit son alibi s’évaporer. Les faucons de sa coalition hurlent à la trahison, mais l’opinion israélienne, las des cercueils vides, commence à grincer.
Pour ne rien arranger au Premier ministre israélien, les familles des prisonniers israéliens viennent de publier un communiqué :
« L’exigence du président Trump d’arrêter la guerre immédiatement est essentielle pour éviter des dommages graves et irréversibles aux otages. Nous appelons le Premier ministre Netanyahou à entamer immédiatement des négociations efficaces et rapides pour rapatrier tous nos otages. »
C’est le même coup de poker que pour l’Iran : Trump résout le « problème » apparent (otages vs. nucléaire) sans toucher aux racines (le Hamas reste en lice, Téhéran reconstruit en douce). Netanyahu, privé de son carburant belliqueux, doit avaler la pilule d’un retrait progressif et d’une gouvernance « neutre ». La guerre, ce bouclier contre ses démons intérieurs, lui échappe des mains. Trump, lui, engrange les dividendes : image de pacificateur, pression sur Riyad pour un deal saoudo-israélien, et un Moyen-Orient où les États-Unis dictent le tempo sans y laisser de plumes.
Pourquoi ça marche ? Les motivations cachées et l’ombre des tribunaux
Au fond, cette double offensive trumpienne n’est pas qu’une prouesse diplomatique ; c’est une radiographie des faiblesses de Netanyahu. Bibi n’est pas qu’un faucon ; il est un survivant politique, harcelé par la justice israélienne depuis des années. Une guerre ouverte – qu’elle soit contre l’Iran ou le Hamas – serait son parachute doré : union nationale forcée, report des audiences, et un récit de « sauveur ». Trump, qui connaît les ficelles des procès (il en a vu de toutes les couleurs), le sait mieux que quiconque. En « résolvant » les crises à sa sauce, il a non seulement neutralisé les risques pour l’Amérique, mais il force Bibi à affronter ses fantômes domestiques. Pas de bunker nucléaire à bombarder pour distraire ; pas d’otages à « libérer » pour prolonger l’état d’urgence.
Bien sûr, rien n’est gravé dans le marbre. Mais pour l’heure, Trump tient les rênes, rappelant que dans le grand cirque géopolitique, l’effet d’annonce vaut parfois mille missiles. Netanyahu, au pied du mur, n’a plus que ses discours enflammés pour se défendre. Une chose est sûre : Trump joue gros, et il adore ça.
par Le Média en 4-4-2