Dans l’ombre du génocide à Gaza, la Cisjordanie connaît depuis deux ans une accélération des saisies illégales de terres par Israël, et de brutaux assauts de l’armée secondée par les colons israéliens.
« Il n’y aura pas d’État palestinien, cet endroit nous appartient », a affirmé Benjamin Netanyahu hier, avant de ratifier officiellement un plan d’expansion des colonies dans la Cisjordanie occupée qui couperait le territoire en deux.
Ce plan de développement, régulièrement avancé puis suspendu depuis plusieurs années, prévoit la construction de 3 400 nouveaux logements pour les colons israéliens dans la zone E1, couperait une grande partie de la Cisjordanie de Jérusalem-Est occupée, tout en reliant des milliers de colonies israéliennes dans la région.
Toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie, occupée depuis 1967, sont considérées comme illégales au regard du droit international, qu’elles aient ou non obtenu un permis de construire israélien.
La communauté internationale, dont l’ONU, considère les colonies israéliennes comme illégales au regard du droit international. En juillet 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a déclaré l’occupation israélienne des territoires palestiniens illégale, et déclaré qu’Israël avait « l’obligation de cesser immédiatement toute nouvelle activité de colonisation et d’évacuer tous les colons des territoires palestiniens occupés ».
En réponse, l’Assemblée générale des Nations unies avait exigé en septembre 2024 qu’Israël mette fin à sa présence en Cisjordanie en retirant son armée, en cessant immédiatement la construction de nouvelles colonies et en évacuant les colons des territoires occupés. Plus de 100 nations ont voté en faveur de la résolution. Quatorze ont voté contre.
Nettoyage ethnique en Cisjordanie
Depuis deux ans, en parallèle du génocide qu’il mène à Gaza, Israël poursuit et accélère son entreprise expansionniste en Cisjordanie par le nettoyage ethnique. Au moins 973 Palestinien-nes ont depuis été tué-es par les forces israéliennes ou des colons. Des milliers d’autres ont été blessé-es, arrêté-es, ou vu leurs maisons démolies. Plus de 40 000 Palestinien-nes ont été déplacé-es de force par les opérations de l’armée israélienne.
Outre les actions militaires israéliennes contre les Palestinien-nes, les violences commises par les colons israéliens ont augmenté pendant la guerre contre Gaza. Au moins 1 860 actes de violence commis par des colons ont été enregistrés entre le 7 octobre 2023 et le 31 décembre 2024, selon les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Cette nouvelle saisie illégale des territoires palestiniens, annoncée hier par Netanyahu, intervient dans un contexte d’accélération des violences cette semaine encore, alors qu’Israël impose aux Palestinien-nes de Cisjordanie une punition collective pour l’attentat survenu lundi à Jerusalem. Les forces israéliennes ont aussitôt réagi en envahissant des villes et en démolissant les maisons des suspects palestiniens en Cisjordanie.
Le ministère palestinien de la Santé a affirmé lundi 8 septembre que l’armée israélienne avait tué deux adolescents dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Les deux victimes s’appelaient Islam Abdel Aziz Nouh Majarmeh et Muhammad Sari Omar Masqala, tous deux âgés de 14 ans. Selon l’agence de presse palestinienne WAFA, les deux garçons ont été tués lorsque des soldats israéliens « ont ouvert le feu sur un groupe de civils qui tentaient d’inspecter leurs maisons dans le camp et de récupérer certaines de leurs affaires ». Un adolescent de 17 ans a également été blessé et transporté d’urgence à l’hôpital.
La nuit du 8 septembre 2025, des groupes de colons armés ont appelé à « venger le sang juif qui a été versé ». Partout en Cisjordanie, et plus particulièrement en son centre, c’est-à-dire dans les villages situés entre les centres urbains de Ramallah, Naplouse et Bethléem.
Hier, l’armée israélienne a affirmé qu’un explosif avait blessé deux de ses soldats, avant de mener en représailles un violent raid à Tulkarem. Les soldat-es israéliens ont pénétré ont fait irruption dans des magasins et des cafés, arrêtant les clients ainsi que les habitants dans leurs véhicules, les forçant à marcher en file indienne vers un poste de contrôle militaire israélien, a rapporté un correspondant de la WAFA.
Les forces israéliennes « tentent de rappeler à tout le monde que si un incident se produit dans un endroit de la Cisjordanie occupée qui ne leur plaît pas, qu’elles considèrent comme une menace pour leurs forces… alors elles vont sévir, non seulement contre les auteurs, non seulement contre les villages, mais contre tout le monde dans les environs », commente la journaliste d’Al Jazeera Nida Ibrahim.
NOTE : Cet article a été publié juste avant la levée du couvre-feu de Tulkarem, à propos duquel nous avons par la suite traduit cet article
Source : Agence Média Palestine
https://www.france-irak-actualite.com/2025/09/cet-endroit-nous-appartient-israel-poursuit-son-offensive-expansionniste-en-cisjordanie.html