En près de deux ans de guerre, Rami El Meghari a connu les bombardements, les déplacements forcés. Il a frôlé la mort violente. Désormais, c’est la faim qui guette à petit feu, dans un territoire où très peu de denrées entrent : « Quand je sors en reportage, j’ai besoin d’énergie, des glucides. C’est impossible d’en trouver, explique-t-il à notre envoyée spéciale à Jérusalem, Aabla Jounaïdi. Aujourd’hui, on voit les gens s’évanouir dans la rue. À certains enfants, on fait boire de l’eau salée pour qu’ils puissent tenir, parce qu’il n’y a plus à manger, ou parce que c’est beaucoup trop cher. Moi, j’ai au moins une petite entrée d’argent. Mais ces derniers jours, je suis pris à la gorge. »