La famine atteint des sommets à Gaza, pendant qu’Israël continue de bloquer l’entrée de milliers de camions d’aide.
"Je ne pardonnerai pas à ceux qui se sont tus sur Gaza. Quelqu'un qui vient aujourd'hui vous parler de justice sociale, de féminisme, d’humanisme, et qui ne se sera pas manifesté pendant un an, aura perdu toute crédibilité pour porter ces combats là." Aymeric Caron
lundi 21 juillet 2025
Gaza à court de farine : une nouvelle étape dans l’horreur !
La famine atteint des sommets à Gaza, pendant qu’Israël continue de bloquer l’entrée de milliers de camions d’aide.
« La situation à Gaza est une honte pour l’humanité tout entière » : les mots forts du roi de Belgique
En ouverture des festivités du 21 juillet, le roi Philippe a tenu un discours très international, centré sur l’Europe et les conflits dans le monde.
L’essentiel du discours royal n’a donc pas eu trait à la Belgique mais aux défis mondiaux. « Le monde entier connaît une recrudescence de conflits que l’on croyait appartenir à une époque révolue ». Sa crainte de voir « le droit international bafoué » porte le souverain à défendre l’Europe, clé de voûte, selon lui de l’idéal démocratique. « Dans ce contexte, l’Europe continue de faire le choix de la coopération et non de la confrontation. Le choix de l’ouverture et non de l’exclusion. C’est un choix remarquable, parfois difficile, et qui demande du courage. »
Si le roi Philippe loue l’esprit européen, il prône également une Europe plus forte, qui « doit encore affirmer davantage son leadership », « s’imposer comme un rempart et une alternative fiable au rapport de force brutal », en gardant ses boussoles que sont « la démocratie, la justice et le droit ». Un plaidoyer européen récurrent puisqu’il en avait déjà fait le cœur de son discours lors de la visite d’état au Vietnam au printemps.
Le Roi évoque également les différents conflits qui secouent le monde, que ce soit celui qui occupe le peuple ukrainien « qu’il est essentiel de continuer à soutenir » ou celui qui fait rage à Gaza. En prenant appui sur des témoignages de pères israéliens et palestiniens, il n’hésite pas à « dénoncer les graves dérives humanitaires à Gaza, où des innocents meurent de faim et tombent sous les bombes, étouffés dans leur enclave », soutenant l’appel du secrétaire général de l’ONU « à mettre fin à cette crise insoutenable ».
« Le Roi consacre son discours presque exclusivement à l’international. C’est une première en 12 ans de règne. Oui, il y a une prise de position forte sur Gaza. Quand on connaît la prudence nécessaire du Palais, les mots « honte pour l’humanité » sont donc très forts », analyse Vincent Dujardin, historien et professeur à l’UC Louvain. « C’est la position la plus forte en matière de politique étrangère de la part du roi Philippe avec sa condamnation de l’agression russe en Ukraine qu’il avait qualifié « d’acte barbare » en 2022. Typique du roi Philippe, il joint à ces constats tragiques un signe d’espérance. Le Roi veut montrer que l’on ne peut éteindre la haine par la haine », continue l’historien.
L’image d’Israël s’effondre dans le monde
Dans plusieurs pays, 75 % ou + des personnes interrogées ont une opinion négative d’Israël : Australie, Grèce, Indonésie, Japon, Pays-Bas, Espagne, Suède etc.
En France, 60 %.
C’est historique et sans précédent aux USA avec 53% d’opinions négative.
L’opinion mondiale bascule. Il est temps que la pression citoyenne (boycott, mobilisation) s’intensifie contre nos gouvernants et permettre de traduire ce rejet en sanctions !
Moonbee.
dimanche 20 juillet 2025
Des colons juifs accusés de s'en prendre aux Palestiniens en Cisjordanie
Ils sabotent les puits, les pompes et les canalisations. Plusieurs villages ont été touchés.
Les enfants de Gaza vieillissent sous les bombes
Cette jolie petite fille de Gaza a perdu tous ses cheveux à cause de la peur.
Les enfants de Gaza ne profitent pas de leur enfance ; ils vieillissent sous les bombes.
Olivia
« Israël tue une classe pleine d’enfants chaque jour »
Des enfants de Gaza ont été tués alors qu’ils dormaient, s’abritaient dans des écoles ou faisaient la queue pour avoir de l’eau.
Déclaration de Sam Rose, de l'UNRWA, au micro de la BBC Radio 4 :
- « Israël tue une classe pleine d’enfants chaque jour. »
We’re dying
No food even with high prices,
No animal fodder - previously, we ate animal fodder when human food ran out,
No water,
No medicine,
No tents — people live in tattered tents,
No safety...
Motasem A Dalloul, Gaza-based journalist.
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Mais les responsables, et leurs légions de suiveurs décérébrés, continuent de nier l’évidence. Cette famine est volontaire. Elle est fabriquée, organisée, imposée par Israël.
Les enfants meurent de faim. Les corps s’effondrent, affaiblis, sans rien pour tenir. Des mères ne produisent plus de lait. Des vieillards meurent lentement dans les camps. Les personnes handicapées n’ont plus aucun suivi. Des bébés s’éteignent dans un silence de mort.
Plus de 620 personnes sont déjà mortes faute de nourriture ou de soins. Et des centaines de milliers sont à quelques jours de subir le même sort si l’aide n’entre pas immédiatement.
C’est maintenant ou jamais.
Le blocus israélien doit cesser. L’aide doit circuler librement. L’inaction devient complicité.
Ne détournons pas le regard. Parlons de Gaza. Partageons. Crions. Essayons de sauver ce qui peut encore l’être.
Tomy le Magnifique.
L’industrie florissante du génocide
par Jonathan Ofir
Un nouveau rapport de la rapporteuse spéciale de l’ONU Francesca Albanese dévoile le nom des entités qui tirent profit du génocide perpétré par Israël à Gaza.
La Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, a publié le 30 juin un rapport fondateur intitulé «De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide».
Ce rapport se concentre sur les entités économiques qui tirent profit du génocide actuel à Gaza.
Bien que le rapport lui-même cite de nombreux noms, allant des États aux entreprises, en passant par les banques et les universités, Albanese conclut que «les entités mentionnées dans le présent rapport ne constituent qu’une fraction d’une structure beaucoup plus profonde d’implication des structures marchandes, qui facilitent les violations et les crimes commis dans les territoires palestiniens occupés parce qu’ils en tirent profit».
Ce rapport fait suite à deux autres rapports importants publiés par Albanese l’année dernière : «Anatomie d’un génocide» en mars 2024 et «Le génocide comme méthode coloniale d’effacement» en octobre 2024. Dans ce dernier, Albanese a montré comment Israël étend son génocide de Gaza à la Cisjordanie.
Selon elle, il existe trois éléments principaux dans la prise de contrôle colonialiste d’Israël : le déplacement, le remplacement et l’effacement. Le génocide est la forme la plus extrême d’effacement, mais il répond à une logique d’élimination plus large qui s’inscrit dans le cadre d’un plan plus vaste d’«effacement colonial».
Compte tenu de son mandat sur les territoires occupés depuis 1967, c’est là qu’Albanese concentre son analyse. L’occupation israélienne depuis 1967 a bénéficié d’un large soutien économique, en particulier de la part du monde des affaires, et ces acteurs ont pour la plupart continué à apporter leur soutien alors qu’Israël passait à la phase suivante de l’effacement colonial : le génocide.
Ce rapport vise à montrer comment des entreprises ont permis le déplacement, le remplacement et l’effacement de la vie palestinienne, en exposant «l’intégration des économies de l’occupation coloniale et du génocide». Le rapport se termine par un appel à l’action émouvant. Selon les termes d’Albanese, «les activités commerciales qui permettent et tirent profit de l’anéantissement de la vie de personnes innocentes doivent cesser. Les entreprises doivent refuser de se faire complices de violations des droits humains et de crimes internationaux, faute de quoi elles auront à rendre des comptes».
Déplacement forcé
Les acteurs économiques qui facilitent le déplacement sont principalement des entreprises impliquées dans les équipements lourds, les armes et la surveillance technologique. Il existe une multitude d’acteurs qui interviennent soit directement soit par l’intermédiaire de filiales.
Caterpillar, par exemple, est un cas bien connu en raison de sa collaboration étroite avec les fabricants d’armes et l’armée israéliens :
«Depuis des décennies, Caterpillar Inc. fournit à Israël des équipements utilisés pour démolir les maisons et les infrastructures palestiniennes, à la fois dans le cadre du programme américain de financement militaire étranger et d’une licence exclusive dont la réquisition par l’armée a été sanctionnée par la loi israélienne. En partenariat avec des entreprises telles qu’Israel Aerospace Industries, Elbit Systems et RADA Electronic Industries, propriété de Leonardo DRS, Inc., Israël a transformé le bulldozer D9 de Caterpillar en une arme militaire automatisée et télécommandée, déployée dans presque toutes les activités militaires depuis 2000, pour dégager les lignes d’incursion, «neutraliser» le territoire et tuer des Palestiniens».
Cela a placé Caterpillar au centre du génocide à Gaza :
«Depuis octobre 2023, il est prouvé que les équipements Caterpillar ont été utilisés pour mener des démolitions massives, notamment de maisons, de mosquées et d’infrastructures vitales, pour attaquer des hôpitaux et pour enterrer vivants des Palestiniens blessés. En 2025, Caterpillar a obtenu un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec Israël».
Mais il existe de nombreux autres exemples dans ce secteur :
«La société coréenne HD Hyundai et sa filiale partielle Doosan, ainsi que le groupe suédois Volvo et d’autres grands fabricants de machines lourdes, sont depuis longtemps liés à la destruction de biens palestiniens, chacun fournissant des équipements par l’intermédiaire de concessionnaires israéliens sous licence exclusive. Le concessionnaire de Volvo est une société répertoriée dans la base de données du HCDH [la base de données des Nations unies répertorie les entreprises qui ont «directement et indirectement permis, facilité et tiré profit de la construction et de l’expansion des colonies»] et ensemble, ils possèdent Merkavim Transportation Technologies Ltd., qui produit les bus blindés qui desservent les colonies. Depuis au moins 2007, les machines Volvo sont utilisées pour raser des zones palestiniennes, notamment à Jérusalem-Est et à Masafer Yatta. Depuis plus d’une décennie, les machines HD Hyundai sont utilisées pour démolir des maisons palestiniennes et raser des terres agricoles, notamment des oliveraies».
Et ces machines deviennent des outils de génocide
La surveillance technologique militaire est un élément important du déplacement de populations auquel se livre le régime colonialiste israélien. Des entreprises israéliennes telles que NSO Group ont développé un marché mondial pour leurs technologies de surveillance, mais le rapport cite également plusieurs sociétés internationales bien connues et décrit leur rôle dans le soutien du déplacement des Palestiniens. Il s’agit notamment d’IBM, Hewlett-Packard, Microsoft, Google, Amazon et Palantir.
Une fois qu’Israël a déplacé les Palestiniens, un large éventail d’entreprises travaille à la consolidation de son contrôle par la création et le maintien de colonies israéliennes : construction, matières premières (souvent pillées dans les territoires occupés), agro-industrie, tourisme, etc. Ici aussi, de nombreux acteurs internationaux facilitent la normalisation du déplacement des populations et du vol des terres par Israël :
«Plus de 371 colonies et avant-postes illégaux ont été construits, alimentés et commercialisés par des entreprises facilitant le remplacement par Israël de la population autochtone dans les territoires palestiniens occupés. En 2024, ce phénomène s’est intensifié après que l’administration des colonies est passée du gouvernement militaire au gouvernement civil et que le budget du ministère de la Construction et du Logement a doublé, avec 200 millions de dollars alloués à la construction de colonies. De novembre 2023 à octobre 2024, Israël a établi 57 nouvelles colonies et avant-postes, avec des entreprises israéliennes et internationales fournissant des machines, des matières premières et un soutien logistique».
Alors que les mêmes fournisseurs de machines lourdes réapparaissent (Caterpillar, HD Hyundai, Volvo), d’autres acteurs fournissent des matières premières :
«La société allemande Heidelberg Materials AG, par l’intermédiaire de sa filiale Hanson Israel, a contribué au pillage de millions de tonnes de roche dolomitique dans la carrière de Nahal Raba, sur des terres saisies à des villages palestiniens en Cisjordanie. En 2018, Hanson Israel a remporté un appel d’offres public pour fournir des matériaux provenant de cette carrière pour la construction de colonies, et a depuis presque épuisé la carrière, ce qui a donné lieu à des demandes d’extension continues».
Transports
«Diverses entreprises ont contribué au développement des routes et des infrastructures de transport public indispensables à la création et à l’expansion des colonies, ainsi qu’à leur connexion avec Israël, tout en excluant et en ségréguant les Palestiniens. L’entreprise espagnole/basque Construcciones Auxiliar de Ferrocarriles s’est associée à un consortium comprenant une entreprise répertoriée dans la base de données du HCDH pour entretenir et étendre la Ligne rouge du tramway de Jérusalem et construire la nouvelle Ligne verte, à un moment où d’autres entreprises s’étaient retirées en raison de la pression internationale. Ces lignes comprennent 27 kilomètres de nouvelles voies et 50 nouvelles stations en Cisjordanie, reliant les colonies à Jérusalem-Ouest. Des excavatrices et des machines Doosan et Volvo ont été utilisées, et la filiale de Heidelberg a fourni des matériaux pour un pont pour le tramway».
Immobilier
«Les sociétés immobilières vendent des propriétés dans les colonies à des acheteurs israéliens et internationaux. Le groupe immobilier mondial Keller Williams Realty LLC, par l’intermédiaire de sa franchise israélienne KW Israel, possède des succursales dans les colonies. En mars 2024, Keller Williams, par l’intermédiaire d’une autre franchise, Home in Israel, a organisé une tournée de présentation immobilière au Canada et aux États-Unis, parrainée conjointement par plusieurs sociétés qui gèrent et commercialisent des milliers d’appartements dans les colonies».
Et puisqu’il y a le «tourisme d’occupation», qui fait intervenir les services en ligne Booking.com et Airbnb :
«Les grandes plateformes de voyage en ligne, utilisées par des millions de personnes pour réserver un hébergement, tirent profit de l’occupation en vendant un tourisme qui soutient les colonies, exclut les Palestiniens, promeut le discours des colons et légitime l’annexion. Booking Holdings Inc. et Airbnb, Inc. répertorient des propriétés et des chambres d’hôtel dans les colonies israéliennes. Booking.com a plus que doublé ses annonces en Cisjordanie – passant de 26 en 2018 à 70 en mai 2023 – et triplé ses annonces à Jérusalem-Est pour atteindre 39 au cours de l’année suivant octobre 2023. Airbnb a également amplifié son profit colonial, passant de 139 annonces en 2016 à 350 en 2025, et percevant jusqu’à 23% de commission. Ces annonces sont liées à la restriction de l’accès des Palestiniens à la terre et mettent en danger les villages voisins. À Tekoa, Airbnb permet aux colons de promouvoir une «communauté chaleureuse et aimante», en blanchissant la violence des colons contre le village palestinien voisin de Tuqu’».
Les facilitateurs
Banque et assurance
Albanese explique comment les plus grandes banques du monde couvrent financièrement Israël pendant qu’il commet un génocide :
«Certaines des plus grandes banques mondiales, dont BNP Paribas et Barclays, sont intervenues pour renforcer la confiance des marchés en garantissant ces obligations d’État internationales et nationales, permettant ainsi à Israël de contenir le montant des intérêts, malgré une dégradation de sa note de crédit. Les sociétés de gestion d’actifs, notamment Blackrock (68 millions de dollars), Vanguard (546 millions de dollars) et la filiale de gestion d’actifs d’Allianz, PIMCO (960 millions de dollars), figuraient parmi les quelque 400 investisseurs de 36 pays qui les ont achetées. Par ailleurs, la Development Corporation for Israel (c’est-à-dire Israel Bonds) fournit un service de sollicitation d’obligations pour le gouvernement israélien auprès de particuliers étrangers et d’autres investisseurs. La Development Corporation for Israel a triplé ses ventes annuelles d’obligations pour injecter près de 5 milliards de dollars en Israël depuis octobre 2023, tout en offrant aux investisseurs la possibilité d’offrir le rendement de leurs investissements obligataires à des organisations caritatives soutenant l’armée israélienne et les colonies».
Les compagnies d’assurance renforcent ensuite cette tendance :
«Les compagnies d’assurance mondiales, notamment [l’allemande] Allianz et AXA, investissent également des sommes importantes dans des actions et des obligations impliquées dans l’occupation et le génocide, en partie comme réserves de capital pour les sinistres des assurés et les exigences réglementaires, mais principalement pour générer des rendements. Allianz détient au moins 7,3 milliards de dollars et AXA, malgré certaines décisions de désinvestissement, investit toujours au moins 4,09 milliards de dollars dans les entreprises répertoriées dans le présent rapport. Leurs polices d’assurance couvrent également les risques que d’autres entreprises prennent nécessairement lorsqu’elles opèrent en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ce qui leur permet de violer des droits humains en «limitant les risques» que ces violations leur font encourir».
Les fonds de pension sont également impliqués dans ce processus, notamment les fonds norvégiens et canadiens :
«Les fonds souverains et les fonds de pension sont également des bailleurs de fonds importants. Le plus grand fonds souverain au monde, le Fonds de pension du gouvernement norvégien, affirme respecter les règles éthiques les plus exigeantes au monde. Après octobre 2023, le Fonds a augmenté ses investissements dans les entreprises israéliennes de 32%, pour atteindre 1,9 milliard de dollars. À la fin de 2024, le fonds avait investi 121,5 milliards de dollars, soit 6,9% de sa valeur totale, dans les entreprises mentionnées dans le présent rapport. La Caisse de dépôt et placement du Québec, qui gère 473,3 milliards de dollars canadiens (328,9 milliards de dollars américains) de fonds de pension pour six millions de Canadiens, a investi près de 9,6 milliards de dollars canadiens (6,67 milliards de dollars américains) dans les entreprises citées dans le présent rapport, malgré sa politique d’investissement durable et sa politique en matière de droits humains. De 2023 à 2024, elle a presque triplé ses investissements dans Lockheed Martin, quadruplé ses investissements dans Caterpillar et multiplié par dix ses investissements dans HD Hyundai».
Le monde universitaire
Les institutions universitaires les plus prestigieuses sont liées à Israël. Comme le Massachusetts Institute of Technology (MIT) :
«Les grandes universités, en particulier celles du sud global, s’associent à des institutions israéliennes dans des domaines qui nuisent directement aux Palestiniens. Au Massachusetts Institute of Technology, des laboratoires mènent des recherches sur les armes et la surveillance financées par le ministère israélien de la Défense, le seul financement militaire étranger de la recherche à l’institut. Parmi les projets notables du ministère israélien de la Défense figurent le contrôle des essaims de drones – une caractéristique notable de l’assaut israélien sur Gaza depuis octobre 2023 -, les algorithmes de poursuite et la surveillance sous-marine. De 2019 à 2024, l’institut a géré un fonds d’amorçage de Lockheed Martin mettant en relation des étudiants avec des équipes en Israël. De 2017 à 2025, Elbit Systems a financé l’adhésion au programme de liaison industrielle de l’institut, permettant ainsi l’accès à la recherche et aux talents».
D’énormes projets universitaires européens sont impliqués :
«Le programme Horizon Europe de la Commission européenne facilite activement la collaboration avec des institutions israéliennes, y compris celles qui sont complices d’apartheid et de génocide. Depuis 2014, la Commission européenne a accordé plus de 2,12 milliards d’euros (2,4 milliards de dollars) à des entités israéliennes, dont le ministère de la Défense, tandis que les institutions universitaires européennes profitent de cette implication et la renforcent. L’université technique de Munich reçoit 198,5 millions d’euros (218 millions de dollars) de financement Horizon de la CE, dont 11,47 millions d’euros (12,6 millions de dollars) pour 22 collaborations avec des partenaires israéliens, des entreprises militaires et technologiques. L’université et Israel Aerospace Industries reçoivent 792 795,75 euros (868 416 dollars) pour développer conjointement, avec d’autres participants, une technologie de ravitaillement en hydrogène vert applicable aux drones militaires d’Israel Aerospace Industries utilisés à Gaza. L’université s’associe à IBM Israël – qui gère le registre discriminatoire de la population israélienne – pour développer des systèmes de cloud computing et d’intelligence artificielle, dans le cadre du financement Horizon de 7,75 millions d’euros (8,52 millions de dollars) reçu par IBM Israël. L’université collabore également à un projet de 10,76 millions d’euros (11,71 millions de dollars) sur la «mobilité urbaine sans rupture», qui inclut la municipalité de Jérusalem, une ville qui renforce l’annexion par le biais des transports urbain».
Agro-industrie
Elle cite le géant alimentaire israélien Tnuva et le géant de l’irrigation Netafim :
«Tnuva, le plus grand conglomérat alimentaire d’Israël, désormais détenu majoritairement par la société chinoise Bright Food (Group) Co., Ltd., a alimenté et tiré profit du vol des terres. Le président de Tnuva a reconnu que «l’agriculture… en général et l’élevage laitier en particulier constituent une ressource stratégique et un pilier important de l’entreprise de colonisation». Israël a utilisé les kibboutzim et les avant-postes agricoles pour s’emparer des terres palestiniennes et en chasser les Palestiniens. Des entreprises comme Tnuva contribuent à cette situation en s’approvisionnant auprès de ces colonies de peuplement, puis en exploitant le marché palestinien captif pour asseoir leur domination sur le marché… Netafim, leader mondial de la technologie d’irrigation goutte à goutte, désormais détenu à 80% par la société mexicaine Orbia Advance Corporation, a conçu sa technologie agricole en accord avec les impératifs d’expansion d’Israël. Tout en conservant une image mondiale de durabilité, la technologie Netafim a permis une exploitation intensive de l’eau et des terres en Cisjordanie, épuisant davantage les ressources naturelles palestiniennes, tout en se perfectionnant grâce à la collaboration avec des entreprises israéliennes de technologie militaire. Dans la vallée du Jourdain, les systèmes d’irrigation soutenus par Netafim ont facilité l’expansion des cultures israéliennes, tandis que les agriculteurs palestiniens – privés d’eau et disposant de 93% de terres non irriguées – sont évincés, incapables de rivaliser avec la production israélienne. De plus, ces techniques d’irrigation menacent d’épuiser le Jourdain et la mer Morte».
Logistique
Les géants du transport maritime comme le danois Mærsk expédient ensuite les marchandises :
«Les géants mondiaux de la logistique comme A.P. Moller – Maersk A/S font partie intégrante de ce système ; depuis des années, ils expédient des marchandises provenant des colonies et des entreprises répertoriées dans la base de données du HCDH directement vers les États-Unis et d’autres marchés».
Et Mærsk ne se contente pas de transporter des avocats :
«Des compagnies maritimes telles que la danoise A.P. Moller – Maersk A/S transportent des composants, des pièces détachées, des armes et des matières premières, assurant ainsi un flux constant d’équipements militaires fournis par les États-Unis après octobre 2023».
Énergie
«Le charbon destiné à produire de l’électricité pour Israël provient principalement de Colombie (60% des importations de charbon israéliennes en 2023-24) ; la société Drummond Company, Inc., dont le siège est aux États-Unis, et la société suisse Glencore PLC sont les principaux fournisseurs. Leurs filiales respectives possèdent les mines et les trois ports impliqués dans la livraison de 15 cargaisons de charbon à Israël depuis octobre 2023, dont six cargaisons après la suspension des exportations de charbon vers Israël par la Colombie en août 2024. Glencore a également participé à des expéditions depuis l’Afrique du Sud ; ces expéditions ont représenté 15% des importations de charbon israéliennes en 2023 et 2024».
Cela se produit alors qu’Israël pille les ressources naturelles palestiniennes :
«La société américaine Chevron Corporation, en consortium avec la société israélienne NewMed Energy (une filiale du groupe Delek, répertorié dans la base de données du HCDH), extrait du gaz naturel des gisements de Leviathan et de Tamar ; elle a versé au gouvernement israélien 453 millions de dollars en redevances et taxes en 2023. Le consortium de Chevron fournit plus de 70% de la consommation énergétique israélienne. Chevron tire également profit de sa participation dans le gazoduc East Mediterranean Gas, qui traverse le territoire maritime palestinien, et des ventes d’exportation de gaz vers l’Égypte et la Jordanie. Le blocus naval de Gaza est lié à la sécurisation par Israël de l’approvisionnement en gaz de Tamar et du gazoduc East Mediterranean Gas. À une époque où la brutalité s’intensifie, la société britannique BP PLC renforce son implication dans l’économie israélienne, avec des licences d’exploration confirmées en mars 2025, qui permettent à BP d’explorer les étendues maritimes palestiniennes illégalement exploitées par Israël».
Tout cela va bien au-delà de l’industrie militaire.
Si tous ces secteurs industriels contribuent et facilitent d’une manière ou d’une autre l’occupation israélienne, il ne faut pas oublier que l’industrie militaire et l’industrie de l’armement israéliennes sont les principaux vecteurs et bénéficiaires de l’agression militaire et du génocide perpétrés par Israël.
Albanese consacre naturellement une section au secteur militaire, intitulée «Secteur militaire – le commerce de l’élimination», qui montre comment l’industrie militaire sert des intérêts économiques nationaux et internationaux majeurs.
Albanese explique :
«Le complexe militaro-industriel est devenu le pilier économique de l’État. Entre 2020 et 2024, Israël était le huitième exportateur d’armes au monde. Les deux plus grandes entreprises d’armement israéliennes – Elbit Systems, créée sous forme de partenariat public-privé puis privatisée, et Israel Aerospace Industries, détenue par l’État – figurent parmi les 50 premiers fabricants d’armes au monde».
Et il y a la coopération avec les États-Unis, qui a abouti au programme d’avions F-35, un effort international de grande envergure :
«Israël bénéficie du plus grand programme d’achat d’équipements de défense jamais mis en place – pour l’avion de combat F-35 – dirigé par la société américaine Lockheed Martin, aux côtés d’au moins 1650 autres entreprises, dont le fabricant italien Leonardo S.p.A, et huit États… Après octobre 2023, les F-35 et les F-16 ont joué un rôle essentiel dans l’équipement d’Israël en lui donnant une puissance aérienne sans précédent, qui lui a permis de larguer environ 85 000 tonnes de bombes, dont la plupart non guidées, tuant et blessant plus de 179 411 Palestiniens et détruisant Gaza».
Il y a aussi les drones Elbit, qui sont également le fruit d’une collaboration internationale :
«Des fournisseurs tels que la société japonaise FANUC Corporation fournissent des machines robotisées pour les chaînes de production d’armes, notamment à Israel Aerospace Industries, Elbit Systems et Lockheed Martin».
Et le transport maritime, bien sûr, donc encore une fois Mærsk :
«Des compagnies maritimes telles que la danoise A.P. Moller – Maersk A/S transportent des composants, des pièces, des armes et des matières premières, assurant un flux constant d’équipements militaires fournis par les États-Unis après octobre 2023».
Il y a donc l’industrie militaire brute, que les gens associent évidemment aux pires attaques contre les Palestiniens, mais l’appareil de contrôle d’Israël sur la Palestine et les Palestiniens ne s’arrête pas là. Il est si énorme et si interconnecté à l’échelle mondiale qu’il serait difficile de trouver une personne dans ce monde qui ne connaisse pas au moins une des entreprises impliquées.
Notre responsabilité
Albanese conclut avec des recommandations aux États, aux entreprises, à la CPI et à l’ONU. Pour les entreprises, il s’agit de «cesser toutes les activités commerciales et de mettre fin aux relations directement liées, contribuant et causant des violations des droits humains et des crimes internationaux contre le peuple palestinien» et de verser des réparations au peuple palestinien. Elle conseille par exemple de lever un impôt sur les entreprises privées qui ont profité de l’apartheid, pour contribuer aux réparations dues aux victimes comme cela a été fait en Afrique du Sud après l’apartheid.
Pour les États et les organismes internationaux, tels que la CPI et l’ONU, Albanese les appelle à mettre en œuvre les mécanismes à leur disposition pour obliger, non seulement Israël, mais aussi les entreprises qui permettent ses actions illégales, à rendre des comptes. En outre, elle a appelé les États à imposer des sanctions et un embargo total sur les armes à Israël.
Enfin, elle lance un appel à la société civile :
«La Rapporteuse spéciale exhorte les syndicats, les avocats, la société civile et les citoyens ordinaires à faire pression pour multiplier les boycotts, les désinvestissements, les sanctions, pour obtenir justice pour la Palestine et pour mener devant les tribunaux tous les responsables au niveau international et national ; ensemble, les peuples du monde peuvent mettre fin à ces crimes sans noms».
Albanese décrit un réseau mondial de collaboration qui aide, d’une manière ou d’une autre, Israël à perpétrer un génocide. C’est une horreur dont l’ampleur peut en décourager certains mais ce n’est pas un système invincible. Il fonctionne grâce à des éléments tout à fait ordinaires : les ressources et l’argent. Il dépend d’un réseau économique et du consentement mondial. Et c’est là que réside la clé pour le démanteler.
Albanese conclut :
«La complicité que le rapport met à nu n’est que la partie émergée de l’iceberg ; il ne sera pas possible d’y mettre fin sans demander des comptes au secteur privé, y compris à ses dirigeants. Le droit international reconnaît différents degrés de responsabilité, chacun nécessitant un examen minutieux et une obligation de rendre des comptes, en particulier dans le cas où l’autodétermination et l’existence même d’un peuple sont en jeu. C’est une étape nécessaire pour mettre fin au génocide et démanteler le système mondial qui l’a rendu possible».
source : Mondoweiss via Chronique de Palestine
traduction Dominique Muselet
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« Sans surprise, des députés et des Lords britanniques détiennent des actions ou des fonctions rémunérées dans plusieurs de ces entreprises, et nombre d’entre eux ont voté contre un cessez-le-feu à Gaza, tout en profitant personnellement des violences en cours », soulignent les militants britanniques.
LISTE COMPLÈTE : ENTREPRISES COMPLICES NON NOMMÉES
Armes et défense :
Elbit Systems
Israel Aerospace Industries (IAI)
Lockheed Martin
Leonardo
Boeing
Northrop Grumman
Thales
RTX (Raytheon)
Palantir Technologies
BAE Systems
Rafael Advanced Defense Systems
Mercury Systems
UVision
Smart Shooter Tech & Surveillance : Microsoft
Amazon
Alphabet (Google)
IBM
Cisco Systems
NICE Systems
Cellebrite
Oracle
Intel
Hewlett Packard Enterprise (HPE)
DXC Technology
SAP
Dell Technologies
Demolition Equipment :
Caterpillar
Volvo Group
HD Hyundai
Komatsu
JCB
Liebherr
CNH Industrial
Manitou Group
Doosan
Finance & Investment :
BlackRock
Vanguard
Barclays
BNP Paribas
Allianz
AXA
HSBC
Citigroup
Bank Hapoalim
Mizrahi Tefahot Bank
Bank Leumi
Payoneer
Israel Discount Bank
Colonies et Immobiliers :
Airbnb
Booking
Expedia
RE/MAX
CAF
Eau, énergie et ressources naturelles :
Glencore
Drummond Company
Netafim
Mekorot
Delek Group
Biens de consommation :
Bright Food (Tnuva)
Ahava Dead Sea Laboratories (cosmétiques de la Mer Morte)
CAPJPO - EuroPalestine
samedi 19 juillet 2025
Première mesure contre les génocidaires israéliens dans l’Union Européenne
Thomas Portes, député français.
Certains pays européens commencent à appeler un génocide par son nom.
La Slovénie agit.
Et en France ?
On protège les bourreaux, on pourchasse ceux qui les dénoncent."
Tomy le Magnifique.
Gaza, Edgard Morin indigné par le carnage
La vidéo était devenue virale sur les réseaux sociaux en 2024.
Bien qu’il n’ait reçu aucune éducation religieuse, Edgar Morin baigna, durant ses premières années, dans la petite communauté de juifs saloniciens de Paris. Ses parents, en effet, étaient originaires de familles commerçantes juives de Salonique, venues en France au début des années 1910. Son père (Vidal Nahoum) gérait un commerce de bonneterie en gros dans le quartier parisien du Sentier et avait acquis une certaine aisance économique.
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Les fouilles archéologiques remettent en question le récit sioniste d'un grand royaume juif en Palestine
Les fouilles archéologiques menées en Palestine jettent un sérieux doute sur l'existence historique d’un "grand royaume juif" tel que présenté dans les récits sionistes.
Le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie, assure le Dr Abdulrezzak Matani.
Les découvertes archéologiques et historiques montrent qu'il n'existe aucune preuve soutenant les récits sionistes concernant un "grand royaume juif" ou les "terres promises" dans les territoires palestiniens mais au contraire, qu'un royaume juif n'a jamais existé ou qu'il n'a pas été établi dans cette région.
Le Dr Abdulrezzak Matani, spécialiste de l'identité et de l'archéologie palestiniennes, qui étudie les processus de judaïsation et de destruction du patrimoine historique, a évalué pour Anadolu la validité scientifique des récits sionistes à la lumière des découvertes archéologiques, ainsi que l'utilisation de l'archéologie par Israël au service de son idéologie.
Matani explique que, historiquement, le récit de la Torah a souvent été utilisé pour légitimer les politiques coloniales et justifier idéologiquement la domination sur les terres.
"Dans ce processus, le patrimoine arabe et islamique a souvent été ignoré ou systématiquement effacé. Le récit de la Torah prétend qu'au Xe siècle avant J.-C., sous les règnes de David et Salomon, un royaume d'Israël unifié et puissant aurait été établi en Palestine, s'étendant du Nil à l'Euphrate, avec Jérusalem comme centre politique et religieux majeur."
"Ce récit constitue un pilier fondamental de la thèse sioniste moderne sur le ‘droit historique des Juifs sur la Palestine'. Cependant, malgré plus d'un siècle de fouilles archéologiques intensives à Jérusalem et dans ses environs, aucune trace de vestiges architecturaux majeurs, d'inscriptions ou de documents externes confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et grandiose, tel que décrit dans la Torah, n'a été découverte."
"La plupart des données archéologiques mises au jour appartiennent à des périodes ultérieures ou à des civilisations comme les Jébusites, les Cananéens, les Romains, les Byzantins et les civilisations islamiques. Selon les découvertes archéologiques, au Xe siècle avant J.-C., Jérusalem était une petite colonie fortifiée, loin d'être la capitale d'un grand empire. Même dans la zone appelée ‘Cité de David', aucun vestige de palais ou de grandes structures royales attribuables à David ou Salomon n'a été retrouvé", a-t-il détallé.
Matani souligne que de nombreux universitaires, israéliens comme occidentaux, estiment que la datation de ces découvertes est erronée ou que leur attribution aux rois de la Torah repose sur des hypothèses idéologiques.
Il note que la présence juive en Palestine à l'époque antique était limitée et temporaire, tandis que l'identité arabe cananéenne et islamique a laissé une empreinte bien plus profonde et durable dans la région.
Matani ajoute que, même si un royaume d'Israël a existé, il s'agissait probablement d'une entité tribale modeste, loin d'être un empire régional. Les évaluations archéologiques et historiques objectives ne fournissent pas de preuves solides ou définitives confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et puissant sous David et Salomon.
Matani explique que l'absence de preuves archéologiques claires d'un royaume d'Israël puissant et unifié sous David et Salomon indique que ce récit est davantage de nature mythique et théologique qu'historique.
Il suggère que ce récit a été façonné à travers les textes de la Torah, rédigés pendant ou après l'exil babylonien, pour renforcer la mémoire collective et l'identité religieuse d'une communauté dispersée.
Avec l'émergence du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le récit de la Torah a été largement utilisé comme un outil idéologique et politique, selon Matani.
"La Palestine a été présentée comme la ‘terre promise' et le ‘berceau des ancêtres'. Ce récit a permis de construire un lien historique et territorial pour les Juifs de la diaspora. Ainsi, le récit de la Torah est devenu un pilier de la construction de l'identité nationale moderne. L'archéologie biblique a, dès le départ, été utilisée non pas comme une discipline scientifique impartiale, mais pour renforcer le récit sioniste, revendiquer la propriété des terres et ignorer ou effacer la présence arabo-islamique en Palestine. Il est crucial de distinguer les récits religieux de leur transformation en outils idéologiques et politiques."
"Le récit de la Torah peut être considéré comme une partie intégrante de la foi et du patrimoine culturel juifs, ce qui mérite le respect. Cependant, lorsqu'il est utilisé pour nier les droits d'autres peuples, légitimer les politiques coloniales ou s'imposer comme une vérité historique, cela pose de sérieux problèmes", a-t-il souligné.
Ce dernier rappelle que le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie.
Matani, qui a documenté les atteintes au patrimoine palestinien et analysé les politiques archéologiques coloniales, note qu'Israël exerce un contrôle total sur les fouilles et recherches archéologiques, n'accordant les autorisations de fouilles qu'en fonction de son agenda politique.
Il souligne qu'un archéologue palestinien fait face à d'énormes difficultés sous les politiques israéliennes, qui, depuis la Nakba de 1948, s'inscrivent dans une volonté systématique de détruire le patrimoine archéologique et culturel palestinien.
Les recherches archéologiques et académiques sont orientées pour servir le récit sioniste, visant à prouver le « droit des Juifs sur la terre », tout en ignorant ou détruisant systématiquement les vestiges arabes et islamiques.
Matani rappelle également que la Palestine, par sa position géographique et religieuse exceptionnelle, a été un carrefour des civilisations et un centre d'interaction humaine tout au long de l'histoire.
"La Palestine a accueilli des peuplements humains dès les temps les plus anciens. Jéricho, l'une des plus anciennes villes du monde, se trouve sur ce territoire. Tout au long de son histoire, la Palestine a connu plusieurs périodes de prospérité, mais les périodes islamiques ont été parmi les plus brillantes et influentes en termes d'urbanisation et de développement. Sous l'ère ottomane, ce développement s'est poursuivi, avec une renaissance architecturale majeure. Des maisons rurales aux palais majestueux, en passant par les souks, les caravansérails et les hammams, la Palestine a prospéréré. Elle reste un centre de la mémoire religieuse et historique, tant pour son patrimoine islamique que pour sa réalité archéologique. La science ne doit être utilisée ni pour tout nier, ni pour valider des dogmes idéologiques. L'absence, la politisation ou la falsification intentionnelle des fouilles archéologiques ne doivent pas nous pousser à rejeter intégralement les récits sacrés. Les croyances religieuses sont valides et méritent le respect en tant que système de foi, sans nécessiter de preuves matérielles. Ce qu'il faut, c'est garantir que les recherches scientifiques soient menées de manière indépendante, impartiale et sans manipulation idéologique. Notre devoir aujourd'hui est de protéger, documenter et ancrer ce patrimoine dans la conscience collective en intensifiant nos efforts. Ainsi, ce patrimoine continuera de témoigner de l'histoire profonde de la Palestine, de sa diversité culturelle et du rôle majeur joué par les Turcs et les Ottomans", a-t-il conclu.
Le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie, assure le Dr Abdulrezzak Matani.
Les découvertes archéologiques et historiques montrent qu'il n'existe aucune preuve soutenant les récits sionistes concernant un "grand royaume juif" ou les "terres promises" dans les territoires palestiniens mais au contraire, qu'un royaume juif n'a jamais existé ou qu'il n'a pas été établi dans cette région.
Le Dr Abdulrezzak Matani, spécialiste de l'identité et de l'archéologie palestiniennes, qui étudie les processus de judaïsation et de destruction du patrimoine historique, a évalué pour Anadolu la validité scientifique des récits sionistes à la lumière des découvertes archéologiques, ainsi que l'utilisation de l'archéologie par Israël au service de son idéologie.
Matani explique que, historiquement, le récit de la Torah a souvent été utilisé pour légitimer les politiques coloniales et justifier idéologiquement la domination sur les terres.
"Dans ce processus, le patrimoine arabe et islamique a souvent été ignoré ou systématiquement effacé. Le récit de la Torah prétend qu'au Xe siècle avant J.-C., sous les règnes de David et Salomon, un royaume d'Israël unifié et puissant aurait été établi en Palestine, s'étendant du Nil à l'Euphrate, avec Jérusalem comme centre politique et religieux majeur."
"Ce récit constitue un pilier fondamental de la thèse sioniste moderne sur le ‘droit historique des Juifs sur la Palestine'. Cependant, malgré plus d'un siècle de fouilles archéologiques intensives à Jérusalem et dans ses environs, aucune trace de vestiges architecturaux majeurs, d'inscriptions ou de documents externes confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et grandiose, tel que décrit dans la Torah, n'a été découverte."
"La plupart des données archéologiques mises au jour appartiennent à des périodes ultérieures ou à des civilisations comme les Jébusites, les Cananéens, les Romains, les Byzantins et les civilisations islamiques. Selon les découvertes archéologiques, au Xe siècle avant J.-C., Jérusalem était une petite colonie fortifiée, loin d'être la capitale d'un grand empire. Même dans la zone appelée ‘Cité de David', aucun vestige de palais ou de grandes structures royales attribuables à David ou Salomon n'a été retrouvé", a-t-il détallé.
Matani souligne que de nombreux universitaires, israéliens comme occidentaux, estiment que la datation de ces découvertes est erronée ou que leur attribution aux rois de la Torah repose sur des hypothèses idéologiques.
Il note que la présence juive en Palestine à l'époque antique était limitée et temporaire, tandis que l'identité arabe cananéenne et islamique a laissé une empreinte bien plus profonde et durable dans la région.
Matani ajoute que, même si un royaume d'Israël a existé, il s'agissait probablement d'une entité tribale modeste, loin d'être un empire régional. Les évaluations archéologiques et historiques objectives ne fournissent pas de preuves solides ou définitives confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et puissant sous David et Salomon.
Le récit des terres promises et la construction d'un lien territorial pour la diaspora juive
Matani explique que l'absence de preuves archéologiques claires d'un royaume d'Israël puissant et unifié sous David et Salomon indique que ce récit est davantage de nature mythique et théologique qu'historique.
Il suggère que ce récit a été façonné à travers les textes de la Torah, rédigés pendant ou après l'exil babylonien, pour renforcer la mémoire collective et l'identité religieuse d'une communauté dispersée.
Avec l'émergence du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le récit de la Torah a été largement utilisé comme un outil idéologique et politique, selon Matani.
"La Palestine a été présentée comme la ‘terre promise' et le ‘berceau des ancêtres'. Ce récit a permis de construire un lien historique et territorial pour les Juifs de la diaspora. Ainsi, le récit de la Torah est devenu un pilier de la construction de l'identité nationale moderne. L'archéologie biblique a, dès le départ, été utilisée non pas comme une discipline scientifique impartiale, mais pour renforcer le récit sioniste, revendiquer la propriété des terres et ignorer ou effacer la présence arabo-islamique en Palestine. Il est crucial de distinguer les récits religieux de leur transformation en outils idéologiques et politiques."
"Le récit de la Torah peut être considéré comme une partie intégrante de la foi et du patrimoine culturel juifs, ce qui mérite le respect. Cependant, lorsqu'il est utilisé pour nier les droits d'autres peuples, légitimer les politiques coloniales ou s'imposer comme une vérité historique, cela pose de sérieux problèmes", a-t-il souligné.
Ce dernier rappelle que le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie.
Les périodes islamiques, parmi les plus brillantes et influentes de la région
Matani, qui a documenté les atteintes au patrimoine palestinien et analysé les politiques archéologiques coloniales, note qu'Israël exerce un contrôle total sur les fouilles et recherches archéologiques, n'accordant les autorisations de fouilles qu'en fonction de son agenda politique.
Il souligne qu'un archéologue palestinien fait face à d'énormes difficultés sous les politiques israéliennes, qui, depuis la Nakba de 1948, s'inscrivent dans une volonté systématique de détruire le patrimoine archéologique et culturel palestinien.
Les recherches archéologiques et académiques sont orientées pour servir le récit sioniste, visant à prouver le « droit des Juifs sur la terre », tout en ignorant ou détruisant systématiquement les vestiges arabes et islamiques.
Matani rappelle également que la Palestine, par sa position géographique et religieuse exceptionnelle, a été un carrefour des civilisations et un centre d'interaction humaine tout au long de l'histoire.
"La Palestine a accueilli des peuplements humains dès les temps les plus anciens. Jéricho, l'une des plus anciennes villes du monde, se trouve sur ce territoire. Tout au long de son histoire, la Palestine a connu plusieurs périodes de prospérité, mais les périodes islamiques ont été parmi les plus brillantes et influentes en termes d'urbanisation et de développement. Sous l'ère ottomane, ce développement s'est poursuivi, avec une renaissance architecturale majeure. Des maisons rurales aux palais majestueux, en passant par les souks, les caravansérails et les hammams, la Palestine a prospéréré. Elle reste un centre de la mémoire religieuse et historique, tant pour son patrimoine islamique que pour sa réalité archéologique. La science ne doit être utilisée ni pour tout nier, ni pour valider des dogmes idéologiques. L'absence, la politisation ou la falsification intentionnelle des fouilles archéologiques ne doivent pas nous pousser à rejeter intégralement les récits sacrés. Les croyances religieuses sont valides et méritent le respect en tant que système de foi, sans nécessiter de preuves matérielles. Ce qu'il faut, c'est garantir que les recherches scientifiques soient menées de manière indépendante, impartiale et sans manipulation idéologique. Notre devoir aujourd'hui est de protéger, documenter et ancrer ce patrimoine dans la conscience collective en intensifiant nos efforts. Ainsi, ce patrimoine continuera de témoigner de l'histoire profonde de la Palestine, de sa diversité culturelle et du rôle majeur joué par les Turcs et les Ottomans", a-t-il conclu.
vendredi 18 juillet 2025
Des rescapées témoignent : des membres du Parlement israélien participent à des rituels sexuels impliquant des mineurs
Plusieurs femmes ont témoigné mardi à la Knesset des abus sexuels qu’elles ont subis en tant que mineures dans le cadre de cérémonies rituelles religieuses.
Les témoignages ont été recueillis lors d’une réunion conjointe de la Commission de la Knesset sur la condition de la femme et l’égalité des sexes, présidée par la Députée Pnina Tameno-Shete (Unité nationale), et de la Commission spéciale sur les Jeunes Israéliens, présidée par la députée Naama Lazimi (Les démocrates).
La réunion conjointe a été organisée à la suite d’un rapport d’enquête publié le 2 avril par le journaliste d’Israel Hayom, Noam Barkan.
Deux rescapées. A droite se trouve Yael Ariel, au milieu se trouve Yael Shitrit.
Yael Ariel, l’une des survivantes des abus, a déclaré : “J’ai subi des abus rituels pendant de nombreuses années jusqu’à la fin de mon adolescence et j’ai été forcée de faire du mal à d’autres enfants. J’ai choisi de parler et de faire entendre ma voix. J’ai reçu des menaces après avoir révélé mon histoire. De l’âge de cinq ans à l’âge de 20 ans, j’ai été blessée lors de ces cérémonies.”
Selon Ariel, elle a reçu des témoignages de plusieurs femmes qui affirmaient que des médecins, des éducateurs, des policiers et des membres passés et présents de la Knesset étaient impliqués dans ces abus.
“J’ai déposé une plainte auprès de la police qui a été classée après quelques mois, et je connais d’autres affaires qui ont été classées. S’exprimer aujourd’hui à la Knesset est un moment historique« , a-t-elle déclaré.
Une autre survivante, Yael Shitrit, a témoigné « Vous n’avez aucune idée de ce qu’est l’abus rituel. Le cerveau humain ne peut pas le comprendre. Vous ne pouvez pas imaginer ce que cela signifie de programmer une fillette de trois ans par le viol et le sadisme pour qu’on puisse faire ce qu’on veut d’elle veut sans que personne ne le sache. »
« Ils m’ont trafiqué dans tout le pays. Ils m’ont déplacé de cérémonie en cérémonie. Des hommes nus se tenaient en cercle. Mon thérapeute, son mari et son fils m’ont fait du mal, et il y avait des dizaines d’autres filles et garçons qui m’ont fait du mal. »
« Il y avait des cérémonies et des rituels destinés à me faire oublier », a poursuivi Shitrit. « La police est au courant de cela depuis un an, mais elle n’a pas les outils pour y faire face. »
Les personnes qui tomberont sont des personnalités très, très haut placées. Ces personnes dirigent des communautés et des agences gouvernementales. Ils nous menacent. J’ai des enfants que je dois protéger. Quelque chose doit être mis en place pour y faire face.
« Ils ont essayé de nous faire aimer d’eux – les gens qui nous ont causé une douleur sans fin », a déclaré Shitrit. « Votre rôle est les arrêter, à Safed, Jérusalem, Jaljulya, ou n’importe où ailleurs”, a-t-elle déclaré.
Le Dr Naama Goldberg, responsable d’une ONG appelée Lo Omdot MeNegged (“Ne pas rester les bras croisés” en hébreu), qui aide les survivants de la prostitution, a expliqué que les histoires sont parfois si horribles qu’elles sont difficiles à croire, mais cette incrédulité sert les agresseurs, qui convainquent les victimes de ne pas se plaindre en arguant qu’elles ne seront pas crues.
« Il y a plusieurs années, j’ai reçu des descriptions d’abus sadiques sur des enfants », a déclaré Goldberg. « Les récits semblaient absurdes. [Mais] les témoignages continuaient à arriver et ne cessaient pas. Ils décrivaient des viols collectifs commis par des hommes, et parfois par des femmes. L’abus a été filmé et des drogues ont été consommées. Il y avait des pratiques rituelles et du symbolisme. »
« J’ai présenté à la police les témoignages écrits de cinq femmes. À ce jour, personne ne m’a contacté. Depuis le rapport, d’autres témoignages ont fait surface », a déclaré Goldberg.
Un représentant de la police israélienne, le surintendant Anat Yakir, a déclaré qu’il y avait une unité nationale qui examinait tous les cas et que les plaintes étaient « une priorité absolue au sein de la division du renseignement. »
Les députés qui ont assisté à la réunion ont été visiblement secoués par certains des témoignages, l’un l’appelant un “moment décisif” et un autre qualifiant les révélations de “titanesques”.
Tameno-Shete a déclaré « La réalité nous montre que la police n’est pas capable de traiter les infractions sexuelles. Personne ne veut parler de viols brutaux et d’enfants violés. Il y a des cas inimaginables de monstruosité ici. »
Lazimi a ajouté « Je ne pouvais plus respirer quand j’ai entendu parler d’un réseau d’abus rituels contre les filles et du fait qu’il existe un mécanisme organisé et dangereux et que rien n’est fait pour l’arrêter. Dans cet endroit, nous allons en discuter et essayer de l’exposer pour apporter des changements. »
Deux autres survivants ont parlé lors de la réunion sous couvert d’anonymat.
L’une d’elles a témoigné qu’un cousin l’avait trafiquée à partir de l’âge de 11 ans. « À 14 ans, il m’a emmené dans des clubs sadiques. J’ai enduré la torture et la famine aux mains d’individus bien connus et éminents. J’ai souffert de manière infinie ».
« Il y avait des événements publics, et il y avait des cérémonies internes où j’étais attaché à un grand poteau avec des menottes. Autour de moi, il y avait d’autres victimes menottées avec des rituels de consommation de sang menstruel et de meurtre de chats et d’autres animaux. Ils m’ont dit que personne ne me croirait si je parlais. »
Elle a poursuivi en expliquant qu’elle avait déposé une plainte auprès de la police il y a cinq ans. « L’accusation a classé l’affaire faute de preuves, alors j’ai fait appel, et cela a été accepté. Je suis venue témoigner alors que j’étais alitée pendant la grossesse, mais l’affaire a de nouveau été classée faute de preuves. »
Par Eliav Breuer
Source Jerusalem Post
Via le Saker Francophone et La Cause du Peuple.
Via le Saker Francophone et La Cause du Peuple.
Israël fait appliquer les évacuations à Gaza avec des drones larguant des grenades
Selon la radio de l’armée israélienne, la “politique des cinq doigts” d’Israël est en marche : un plan méthodique pour découper Gaza en ghettos militaires isolés, sous couvert de “couloirs de sécurité”.
En réalité, ces corridors sont des zones d’extermination lente — des axes de destruction totale où tout est rasé de part et d’autre.
- Netzarim, par exemple, n’était qu’une fine route militaire. Aujourd’hui, c’est une cicatrice de plus de 6,5 km de large, vidée de toute vie, bâtie sur des ruines.
À Khan Younis, Israël applique la même méthode avec le nouveau corridor « Magen Oz », qui divise la ville en deux :
1. Khan Younis Est – déjà occupé, vidé de ses habitants, déclaré « nettoyé ».
2. Khan Younis Ouest – toujours sous feu, refuge précaire d’un million de déplacés dans la zone de tentes d’al-Mawasi.
À mesure que ces corridors s’élargissent, Israël grignote Gaza, transforme les zones occupées en territoires militaires rebaptisés “zones humanitaires”, et prépare la suite du démantèlement.
Le but ?
– Créer un effet de levier : occuper plus, pour “offrir” moins lors des futures négociations.
– Jouer le théâtre humanitaire : se donner le beau rôle pendant que l’extermination se poursuit.
Ce plan n’est pas un détail militaire, c’est une stratégie de démembrement territorial. Gaza devient un archipel de poches isolées, affamées, contrôlées — un réseau de camps à ciel ouvert déguisés en zones sûres.
Un génocide qui avance au bulldozer, sous le bruit des drones, et avec les compliments de la communauté internationale.
- Netzarim, par exemple, n’était qu’une fine route militaire. Aujourd’hui, c’est une cicatrice de plus de 6,5 km de large, vidée de toute vie, bâtie sur des ruines.
À Khan Younis, Israël applique la même méthode avec le nouveau corridor « Magen Oz », qui divise la ville en deux :
1. Khan Younis Est – déjà occupé, vidé de ses habitants, déclaré « nettoyé ».
2. Khan Younis Ouest – toujours sous feu, refuge précaire d’un million de déplacés dans la zone de tentes d’al-Mawasi.
À mesure que ces corridors s’élargissent, Israël grignote Gaza, transforme les zones occupées en territoires militaires rebaptisés “zones humanitaires”, et prépare la suite du démantèlement.
Le but ?
– Créer un effet de levier : occuper plus, pour “offrir” moins lors des futures négociations.
– Jouer le théâtre humanitaire : se donner le beau rôle pendant que l’extermination se poursuit.
Ce plan n’est pas un détail militaire, c’est une stratégie de démembrement territorial. Gaza devient un archipel de poches isolées, affamées, contrôlées — un réseau de camps à ciel ouvert déguisés en zones sûres.
Un génocide qui avance au bulldozer, sous le bruit des drones, et avec les compliments de la communauté internationale.
Tomy le Magnifique
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« Comme un jeu vidéo » : Israël fait appliquer les évacuations à Gaza avec des drones larguant des grenades
L’armée israélienne utilise des drones fabriqués en Chine comme armes pour faire appliquer les ordres d’expulsion dans toute la bande de Gaza. Selon une enquête, des soldats affirment viser délibérément des civils afin que d’autres « apprennent » à ne pas revenir.
L’armée israélienne a militarisé une flotte de drones commerciaux fabriqués en Chine pour attaquer des Palestiniens dans certaines zones de Gaza qu’elle cherche à dépeupler, révèle une enquête de +972 Magazine et Local Call.
Selon des entretiens avec sept soldats et officiers ayant servi dans la bande de Gaza, ces drones sont pilotés manuellement par des troupes au sol et sont fréquemment utilisés pour bombarder des civils palestiniens, y compris des enfants, afin de les forcer à quitter leur domicile ou les empêcher de revenir dans les zones évacuées. Les soldats utilisent le plus souvent des drones EVO, produits par la société chinoise Autel, initialement destinés à la photographie et vendus environ 10 000 NIS (environ 3 000 $) sur Amazon. Toutefois, grâce à un dispositif militaire surnommé en interne « balle de fer », une grenade à main peut être fixée au drone et larguée par simple pression d’un bouton pour exploser au sol. Aujourd’hui, la majorité des compagnies militaires israéliennes présentes à Gaza emploient ces drones.
S., un soldat israélien ayant servi cette année dans la région de Rafah, a coordonné des attaques de drones dans un quartier de la ville que l’armée avait ordonné d’évacuer. Durant les près de 100 jours d’opérations de son bataillon dans la zone, les soldats ont mené des dizaines de frappes de drones, selon les rapports quotidiens de son commandant de bataillon consultés par +972 et Local Call.
Dans les rapports, tous les Palestiniens tués étaient répertoriés comme des « terroristes ». Cependant, S. a témoigné qu’à part une personne trouvée avec un couteau et un seul affrontement avec des combattants armés, la grande majorité des autres personnes tuées, en moyenne une par jour dans la zone d’opération de son bataillon, n’étaient pas armées. Selon lui, les frappes de drones étaient menées avec l’intention de tuer, bien que la plupart des victimes se trouvaient à une telle distance des soldats qu’elles ne pouvaient représenter aucune menace. « Il était clair qu’ils essayaient de retourner chez eux, il n’y a aucun doute, » a-t-il expliqué. « Aucun n’était armé, et rien n’a jamais été trouvé près de leurs corps. Nous n’avons jamais tiré de coups de d’avertissement. Jamais, à aucun moment. » Comme les Palestiniens ont été tués loin de la position des soldats, S. a déclaré que leurs cadavres n’étaient pas récupérés, l’armée les laissait plutôt être dévorés par des chiens errants. « On pouvait le voir sur les images des drones, ». « Je n’ai pas pu me résoudre à regarder un chien manger un corps, mais d’autres autour de moi le faisaient. Les chiens ont compris qu’il fallait courir vers les zones où il y avait des tirs ou des explosions, ils savent probablement que cela signifie qu’il y a un cadavre. »
Des soldats ont témoigné que ces frappes de drones sont souvent menées contre toute personne entrant dans une zone que l’armée a décrétée interdite aux Palestiniens, une délimitation qui n’est jamais matérialisée sur le terrain. Deux sources ont utilisé des variantes de l’expression « apprendre par le sang » pour décrire l’idée selon laquelle les Palestiniens finissent par comprendre ces frontières arbitraires après que des civils sont tués en y entrant. « Il y a eu de nombreux cas où des grenades ont été larguées depuis des drones, » a déclaré H., un soldat ayant servi dans la zone de Nuseirat, au centre de Gaza.
« Est-ce que c’était contre des militants armés ?
Certainement pas. Une fois qu’un commandant définit une ligne rouge imaginaire que personne ne doit franchir, quiconque la franchit est condamné à mort, » même si c’est juste pour « marcher dans la rue ». Dans plusieurs cas, S. a affirmé que les troupes israéliennes visaient délibérément des enfants. « Il y avait un garçon qui est entré dans la zone . Il n’a rien fait. D’autres soldats disaient l’avoir vu debout, en train de parler avec des gens. C’est tout, ils ont largué une grenade depuis un drone. » Dans un autre incident, a-t-il dit, des soldats ont tenté de tuer un enfant qui faisait du vélo, alors qu’il se trouvait très loin d’eux. « Dans la plupart des cas, il n’y avait rien qu’on puisse se dire pour justifier ça, » a poursuivi S. « Il n’y avait aucun moyen de finir la phrase : “Nous les avons tués parce que…” » A., un officier ayant participé aux opérations autour de Khan Younis cette année, a déclaré que l’un des objectifs principaux de ces attaques était de s’assurer que les quartiers soient vidés de leurs habitants palestiniens, ou qu’ils restent vides. En juin, son unité a piloté un drone dans une zone résidentielle que l’armée avait ordonné d’évacuer le mois précédent. Les soldats se tenaient aux abords de la ville, observant un petit écran montrant les images en direct du drone pour voir qui se trouvait encore dans le quartier. « Quiconque ils voient, ils le tuent, » a témoigné A. « Si des gens se déplacent là-bas, c’est une menace. » Selon lui, l’idée est que tout civil restant sur place après un ordre d’évacuation « n’est soit pas innocent, soit apprendra par le sang qu’il doit partir». Plus tôt ce mois-ci, le journaliste palestinien Younis Tirawi a publié des images qu’il avait obtenues, montrant l’un de ces drones larguant une grenade, qui, selon lui, visait des civils dans le corridor de Netzarim, au nord de Gaza. Sur l’écran de contrôle du drone, on peut lire « Iron ball drop device ». D’après l’interface et d’autres images examinées par +972 et Local Call, il existe de fortes présomptions que le drone était un modèle Autel.
Selon les soldats interrogés par +972 et Local Call, le principal avantage d’utiliser des drones commerciaux comme le modèle EVO fabriqué par Autel est qu’ils sont bien moins chers que leurs équivalents militaires. Par exemple, le modèle Hermes 450 d’Elbit (également appelé « Zik ») utilisé par l’armée de l’air israélienne coûte environ 2 millions de dollars par drone. Les modèles commerciaux peuvent aussi être rapidement réarmés et sont pilotés au sol par des soldats équipés de manettes, sans nécessiter l’approbation d’un centre de commandement des frappes. « La raison pour laquelle tout le monde les utilise maintenant, c’est qu’ils ne coûtent presque rien, » a expliqué L., qui a servi à Gaza l’année dernière. « Pour l’infanterie, d’un coup, on peut utiliser beaucoup plus de puissance de feu, beaucoup plus facilement. » En effet, les drones commerciaux transformés en armes sont devenus courants sur les champs de bataille modernes, car ils offrent une alternative bon marché et accessible aux frappes aériennes traditionnelles. L’Ukraine et la Russie ont toutes deux utilisé des drones chinois DJI dans la guerre actuelle en Europe de l’Est, équipés de fixations imprimées en 3D pour transporter des grenades et autres explosifs. En mai, après avoir découvert que l’Ukraine utilisait des drones commerciaux à des fins militaires, la Chine en a interdit la vente au pays, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Hamas a également utilisé des drones explosifs, à la fois le 7 octobre et lors d’opérations contre les forces israéliennes à Gaza. Mais au début de la guerre actuelle, l’armée israélienne ne disposait quasiment pas de drones bon marché pour ses troupes au sol. « Parce que le Hamas nous a attaqués avec des drones, dès le premier jour tout le monde parlait du fait qu’on n’en avait pas, » a raconté E., un soldat ayant servi à Gaza peu après le 7 octobre. « On a essayé de collecter de l’argent pour acheter des drones. Chacun prenait ce qu’il pouvait. » Dans les premiers mois de la guerre, les unités de l’armée israélienne ont reçu de nombreux dons venant principalement d’Israël et des États-Unis. Avec la nourriture et le shampoing, les drones faisaient partie des objets les plus demandés par les soldats. « Les soldats lançaient eux-mêmes des campagnes de financement participatif, » a expliqué L. « Notre compagnie a reçu environ 500 000 NIS (environ 150 000 $) de dons, que nous avons aussi utilisés pour acheter des drones. » C., un autre soldat, se souvient qu’on lui avait demandé de signer des lettres de remerciement destinées à des Américains ayant fait don de drones EVO à son bataillon.
Dans un groupe Facebook nommé « The Israeli Drone Pilots Community », de nombreuses publications demandaient des dons de drones EVO pour des unités à Gaza. Plusieurs pages ont également été créées sur Headstart (une plateforme israélienne de financement participatif) pour collecter de l’argent afin d’acheter des drones de manière indépendante. Finalement, l’armée a commencé à fournir directement des drones aux soldats. Comme l’a rapporté précédemment le média israélien Globes, l’armée a passé commande de milliers de drones fabriqués en Chine, dont certains produits par Autel. Au départ, ces drones servaient uniquement à la reconnaissance : inspecter des bâtiments avant que les soldats n’y pénètrent. Mais avec le temps, davantage d’unités ont reçu de l’armée des dispositifs « iron ball » et ont transformé ces drones d’outils de renseignement en armes létales. Alors que l’armée utilise généralement de plus gros drones militaires opérant depuis l’extérieur de Gaza, Ron Ben-Yishai, analyste militaire du site Ynet, qui a visité début juillet une base militaire israélienne dans le nord de Gaza, a décrit des soldats pilotant « toutes sortes de drones : de surveillance, suicides et d’attaque. L’endroit ressemble à un aéroport miniature, les drones décollent et atterrissent sans arrêt. » Ben-Yishai a cité un officier militaire expliquant que ces appareils servaient à faire appliquer les ordres d’expulsion de l’armée, et que toute personne restant sur place était automatiquement considérée comme terroriste. « Il y a quelques jours, nous avons demandé aux civils d’évacuer cette zone, » a déclaré l’officier, faisant référence aux quartiers d’Al-Daraj, Al-Tuffah et Shuja’iyyah, à Gaza-ville. « Des dizaines de milliers de personnes sont parties vers le centre de Gaza. Donc, toute personne encore ici ne peut plus être considérée comme un ‘civil non impliqué’. »
Le 13 juin, quelques semaines après que l’armée israélienne a ordonné l’évacuation d’une grande partie de Khan Younis, Mohammed, 27 ans, est retourné en ville avec plusieurs autres jeunes hommes pour vérifier l’état de leurs maisons. Lorsqu’ils ont atteint le centre-ville, un drone a largué un explosif sur eux. « Je me suis réfugié derrière un mur pour me protéger, mais certains jeunes ont été blessés, » a-t-il raconté à +972 et Local Call. « C’était terrifiant. » Mohammed fait partie de plusieurs Palestiniens de Khan Younis ayant déclaré à +972 et Local Call que l’armée israélienne utilisait des drones armés pour faire respecter les ordres d’évacuation dans la ville, en déplaçant les habitants et en les empêchant ensuite de revenir.
Les plans officiels de l’armée consistent à déplacer et regrouper les 2 millions d’habitants de Gaza dans la partie sud de la bande, d’abord à Al-Mawasi et désormais sur les ruines de Rafah. Cela correspond à l’intention explicite des dirigeants politiques israéliens de mettre en œuvre le soi-disant « plan Trump » et d’expulser les Palestiniens de Gaza. Pendant ce temps, dans le nord de Gaza, plusieurs habitants ont déclaré à +972 et Local Call qu’ils avaient récemment été forcés de fuir leurs maisons après que des drones ont commencé à viser des personnes au hasard dans leurs quartiers. Les Palestiniens de Gaza appellent couramment ces drones des « quadcopters » en raison de leurs quatre hélices. Reem, 37 ans, du quartier de Shuja’iyya à Gaza-ville, a raconté qu’elle avait décidé de fuir vers le sud après qu’un drone a tué ses voisins. « En mars, l’armée a fait voler des quadcopters au-dessus de nous qui diffusaient des messages nous ordonnant d’évacuer, » se souvient-elle. « On les voyait larguer des explosifs sur des tentes pour les brûler. Ça m’a terrifiée, et j’ai attendu la tombée de la nuit pour quitter ma maison et partir. » Yousef, 45 ans, a décrit un incident similaire le 11 mai, lorsque des drones israéliens, qu’il décrit comme « surprenamment petits », ont largué des explosifs « dans différentes zones de Jabalia pour forcer les habitants à fuir ». Après avoir défié pendant des mois les ordres d’évacuation d’Israël, c’est cet événement qui l’a finalement poussé à quitter sa maison et à partir vers le sud. Des drones auraient également visé des habitants près des centres d’aide humanitaire. Mahmoud, 37 ans, a raconté à +972 et Local Call que lorsqu’il s’est rendu de Khan Younis à un centre de distribution d’aide près de Rafah le 23 juin, « un quadcopter a largué une bombe sur un groupe de personnes. Des dizaines ont été blessées et nous avons fui. »
Les témoignages des soldats interrogés pour cet article confirment des enquêtes précédentes selon lesquelles l’armée a défini certaines zones de Gaza comme des « zones de mise à mort », où tout Palestinien qui entre est abattu. Des soldats ont expliqué à +972 et Local Call que l’usage de drones avait élargi la taille de ces zones, passant de la portée des armes légères à celle d’un vol de drone, qui peut s’étendre sur plusieurs kilomètres.
« Il y a une ligne imaginaire, et quiconque la franchit meurt, » a expliqué S. « On s’attend à ce qu’ils comprennent cela dans le sang, parce qu’il n’y a pas d’autre moyen, personne ne matérialise cette ligne nulle part. » Il a précisé que la taille de cette zone faisait « quelques kilomètres », mais qu’elle changeait sans cesse. « On envoie un drone à 200 mètres de hauteur, et on peut voir sur trois à quatre kilomètres dans toutes les directions, » a raconté Y., un autre soldat qui a servi à Rafah. « On patrouille comme ça : on voit quelqu’un s’approcher, le premier est touché par une grenade, et ensuite le message circule. Un ou deux autres viennent, et ils meurent. Les autres comprennent. » S. a expliqué que les tirs de drones visaient des personnes qui marchaient « de façon suspecte ». Selon lui, la politique générale dans son bataillon était que quelqu’un « qui marche trop vite est suspect parce qu’il fuit. Quelqu’un qui marche trop lentement est aussi suspect parce que [cela suggère] qu’il sait qu’il est surveillé, donc il essaie d’avoir l’air normal. » Des soldats ont témoigné que des grenades étaient également larguées depuis les drones sur des personnes considérées comme « fouillant le sol », un terme que l’armée utilisait à l’origine pour désigner des militants en train de lancer des roquettes, mais qui s’est peu à peu élargi jusqu’à incriminer des gens pour des gestes aussi simples que se pencher. « C’est l’atout majeur : au moment où je dis “fouillant le sol”, je peux faire ce que je veux, » a expliqué S. « Une fois, j’ai vu des gens ramasser des vêtements. Ils marchaient très lentement, longeaient la limite de la zone interdite, et sont entrés d’une vingtaine de mètres pour récupérer des habits dans les décombres d’une maison. On voyait clairement que c’était ce qu’ils faisaient, et ils ont été abattus. » « Cette technologie a rendu le fait de tuer beaucoup plus “stérile”, » a déclaré H. « C’est comme un jeu vidéo. Il y a un viseur au milieu de l’écran, et on voit l’image vidéo. On est à des centaines de mètres, parfois même à un kilomètre ou plus. Puis on joue avec le joystick, on voit la cible, et on largue [une grenade]. Et c’est même un peu “cool”. Sauf que ce jeu vidéo tue des gens. » Autel n’a pas répondu aux demandes de commentaire de +972 et Local Call. Dans le passé, l’entreprise avait déclaré qu’elle « s’opposait à l’utilisation de produits drones à des fins militaires violant les droits humains », après que le Congrès américain l’a accusée de soutenir l’invasion de l’Ukraine par la Russie et d’aider la Chine à réprimer les Ouïghours et d’autres minorités. Bien que des questions détaillées aient été envoyées au porte-parole de l’armée israélienne (IDF), celui-ci a d’abord refusé d’y répondre. Après la publication de l’article, une réponse a été envoyée, sans traiter directement les allégations, déclarant : « L’IDF rejette catégoriquement les accusations selon lesquelles elle chercherait intentionnellement à nuire à des personnes non impliquées. Les ordres militaires interdisent explicitement de tirer sur des personnes non impliquées. L’IDF est engagée à respecter le droit international et les accusations de violations des lois et ordres feront l’objet d’un examen approfondi par les instances compétentes au sein de l’IDF. »
Yuval Abraham.
« Cela ressemble à un aéroport miniature »
Selon les soldats interrogés par +972 et Local Call, le principal avantage d’utiliser des drones commerciaux comme le modèle EVO fabriqué par Autel est qu’ils sont bien moins chers que leurs équivalents militaires. Par exemple, le modèle Hermes 450 d’Elbit (également appelé « Zik ») utilisé par l’armée de l’air israélienne coûte environ 2 millions de dollars par drone. Les modèles commerciaux peuvent aussi être rapidement réarmés et sont pilotés au sol par des soldats équipés de manettes, sans nécessiter l’approbation d’un centre de commandement des frappes. « La raison pour laquelle tout le monde les utilise maintenant, c’est qu’ils ne coûtent presque rien, » a expliqué L., qui a servi à Gaza l’année dernière. « Pour l’infanterie, d’un coup, on peut utiliser beaucoup plus de puissance de feu, beaucoup plus facilement. » En effet, les drones commerciaux transformés en armes sont devenus courants sur les champs de bataille modernes, car ils offrent une alternative bon marché et accessible aux frappes aériennes traditionnelles. L’Ukraine et la Russie ont toutes deux utilisé des drones chinois DJI dans la guerre actuelle en Europe de l’Est, équipés de fixations imprimées en 3D pour transporter des grenades et autres explosifs. En mai, après avoir découvert que l’Ukraine utilisait des drones commerciaux à des fins militaires, la Chine en a interdit la vente au pays, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Hamas a également utilisé des drones explosifs, à la fois le 7 octobre et lors d’opérations contre les forces israéliennes à Gaza. Mais au début de la guerre actuelle, l’armée israélienne ne disposait quasiment pas de drones bon marché pour ses troupes au sol. « Parce que le Hamas nous a attaqués avec des drones, dès le premier jour tout le monde parlait du fait qu’on n’en avait pas, » a raconté E., un soldat ayant servi à Gaza peu après le 7 octobre. « On a essayé de collecter de l’argent pour acheter des drones. Chacun prenait ce qu’il pouvait. » Dans les premiers mois de la guerre, les unités de l’armée israélienne ont reçu de nombreux dons venant principalement d’Israël et des États-Unis. Avec la nourriture et le shampoing, les drones faisaient partie des objets les plus demandés par les soldats. « Les soldats lançaient eux-mêmes des campagnes de financement participatif, » a expliqué L. « Notre compagnie a reçu environ 500 000 NIS (environ 150 000 $) de dons, que nous avons aussi utilisés pour acheter des drones. » C., un autre soldat, se souvient qu’on lui avait demandé de signer des lettres de remerciement destinées à des Américains ayant fait don de drones EVO à son bataillon.
Dans un groupe Facebook nommé « The Israeli Drone Pilots Community », de nombreuses publications demandaient des dons de drones EVO pour des unités à Gaza. Plusieurs pages ont également été créées sur Headstart (une plateforme israélienne de financement participatif) pour collecter de l’argent afin d’acheter des drones de manière indépendante. Finalement, l’armée a commencé à fournir directement des drones aux soldats. Comme l’a rapporté précédemment le média israélien Globes, l’armée a passé commande de milliers de drones fabriqués en Chine, dont certains produits par Autel. Au départ, ces drones servaient uniquement à la reconnaissance : inspecter des bâtiments avant que les soldats n’y pénètrent. Mais avec le temps, davantage d’unités ont reçu de l’armée des dispositifs « iron ball » et ont transformé ces drones d’outils de renseignement en armes létales. Alors que l’armée utilise généralement de plus gros drones militaires opérant depuis l’extérieur de Gaza, Ron Ben-Yishai, analyste militaire du site Ynet, qui a visité début juillet une base militaire israélienne dans le nord de Gaza, a décrit des soldats pilotant « toutes sortes de drones : de surveillance, suicides et d’attaque. L’endroit ressemble à un aéroport miniature, les drones décollent et atterrissent sans arrêt. » Ben-Yishai a cité un officier militaire expliquant que ces appareils servaient à faire appliquer les ordres d’expulsion de l’armée, et que toute personne restant sur place était automatiquement considérée comme terroriste. « Il y a quelques jours, nous avons demandé aux civils d’évacuer cette zone, » a déclaré l’officier, faisant référence aux quartiers d’Al-Daraj, Al-Tuffah et Shuja’iyyah, à Gaza-ville. « Des dizaines de milliers de personnes sont parties vers le centre de Gaza. Donc, toute personne encore ici ne peut plus être considérée comme un ‘civil non impliqué’. »
« Un ou deux meurent, et les autres comprennent »
Le 13 juin, quelques semaines après que l’armée israélienne a ordonné l’évacuation d’une grande partie de Khan Younis, Mohammed, 27 ans, est retourné en ville avec plusieurs autres jeunes hommes pour vérifier l’état de leurs maisons. Lorsqu’ils ont atteint le centre-ville, un drone a largué un explosif sur eux. « Je me suis réfugié derrière un mur pour me protéger, mais certains jeunes ont été blessés, » a-t-il raconté à +972 et Local Call. « C’était terrifiant. » Mohammed fait partie de plusieurs Palestiniens de Khan Younis ayant déclaré à +972 et Local Call que l’armée israélienne utilisait des drones armés pour faire respecter les ordres d’évacuation dans la ville, en déplaçant les habitants et en les empêchant ensuite de revenir.
Les plans officiels de l’armée consistent à déplacer et regrouper les 2 millions d’habitants de Gaza dans la partie sud de la bande, d’abord à Al-Mawasi et désormais sur les ruines de Rafah. Cela correspond à l’intention explicite des dirigeants politiques israéliens de mettre en œuvre le soi-disant « plan Trump » et d’expulser les Palestiniens de Gaza. Pendant ce temps, dans le nord de Gaza, plusieurs habitants ont déclaré à +972 et Local Call qu’ils avaient récemment été forcés de fuir leurs maisons après que des drones ont commencé à viser des personnes au hasard dans leurs quartiers. Les Palestiniens de Gaza appellent couramment ces drones des « quadcopters » en raison de leurs quatre hélices. Reem, 37 ans, du quartier de Shuja’iyya à Gaza-ville, a raconté qu’elle avait décidé de fuir vers le sud après qu’un drone a tué ses voisins. « En mars, l’armée a fait voler des quadcopters au-dessus de nous qui diffusaient des messages nous ordonnant d’évacuer, » se souvient-elle. « On les voyait larguer des explosifs sur des tentes pour les brûler. Ça m’a terrifiée, et j’ai attendu la tombée de la nuit pour quitter ma maison et partir. » Yousef, 45 ans, a décrit un incident similaire le 11 mai, lorsque des drones israéliens, qu’il décrit comme « surprenamment petits », ont largué des explosifs « dans différentes zones de Jabalia pour forcer les habitants à fuir ». Après avoir défié pendant des mois les ordres d’évacuation d’Israël, c’est cet événement qui l’a finalement poussé à quitter sa maison et à partir vers le sud. Des drones auraient également visé des habitants près des centres d’aide humanitaire. Mahmoud, 37 ans, a raconté à +972 et Local Call que lorsqu’il s’est rendu de Khan Younis à un centre de distribution d’aide près de Rafah le 23 juin, « un quadcopter a largué une bombe sur un groupe de personnes. Des dizaines ont été blessées et nous avons fui. »
Les témoignages des soldats interrogés pour cet article confirment des enquêtes précédentes selon lesquelles l’armée a défini certaines zones de Gaza comme des « zones de mise à mort », où tout Palestinien qui entre est abattu. Des soldats ont expliqué à +972 et Local Call que l’usage de drones avait élargi la taille de ces zones, passant de la portée des armes légères à celle d’un vol de drone, qui peut s’étendre sur plusieurs kilomètres.
« Il y a une ligne imaginaire, et quiconque la franchit meurt, » a expliqué S. « On s’attend à ce qu’ils comprennent cela dans le sang, parce qu’il n’y a pas d’autre moyen, personne ne matérialise cette ligne nulle part. » Il a précisé que la taille de cette zone faisait « quelques kilomètres », mais qu’elle changeait sans cesse. « On envoie un drone à 200 mètres de hauteur, et on peut voir sur trois à quatre kilomètres dans toutes les directions, » a raconté Y., un autre soldat qui a servi à Rafah. « On patrouille comme ça : on voit quelqu’un s’approcher, le premier est touché par une grenade, et ensuite le message circule. Un ou deux autres viennent, et ils meurent. Les autres comprennent. » S. a expliqué que les tirs de drones visaient des personnes qui marchaient « de façon suspecte ». Selon lui, la politique générale dans son bataillon était que quelqu’un « qui marche trop vite est suspect parce qu’il fuit. Quelqu’un qui marche trop lentement est aussi suspect parce que [cela suggère] qu’il sait qu’il est surveillé, donc il essaie d’avoir l’air normal. » Des soldats ont témoigné que des grenades étaient également larguées depuis les drones sur des personnes considérées comme « fouillant le sol », un terme que l’armée utilisait à l’origine pour désigner des militants en train de lancer des roquettes, mais qui s’est peu à peu élargi jusqu’à incriminer des gens pour des gestes aussi simples que se pencher. « C’est l’atout majeur : au moment où je dis “fouillant le sol”, je peux faire ce que je veux, » a expliqué S. « Une fois, j’ai vu des gens ramasser des vêtements. Ils marchaient très lentement, longeaient la limite de la zone interdite, et sont entrés d’une vingtaine de mètres pour récupérer des habits dans les décombres d’une maison. On voyait clairement que c’était ce qu’ils faisaient, et ils ont été abattus. » « Cette technologie a rendu le fait de tuer beaucoup plus “stérile”, » a déclaré H. « C’est comme un jeu vidéo. Il y a un viseur au milieu de l’écran, et on voit l’image vidéo. On est à des centaines de mètres, parfois même à un kilomètre ou plus. Puis on joue avec le joystick, on voit la cible, et on largue [une grenade]. Et c’est même un peu “cool”. Sauf que ce jeu vidéo tue des gens. » Autel n’a pas répondu aux demandes de commentaire de +972 et Local Call. Dans le passé, l’entreprise avait déclaré qu’elle « s’opposait à l’utilisation de produits drones à des fins militaires violant les droits humains », après que le Congrès américain l’a accusée de soutenir l’invasion de l’Ukraine par la Russie et d’aider la Chine à réprimer les Ouïghours et d’autres minorités. Bien que des questions détaillées aient été envoyées au porte-parole de l’armée israélienne (IDF), celui-ci a d’abord refusé d’y répondre. Après la publication de l’article, une réponse a été envoyée, sans traiter directement les allégations, déclarant : « L’IDF rejette catégoriquement les accusations selon lesquelles elle chercherait intentionnellement à nuire à des personnes non impliquées. Les ordres militaires interdisent explicitement de tirer sur des personnes non impliquées. L’IDF est engagée à respecter le droit international et les accusations de violations des lois et ordres feront l’objet d’un examen approfondi par les instances compétentes au sein de l’IDF. »
Yuval Abraham.
Source : https://www.972mag.com/drones-grenades-gaza-chinese-autel/
Traduction : Shannez Touati pour Agence Media Palestine
Traduction : Shannez Touati pour Agence Media Palestine
Nouvelle nuit d'horreur à Gaza
Les Spectateurs sur X.
*******
Quelques heures plus tôt :
Une petite fille, qui passait simplement à proximité, a couru pour sa vie.
Combien d’enfants devront encore fuir sous les bombes avant qu’un cessez-le-feu immédiat ne soit imposé ?
Il est urgent de sauver ce qu’il reste de Gaza — de sa population, de son avenir, et de sa dignité."
Combien d’enfants devront encore fuir sous les bombes avant qu’un cessez-le-feu immédiat ne soit imposé ?
Il est urgent de sauver ce qu’il reste de Gaza — de sa population, de son avenir, et de sa dignité."
"C'est un pays qui me débecte"
Voici la liste des entreprises françaises accusées de liens avec la colonisation ou le Génocide à Gaza :
- BNP Paribas : Accusée d’investir 22,19 milliards $ (2020-2023) dans des entreprises liées à la colonisation et de financer des projets pétroliers/gaziers en zones palestiniennes.
- Cert SG : Impliquée via 12,4 milliards $ d’investissements dans des entreprises de colonies et un prêt de 2004 à Israël Electric Corporation.
- Crédit Agricole : Cité pour 10,29 milliards $ de prêts à des entreprises soutenant la colonisation et un prêt israélien à Electric Corporation.
- AXA : Accusée d’investir ~1 milliard $ dans des banques israéliennes impliquées dans les colonies et de financer des fabricants d’armes.
- Carrefour France : Accusée via un partenariat avec Electra Consumer Products et Yenot Bitan, opérant dans les colonies, et pour des dons aux soldats israéliens.
- Alstom : Impliquée dans le tramway de Jérusalem reliant des colonies illégales et dans des projets ferroviaires en territoires occupés.
- VINCI : Citée pour des projets de construction dans les colonies via sa filiale Semi.
*******
Léo Ferré :
A porter ma vie sur mon dos
J'ai déjà mis cinquante berges
Sans être un saint ni un salaud
Je ne vaux pas le moindre cierge
Marie, maman, voilà ton fils
Qu'on crucifie sur des affiches
Un doigt de scotch et un gin-fizz
Et tout le reste je m'en fiche !
Ils ont voté et puis, après ?
J'ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m'en vient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d'un cul à botter ?
En ces temps on ne voit pas lerche...
Ils n'ont même plus de cul, les français !
Ils ont voté et puis, après ?
C'est un pays qui me débecte
Pas moyen de se faire Anglais
Ou Suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés,
Faut les voir à la télé-urne
Avec le général Frappard
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard !
Ils ont voté et puis, après?
Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient La Marseillaise
Avec des cartes perforées
Le jour de gloire est arrivé.
Paroles et Musique : Léo Ferré 1968
Les paroles de "Ils ont voté et puis après ?"
"Léo Ferré : ni Dieu, ni maître". Une BD de Lukino et du géopolitologue Pascal Boniface qui est aussi l'auteur du livre "Permis de tuer : Gaza : génocide, négationnisme et hasbara".
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