Le rêve rabbinique de domination mondiale
"Écoute, Israël ! Tu vas aujourd'hui passer le Jourdain, pour te rendre maître de nations plus grandes et plus puissantes que toi [...] d'un peuple grand et de haute taille, les enfants d'Anak [...] Sache aujourd'hui que l'Eternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi comme un feu dévorant; c'est lui qui les détruira, qui les humiliera devant toi; et tu les chasseras, tu les feras périr promptement, comme l'Eternel te l'a dit." [Dt 9, 1-4]
Le Deutéronome n'est pas le seul "Livre" qui contienne ce genre d'incitations aux meurtres et aux pillages. Des encouragements au génocide ainsi que d'innombrables anathèmes, préludes à des exterminations pullulent dans les textes rédigés ultérieurement par d'autres lévites, mais toujours dans le même esprit. Le Lévitique, les Nombres, Josué ou Les Rois sont remplis d'exhortations du même style.
Les ravages provoqués dans les psychismes durant des siècles par des commandements haineux à l'égard des "non-élus" et attribués à un Dieu colérique, vindicatif, injuste et cruel aboutiront l'épisode humainement troublant d'un groupe de rabbins sautillant joyeusement en se tenant la main au spectacle de l'armée de leur Etat faisant frire les enfants de Gaza avec des bombes au phosphore blanc. Des familles entières pique-niquaient joyeusement sur les collines en contemplant le spectacle de Gaza en flammes. Les fours crématoires portatifs - et tout-en-un - constituent un indéniable progrès technologique.
D'ailleurs, le Jérusalem Post rapporte que l'ancien Grand Rabbin Sépharade Mordechai Eliyahu a décrété "qu'il n'y avait absolument aucune interdiction morale contre le massacre indiscriminé de civils lors d'une offensive massive militaire potentielle à Gaza ayant pour but d'arrêter les lancements de roquettes" Ce rabbin préconisait déjà en 2007 d'envoyer " un tapis de bombes sur Gaza ". (The Jerusalem Post 30/05/07 ) Son gouvernement l'a si bien entendu qu'il s'est livré à Gaza, entre le 27 décembre 2008 et le 16 janvier 2009, au massacre digne des descriptions figurant dans le Deutéronome. Ce rabbin ou un autre sont peut-être en train rédiger un nouveau chapitre relatant ce bel exploit du "peuple élu".
Le rapprochement entre les recommandations de la Bible et les actuelles incitations au génocide des habitants de Gaza et de la Palestine occupée tout entière est d'autant plus pertinent que le Jerusalem Post a rapporté que ce rabbin avait adressé, au premier ministre d'alors, Ehud Olmert, une missive dans ce sens. Pour ce faire, il s'est précisément fondé sur l'autorité des textes bibliques. La lettre avait été publiée dans un journal hebdomadaire distribué dans toutes les synagogues d'Israël. L'article déclarait qu' "Eliyahu avait écrit que selon l'éthique juive de guerre, une ville entière est tenue collectivement responsable pour la conduite immorale d'individus. A Gaza, l'ensemble de la populace est responsable parce qu'elle ne fait rien pour arrêter le tir de roquettes Quassams."
Le fils d'Eliyahu, Schmuel Shapira, lui-même Grand Rabbin de Safad, avait surenchéri sur les déclarations de son père et déclaré que "s'ils n'arrêtent pas après que nous en aurons tué 100, alors nous devons en tuer un millier". Il a ajouté "et s'ils n'arrêtent pas, nous devons en tuer 100 000, même un million. Tout ce qu'il faut pour qu'ils arrêtent". [...]
Dans son "Histoire du peuple d'Israël", Ernest Renan écrit, à propos du nationalisme barbare inventé par les écrits du Deutéronome : "Israël n'est pas le seul peuple pour qui l'adoption d'un dieu protecteur ait été une déchéance. (…) Jahvé n'est pas juste ; il est d'une partialité révoltante pour Israël, d'une dureté affreuse pour les autres peuples. Il aime Israël et hait le reste du monde. Il tue, il ment, il trompe, il vole pour le plus grand bien d'Israël. Et pourquoi, vraiment, serait-ce ce dieu particulier qui aurait fait le ciel et la terre?" (t. 1, p.175)
"Je ferai de toi une grande nation, et Je te bénirai et rendrai ton nom grand ; et tu seras une source de bénédictions pour les peuples. Je bénirai ceux qui te bénissent et maudirai ceux qui te maudissent ; et par toi, toutes les familles de la Terre seront bénies". (Genèse 12,2)
Les rabbins père et fils cités ci-dessus, les 94% d'Israéliens qui ont soutenu le massacre de Gaza et fêté leurs soldats assassins, la grande majorité de la diaspora juive et des dirigeants comme Liberman, Barak, Livni, Netanyahou ou le général Ashkenazi n'ont pas d'états d'âme moraux. Il suffit de les regarder. Ce sont des laïcs, mais pour ces têtes politiques, les prescriptions bibliques sont une arme supplémentaire sur laquelle ils s'appuient afin de justifier leur politique d'expansion coloniale.
Cependant, du point de vue de la politique générale du Royaume de Juda, la réforme de Josias fut une réussite éclatante. Ce petit territoire ne sera plus jamais aussi prospère économiquement et aussi unifié mentalement qu'il le fut à cette époque. Le désastre ne se fera sentir qu'au fil des siècles, lorsque le groupe humain qui vénère ce Dieu-là sera incapable de s'assimiler à tous les Etats dans lesquels le conduira son errance. Car les notions de "peuple élu" et de "terre promise" introduites dans des textes et interprétées au sens le plus littéral, le plus matériel et le plus grossier, créèrent entre ce peuple et le reste de l'humanité une barrière psychique aussi hermétique que la ceinture de Van Hallen autour de la terre.
Le mythe les plus puissant du judaïsme est, en effet, celui de "peuple élu" de son dieu, c'est cette élection qui fait le juif, c'est par rapport à ce mythe qu'il se définit face aux autres peuples .
"Si Jahvé s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples: car vous êtes le moins nombreux d'entre tous les peuples. Mais c'est par amour pour vous et pour garder le serment juré à vos pères ". (Dt 7,7-8)
Cependant, cette élection n'est pas gratuite, elle repose sur des devoirs et des obligations rituelles, mais surtout sur des promesses de prospérité pour les "élus" et de menaces pour les nations qui s'opposeraient au chouchou du dieu. Il s'agit donc d'un donnant-donnant matériel qui s'apparente à une transaction commerciale.
Le virus morbide de "peuple élu"
Le mythe les plus puissant du judaïsme est, en effet, celui de "peuple élu" de son dieu, c'est cette élection qui fait le juif, c'est par rapport à ce mythe qu'il se définit face aux autres peuples .
"Si Jahvé s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples: car vous êtes le moins nombreux d'entre tous les peuples. Mais c'est par amour pour vous et pour garder le serment juré à vos pères ". (Dt 7,7-8)
Cependant, cette élection n'est pas gratuite, elle repose sur des devoirs et des obligations rituelles, mais surtout sur des promesses de prospérité pour les "élus" et de menaces pour les nations qui s'opposeraient au chouchou du dieu. Il s'agit donc d'un donnant-donnant matériel qui s'apparente à une transaction commerciale.
Or, tous les peuples sont "élus" par leur dieu: les Egyptiens se vivaient comme élus par le dieu Râ, les Romains par Jupiter, les Grecs par Gaia, les Germains par Wotan, les Assyriens par Mardouk, les musulmans se vivront élus par Allah et les chrétiens par le Dieu de la Croix. Mais l'originalité de l' "élection" que se sont inventée les Hébreux vient de ce qu'elle est matérialisée par un territoire et par des récompenses concrètes que leur dieu aurait réservés à eux seuls. Un rejet violent, absolu et quasi animal de tout étranger au groupe en est le corollaire. Elle pose les bases d'un nationalisme sectaire et de son corollaire, la xénophobie et le racisme.
Car le Jahvé du premier Deutéronome se présente comme un Dieu cruel et raciste qui n'offre à ses adorateurs que des perspectives de rapines et de guerre. C'est dans ce contexte psychologique qu'il faut situer la phrase d'Attali dans son interview : "Pour un juif, la pauvreté est insupportable ". Dans cet univers, la pauvreté est vécue comme le signe de la malédiction divine. [...]
Les rabbins père et fils cités ci-dessus, les 94% d'Israéliens qui ont soutenu le massacre de Gaza et fêté leurs soldats assassins, la grande majorité de la diaspora juive et des dirigeants comme Liberman, Barak, Livni, Netanyahou ou le général Ashkenazi n'ont pas d'états d'âme moraux. Il suffit de les regarder. Ce sont des laïcs, mais pour ces têtes politiques, les prescriptions bibliques sont une arme supplémentaire sur laquelle ils s'appuient afin de justifier leur politique d'expansion coloniale.
Aline de Diéguez, "Aux sources du chaos mondial actuel".