France 2 n'a pas laissé finir le ministre Yoav Gallant quand il dit : "plus d'eau, plus d'électricité, plus de fioul..." La suite est : "nous avons à faire à des animaux humains".
À l’aide de centaines d’images satellites et de vidéos amateur, France 2 révèle que les infrastructures en eau, telle que les stations d’épurations ou les usines de dessalement, sont délibérément visées par l’armée israélienne. 69 % d’entre elles sont aujourd’hui entièrement détruites, accentuant la catastrophe humanitaire et la crise sanitaire en cours.
Famine, maladies de peau, cas de poliomyélite, épidémies, malnutrition… la catastrophe humanitaire et la crise sanitaire causées par le massacre perpétré par Israël s’accentuent dans la bande de Gaza. Mercredi 16 octobre, France 2 a révélé comment des infrastructures en eau de l’enclave palestinienne ont été délibérément ciblées par l’armée israélienne. Grâce à l’analyse de centaines d’images satellite et de vidéos amateur, Les Révélateurs (la cellule de fact-checking d’images et de vidéos de la chaîne) ont recensé 386 infrastructures hors-service, endommagées ou totalement détruites, sur les 558 que compte le territoire. Selon les calculs de la cellule de France 2, « 69 % d’entre elles sont aujourd’hui entièrement détruites ».
« Les scènes sont apocalyptiques »
Si certaines destructions d’infrastructures en eau sont difficilement imputables à un acte délibéré de l’armée israélienne, dans d’autres cas l’intentionnalité ne fait aucun doute. Le 27 juillet 2024 par exemple, une vidéo montre l’explosion de l’un des réservoirs les plus importants de la bande de Gaza, alimentant 50 000 habitants ou personnes déplacées. Sur les images, on voit des soldats israéliens en train de piéger le réservoir d’eau à l’aide de charges explosives. D’autres sites détruits, comme l’usine de dessalement située sur une plage au nord de Gaza City, avaient pourtant été déclarés en zone de déconfliction par le CMWU (Coastal Municipalities Water Utility, l’organisation responsable des services d’eau et d’assainissement dans la bande palestinienne de Gaza), selon l’enquête de France 2.