dimanche 20 octobre 2024

Le sionisme, une aventure diabolique dans laquelle le judaïsme s’est trouvé entraîné






La grande Révolution (1789) apporta le “décret d’émancipation” (1791). Alors, tous les espoirs devenaient permis. De fait, Portalis réaffirma : “La religion juive doit participer comme les autres à la liberté” (1802). 

On n’en resta pas là. Napoléon, “qui ne plaisantait pas” (Talleyrand) en vint à prendre le taureau par les cornes : 

1806 : “Il faut assembler les États Généraux des Juifs” ; 

1807 : Constitution du “Grand Sanhédrin”, composé des rabbins les plus éminents de France, Italie et Hollande. C’était la restauration du conseil suprême des anciens Hébreux, dispersé depuis Titus (1800 ans !). 

Le miracle se produisit. L’“Assemblée des gens assis”, les “71” présidés par le “Nassi”, se réunit. Le chef des “Docteurs et Notables d’Israël” (David Sintzheim) ne peut retenir son enthousiasme : “L’Arche est dans le port… O Israël, sèche tes larmes, ton Dieu vient renouveler son alliance… Grâces soient rendues au Héros (l’Empereur) à jamais célèbre…, image sensible de la Divinité… Ministre de la justice éternelle, tous les hommes sont égaux devant lui” (J. Lémann – 1894). 

Voilà comment Bonaparte devint le Messie tant attendu, avec dispense spéciale d’appartenir à la “maison” de David. L’Aigle, le “Washington couronné” (Mémorial), méritait bien cela…


Quel désenchantement devait s’ensuivre de la putréfaction philosophique postérieure à 1850 ! Certes, le “peuple maudit” n’allait pas en être la seule victime, loin de là. La décadence générale n’a pas amené les catholiques à réclamer un “Refuge” (Nachtasyl) à Rome, ils se contentèrent d’agiter le drapeau ultramontain. Les prolétaires, de leur côté, pourtant seuls à se trouver tout à fait “sans patrie”, ne purent s’offrir le luxe de revendiquer une “Terre”, autrement dit un “espace vital”… Les juifs, au contraire, finirent par s’engouffrer dans le tunnel du “sionisme politique”.

A. de Gobineau sort son “Inégalité des Races” en 1853. La vague antisémite se déchaîne après 1881, au moment même où des partis marxistes se créent de tous côtés. Cependant, un siècle après la Bastille, la société “libérale” et “éclairée” se débat dans la vase de l’affaire Dreyfus. Alors, en 1895, Théodore Herzl fait paraître “Der Judenstaat”, le manifeste du sionisme dans sa version coloniale.

Dès sa naissance, le sionisme fut une riposte réactionnaire à la crise aiguë frappant toute la civilisation. Mais c’était avouer que le “problème juif” n’était qu’un “problème d’Occident” (Abdallah Laroui), dont les Arabes en général, et les Palestiniens en particulier, sont tout à fait innocents ! 

Au départ, l’enjeu du sionisme était le suivant : d’un côté la rivalité arrivant à son paroxysme entre l’Empire des Rothschild et le Reich de Guillaume II ; de l’autre côté, la décrépitude complète de la Russie des tsars, terre des pogroms modernes, et l’agonie du Sultanat ottoman, proie la plus convoitée par les “démocraties”. 

Les Juifs dans leur “foi” d’un autre âge, se firent assez aisément les otages de ces manœuvres impérialistes d’envergure. Il y a un paradoxe, cependant, et d’importance : ce furent des juifs issus de l’assimilationnisme européen, des déracinés de la Synagogue, d’un agnosticisme prononcé, qui prirent en main l’opération sioniste ! Ceux-ci faisaient bon marché de la langue morte des Hébreux. Et ils se montraient ouverts à toute forme d’aventure coloniale : aussi bien à Chypre, en Ouganda, en Argentine… qu’en Palestine ! (Israël Cohen – 1945). La résistance à ce qu’on appelait le sionisme “politique”, pour le distinguer du sionisme “spirituel” seul en vigueur jusque-là, était puissante au début. Curieusement, cette résistance venait des rabbins et de la foule des Juifs pieux. Ceux-ci dénonçaient l’opération coloniale en vue comme une violation de la “doctrine messianique”, en même temps qu’une flétrissure à leur loyauté de citoyens patriotes appartenant à des pays modernes. Ahad ha-’am faisait aussi remarquer, sans succès, que la Palestine n’était pas un territoire vide… (1891).

Mais, sans qu’on le sache encore, la cause était entendue. L’Occident impérialiste avait trop besoin d’“États-tampons”, destinés à protéger Suez et à endiguer bientôt le péril “bolcheviste”. En 1933, la jeunesse dorée juive-polonaise paradait en uniformes bruns, chantant : “L’Allemagne à Hitler ! L’Italie à Mussolini ! La Palestine à nous !” (Temps Modernes, n°253 bis – 1967, p. 52). 

L’idée anglaise (le Koweït en est une autre), ce sont les Américains qui finirent par l’imposer, à la faveur de l’Holocauste. L’armée secrète de l’Agence juive, la Haganah, et l’Irgoun dirigée par Menahem Begin, se proposent tout simplement de vider la Palestine, pour y loger les “rescapés des camps de la mort”. On inaugure cela par le bain de sang de Deir Yassin (le 10 avril 1948). 

L’État sioniste est fondé. C’est la monstruosité politique d’un État sans nation ; une colonie de peuplement établie en pleine seconde moitié du 20ème siècle, porte-avions de la Standard Oil, placée sous la protection d’une administration raciste et théocratique.

Leçons 

1- C’est la “Démocratie” expirante qui a accouché du nazisme. Malgré tous ses efforts pour s’avancer masquée, elle ne peut que réengendrer sans cesse le racisme. Si les successeurs de McCarthy, d’Hiroshima et du Vietnam, veulent nous en imposer avec les “crimes nazis” pour nous faire avaler le sionisme, nous leur réservons toute prête la réplique de nos vieux paysans : “Le diable chante la grand’messe !” 

2- Le sionisme est une aventure diabolique dans laquelle le judaïsme s’est trouvé malheureusement entraîné. Elle mène à une catastrophe bien pire que l’Exil à Babylone et la Destruction du Temple par les Romains. Cette fois, c’est le gros des juifs eux-mêmes qui se sont faits les artisans du nouvel “Exil à Tel Aviv”. Ce faisant, ils ont forgé l’Idole de l’État d’Israël, assassinant l’idée du Messie. 

Qui doit se lamenter si l’on entend, de nouveau, retentir le cri des pogroms du Moyen-âge : “Hep ! Hep !” (Hierosolyma Est Perdita) ?

Est-il encore temps d’espérer, pour que le sionisme ne puisse donner le coup de grâce au Judaïsme, qu’un nouvel Élie se lève chez les juifs et maudisse l’État d’Israël en criant : “Saisissez-vous des prophètes de Baal et que pas un n’échappe !”. La Bible, quant à elle, poursuit : “On les saisit ; Élie les fit descendre dans la vallée de Kichôn et les égorgea” (I Rois 18 : 40). 

Freddy Malot, "Judaïsme et sionisme", PDF gratuit.