dimanche 8 juin 2025

La France rétropédale et ne reconnaîtra pas seule l'État de Palestine



La France est « déterminée » à reconnaître l'État de Palestine, mais ne le fera pas seule, a laissé entendre le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le vendredi 6 juin 2025.



À quelques jours d'une conférence organisée à l'ONU sur cette question, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot est à moitié revenu sur la promesse d'Emmanuel Macron, en affirmant ce vendredi que la France ne reconnaîtra pas l’État de Palestine, toute seule.

Interrogé par RTL sur la question de savoir si la France, qui coprésidera cette conférence avec l'Arabie saoudite à New York, reconnaîtra un État de Palestine, Jean-Noël Barrot a réaffirmé : « Nous sommes déterminés à le faire ». L'objectif, a-t-il dit, est « d'entraîner avec nous un certain nombre de pays, et d'entraîner aussi toutes les parties prenantes, et notamment l'Autorité palestinienne, les pays arabes ».

Pas de décision symbolique

Il a toutefois précisé que la France n'officialiserait pas seule une telle reconnaissance. « La France aurait pu prendre une décision à portée symbolique. Ce n'est pas le choix que nous avons retenu parce que nous avons une responsabilité particulière, c'est la France, c'est un membre permanent du Conseil de sécurité », a affirmé le ministre. « Si nous le faisons, c'est pour changer les choses et faire en sorte que l'existence de cet État de Palestine devienne plus crédible, plus possible », a-t-il ajouté.

Il a également rappelé la « nécessité absolue » selon Paris, « de traiter de la question du désarmement du Hamas » pour l'avenir de Gaza. La conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie saoudite, qui doit relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite « à deux États », se tiendra du 17 au 20 juin.

Jean-Noël Barrot a également dénoncé « un système militarisé de distribution » de l'aide humanitaire à Gaza, affamé par un blocus de plus de deux mois imposé par Israël, seulement partiellement assoupli depuis quelques jours. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé une quantité limitée d'aide humanitaire via la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, qui a dit jeudi avoir repris ses distributions de nourriture. « Le résultat, c'est le chaos. Ce système de distribution a provoqué des émeutes et des violences meurtrières », a dit Jean-Noël Barrot.