lundi 16 juin 2025

L'arrivée du «  Mayflower juif » en Palestine





Voilà où tout a commencé  : l’un des tout premiers bateaux à accoster en Palestine, en provenance directe de l’Empire russe. Le Ruslan, qu’on surnomme « le Mayflower juif », a quitté Odessa en 1919 avec à son bord près de 700 colons sionistes, déterminés à s’installer sur une terre déjà habitée.

Ironie de l’histoire : ces gens fuyaient les pogroms, la persécution et la violence. Et pourtant, une fois arrivés en Palestine, beaucoup se sont empressés d’importer une idéologie qui allait, à son tour, diviser et fracturer le pays qui venait de les accueillir. Ils ont choisi la logique du partage par la force, de l’appropriation et de la dépossession.

Aujourd’hui, comment remercient-ils cette terre d’accueil ? En prétendant qu’elle leur appartient, en effaçant l’histoire des habitants d’origine, et en détruisant tout sur leur passage, génération après génération. La grande majorité de ces sionistes ne venait pas de Palestine mais bien d’Europe de l’Est : Russes, Polonais, Ukrainiens, Hongrois, qui débarquaient en masse, convaincus que la terre d’autrui était désormais la leur.

C’est ça, le colonialisme pur : arriver d’ailleurs, prendre possession, réécrire l’histoire et expulser les habitants légitimes. Les Palestiniens subissent depuis un siècle ce que des millions d’autres peuples colonisés ont vécu avant eux : le vol de leur terre, l’effacement de leur mémoire, et le mépris de leur existence.

Que personne ne vienne nous parler de droit ou de légitimité quand la réalité, brutale, c’est celle d’une colonisation.

Et le plus tragique : ceux qui, hier, cherchaient asile, sont devenus les bourreaux de ceux qui les avaient accueillis.

La Palestine mérite mieux que l’oubli et le mensonge.
Elle mérite justice.

Plume du Levant sur X.