dimanche 8 juin 2025

Olivier Rafowicz


Qui est Olivier Rafowicz ce franco-israélien devenu porte-parole de l'armée israélienne qui n'arrête pas d'engueuler en direct les journalistes dès qu'ils sortent du narratif du gouvernement de Netanyahou ?



LE MONDE DIPLOMATIQUE : « En 2015, Olivier Rafowicz a rejoint le parti Israel Beitenou (« Israël, notre maison »), d’Avigdor Lieberman, au moment même où ce dernier, ministre des affaires étrangères, étudiait un plan pour « transférer » une partie des Palestiniens citoyens d’Israël hors de l’État — un crime selon le droit international. Ce positionnement à l’extrême droite, où la concurrence est féroce, ne l’empêche pas de développer des relations amicales dans les milieux dirigeants et médiatiques français.

Il a table ouverte sur les plateaux de télévision ou de radio, où il se pavane sans crainte d’être vraiment questionné. Il profite du réseau de sa femme, Mme Roxane Rouas-Rafowicz, membre du comité exécutif du Mouvement des entreprises de France (Medef) et dirigeante de StudioFact Media Group, qui travaille avec France Télévisions, La Chaîne parlementaire (LCP), la Radio-Télévision belge de la Communauté française (RTBF).

En 2022, Le Parisien est entré à hauteur de 30 % au capital de StudioFact. La couverture de ce quotidien a été totalement déséquilibrée concernant Gaza, comme l’a noté Acrimed : « Du 8 octobre au 20 décembre, le mot “bombardement” ne figure sur aucune des 74 “unes”. Avec 18 gros titres et 19 manchettes (encarts ou bandeaux), la guerre au Proche-Orient a pourtant occupé une place importante. » Le journal, note le même article de l’observatoire des médias, ne véhicule « qu’un point de vue : la manière dont le gouvernement israélien perçoit Gaza et la donne à voir au reste du monde. En plus de deux mois, il n’y aura pas un seul visage de civil palestinien à la “une” du Parisien. Pas un ». M. Rafowicz profère des contre-vérités de manière éhontée, avec l’assurance de n’être que rarement contredit. Cependant, malgré ses mensonges attestés, il conserve l’écoute accueillante et complaisante de nombre de médias français, qui ne contestent qu’exceptionnellement ses propos. Pourquoi s’en priverait-il ? Israël a toujours excellé dans la hasbara, la propagande, se présentant comme la victime de ses ennemis arabes, propageant des fake news qui ne seront démenties qu’après avoir produit des effets pour partie irréversibles. Israël figure, en 2023, parmi les dix premiers pays quant à l’emprisonnement de journalistes, selon le Comité pour la protection des journalistes — au même niveau que l’Iran. il existe en Israël une censure très stricte . Sebastian Ben Daniel, un universitaire israélien, note que les correspondants militaires glorifient continuellement l’armée et prennent au pied de la lettre les déclarations de son porte-parole, ce qui « convainc à tort le public que tout va pour le mieux ».

En France, Israël dispose d’un bras médiatique, la chaîne de télévision i24, propriété de M. Patrick Drahi. Mais aussi : Libération, L’Express, BFMTV , RMC … qui appartiennent aussi à M. Drahi. Dans une enquête de Blast du 3 novembre 2023 qui éclaire le mécanisme, une source interne déclare : « Quand Drahi nous a intégralement rachetés en 2018, la couverture du Proche-Orient, qui était assurée par un correspondant, a été transférée à i24. Il y avait l’argument de la mutualisation, mais cela pose quand même un problème de ligne éditoriale. Et aux premiers jours du conflit actuel, on nous a mis dans les pattes les « experts » et correspondants d’i24. C’était simple, pratique et problématique. »

Patrick Champagnac (Retraité journaliste, Rédacteur en Chef, France 3, enseignant Université Toulouse 1 Capitole. diplômes journalisme. anthropologie, Lettres modernes, RH.)