Une commission créée par le Conseil des droits de l’homme onusien, chargée d’enquêter dans le territoire palestinien, fait état d’attaques délibérées contre des monuments historiques.
Selon la commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, la grande mosquée Al-Omari de Gaza, a été bombardée par Israël.
Depuis le 7 octobre 2023, « les forces israéliennes ont endommagé des sites culturels et religieux à Gaza (...) En février 2025, la Banque mondiale a estimé que 53 % des sites classés au patrimoine avaient été endommagés ou détruits. Parmi eux figuraient certains des sites culturels et religieux les plus importants de Gaza », souligne la commission d’enquête dans son rapport présenté à la 59e session du Conseil des droits de l’homme le 17 juin 2025.
Parmi les dix sites étudiés en détail dans le rapport, figurent plusieurs symboles du patrimoine de Gaza, dont l’église orthodoxe grecque Saint-Porphyre. Cible d’une frappe en octobre 2023, elle a été touchée de nouveau en août 2024, qui aurait fait 19 morts et plusieurs blessés. D’autres lieux emblématiques ont également été détruits, comme la grande mosquée Al-Omari, construite au XIIIe siècle, le musée du Palais du Pacha, construit au XIIIe siècle et le bain des Samaritains, deuxième plus vieux bâtiment de Gaza. « Ces attaques visaient des biens civils sans justification militaire apparente », tranche la commission, qui dénonce aussi la disparition ou le vol d’artefacts précieux, comme à l’hôtel Al-Mat’haf ou au musée de l’Université Al-Israa.
Deux attaques contre des sites culturels en Israël
La Commission a également documenté, sans les qualifier, deux attaques contre des sites culturels en Israël menées par des groupes armés palestiniens le 7 octobre 2023 et après cette date. La première visait une galerie d’art, qui aurait été incendiée et détruite dans le kibboutz Beeri le 7 octobre 2023. La deuxième attaque a visé un musée dans le kibboutz Yad Mordechai, touché par une roquette le 24 octobre 2023.
Dans la majorité des cas examinés, « en particulier ceux dans lesquels il a été procédé à des démolitions à l’aide d’explosifs et de bulldozers, les forces de sécurité israéliennes ont commis des crimes de guerre, consistant notamment à lancer des attaques délibérées contre des bâtiments consacrés à la religion et des monuments historiques ». La commission insiste sur le caractère intentionnel des attaques, « en sachant qu’elles causeraient des dommages aux biens de caractère civil qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage militaire concret et direct attendu », poursuit-elle.
120 millions de dollars de dommages au patrimoine
Parmi sa vingtaine de recommandations, la commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU demande notamment au gouvernement israélien de « mettre immédiatement fin aux attaques visant les institutions culturelles, religieuses et éducatives, ainsi qu’à la saisie et à l’utilisation militaire de ces institutions ». Elle exhorte également la Palestine à « assurer la protection, la préservation et le développement des sites du patrimoine culturel, y compris ceux représentant le patrimoine non palestinien, et à sauvegarder les objets
».