Paris marche pour Gaza, malgré le blackout médiatique
Et pourtant, à l’écran, l’image reste floue. Le mot “antisémitisme” revient en boucle, les soupçons “d’infiltration islamiste” sont martelés comme des évidences. Mais sur place, rien de tout cela. Des jeunes, des retraités, des familles entières, croyants ou non, tous unis autour d’un refus clair : celui de laisser les bombardements sur Gaza se banaliser. Ce que les plateaux ne montrent pas, c’est cette humanité dense, digne, déterminée.
Un siècle de dépossession, d’enfermement et de représailles
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis cette date, est souvent utilisé comme justification pour les représailles israéliennes. Mais réduire la population de Gaza à ce groupe armé revient à ignorer la réalité : une majorité civile paie chaque jour le prix de décisions politiques prises loin de chez elle. Les bombardements ciblent des quartiers entiers, des hôpitaux, des écoles. La distinction entre terroriste et civil est régulièrement abolie sur le terrain, avec une brutalité assumée.
Une contestation contre l’inaction française
Les slogans visent loin, mais la colère s’adresse aussi à Paris. Pas seulement à Tel-Aviv. Pour ceux qui marchent, Macron est complice par inertie. Quand les convois humanitaires restent bloqués, quand les enfants meurent sous les décombres, le silence de l’Élysée devient assourdissant. Cette absence de prise de position claire nourrit un sentiment de trahison.
Les manifestants ne demandent pas des discours : ils exigent un virage. Une condamnation explicite des crimes. Un appui aux démarches humanitaires. Une rupture avec l’alignement diplomatique automatique. Beaucoup le disent sans détour : l’attentisme français est une honte. Une honte qui engage toute la République, et pas seulement son président.
Face aux manipulations, un terrain qui dément
Le contraste est brutal entre le récit dominant et ce qui se vit sur le pavé. Pas de haine dans les slogans, pas de violence dans les gestes. Ce ne sont ni des foules hostiles ni des groupes radicaux. C’est une assemblée de citoyens, lucides, pacifiques, souvent bouleversés, mais jamais menaçants. Le terrain raconte autre chose que les débats télé.