lundi 9 juin 2025

Un navire baptisé Madleen


Un navire baptisé Madleen : la première pêcheuse de Gaza inspire une mission de solidarité.



Madleen Kulab se dit « profondément émue » d’apprendre qu’un navire visant à briser le siège de Gaza porte son nom.

Madleen, aujourd'hui âgée de 30 ans, pêchait depuis l'âge de 15 ans. Elle naviguait sans crainte aussi loin que le permettait le blocus israélien pour ramener du poisson qu'elle pouvait vendre sur un marché local afin de subvenir aux besoins de la famille.

Mais aujourd'hui, Madleen ne peut plus pêcher car Israël a détruit son bateau ainsi qu'un entrepôt entier rempli de matériel de pêche.

Après la frappe aérienne près du domicile familial en novembre 2023, la famille de Madleen a d'abord été forcée de se déplacer suivant les instructions de l'armée israélienne.

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11 mars 2024 :

"Je suis la pêcheuse Madleen KULAB. Je vous parle depuis Rafah.

(...) l’occupation israélienne a détruit nos bateaux de pêche et nos maisons. Nous avons fui (déplacement forcé), nous sommes devenus réfugiés dans la bande de Gaza même, mais dans une autre zone.

Nous vivons dans des tentes, moi, mon mari et mes quatre enfants, ainsi que les parents de mon mari, ses sœurs et leurs enfants, plus d’une trentaine de personnes. Nous vivons tous dans une tente. Quand il pleut, nous sommes inondés par la pluie et quand il y a du soleil la tente est infernale. Il n’y a pas de sanitaires, il n’y a pas le moindre moyen de subsistance.

Ici à Rafah, on ne peut pas marcher dans la rue tellement il y a de gens. Pour aller au marché, on met au moins deux ou trois heures.

En tant que pêcheuse et au nom de plus de 350 pêcheurs déplacés à l’ouest de Rafah : nous n’avons aucun moyen de subsistance. Nous ne pouvons plus survivre. Cela suffit ! Nous avons perdu tout ce que nous possédions, notre argent, nos bateaux. Comme tous les autres pêcheurs, j’ai perdu tout ce que j’ai construit. On a perdu nos maisons, on a tout perdu !

Avec tout ce que nous subissons, nous vivons dans la peur. Il y a tout le temps des bombardements et des destructions. Même là où je suis, le risque est présent, plusieurs navires de guerre israéliens sont en face de moi. À tout moment, il se peut qu’ils ouvrent le feu et visent les gens ici.

Les gens sont fatigués. Ils savent que le danger est présent partout. Pour cette raison, ils préfèrent se réfugier à la mer – la plage – à tout endroit où il y a de la place. Mais maintenant, il n'y a plus assez d'espace pour dresser une tente.

A tous les hommes libres du monde, à tout être libre au monde : je souhaite que vous continuiez d’être solidaires avec nous et d’appeler à un cessez-le-feu et pour une Palestine libre où nous pouvons être libres et vivre avec dignité.




"Israël détruit tellement d’espérance." Rima Hassan.