lundi 2 juin 2025

GAZA. Bilan des tueries dans les centres de distribution alimentaire gérés par les États-Unis




Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé que le bilan des attaques israéliennes contre les personnes cherchant de l'aide dans les centres de distribution d'aide soutenus par les États-Unis s'élevait à 75 morts, après la mort de 35 personnes hier (dimanche 1er juin) et de trois personnes tôt ce matin.

Le nombre total de blessés a également dépassé les 400 Alors que l'armée israélienne continue de nier ces attaques, des témoins oculaires et des vidéos révèlent ses mensonges. Monica sur X.

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Médecins Sans Frontières reçoit de nombreux blessés lors de l’attaque d’une distribution de nourriture


Des dizaines de Palestiniens ont été tués et des centaines d'autres blessés le 1er juin, selon le ministère de la Santé, alors qu'ils attendaient de la nourriture dans les centres de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) nouvellement créés à Rafah et près du corridor de Netzarim. Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont pris en charge un grand nombre de blessés à l'hôpital Nasser, à Khan Younès. Selon les récits des blessés, récoltés par les équipes de MSF à l’hôpital, ils ont été ciblés par des drones, des hélicoptères, des bateaux, des chars d'assaut et des soldats israéliens au sol.

Certains blessés, dans un état critique, étaient toujours en train d'être opérés dans la soirée. Les banques de sang étant presque vides, le personnel médical a dû lui-même donner du sang.

« Les couloirs de l'hôpital étaient remplis de patients, et contrairement à ce que j'ai vu auparavant, où la plupart des patients étaient des femmes et des enfants, aujourd'hui il y avait surtout des hommes. Ils étaient allongés sur des lits dans les couloirs parce que les chambres étaient déjà pleines. Ils avaient des blessures par balle au niveau des membres et leurs vêtements étaient imbibés de sang », explique Nour Alsaqa, responsable de la communication chez MSF. « Ils étaient désespérés et choqués après avoir tenté de récupérer de la nourriture pour leurs enfants, pour finalement revenir blessés et les mains vides. Dehors, il y avait des cris, des sirènes, un flux constant de nouveaux arrivants à la salle d'urgence. Au milieu du chaos, nous avons reçu la confirmation que le frère d'un de nos collègues avait été tué alors qu'il tentait d'aller chercher de l'aide au centre de distribution. »

Mansour Sami Abdi, père de quatre enfants, décrit le chaos : « Les gens se battaient pour cinq palettes de nourriture. On nous a dit d’en prendre, puis on nous a tiré dessus de tous les côtés. J'ai couru 200 mètres avant de me rendre compte que j’étais blessé. Ça, ce n'est pas de l'aide. C'est un piège. Qu’est-ce qu’on est censés faire : chercher de la nourriture pour nos enfants et mourir ? »

« J'ai reçu une balle à 3h10 du matin. Comme nous étions pris au piège, j'ai saigné en continu jusqu'à 5 heures. Il y avait beaucoup d'autres hommes avec moi. L'un d'entre eux a essayé de me sortir de là. Il a reçu une balle dans la tête et est mort sur ma poitrine. Nous n’étions là que pour de la nourriture, juste pour survivre, comme tout le monde », explique Mohammad Daghmeh, 24 ans, un homme déplacé à Al-Qarara, Khan Younès.