Ne l’oublions pas
Ni lui ni son acte
Aaron Bushnell, militaire américain de 25 ans, s’est immolé le 25 février 2024 devant l’ambassade d’Israël à Washington pour protester contre la complicité des États-Unis dans ce qu’il appelait le génocide en Palestine. En criant « Free Palestine » alors que les flammes le consumaient, il a transformé son corps en un cri d’alarme, un acte d’une clarté brutale : « Je ne serai plus complice. » Ce message, diffusé en direct, porte une force éternelle – un refus absolu de l’injustice, un appel à briser le silence, une lumière jetée sur une cause au prix de sa vie.
Comme Thích Quảng Đức, Norman Morrison ou Mohamed Bouazizi, qui se sont aussi immolés pour réveiller les consciences, Bushnell s’inscrit dans une lignée de sacrifices radicaux. Mais son geste, ancré dans une dénonciation précise et politique, frappe par sa simplicité et sa puissance : il a dit non, avec tout ce qu’il était. Cette clarté – un homme seul face à un système, une flamme contre l’indifférence – résonne au-delà de son époque. Oublier son acte, c’est éteindre son message. Le garder vivant, c’est reconnaître que sa voix, née du feu, ne s’éteindra jamais.