Les quadricoptères israéliens s’approchent de nos tentes tous les jours, mais aujourd’hui, au moment même où je vous parle, ils se sont beaucoup rapprochés. Ils ont commencé à émettre le bruit d’une ambulance, puis l’ont remplacé par des aboiements violents de chiens, puis par des cris des mères palestiniennes. Après cela, ils s'envolent au loin.
Chaque jour, nous vivons dans un état de terreur indescriptible. Ma maison – ou plutôt ma tente – se trouve désormais à environ deux kilomètres du mur de l’apartheid. Chaque jour, ils tentent de nous intimider et de nous terrifier de toutes les manières possibles. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir vous dire que je suis encore capable de vivre dans de telles conditions. L’espoir en nous demeure, mais il commence à s’estomper, tout comme le corps de mon ami a été brisé en morceaux, des morceaux que j’essaie de rassembler chaque jour.
Ma famille et moi portons sur notre dos une tristesse, un chagrin et une angoisse suffisamment lourds pour former une montagne de larmes.
Mais je sais aussi que leur brutalité est un signe de leur peur. Ils ont peur, même du drapeau palestinien que j’ai hissé au-dessus de ma tente.
La mort vit parmi nous, mais la peur vit en vous. Quelle occupation honteuse vous faites.
Témoignage d'Omar Hamad, traduit par Meriem Laribi.