Ce vendredi 28 février, lors de la cérémonie des Césars, le trophée qui récompense le meilleur film étranger a été attribué à "La zone d’intérêt", ("The Zone of Interest", un drame de guerre britannico-polono-américain) écrit et réalisé par Jonathan Glazer, britannique et juif.
Ne pouvant être présent, le réalisateur a fait lire un message soulignant la triste actualité de son film, et dénonçant le fait que «la Shoah et la sécurité juive sont utilisées pour justifier les massacres et les nettoyages ethniques à Gaza après les massacres du 7 Octobre».
L’œuvre bouleversante est une démonstration de la façon dont la déshumanisation de l’Autre conduit à la barbarie absolue et aux pires crimes contre l’humanité.
Le 10 mars 2024, Jonathan Glazer était déjà récompensé, aux USA cette fois, par l’Oscar du meilleur film étranger. Lors de la cérémonie, il avait à l’époque livré le même discours qu’aujourd’hui : «Nous refusons que notre judéité et l’Holocauste soient récupérés pour justifier une occupation qui a conduit à des conflits pour tant d’innocents…»
Les mots de Glazer rappellent ainsi qu’il est absurde d’opposer la lutte contre l’antisémitisme et la lutte contre le génocide à Gaza. Si nous nous opposons aujourd’hui au massacre du peuple palestinien, ce n’est pas pour minimiser la Shoah, mais au contraire, précisément parce que nous sommes hantés par le génocide commis durant la Seconde Guerre Mondiale, parce que «plus jamais ça» n’est pas qu’un slogan vain.