vendredi 31 octobre 2025

Amnesty International accuse les États-Unis de crimes de guerre après le bombardement d’un centre de migrants au Yémen


Amnesty International fait état de bombardements américains sur un centre de détention de migrants au Yémen. L’association réclame une enquête pour crimes de guerre et des réparations pour les victimes.


Amnesty International dénonce des bombardements aériens menés sciemment par l’armée américaine le 28 avril 2025 contre un centre de détention pour migrants, à Saada, dans le nord-ouest du Yémen. L’opération a fait 61 morts et 56 blessés.

L’armée américaine serait responsable de crimes de guerre au Yémen. Selon Amnesty International, elle aurait frappé sans discernement, le 28 avril 2025, le centre de détention de migrants de Saada dans le cadre de l’opération « Rough Rider », une offensive de militaire de grande ampleur lancée par les États-Unis contre les rebelles houthis de mars à mai 2025.
Les bombardements américain sur un site civil suscitent l’indignation

Cette offensive n’aurait dû viser que des infrastructures militaires. Mais l’enquête menée par Amnesty International, qui s’appuie sur des entretiens avec des migrants survivants de l’attaque, ainsi que sur l’analyse d’éléments numériques comme des images satellite, des photos et des vidéos, démontre que l’armée américaine a failli à faire la distinction entre des biens à caractère civil et des objectifs militaires. Une omission meurtrière : le bilan est de 61 morts et 56 blessés.

« Les témoignages bouleversants des rescapés décrivent un bâtiment civil, rempli de détenus, bombardé sans discernement. Cet événement est un manquement meurtrier des États-Unis au devoir de respecter une de leurs principales obligations au titre du droit international humanitaire : mettre en œuvre toutes les mesures possibles afin de confirmer que la cible d’une attaque est bien un objectif militaire », a déclaré Kristine Beckerle, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique à Amnesty International.

Selon les témoignages, l’espace était ouvert, montrant clairement les personnes présentes à l’intérieur, toutes des migrants privés de libertés et incarcérés dans le camp. À cela s’ajoute le fait que le camp était connu publiquement pour ses fonctions et utilisé depuis des années par les houthis pour y incarcérer des migrants. Ces éléments auraient dû permettre à l’armée américaine de déterminer que le camp n’était rempli que de civils.

Alors qu’en vertu du droit international, les États-Unis sont sensés tout faire pour déterminer si la cible visée est un objectif militaire et, en cas de doute à cet égard, s’abstenir de lancer une attaque, Amnesty International pointe du doigt un manquement.

Les récits des survivants et des preuves numériques

Les rescapés ont déclaré s’être réveillés terrifiés et avoir couru vers le portail du centre de détention. Ils ont appelé à l’aide en hurlant et ont tambouriné à la porte, demandant aux gardiens de la prison de les laisser sortir afin qu’ils puissent se mettre en sécurité.

Au lieu de cela, les gardiens ont tiré des coups de semonce pour que les détenus restent à l’intérieur. Quelques minutes plus tard, une deuxième frappe aérienne américaine s’est abattue sur le centre de détention pour migrants. Les autorités houthies, elles, nient toute faute concernant les conditions de détention et ont fourni une liste des victimes de l’attaque américaine.

Parmi les survivants, Amnesty International en a interrogé une quinzaine, qui offrent des témoignages glaçants. 14 d’entre eux ont subi des blessures graves dont ils garderont des séquelles à vie.

« J’étais enseveli sous les décombres et, au bout d’une heure environ, mon frère est venu me sortir de là », a raconté l’un des survivants à Amnesty. « Je saignais… J’avais une blessure à la tête et j’ai perdu la vue d’un œil… C’est un miracle que nous ayons survécu et que nous soyons sortis de là ».

Amnesty réclame une enquête pour crimes de guerre

Face à ces manquements, Amnesty International exige la tenue d’une enquête pour crimes de guerre afin de déterminer les responsabilités de l’armée américaine et ses manquements dans l’opération, pour envisager ensuite de potentielles réparations aux victimes et à leurs proches.

« Les rescapés de cette attaque méritent que justice leur soit pleinement rendue. Ils doivent bénéficier dans les meilleurs délais de réparations complètes dignes de ce nom, à savoir : restitution, indemnisation, réadaptation, satisfaction et garanties de non-répétition », a déclaré Kristine Beckerle.

Pointés du doigt par Amnesty International, le commandement militaire américain (CENTCOM) et le commandement opérationnel conjoint spécial (JSOC) des États-Unis n’ont pas apporté ou que très vaguement des réponses. Le CENTCOM a simplement déclaré « évaluer tous les signalements de dommages aux civils », les prenant tous « au sérieux » et les examinant « avec rigueur », une réponse jugée insuffisante par l’association.

Source


Et ça dure depuis longtemps …

 



Mael sur X



Une fraude coloniale


Israël a été fondé par des colons européens qui ont changé de nom, réécrit l’histoire & déplacé un peuple qui vivait déjà là. Révéler leurs origines remet en cause le mythe fondateur de l’État.



par R. Qureshi 


Les dirigeants israéliens prétendent être les descendants d’un peuple “rentrant” dans son ancienne patrie. Leurs lieux de naissance racontent une toute autre histoire. Depuis la génération fondatrice de l’État, la classe politique est en grande majorité née à l’étranger ou issue d’une génération émigrée d’Europe. Il ne s’agissait pas d’une population indigène reprenant possession de ses terres. Il s’agissait d’un projet colonial.

- David Ben Gourion, né David Grün en Pologne, est devenu le visage du nouvel État.

- Golda Meir est née Golda Mabovitch à Kiev, a grandi aux États-Unis et est arrivée en Palestine en se proclamant native “de retour”.

- Menachem Begin est né en Biélorussie

- Shimon Peres, alias Szymon Perski venait de la même région (Biélorussie). 

- Yitzhak Shamir était Yitzhak Yezernitzky, originaire de Biélorussie

- Le premier président, Chaim Weizmann, était également biélorusse.

- Ariel Sharon était Ariel Scheinermann, fils d’immigrants biélorusses

- Yitzhak Rabin est né d’un père ukrainien et d’une mère biélorusse

- Ehud Barak est venu au monde sous le nom d’Ehud Brog, de parents lituaniens et polonais

- Le nom de famille de Benjamin Netanyahu était Mileikowsky, originaire de Varsovie, avant d’être hébraïsé. Il était également connu à New York sous le nom de “Ben Netan”.

La classe politique actuelle n’est pas moins étrangère d’origine : polonaise, roumaine, hongroise, ukrainienne. Un État construit sur une histoire de retour est dirigé par des individus arrivée en tant que colons ou leurs descendants directs.

L’une de ses figures les plus redoutables, Itamar Ben-Gvir, actuel ministre de la Sécurité nationale, a été condamné en 2007 pour soutien à une organisation terroriste et incitation à la haine raciale, en raison de ses activités passées en tant que disciple de Meir Kahane. Il incarne un durcissement de l’idéologie extrémiste des colons au sein du gouvernement israélien.

Ces faits soulignent une contradiction directe avec la revendication fondatrice d’Israël. Un État qui revendique des droits exclusifs fondés sur une présence ancienne supposée ne peut concilier cette revendication avec les origines étrangères très récentes de sa classe dirigeante. L’histoire du “retour” est une fiction. C’est une image marketing. Le sionisme n’a jamais été un renouveau national. C’était un projet colonial du XXè siècle.

Ce mythe a été soigneusement élaboré. À partir des années 1920, les immigrants ont été incités à abandonner leurs noms européens pour adopter des noms hébraïques. David Ben Gourion a personnellement incité les soldats, les fonctionnaires et les personnalités publiques à adopter des noms hébraïques. L’objectif était d’effacer toute trace apparente du caractère étranger et de projeter l’image d’un « peuple ancien » réaffirmant sa place.

Gideon Levy a écrit que :

“Israël n’a pas été fondé par des autochtones de retour chez eux, mais par des étrangers qui ont pris une terre qui ne leur appartenait pas”, qualifiant l’histoire fondatrice de “fantasme national soigneusement élaboré”.

L’historien Avi Shlaim a déclaré :

“Le sionisme est un projet colonial né en Europe et imposé à une terre déjà habitée”.

Il note que les premiers dirigeants étaient “en grande majorité d’origine, de langue, de culture et de mentalité européennes”, et que leur hébraïsation n’était qu’un “artifice politique destiné à masquer la réalité coloniale”.

Le slogan “une terre sans peuple pour un peuple sans terre” a été inventé en Europe à la fin du XIXè siècle. Il présentait la Palestine comme un territoire vide attendant le retour de ses prétendus légitimes occupants.

Les archives coloniales britanniques, les recensements ottomans et les témoignages oculaires montrent une terre entièrement habitée par plus d’un demi-million de Palestiniens. Ce slogan “une terre sans peuple pour un peuple sans terre” a effacé les Palestiniens dans le langage avant qu’ils ne soient expulsés dans la pratique.

C’est le professeur Norman Finkelstein qui a émis l’une des critiques les plus virulentes à l’encontre de ce mythe.

Il a dénoncé les allégations frauduleuses contenues dans l’ouvrage From Time Immemorial de Joan Peters. Publié en 1984, ce livre affirmait que la Palestine était « vide » et que la plupart des Palestiniens étaient des immigrants récents.

Finkelstein a démontré avec précision comment Peters a déformé et falsifié ses sources, notamment les archives britanniques et ottomanes. Son travail a détruit la crédibilité de l’ouvrage dans les cercles universitaires les plus sérieux. Même de nombreux universitaires pro-israéliens ont reconnu ces tromperies.

Dans un épisode très regardé de l’émission Democracy Now, il a confronté Dershowitz au sujet de son livre The Case for Israel, l’accusant de plagiat et de falsification. Il est alors devenu une cible. En 2007, Finkelstein s’est vu refuser un poste permanent à l’université DePaul, malgré ses excellentes références universitaires. Dershowitz, furieux, a mené une campagne publique contre lui.

Raul Hilberg, l’un des historiens de l’Holocauste les plus respectés, a publiquement défendu Finkelstein. Il a déclaré :

“Sa place dans le récit de notre histoire est assurée, et ceux qui, au bout du compte, ont raison finissent par triompher. Il fera partie de ceux qui auront triomphé, même si cela lui a coûté cher”.

La défense d’Hilberg a mis fin aux campagnes de dénigrement. C’était le jugement de l’histoire contre la politique du moment.

La place de Finkelstein en tant qu’historien est désormais incontestable. Il est aujourd’hui plus respecté que jamais pour avoir défendu la vérité. Il a pris la défense de Gaza lors de chaque procès. Ses propos font rapidement le tour de ses réseaux. Pour beaucoup, en particulier les jeunes, il est devenu une référence, une boussole morale à une époque marquée par une grande lâcheté.

Plus de 700 000 colons israéliens vivent aujourd’hui illégalement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, en violation de la quatrième Convention de Genève. Ils sont armés, subventionnés et représentés politiquement au plus haut niveau. Les colonies illégales ne sont pas un effet secondaire de la politique israélienne. Elles en sont l’épine dorsale. Elles ancrent le pouvoir importé dans les territoires occupés et prolongent la même fiction coloniale qui a servi à construire l’État : des étrangers rebaptisés “autochtones”.

Les écrivains palestiniens l’ont toujours clairement affirmé. L’écrivaine Susan Abulhawa a notamment déclaré :

“Ils ne sont pas revenus. Ils sont venus. Et en venant, ils nous ont effacés”.

Le poète et professeur Refaat Alareer, tué à Gaza en 2023, a écrit :

“Si je dois mourir, que cela fasse naître l’espoir. Que cela soit une passerelle. Une histoire qui démonte leur mythe”.

Les projets coloniaux ne durent pas éternellement. Certains, comme la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, se terminent par une transition politique négociée : les colons restent sur place, mais perdent le contrôle. D’autres, comme dans le cas de l’Algérie française après la guerre d’indépendance algérienne, se terminent par un retrait massif des colons. Certains combinent les deux. D’autres survivent par la force jusqu’à ce que l’équilibre des pouvoirs évolue.

C’est le cas de Gaza et de la Cisjordanie. À Gaza, Israël provoque le dépeuplement en recourant au blocus, aux bombardements, à la famine et aux déplacements forcés. Si rien ne change, l’issue la plus probable sera un déplacement forcé vers l’Égypte et des conditions de vie insoutenables pour ceux qui resteront. En Cisjordanie, l’annexion par la ruse est déjà en cours. L’expansion des colonies, le quadrillage du territoire par des zones militarisées et la violence quotidienne des colons emprisonnent les Palestiniens dans des enclaves isolées, tandis que l’État s’approprie les terres qui les entourent.

L’objectif stratégique d’Israël est d’exercer un contrôle sans égalité démographique. C’est la raison pour laquelle ses dirigeants s’accrochent au mythe du retour. Sans ce mythe, il ne reste qu’un projet colonial soutenu par la violence. Aucun projet de ce type n’a jamais pu perdurer. Leur survie dépend de la durée pendant laquelle ils peuvent préserver l’intégrité de la structure du pouvoir. Une fois affaiblie, que ce soit sous les pressions extérieures, par rupture politique ou par une résistance indigène soutenue, elle finira par se disloquer.

Mahmoud Darwish a écrit :

“Où irons-nous, après l’ultime frontière? Où partent les oiseaux, après le dernierCiel ?”

Ses mots témoignent du destin d’un peuple contraint de vivre sous l’ombre d’un projet étranger rebaptisé “retour”.

Source : Bearing Witness

Traduit par Spirit of Free Speech


jeudi 30 octobre 2025

Génocide au Soudan avec le soutien militaire d’Israël.

 



"Alors qu’une entreprise d’armement israélienne s’installe aux Émirats Arabes Unis en plein génocide à Gaza, les Émirats financent et orchestrent dans le même temps un autre génocide au Soudan avec le soutien militaire d’Israël."

Moonbee sur X.


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En 2007, le général américain Wesley Clark a révélé le plan américain pour le Moyen-Orient après le 11 septembre : « Nous allons éliminer 7 pays en : l'Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et en finir avec l'Iran. »



"We are Christians, Just like Israel"



Interviewer: “Why do you have the flag of Israel?”


Genocide supporters: “Because we are Christians, Just like Israel.”




ADAM : "Christian Zionists are the dumbest people on earth."





Les Elders demandent la libération de Marwan Barghouti


The Elders est une organisation non gouvernementale regroupant des personnalités publiques reconnues comme homme d'État, activiste politique pour la paix et avocats des droits de l'homme rassemblés par Nelson Mandela en 2007.


The Elders appellent à la libération immédiate du dirigeant palestinien Marwan Barghouti, détenu dans une prison israélienne. Une étape essentielle vers la relance d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien.

Nous encourageons le président Trump à exiger sa libération, en tirant parti de l’opportunité ouverte par l’accord fragile de cessez-le-feu à Gaza.

Le cessez-le-feu a apporté un certain soulagement à la population de Gaza, mais la situation humanitaire y demeure catastrophique. Nous condamnons les dernières attaques israéliennes contre la ville de Gaza, qui constituent une violation flagrante de cet accord. Une pression beaucoup plus forte doit encore être exercée sur Israël pour qu’il mette fin à l’obstruction délibérée de l’aide humanitaire.

L’accord de cessez-le-feu n’est qu’une première étape vers une solution durable à deux États. Sa mise en œuvre exigera un gouvernement israélien disposé à la soutenir, ainsi qu’une revitalisation de la vie politique dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés, afin de garantir que les voix palestiniennes soient entendues à tous les niveaux.

Marwan Barghouti défend depuis longtemps une solution à deux États par des moyens pacifiques et demeure le dirigeant palestinien le plus populaire selon les sondages d’opinion. Cependant, Israël a jusqu’à présent refusé d’inclure sa libération dans le cadre de l’accord proposé par le président Trump.

Nous condamnons les mauvais traitements, y compris la torture, infligés à Marwan Barghouti et à d’autres prisonniers palestiniens, dont beaucoup sont détenus arbitrairement. Les autorités israéliennes doivent respecter leurs obligations au titre du droit international et garantir la protection des droits humains des prisonniers.

Seul le peuple palestinien a le droit de choisir sa propre direction politique. Nous saluons l’engagement du président Mahmoud Abbas à organiser, sous supervision internationale, des élections libres et équitables dans les douze prochains mois, afin de redynamiser la gouvernance palestinienne.

De nombreux Palestiniens voient en Marwan Barghouti « leur Mandela ». Il a un rôle essentiel à jouer en tant que figure unificatrice, dont la réputation de partisan d’une solution à deux États s’est renforcée au cours de ses vingt-trois années d’emprisonnement. L’archevêque Desmond Tutu, l’un des fondateurs et ancien président des Elders, avait déjà appelé à sa libération en 2013. Le libérer aujourd’hui enverrait un signal clair indiquant qu’Israël est prêt à une voie pacifique et politique pour résoudre le conflit.

De nombreuses personnalités politiques et de la sécurité israéliennes — y compris un ancien directeur de l’agence de sécurité intérieure Shin Bet — soutiennent sa libération et reconnaissent le rôle qu’il pourrait jouer dans l’intérêt de la paix, de la dignité et de la sécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens.

Marwan Barghouti a été condamné en 2004 à l’issue d’un procès que l’Union interparlementaire (UIP) a jugé entaché de nombreuses violations du droit international et dépourvu d’équité. Barghouti a toujours défendu le droit des Palestiniens à résister à l’occupation illégale d’Israël, tout en condamnant les attaques contre les civils.

Le président Trump et les autres dirigeants disposant d’influence devraient tout mettre en œuvre pour obtenir la libération de Barghouti et saisir cette occasion afin d’accroître les chances d’une paix durable dans la région.


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Rima Hassan :

Le ministre israélien Ben Gvir se rend dans la cellule du résistant palestinien et prisonnier politique Marwan Barghouti dans laquelle il est détenu depuis 23 ans pour le menacer publiquement.






La non-existence d’Israël est une idée dont l’heure est venue






par John Wight


Les États apparaissent et disparaissent dans un cycle sans fin qui marque l’histoire humaine depuis la naissance de l’État-nation moderne avec la paix de Westphalie en 1648. Depuis lors, d’innombrables États qui se croyaient permanents et éternels se sont effondrés en raison des contradictions engendrées par leur existence même.

Rien qu’à l’époque moderne, le monde a assisté à la disparition d’une multitude d’États, parmi lesquels l’Union soviétique, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et l’État d’apartheid d’Afrique du Sud. Et ce que tous ces États ont en commun, c’est que leur disparition s’est faite sans génocide de tout un peuple.

Ainsi, l’idée selon laquelle les États sont des entités immuables et permanentes, et qu’ils ne peuvent être dissous pacifiquement, est manifestement fausse. Ce qui est immuable – ou du moins ce qui devrait l’être – ce n’est pas l’existence d’un État donné, mais celle d’un peuple donné. Ce qui nous amène, à notre époque, à l’État d’Israël.

La brutalité et la sauvagerie infligées aux Palestiniens sont désormais si profondes et si vastes que même une solution à un seul État est impossible à réaliser, sans parler de la solution à deux États qui est envisagée depuis les accords d’Oslo de 1993.

Au contraire, la seule façon de mettre fin à cette tragédie est désormais la dissolution complète et pacifique d’Israël, le démantèlement de ses institutions de l’État et la restitution de toutes les terres au peuple palestinien indigène. Dans ces circonstances, les citoyens israéliens possédant un deuxième passeport auraient la possibilité de retourner dans leur pays d’origine, tandis que ceux qui n’en possèdent pas pourraient être accueillis par les pays occidentaux selon un système de quotas.

Ce raisonnement repose sur le constat que la grande majorité des Israéliens, habitués à être les bénéficiaires supposés d’un statu quo d’apartheid suprémaciste, n’auraient aucune envie de vivre dans un État unitaire fondé sur l’égalité des droits civils, sociaux et économiques avec une population palestinienne qu’ils ont été conditionnés à considérer comme inférieure en termes de caste et de caractère.

Bien sûr, les Palestiniens seraient à juste titre les arbitres finaux des contours politiques et civils d’un tel nouvel État palestinien, qui serait défini et développé en collaboration avec les acteurs régionaux, l’ensemble du Sud mondial et l’ONU. Washington et ses satellites européens ne devraient avoir aucune influence dans ce processus, compte tenu de leur complicité dans la barbarie infligée aux Palestiniens depuis la création d’Israël sur la base d’un programme de terrorisme de masse en 1948.

En d’autres termes, nous parlons d’un renversement complet de la Nakba de 1948, impliquant le retour de tous les réfugiés palestiniens dans les maisons qui leur ont été confisquées par les colons européens blancs au nom du sionisme, qui, en tant qu’idéologie, est un sous-ensemble de la suprématie blanche, une doctrine suprémaciste fondée sur l’oppression structurelle d’un autre peuple au nom du principe «la force fait le droit». Ici, nous devons comprendre que la suprématie blanche est plus qu’une simple construction raciale, c’est aussi une construction idéologique.

Cette évolution vers un renversement et une réparation ne se produira clairement pas de sitôt. Mais compte tenu de l’ampleur de la brutalité actuellement en cours et du fait qu’elle ne fera qu’inculquer la haine et la peur des deux côtés à des niveaux sans précédent, c’est la trajectoire sur laquelle nous nous trouvons actuellement.

Israël est un État qui dépend de l’aide occidentale depuis sa création en 1948 sur des terres palestiniennes ethniquement nettoyées. Il n’a jamais joui d’une indépendance économique ou politique totale au cours de son histoire. D’abord les Britanniques – comme mentionné, les auteurs originaux de ce crime colonialiste avec l’adoption de la déclaration Balfour en 1917 – puis les Américains ont été ses maîtres impériaux. Sans le soutien économique, géopolitique, militaire et diplomatique fourni en particulier par Washington, l’existence de ce qui s’apparente à une expérience ratée de suprématie ethnique se serait avérée insoutenable.

La triste ironie pour les citoyens juifs d’Israël est qu’un État fondé sur le principe qu’il leur offrirait un refuge sûr s’est avéré être tout sauf cela. En effet, il n’y a pas et n’y a jamais eu d’endroit plus dangereux pour les juifs que l’État d’Israël, étant donné que son existence repose sur la négation du peuple indigène qu’il a dépossédé et qui refuse obstinément de disparaître dans la nuit de l’histoire.

Gaza aujourd’hui

L’espoir réside dans le fait que la violence et les massacres sans précédent infligés aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ont suscité un soutien sans précédent pour le peuple palestinien dans le monde entier. Les manifestations massives de solidarité avec la Palestine ont eu lieu malgré l’opposition d’une classe politique et médiatique internationale qui n’a jamais été aussi discréditée et dénigrée sur aucune autre question que celle d’Israël/Palestine. Cela marque en soi un tournant majeur dans les affaires humaines.

Les régimes occidentaux, en particulier celui basé à Washington, seront tôt ou tard contraints de prendre conscience du fait qu’à l’ère du capitalisme avancé et du déclin de l’hégémonie occidentale, Israël est un handicap stratégique plutôt qu’un atout stratégique. Malgré les milliards de dollars versés à Tel-Aviv, malgré le soutien militaire sans faille et malgré les efforts déployés par le lobby israélien pour influencer le discours, les dés sont jetés à cet égard.

En fin de compte, tant que le drapeau palestinien ne flottera pas sur Jérusalem, Haïfa, Tel-Aviv, Jaffa – sur chaque partie de la Palestine mandataire -, la barbarie de l’occupation, la violence des colons et les punitions collectives se poursuivront.

La racine de la crise ne réside pas dans les actions d’Israël, mais dans l’existence même d’Israël. Comme nous l’avons dit, il s’agit d’une expérience ratée d’ethno-suprématie et de colonialisme de peuplement, qui doit prendre fin dans l’intérêt du peuple palestinien qui souffre depuis longtemps, de la région et, par extension, du monde entier.

S’il y a une justice dans ce monde, dans cinquante ans, les gens verront Israël de la même manière que nous voyons aujourd’hui la Confédération américaine, la Rhodésie blanche et l’Afrique du Sud de l’apartheid – c’est-à-dire disparu, inexistant, relégué aux oubliettes de l’histoire.

Source : Medium

proposé par Mendelssohn Moses



mercredi 29 octobre 2025

Le génocide se poursuit



Le porte-parole de la Défense civile à Gaza déclare :

"En moins de 12 heures, les forces d'occupation ont commis d'horribles massacres contre des civils, causant la mort de plus de 100 personnes, dont environ 35 enfants, dans des crimes documentés qui s'ajoutent au long registre des violations continues contre notre peuple.

Ces massacres sont perpétrés sous les yeux des médiateurs et de la communauté internationale, qui demeurent silencieux et incapables de prendre des mesures concrètes."


Gaza News
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20 minutes :

Israël a annoncé mercredi un retour au cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après avoir mené des frappes qui ont fait plus de cent morts, selon la Défense civile et des hôpitaux. Des frappes menées en représailles à l’attaque mortelle contre un de ses soldats, mardi.

« Au moins 101 morts ont été transportés dans les hôpitaux, dont 35 enfants, plusieurs femmes et personnes âgées », a déclaré le porte-parole de la Défense civile. Cette organisation de secours opérant sous l’autorité du Hamas, fait également état de plus de 200 blessés. Des sources dans cinq hôpitaux, qui ont reçu les victimes, ont confirmé ce bilan.

« Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent »

L’armée israélienne annonce avoir frappé « des dizaines » de cibles et visé 30 chefs de mouvements armés opérant dans le territoire. Ces frappes ont été menées en représailles de la mort d’un soldat israélien. Selon une source militaire, les faits se sont déroulés dans la zone de Rafah où l’armée démantèle les infrastructures et tunnels du mouvement islamiste à l’est de la « ligne jaune ». Cette ligne délimite la zone au-delà de laquelle s’est retirée l’armée israélienne, dans le cadre du cessez-le-feu.

Le président américain Donald Trump avait assuré avant l’annonce de l’arrêt des frappes que « rien » ne compromettrait l’accord de cessez-le-feu, en place depuis le 10 octobre, qu’il a négocié entre Israël et le Hamas. « Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent », a-t-il jugé.



Nuit d’horreur à Gaza


 L’État génocidaire s’acharne sur un champ de ruines



29 octobre 2025 : Bombardements israéliens sur Gaza 
 Photo : via Al-Mayadeen


En violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu, des avions de combat israéliens ont frappé Gaza, tuant au moins 90 Palestiniens, dont 24 enfants.

Le nombre de Pale
stiniens tués lors des dernières frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza s’élève désormais à 70, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile de Gaza [90 selon Al-Jazeera].

« Au moins 30 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées à la suite des frappes israéliennes sur la bande de Gaza. Nos équipes continuent de travailler pour récupérer les corps et les blessés sous les décombres », a déclaré M. Bassal à l’AFP.

Plus tôt mardi, M. Bassal avait signalé qu’au moins neuf personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées dans différentes frappes tout au long de la journée, avec parmi d’autres cibles : un immeuble résidentiel dans le quartier de Sabra, à Gaza ; un véhicule civil à Khan Younis, dans le sud de Gaza ; une tente de réfugiés dans la région de Zawaya, au centre de Gaza.



Les dernières frappes aériennes décidées par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur Gaza semblent moins être une réponse directe au Hamas qu’une poursuite de la politique de longue date d’« Israël » consistant à s’inventer des prétextes pour justifier le génocide.

Malgré ses hésitations initiales face à la réticence des États-Unis, Netanyahu a poursuivi les frappes après avoir invoqué une prétendue attaque contre les troupes israéliennes à Rafah, un incident que le Hamas a catégoriquement nié.

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n’avoir « aucun lien avec l’incident de Rafah » et a réitéré son « engagement envers l’accord de cessez-le-feu ».

Il a en outre condamné ce qu’il a qualifié de « bombardement criminel mené par l’armée fasciste d’occupation sur des zones de la bande de Gaza », le décrivant comme « une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu signé à Charm el-Cheikh sous les auspices du président Trump ».

Le Hamas a conclu son message en exhortant les médiateurs à « prendre des mesures immédiates pour faire pression sur les forces d’occupation, mettre un terme à leur escalade brutale contre les civils dans la bande de Gaza, faire cesser leurs graves violations du cessez-le-feu et garantir le respect total de toutes ses clauses ».


28 octobre 2025 – Al-Mayadeen – Le Hamas nie tout lien avec l’incident de Rafah, « Israël » rompt la trêve à Gaza.
Le Hamas a nié tout lien avec l’incident qui aurait eu lieu mardi à Rafah, au cours duquel un soldat israélien aurait été blessé par un tir de sniper, condamnant les frappes aériennes israéliennes qui ont visé l’enclave comme des violations de l’accord de cessez-le-feu.
Dans un communiqué, le Hamas a affirmé n’avoir aucun lien avec les échanges de tirs de Rafah et a réitéré son engagement envers l’accord de cessez-le-feu.

Il a ajouté que « les bombardements criminels menés par l’armée fasciste d’occupation sur des zones de la bande de Gaza constituent une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu signé à Charm el-Cheikh sous les auspices du président Trump ».

En outre, le Hamas a affirmé que ces attaques s’inscrivent dans le cadre des violations continues qui ont eu lieu ces derniers jours, causant des morts et des blessés et maintenant le passage de Rafah fermé, ce qui reflète une volonté délibérée de ne pas respecter l’accord de cessez-le-feu et d’en empêcher la mise en œuvre.

Le Hamas a conclu sa déclaration en appelant les médiateurs chargés de superviser l’accord à prendre des mesures immédiates pour faire pression sur les forces d’occupation, mettre un terme à leur escalade brutale contre les civils dans la bande de Gaza, mettre fin à leurs graves violations du cessez-le-feu et garantir le respect total de toutes ses dispositions.

Le correspondant d’Al Mayadeen a rapporté mardi que cinq Palestiniens ont été tués lorsque les forces d’occupation israéliennes ont bombardé un véhicule civil dans la rue Al-Qassam à Khan Younis, au sud de la bande de Gaza.

En outre, les forces israéliennes ont mené des frappes aériennes sur la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, tandis qu’une autre frappe aérienne visait le camp de réfugiés d’al-Shati’, à l’ouest de la ville de Gaza.

Trois personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne israélienne visant une maison dans le quartier de Yarmouk, au centre de la ville de Gaza.

De plus, trois personnes ont été tuées lors d’une frappe aérienne visant une école qui hébergeait des réfugiés à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza.

D’autres frappes aériennes israéliennes ont visé un terrain entourant le complexe médical Al-Shifa dans le quartier d’al-Rimal à Gaza, tandis qu’une autre frappe aérienne a visé l’est de la ville de Gaza.

À Gaza, des avions de combat israéliens ont pris pour cible le quartier d’al-Zaytoun, dans la partie est de la ville, tandis que dans le sud, « Israël » a frappé une maison appartenant à la famille al-Banna dans le quartier d’al-Sabra, tuant quatre personnes et en blessant plusieurs autres, dont un enfant et un nourrisson.

Plus précisément, selon Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile de Gaza, les frappes israéliennes ont touché une maison à plusieurs étages appartenant à la famille al-Banna dans le quartier d’al-Sabra, au sud de la ville de Gaza. Les équipes de la défense civile et les équipes médicales ont pu récupérer quatre corps et évacuer plus de dix blessés vers des hôpitaux, tandis que les équipes de secours continuent de rechercher des personnes coincées sous les décombres.

Par ailleurs, une frappe aérienne israélienne a visé un appartement dans le quartier d’al-Amal, au nord de Khan Younis, dans le sud de Gaza, tuant une personne et en blessant plusieurs autres. L’artillerie israélienne a également visé la partie est du quartier de Shujaiya, à l’est de la ville de Gaza.

De plus, l’aviation israélienne a frappé une tente abritant des personnes déplacées près du cimetière d’al-Sawarḥa, à l’ouest d’al-Zawayda, dans le centre de Gaza, faisant plusieurs blessés.
Al-Qassam reporte la remise des dépouilles de prisonniers après les frappes israéliennes

Dans le même temps, les Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont déclaré reporter la remise du corps d’un prisonnier israélien prévue aujourd’hui, invoquant des violations commises par l’occupant israélien.

Plus tôt ce mardi, les Brigades al-Qassam ont découvert le corps d’un prisonnier israélien alors qu’elles effectuaient des recherches dans un tunnel au sud de Gaza.

Les Brigades ont averti que toute escalade israélienne entraverait les opérations de recherche et d’excavation ainsi que la récupération des corps, ce qui retarderait la récupération des corps de leurs prisonniers par les forces d’occupation.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de mener des frappes immédiates et intensives sur la bande de Gaza, selon son bureau. Les médias israéliens ont également rapporté qu’« Israël » avait informé à l’avance la coordination US à Kiryat Gat de son intention de mener des frappes aériennes sur la bande de Gaza.

29 octobre 2025 – Al-Mayadeen – KHan Younis, Deir al-Balah et al-Bureij sous les bombes.
Dans le camp de réfugiés d’al-Bureij, également situé dans le centre de Gaza, des avions de combat israéliens ont frappé un immeuble résidentiel, tuant une jeune fille et blessant plusieurs autres personnes.
À Deir al-Balah, des avions de combat de l’armée d’occupation israélienne ont bombardé une tente abritant des familles déplacées dans le camp d’Insan, à l’est de l’hôpital Al-Aqsa Martyrs. L’attaque a tué cinq Palestiniens, dont des enfants.

À Khan Younis, dans le sud de Gaza, des avions et des drones ont attaqué des tentes de déplacés dans la région d’al-Mawasi, faisant plusieurs blessés. Une autre frappe aérienne sur une maison du quartier d’al-Amal a tué un homme et un enfant.

En outre, cinq autres Palestiniens ont été tués lors d’une frappe visant un véhicule dans une rue passante de la ville.

Mardi soir, des sources médicales ont confirmé que le nombre total de martyrs de l’agression israélienne en cours depuis le 7 octobre 2023 s’élevait à 68 531, dont la majorité sont des femmes et des enfants. Le nombre de blessés a atteint 170 402, tandis que de nombreuses victimes restent sous les décombres.

Les équipes d’ambulanciers et de défense civile continuent de rencontrer d’énormes difficultés pour atteindre les zones touchées en raison des bombardements incessants et de la destruction des infrastructures.

Ironiquement, cela survient après que le président américain Donald Trump a éructé mercredi que l’accord de paix à Gaza entrait dans une « nouvelle phase », bien que les détails de cette prochaine étape restent flous. « Nous entrons dans la phase deux », a déclaré Trump aux journalistes à bord d’Air Force One, alors qu’il se rendait de Tokyo en Corée du Sud.

Trump n’a pas précisé en quoi consisterait la deuxième phase du processus de paix au Moyen-Orient ni quel serait son impact sur la situation dans la bande de Gaza.



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Le député français Thomas Portes :

"Nuit d’horreur à Gaza. 50 palestiniens dont 22 enfants ont été assassinés par Israël.

Israël n’a jamais voulu de la paix, ni du cessez-le-feu.

Israël n’a qu’un seul objectif : éradiquer le peuple palestinien.

État voyou qui finira au ban des nations."





Daesh, Al Qaida, Al Nosra, Isis, sont-ce des créations américano-sionistes ?

 



L’ancien ministre israélien Lieberman :

« L'État d'Israël distribue des armes à toutes sortes de clans, notamment des salafistes affiliés à l'Etat Islamique. Ils reçoivent des armes de l'État d'Israël. Je ne suis pas sûr que le gouvernement ait approuvé cette décision. Netanyahou, a tenté de créer un contrepoids à l'Autorité palestinienne par l'intermédiaire du Hamas, il construit désormais l'Etat Islamique pour faire contrepoids au Hamas dans la bande de Gaza. »

Suite à cette déclaration des rumeurs se répandent sur les réseaux sociaux :

- Daesh, Al Qaida, Al Nosra, Isis, sont des création americano-sionistes.

- C’est eux qui coordonnent les attentats en Europe. Comment expliquer que Israël n’est jamais victime d’attentats terroristes alors qu’il est censé être l’ennemi n°1 des pays arabes ?

- Les attaques terroristes fomentées par les musulmans : Charlie, le Bataclan et les victimes des terrasses ont été pensées et organisées par le Mossad et l'Etat sioniste.

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Radio France :

Accusé d'avoir fourni des armes à un groupe criminel de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien a répondu que "cela sauve la vie de soldats de Tsahal".

Les accusations ont été portées par l'ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman et confirmé à demi-mots par le Premier ministre Benjamin Nétanyahou, qui a mis en avant que cela "sauve la vie de soldats de Tsahal". 

"Le gouvernement israélien donne des armes à un groupe de criminels et à des voyous, proches de l’État islamique, sur ordre du Premier ministre", a accusé Avigdor Lieberman sur la chaîne publique Kan jeudi, à la suite d’une commission parlementaire dont les conclusions étaient jusque-là restées secrètes.


Israeli PM Benjamin Netanyahu orders military to immediately carry out strikes in Gaza



Netanyahu, dans une stratégie cyniquement coordonnée avec Trump, annonce la reprise du génocide et des bombardements massifs sur Gaza, en prétextant le retard dans la récupération des dépouilles d’Israéliens qu’il a lui-même tués et enterrés sous les ruines de ses frappes.


Moonbee.

Les Israéliens ont bombardé les environs de l'hôpital Shifa, à l'ouest de la ville de Gaza, le camp de réfugiés d'al-Shati et juste à l'est de Deir al-Balah dans le centre de Gaza.


Gaza Notifications :



Bien que les États-Unis aient déclaré que le Hamas n'avait pas violé le cessez-le-feu, les frappes aériennes israéliennes continuent à travers la bande de Gaza.

Les derniers rapports font état de 21 morts palestiniens, dont huit enfants, lors d'attaques sur plusieurs zones du territoire assiégé. Le bilan devrait s'alourdir, de nombreuses personnes restant coincées sous les décombres.

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29 Octobre (6h du matin), Motasem A Dalloul :

Imaginez ceci :

- Le Hamas libère tous les prisonniers israéliens.
- L'occupation israélienne maintient l'interdiction d'entrée de nourriture et de médicaments à Gaza et maintient les points de passage fermés.
- L'armée israélienne continue de tuer des Palestiniens.
- Le Premier ministre israélien ordonne de puissantes attaques qui ont entraîné la mort de 64 Palestiniens en quatre heures.
Ensuite, Trump dit qu’Israël doit faire cela et que « si le Hamas ne se comporte pas bien, il sera détruit ».



Routine chaotique : Israël transforme le numérique en champ de bataille




Récemment, le premier ministre israélien, boucher humain Netanyahu, a fait une confession historique lors d’une réunion avec un groupe d’influenceurs new-yorkais : il a décrit les réseaux sociaux comme "l’arme la plus importante" pour défendre la thèse israélienne et qualifié les plateformes de "champs de bataille à conquérir".

Ses propos dépassent la simple théorie du complot : ils annoncent, de la bouche même du responsable du massacre, la transformation totale du monde numérique en instrument d’occupation et de propagande.

Soulignons-le clairement : les guerres que nous regardons en direct ne se gagnent plus seulement avec des missiles ou des chars, mais avec des armes plus insidieuses et plus efficaces.

Les médias américains eux-mêmes considèrent la stratégie israélienne comme une tentative de "guerre mondiale en ligne", une construction narrative méthodiquement façonnée.

La plus toxique des armes de notre époque reste la désinformation. Il ne s’agit pas simplement de manipuler la vérité, mais de l’assassiner. Des armées de bots inondent la toile de mensonges, des influenceurs achetés relaient une propagande calibrée, les voix dissidentes sont réduites au silence par des campagnes d’assassinat moral, et l’espace public numérique se transforme en un nuage de bruit et de confusion. Tout cela est devenu, notamment en Türkiye, une routine quotidienne des réseaux.

Quand la routine devient doctrine

L’aveu de Netanyahu révèle que cette "routine chaotique" n’est pas un phénomène accidentel : c’est la doctrine officielle de guerre d’Israël. Pour justifier son génocide et étouffer la résistance, l’État israélien utilise sans vergogne cette arme toxique. Des documents ont prouvé que des influenceurs recevaient des milliers de dollars par publication pour tordre la réalité, que la presse internationale était tenue à l’écart de Gaza tandis que des "ambassadeurs de propagande" triés sur le volet y étaient invités pour des visites guidées.

L’objectif est clair : contrôler les plateformes fréquentées par les jeunes, notamment TikTok, principal champ de bataille de l’attention mondiale.

La censure constitue la seconde arme — plus sournoise encore. Netanyahu a d’ailleurs salué l’éventuelle reprise des opérations américaines de TikTok par un consortium pro-israélien, y voyant "un développement crucial". Une phrase qui en dit long sur l’ampleur du plan.

Quand la propagande se double d’un effacement physique

Lorsque la guerre numérique ne suffit plus, Israël revient à son arme la plus primitive : éliminer physiquement les journalistes qui font entendre la voix de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, 255 journalistes ont été délibérément tués — des exécutions passées sous silence par les grands médias. La cible réelle de ces assassinats était la sphère numérique, car ces reporters transmettaient la vérité via Instagram, TikTok ou X.

La barbarie est allée plus loin encore : malgré le cessez-le-feu, Israël n’a pas hésité à assassiner le journaliste le plus influent de Gaza, Salih el-Caferavi. Son compte Instagram, suivi par plus de 450 000 personnes, a été fermé par META quelques heures après sa mort. Un État qui craint même le legs numérique d’un journaliste décédé révèle la profondeur de son obsession et de sa peur.

Le piège de la "gratuité" numérique

Mais le revers du miroir est bien plus sombre encore. En rejoignant ces plateformes "gratuites", que leur donnons-nous vraiment ? Pas seulement nos publications, mais tout ce qui nous définit : qui nous sommes, où nous vivons, ce que nous croyons, ce que nous disons, à qui nous parlons. Nos empreintes digitales deviennent des données livrées à des puissances qui considèrent les réseaux sociaux comme des armes. Dans de telles mains, ces données se transforment en outils d’annihilation.

Aujourd’hui, ces systèmes nous bombardent de propagande. Demain, ils pourraient identifier nos positions et transformer un téléphone en cible militaire. TikTok, que Netanyahu veut voir passer sous contrôle de sociétés pro-israéliennes, ou X, dirigé par son ami Elon Musk, deviennent des instruments d’espionnage tenus au creux de nos mains.

La frontière entre une "notification" anodine et une frappe militaire devient chaque jour plus fine dans un monde où les puissances ne reconnaissent plus aucune limite morale.

Nous nourrissons, de nos propres mains et avec notre consentement, un système capable de nous viser. La question est simple : quand mettrons-nous fin à ce suicide numérique ? Ou attendrons-nous qu’un matin, au lieu d’une notification sur notre écran, ce soit une fusée qui tombe sur nous ?




mardi 28 octobre 2025

40 corps d'otages palestiniens viennent d'être rendus à Gaza


Des hommes arrachés à leurs familles, morts dans les geôles de torture israéliennes, rendus sans voix, sans nom, sans une ligne dans la presse. Personne n’en parlera. Trop occupés à pleurer deux ou trois prisonniers israéliens tués dans les bombardements de leur propre armée. 

Les Palestiniens, eux, ne sont pas considérés comme des otages, mais comme des ombres. Et dans ce monde renversé, le silence devient complice et la mort, une routine administrative.




Commentaire de Shanna Messaoudi :

"Il n’a pas été possible de les identifier, soit parce que leurs proches n’ont pu les retrouver, soit parce que ces derniers ne sont plus en vie.

Leurs corps témoignent d’une souffrance extrême, d’une violence inouïe, de prélèvements d’organes et d’exécutions sommaires."



Mahmoud Basal, porte-parole de la Défense civile, participe à l'enterrement de 41 corps non identifiés de Palestiniens tués dans un cimetière commun :

"J'ai été témoin de l'une des scènes les plus déchirantes de ma vie. Des corps ont été enterrés sans que leur identité soit connue, sans que personne ne puisse leur dire adieu ni leur offrir une dernière prière de paix."




Trump : “Mille mercis, Bibi. Excellent travail”




“Nous produisons les meilleures armes du monde et nous en avons fourni beaucoup à Israël” a déclaré Trump dans son discours à la Knesset. Depuis qu’il est entré en fonction le 20 janvier 2025, son Administration a approuvé presque 12 milliards de dollars en importantes ventes militaires à Israël. Maintenant il planifie de nouvelles ventes d’armes à Israël pour une valeur de 6 milliards de dollars.

Le président Trump a déclaré dans son discours au parlement israélien :

“Je désire exprimer ma gratitude à un homme d’exceptionnel courage et patriotisme. Il n’y en a qu’un, le Premier Ministre Benjamin Netanyahou. Bibi, je te prie de te lever. Tu es un homme très populaire. Tu sais pourquoi ? Parce que tu sais comment gagner. Mille mercis, Bibi. Excellent travail. Je pense que, comme tu l’as dit, Bibi, la paix s’obtient à travers la force. Et c’est vraiment ça la question. Les Etats-Unis ont l’armée la plus grande et puissante que l’histoire du monde ait jamais vu. Je peux vous dire que nous avons des armes que personne n’aurait jamais pu imaginer. Nous produisons les meilleures armes du monde et nous en avons énormément. Et, franchement, nous en avons fourni beaucoup à Israël. Bibi m’appelait continuellement : “Tu peux me procurer cette arme ? Celle-là, et cette autre ?” Certaines je ne les avais jamais entendu nommer, Bibi, et pourtant c’est moi qui les produisais. Mais nous te les aurions procurées. Et ce sont les meilleures. Tu les as bien utilisées. Il faut quelqu’un qui sache les utiliser, et toi évidemment tu les as très bien utilisées. Si bien qu’Israël est devenu fort et puissant, ce qui à la fin a conduit à la paix”.

[Voir : Discours historique de Donald Trump à la Knesset]

Les données officielles confirment que les Etats-Unis ont fourni à Israël au moins 21,7 milliards de dollars en aides militaires depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023. En outre, aussi bien dans l’administration Biden que dans celle de Trump, ont été stipulés des accords pour la vente à Israël d’armes et services militaires pour une valeur supplémentaire de dizaines de milliards de dollars dans les années qui viennent. D’octobre 2023 à mai 2025 Israël a reçu des Etats-Unis 940 navires et avions cargos chargés d’armes, a déclaré le Ministre de la Défense israélien le 27 mais 2025.

L’Administration Trump a accéléré la fourniture d’armes à Israël, y compris des bombes de 2000 livres (environ une tonne) qu’Israël a utilisées pour détruire à Gaza des immeubles, hôpitaux, infrastructures hydriques et autres cibles civiles. En février 2025 le Département d’Etat de l’administration Trump a notifié au congrès trois ventes d’armes à Israël : 35.529 bombes de 2000 livres Mk-84 et BLU 117 et 4000 têtes pénétrantes I-2000 pour 2 milliards de dollars ; 5000 bombes de 1000 livres et kits de guidage JDAM pour 675 millions de dollars ; des bulldozers Caterpillar D9 pour 295 millions de dollars.

En mars le Secrétaire d’Etat Marco Rubio a annoncé que, depuis que Trump est entré en fonction le 20 janvier 2025, son Administration a approuvé presque 12 milliards de dollars en importantes ventes d’armes à Israël. Maintenant l’Administration Trump planifie de nouvelles ventes d’armes à Israël pour une valeur de 6 milliards de dollars. Parmi elles 30 hélicoptères AH-64 Apache d’une valeur de 3,8 milliards de dollars, qui doublent presque l’actuelle flotte israélienne d’hélicoptères militaires, et 3.250 véhicules d’assaut d’un coût de 1,9 milliards de dollars.

Outre les Etats-Unis, ont fourni des armes importantes à Israël l’Allemagne et l’Italie. L’Allemagne a fourni des frégates et silures, munitions et services militaires. L’Italie a fourni des hélicoptères et canons pour les navires de guerre israéliens. L’Italie, par ailleurs, produit à Cameri (Piémont) des composants du chasseur étasunien F-35 y compris pour d’autres pays possédant ce chasseur, dont Israël qui l’a aussi utilisé pour bombarder Gaza. S’ajoute à cela le fait que sous peu la base aérienne de Trapani-Birgi, en Sicile, deviendra le premier centre international d’entraînement pour pilotes des chasseurs étasuniens F-35 hors des Etats-Unis. Le nouveau centre formera des pilotes non seulement italiens, mais aussi de pays alliés qui utilisent les chasseurs F-35, y compris aussi les israéliens.

Bref résumé de l’a revue de presse internationale Grandangolo sur la chaîne TV italienne Byoblu.

https://www.byoblu.com/2025/10/17/trump-grazie-mille-bibi-ottimo-lavoro-pangea-grandangolo/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Source : Mondialisation.ca


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« Je veux dire, Bibi m'appelait tellement de fois : « Peux-tu me donner telle arme, telle autre… » 




"Je n'arrive toujours pas à croire qu'Israël ait assassiné cet ange et que ses meurtriers se promènent toujours librement parmi nous !"

Thierry Attali tente de voler la maison d'une famille palestinienne à Hebron




Thierry Attali naît en Algérie pendant la guerre. Sa mère apportait secrètement des armes à l’OAS. Enfant, Thierry grandit au Blanc-Mesnil, en banlieue parisienne. En réaction à l’antisémitisme dont il est témoin lorsqu’il est adolescent, il décide de revendiquer ses origines et part suivre un entraînement militaire au Betar, un mouvement de jeunesse sioniste. Thierry devient alors Pinhas, un nom qu’il choisit pour incarner la figure du vengeur divin dans la Torah.

Dans le film « Le descendant », Stéphane Girard cherche à décrypter le profil de Pinhas Attali, et à travers lui, celui d’une des franges de la société israélienne : ces colons idéologiques qui vivent dans les territoires occupés.

La religion comme justification
(du vol, de l'apartheid, du GENOCIDE...)

« Dieu nous a donné la terre d’Israël. Elle a toujours été occupée par des Juifs. C’est ici que notre histoire a commencé », Eliyahu Libman, maire de Kiryat Arba.

Le film suit ensuite Pinhas Attali en Israël, là où il vit, à Kiryat Arba. Cette colonie créée au début des années 70 est située dans la banlieue d’Hébron, une ville palestinienne, à environ quarante kilomètres de Jérusalem. Kiryat Arba est une des 150 colonies israéliennes qui existent en Cisjordanie. Elle est représentative de la cohabitation chaotique entre plusieurs milliers de Palestiniens, et quelques centaines de Juifs.

La position de Pinhas Attali à propos de l’expansion d’Israël est très claire. Il lit la Torah comme un cadastre. "Le type qui filme me dit que nous sommes à Hébron illégalement. Tu as un verset de la Torah qui prouve le contraire ?", dit-il à des religieux avec qui il s'est réuni. L'un d’eux lit un passage de leur livre saint et explique qu'Abraham a acheté le terrain du tombeau des patriarches. Et Pinhas Attali de répondre "tu vois !' Plus loin dans le documentaire, il affirmera que le Liban et la Jordanie sont aussi des terres d’Israël.





lundi 27 octobre 2025

The Associated Press montre Gaza-ville dévastée

 


Ces images des dévastations à Gaza-ville viennent d'être diffusées par une agence occidentale, AP - The Associated Press.

Avant, nous recevions les mêmes images, qu'aucun médias ne voulait diffuser, de la part de journalistes palestiniens, assassinés depuis et que Raphaël Enthoven et Géraldine Woessner insultaient.



Taoufiq Tahani sur X.

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Quand Haaretz parle de génocide, les journaux mainstream en Occident parle de “tragédie”. Quand des colons incendient une maison, on parle d’“affrontements”. Tant que les mots trahiront les faits, la Palestine restera l’angle mort de la conscience occidentale.

Muzna Shihabi.



À Gaza, l’écocide comme arme de génocide



Après deux ans de génocide, Gaza est devenu un vaste champ de ruines et de poussière. En plus des bâtiments, l'armée israélienne a détruit toutes les cultures de l'enclave, intoxiqué les sols et souillé les eaux. Une destruction de l'environnement qui pourrait causer des milliers de morts à long terme.

« Il ne reste plus rien de vivant. C’est le désert. Il n'y a plus un seul arbre, aucune trace de notre vie d’avant, je ne reconnais plus la terre que j’ai héritée de mon père ». Lorsque les troupes israéliennes déclenchent l’une de leur première incursion terrestre à Gaza, à la suite du 7 octobre 2023, les champs de Mur’ab Al-Muslimi, agriculteur du nord de l’enclave, figurent parmi les premières cibles.

Alors que les récoltes d’olives et de grenades étaient sur le point de débuter, la ferme familiale est saccagée en un temps record par des bulldozers sans pitié : « mes entrepôts ont été incendiés, mes serres détruites, mes arbres déracinés et mes puits bombardés ».

En quelques heures à peine, la terre est retournée pour édifier des talus délimitant la route de raid pour permettre aux troupes israéliennes de réaliser leurs incursions dans la bande de Gaza. « Tout l’héritage de mes ancêtres et ce que j’ai construit pendant tant d’années de labeur a disparu en un instant ».

À l’instar des terres agricoles de Mur’ab Al-Muslimi, une étude publiée en juin 2025 dans le Science of Remote Sensing, s’appuyant sur l’analyse d’images satellites, révèle que toutes les serres agricoles du nord de Gaza et de Gaza City étaient endommagées dès la fin de l’année 2023. « Je préfère vous envoyer des photos, afin que vous compreniez notre drame, elles sont plus éloquentes que les mots », conclut Mur’ab Al-Muslimi.

Alors que les accusations et preuves de génocide se multiplient pour qualifier les crimes commis par Israël dans la bande de Gaza, une autre notion entre en jeu, celle d'écocide. «  L’une des conséquences dramatiques de la guerre à Gaza a été la violation massive du droit à un environnement propre, sain et durable… ce qui représente un risque sérieux pour l’existence, ainsi que pour la jouissance de tous les autres droits », prononçait Astrid Puentes Riaño, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit humain à un environnement sain.

Raid sur les sols

« Sur ma terre, héritée de mon père, je cultivais des oignons, des tomates, des concombres et des fraises; en hiver, du blé et de l'orge », poursuit Mu’rab Al-Muslimi, la gorge serrée. « Avant la guerre, et malgré toutes les difficultés – coûts de production élevés, rareté de l’eau, coupures de courant–, nous pouvions subvenir à nos besoins essentiels et la terre nous procurait un peu d’espoir ».

À l’aube du 7 octobre 2023, Gaza comptait 170 kilomètres carrés de terres agricoles, soit 42% de sa superficie. Celles-ci contribuaient à une part importante des besoins et de la sécurité alimentaires des habitants de l’enclave, largement autosuffisants en légumes frais, œufs et volaille. Malgré le blocus illégalement mis en place par Israël en 2007, et les nombreuses obstructions au développement d’une sécurité alimentaire à Gaza, l'agriculture – principalement vivrière – représentait 10 % du produit intérieur brut du territoire, et faisait vivre 500 000 personnes.

Un paysage de mort remplace désormais ces étendues autrefois verdoyantes. Après près de deux ans de bombardements israéliens incessants sur l’enclave longue de 41 km, seules 1,5% des terres agricoles de Gaza sont à ce jour accessibles et intactes, d’après un récent rapport (28 juillet 2025) de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT). Au total, près de 13 000 hectares de terres agricoles sont endommagées, soit une superficie légèrement plus grande que celle de Paris.

En plus des terres, la bande de Gaza renfermait de nombreuses serres – près de 8000 – avant octobre 2023, dont la plupart ont été endommagées entre novembre et décembre 2023. « La destruction des terres agricoles et des infrastructures vivrières à Gaza est un acte délibéré d'écocide », affirme Farah Al-Hattab, chercheuse et chargée de campagne auprès de Greenpeace Moyen Orient et Afrique du Nord. « Il s'agit clairement d'une politique de la terre brûlée, qui est une stratégie militaire. Gaza était autrefois une terre très fertile et les effets de cette destruction systématique de l'agriculture est un acte délibéré de privation des ressources essentielles à la survie des Palestiniens à Gaza. »

Une équipe de chercheurs de Forensic Architecture, un groupe de recherche multidisciplinaire basé à Londres, a analysé une multitude d’images satellites pour documenter ce processus de destruction systématique et le modus operandi militaire de l’armée israélienne : à la suite des dégâts initiaux causés par les bombardements aériens, les troupes terrestres se rendent sur place démantèlement les serres, tandis que des tracteurs, des chars et des véhicules déracinent les vergers et les champs de cultures.

Une enclave intoxiquée

Déjà hautement pollués avant le 7 octobre 2023, les sols, l’eau et l’air de Gaza subissent depuis deux ans une contamination sans précédent, qu’il est à l’heure actuelle difficile de quantifier. Dès 2018, les Nations Unies alertaient déjà quant au fait que 97% de l’eau consommée à Gaza ne répondait pas aux normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et était impropre à la consommation humaine. « La situation est en voie d’atteindre un point qui va devenir insoutenable d’ici à 2020 », avait averti en 2013 Richard Falk, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés.

La contamination structurelle des sols, de l’air et de l’eau, due au blocus, résulte en ce que des chercheurs ont qualifié de « biosphère de guerre » : « les sanctions, les blocus et l'état de guerre permanent affectent tout ce dont les humains ont besoin pour prospérer, car l'eau est contaminée, l'air est pollué, les sols perdent leur fertilité et le bétail succombe aux maladies. Les habitants de Gaza qui ont échappé aux bombes ou aux tirs des snipers ne peuvent échapper à la biosphère ».

Désormais, la situation actuelle dépasse de loin l’imaginable. « Les dégâts causés par l'utilisation d'armes explosives dans des zones peuplées ont été d'une ampleur et d'une intensité sans précédent par rapport aux autres conflits qui ont eu lieu à Gaza », a récemment affirmé le Programme Environnemental des Nations Unies (UNEP).

La destruction systématique des bâtiments et des routes a généré une quantité colossale de débris : d’après le dernier rapport en date de l’ONU Environnement (septembre 2025), la bande de Gaza compterait 61 millions de tonnes de débris, soit environ l'équivalent en volume de 15 grandes pyramides de Gizeh ou de 25 tours Eiffel. Environ 15 % de ces débris contiendraient des substances nocives, notamment de l'amiante, des métaux lourds, des contaminants issus d'incendies, des munitions non explosées, des résidus explosifs, des produits chimiques ménagers et d'autres substances dangereuses spécifiques à certains lieux, tels que les laboratoires hospitaliers et les zones industrielles.

« Tous ces produits chimiques toxiques polluent l'air et l'eau, mais s'infiltrent aussi dans le sol. Les nappes phréatiques se retrouvent empoisonnées, et cette contamination aura des effets sur plusieurs décennies à venir », explique Farah Al-Hattab. Ces contaminations de l’eau a contribué à une recrudescence des maladies infectieuses, notamment des cas de diarrhée aqueuse aiguë (qui ont été multipliés par 36) et du syndrome de jaunisse aiguë, indicatif d'une hépatite A (qui a été multiplié par 384), toujours d’après l’ONU Environnement.

Pour l’heure, il est impossible de mesurer de façon exhaustive l’ampleur des dommages environnementaux causés par les bombardements incessants depuis deux ans. « Si tant est qu’il y ait des survivants à ce génocide, l’écocide qui est actuellement en train d’être commis pourrait potentiellement causer plus de morts à long terme que celles déjà causées actuellement par Israël », avance Mazin Qumsieh, auteur et biologiste palestinien, fondateur et directeur de Institut palestinien pour la biodiversité et la durabilité (Bethléem). « Ces dégâts écologiques ne respectent pas les frontières et ne s'arrêteront pas à Gaza. Les eaux usées intoxiquées déversées dans la mer Méditerranée ne tueront pas seulement la vie marine au large des côtes de Gaza, mais dans toute zone est de la Méditerranée ».

L’écocide comme outil génocidaire

« Quand on y réfléchit, tous les colonisateurs commettent des écocides dans les régions qu’ils colonisent », poursuit Mazin Qumsiyeh. « C’est à la fois la diversité humaine et le patrimoine naturel qui sont détruits. Le but est de supprimer le lien qui unit les populations autochtones à leur terre, mais aussi de remodeler le paysage. Je pense qu'il est important de faire le lien entre les deux ».

En rendant la terre inhabitable et en supprimant toute possibilité de subsistance – menant à la famine qui fait rage depuis plus d’un an – « l’écocide est aussi un moyen de faire durer le génocide dans le temps. On empêche tout simplement un peuple de vivre chez lui. Aucun futur n’est plus possible sur cette terre », avance Farah Al-Hattab. « Tout cela fait partie de l'ADN des colonisateurs. Ils se moquent de l'environnement et du changement climatique. Leur objectif est clair : détruire et détruire encore, jusqu'à ce que les populations autochtones ne puissent plus vivre sur place. Ils s'occuperont des autres problèmes plus tard. »

Pour l’heure, la notion d’”écocide” n’est pas reconnue tel un crime international, au même titre que les crimes de guerre et le génocide. De nombreux activistes, juristes et chercheurs se battent cependant pour lui faire une place dans le droit international et permettre sa criminalisation. Mais s’il n’est pas encore reconnu comme tel à ce jour, les conventions de Genève – qui dictent les règles de conduite à adopter en période de conflits armés – exigent que les parties belligérantes n'utilisent pas de méthodes de guerre qui causent « des dommages étendus, durables et graves à l'environnement naturel ».

Ces dommages ne se limitent pas à Gaza. Dans les territoires palestiniens occupés, la destruction de l’environnement et de toute forme de vie est aussi en route. En août 2025, l'armée israélienne a détruit environ 3 000 oliviers au sein du village al-Mughayyir, près de Ramallah. « En Cisjordanie, l’écocide n’est pas aussi avancé qu’à Gaza, mais il est déjà enclenché », assure Mazin Qumsiyeh. « Mais nous continuons malgré tout à prendre soin de nos terres et à planter. Ce n’est pas sans raison que l’on dit que seuls ceux qui ont espoir en l’avenir plantent des arbres », conclut-il.

https://www.blast-info.fr/articles/2025/a-gaza-lecocide-comme-arme-de-genocide-LarMe8V8R9iDnFPj6nkXzg



"Ils ont volé ma récolte et nous ont tout pris. Ils ont détruit notre identité."


À Tulkarem, un grand-père palestinien pleure ses oliviers arrachés par des colons sionistes. Des arbres centenaires, symbole de paix et de racines, transformés en cendres.

Ces ennemis de toute l’humanité ne volent pas seulement les terres, ils volent la mémoire, la dignité et l’avenir. Mais les racines palestiniennes, elles, repousseront toujours.




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Avi Shlaim, historien israélien d’origine irakienne, professeur émérite à l’Université d’Oxford et l’un des plus grands spécialistes de l’histoire du sionisme et du Moyen-Orient, a eu le courage de dire tout haut ce que beaucoup n’osent même plus penser :

"Sous la direction de Netanyahou, Israël a commis le crime des crimes, le génocide.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs étaient les victimes sans défense de l'Allemagne nazie, aujourd'hui ce sont les Palestiniens qui sont les victimes sans défense de l'Etat Juif."

Une phrase qui glace le sang. Une vérité qui dérange. Et un rappel terrible : l’histoire peut se répéter… mais jamais du même côté.






Lynchages, incendies, massacres de troupeaux : la Cisjordanie face à une violence israélienne sans précédent


Des milices de colons israéliens, appuyées par des soldats, ravagent des communautés palestiniennes : passages à tabac, incendies de cultures, destruction de véhicules, abattage d’animaux.
Jonathan Pollak, qui accompagne les agriculteurs palestiniens pendant la récolte des olives, raconte ce qu’il a vu – et comment il a failli y laisser la vie.

par Jonathan Pollak


Les arbres du Sud portent un fruit étrange,
Du sang sur les feuilles et du sang à la racine,
Des corps noirs suspendus dans la brise du Sud,
Un fruit étrange pend aux peupliers.

Scène pastorale du vaillant Sud,
Les yeux exorbités et la bouche tordue,
Le parfum des magnolias, doux et frais,
Puis soudain, l’odeur de chair brûlée.

Voici un fruit pour les corbeaux,
Pour la pluie, le vent et le soleil,
Jusqu’à ce que les arbres le laissent tomber,
Voici une étrange et amère récolte.

 «Strange Fruit», d’Abel Meeropol


Une violence sans frein

Les deux dernières années ont été une période de violence israélienne déchaînée. Dans la bande de Gaza, cette violence a pris des proportions monstrueuses ; mais en Cisjordanie aussi, les Palestiniens en subissent leur part. Chaque lieu a sa propre forme de violence. Ici, en Cisjordanie, elle est exercée conjointement par toutes les forces israéliennes présentes : armée, police, police des frontières, service de sécurité intérieure (Shin Bet), administration pénitentiaire, coordinateurs de sécurité des colonies – et bien sûr, des civils israéliens. Souvent, ces civils portent des bâtons, des barres de fer ou des pierres, d’autres des armes à feu. Des milices opérant hors la loi mais dans son giron. Parfois, les civils prennent l’initiative et les forces officielles les couvrent ; parfois, c’est l’inverse. Le résultat, lui, ne change pas.

Depuis le début de la récolte des olives, la violence israélienne en Cisjordanie – planifiée, orchestrée – atteint des niveaux inédits. Elle s’est abattue sur Duma, Silwad, Nour Shams, Mu’arrajat, Kafr Malik et Mughayyir a-Deir avant même que la récolte ne commence. C’est le sort des communautés rurales palestiniennes livrées à elles-mêmes face aux bastions israéliens de la frontière.

Des morts et des pogroms

Mohammed al-Shalabi a couru pour sauver sa vie – sans savoir qu’il courait vers la mort. Une camionnette grise remplie d’Israéliens armés le poursuivait avec dix autres hommes. Son corps a été retrouvé quelques heures plus tard : il avait été abattu dans le dos et portait les marques d’une violence brutale. Même destin pour Saifedddine Musallet, attaqué, parvenant à fuir un temps avant de s’effondrer. Il gisait inconscient, mourant, des heures durant, tandis que soldats et civils israéliens parcouraient les collines à la recherche d’une proie. C’était le 11 juillet 2025, lors du pogrom de Jabal al-Baten, à l’est de Ramallah.

Je ne savais pas encore qu’ils étaient morts, mais je connaissais la peur de la mort. Quelques heures plus tôt, une nuée d’Israéliens avait envahi al-Baten ; un groupe de jeunes Palestiniens des villages voisins, Sinjil et al-Mazra’a ash-Sharqiya, avait tenté de les repousser. Au début, ils avaient l’avantage, puis une camionnette grise arriva, chargée d’hommes armés.

La camionnette fonça sur les Palestiniens et en renversa un. Tandis que j’aidais à évacuer le blessé, nous avons dû fuir – car les jours précédents avaient montré ce qui arrivait à ceux qui restaient en arrière. Nous n’avons pas réussi. Un groupe d’Israéliens masqués, armés de matraques de police, nous a rattrapés. Les coups pleuvaient, sur le visage, les côtes, le dos. Poings, pieds, poussière. Longs moments de violence déchaînée. Le visage tuméfié, les côtes meurtries, nous avons été – sans surprise – les seuls arrêtés lorsque les soldats sont arrivés.

Pendant que nous attendions d’être emmenés, la camionnette repartit vers Sinjil, où se trouvaient une ambulance et une voiture civile. C’était le début du lynchage, avec toutes les composantes de la violence israélienne : forces officielles et milices privées, chacune à son poste.

La récolte profanée

Pendant des générations, la cueillette des olives n’était pas seulement une activité économique, mais un pilier de la culture palestinienne : familles réunies sous les arbres, chants populaires, cuisson de qalayet bandora – tomates, oignons, piments – sur un feu de bois. Transformer cette fête en une entreprise de vigilance et de peur relève d’un projet plus profond que la simple dépossession : c’est une guerre contre le lien affectif à la terre, un processus d’effacement culturel, d’anéantissement identitaire – tel que le décrit le droit international lorsqu’il parle de destruction d’un peuple.

L’attaque qui coûta la vie à Mohammed et Saif n’était qu’un épisode de plus dans une série de pogroms. J’ai perdu le compte des funérailles auxquelles j’ai assisté ces derniers mois. Et comme si cela ne suffisait pas, la crise climatique aggrave encore les choses : après une année fertile vient une année maigre. Celle-ci l’est doublement – peu de pluie l’hiver dernier, canicules au printemps. Les arbres se dessèchent, les fruits tombent avant maturité. Des vergers entiers sont stériles avant même qu’on ne tienne compte des arbres déracinés. Le profit de la récolte s’effondre ; le danger de mort, lui, explose.

Résister malgré tout : la campagne Zeitoun 2025

Malgré la répression, malgré la prison, la campagne Zeitoun 2025 («Olivier 2025») a vu le jour : une large coalition, de la gauche palestinienne aux diverses factions du Fatah, pour organiser la récolte et soutenir les agriculteurs. Les militants ont cartographié les zones de risque et les besoins des villages. Mais la nuit précédant la récolte, l’armée a arrêté l’un de ses principaux coordinateurs, Rabia Abu Naim, placé en détention administrative – c’est-à-dire sans procès. Originaire d’al-Mughayyir, fief de la violence coloniale, Rabia a vu son village perdre 8500 arbres déracinés par l’armée, et des centaines d’autres vandalisés par des colons.

Certains prétendent encore qu’il y a violence «des deux côtés», que la police enquête, que la détention de Rabia est justifiée. Libre à eux de croire aux contes de fées.

La saison des pogroms

Le premier jour de la récolte, il y a deux semaines, la violence s’est abattue comme une pluie torrentielle. À Jurish, des Israéliens ont attaqué les cueilleurs à coups de bâton. À Duma, là même où la famille Dawabsheh fut brûlée vive en 2015, les soldats ont interdit l’accès aux champs sous prétexte de «coordination sécuritaire». À Kafr Thulth, des colons ont massacré des chèvres. À Far’ata, ils ont tiré à balles réelles sur des paysans – les soldats se tenant à leurs côtés sans bouger. À Kobar, le village de Marwan Barghouti, les paysans ont été arrêtés pour avoir travaillé leurs propres terres.

Mais le paroxysme eut lieu à Beita, près de Naplouse. Ce 10 octobre, environ 150 cueilleurs se sont rendus dans les oliveraies proches d’un nouvel avant-poste de colons. Ils furent attaqués à grande échelle par des soldats et des civils : coups, tirs, incendies. Vingt blessés, dont un par balle. Des voitures et une ambulance incendiées. Trois journalistes attaqués : Jaafar Ashtiya, dont la voiture a brûlé ; Wahaj Bani Moufleh, la jambe fracturée ; et Sajah al-Alami.

L’armée et les colons main dans la main

Les jours suivants ont vu des dizaines d’attaques similaires : à Burqa, à al-Mughayyir, à Lubban al-Sharqiya, à Turmus Ayya. L’armée ne se contente pas d’assister : elle participe, ferme les yeux ou frappe elle-même. À Burin, elle a même déclaré le village «zone militaire fermée», interdisant toute présence, y compris celle des habitants. Trente-deux militants solidaires ont été arrêtés pour avoir simplement partagé le thé dans une maison.

Le 17 octobre, à Silwad, les attaques ont duré des heures : ambulances vandalisées, véhicules volés, arbres abattus. Une camionnette grise – toujours la même – est arrivée, pleine de jeunes armés, se faisant passer pour des soldats. Puis les véritables militaires ont chassé les paysans… mais pas les assaillants. J’étais là. En repartant, notre voiture a été prise en chasse sur une route de falaise par une autre voiture israélienne. Les images du pogrom de Jabal al-Baten me revenaient en tête. Nous avons échappé de peu à la mort.

Et ça continue

Des centaines d’incidents, grands et petits, se succèdent.

À Turmus Ayya, des hommes masqués ont frappé une femme âgée à la tête ; elle souffre d’une hémorragie cérébrale. Deux militants blessés, cinq voitures brûlées.

Et la récolte n’est pas terminée, à peine entamée.

Mais cette histoire n’est pas seulement celle de la violence et de la dépossession. C’est aussi celle de la résistance palestinienne, de leur attachement à la terre, de leur refus de céder.

Rabia, depuis sa cellule, l’avait dit avant d’être arrêté :

«Si les oliviers du village disparaissent, nous récolterons les chênes. Et s’il ne reste plus de glands, nous récolterons les feuilles».

source : Haaretz via Tlaxcala