Les autorités suspectent également une possible implication israélienne, renforcée par la suppression d’un tweet d’un responsable israélien qui pourrait avoir révélé des informations sur l’attaque. Ce geste a rapidement semé des doutes et renforcé les soupçons de sabotage technologique par des acteurs extérieurs.
La nature de l’attaque
Les explosions ont été provoquées par des messages envoyés sur des pagers, déclenchant des détonations synchronisées à travers plusieurs zones, notamment la banlieue sud de Beyrouth, le sud du Liban et la Bekaa. Cet incident, qui rappelle des opérations précédentes attribuées aux services de renseignement israéliens, a mis en lumière une vulnérabilité technologique majeure.
Enquête sur les dispositifs de communication
Le Ministère des Télécommunications a ordonné une enquête approfondie pour identifier la nature des failles technologiques qui ont permis de transformer ces dispositifs en armes meurtrières. Les premiers rapports évoquent un potentiel piratage ou l’utilisation d’un spyware sophistiqué pour surcharger les pagers et déclencher les explosions. Les experts analysent également d’éventuelles connexions avec des méthodes précédemment employées par Israël dans des assassinats ciblés.
La réponse du gouvernement libanais
Face à la gravité de la situation, le ministre de la Santé Firas Abiad a été chargé de coordonner les efforts de secours. Les hôpitaux ont lancé des appels urgents à la population pour des dons de sang, car de nombreux blessés souffrent de blessures graves aux membres supérieurs, causées par la proximité des pagers lors des détonations.
Cette attaque, sans précédent par son ampleur et sa sophistication, marque un tournant dans l’utilisation de technologies de communication pour des actes de guerre. L’enquête du Ministère des Télécommunications est suivie de près, car elle pourrait révéler de nouvelles méthodes utilisées pour pirater et exploiter des appareils courants à des fins destructrices.
Vers une escalade du conflit ?
L’attaque coordonnée du 17 septembre 2024, visant des membres du Hezbollah avec des pagers piégés, soulève de graves questions stratégiques. Alors qu’une grande partie des forces du Hezbollah a été rendue non opérationnelle, cette attaque pourrait-elle être une manœuvre destinée à affaiblir le groupe avant un conflit plus large ? L’ampleur de l’attaque, semblable à une déclaration de guerre, laisse peu de marge à la milice, qui devra probablement réagir.
La réponse du Hezbollah est attendue, car ne pas réagir affaiblirait sa position militaire et politique dans un contexte de tensions régionales déjà exacerbées. Cet événement s’apparente à une déclaration d’hostilités, forçant le Hezbollah à agir sous peine de perdre sa crédibilité auprès de ses soutiens internes et externes.
L’ampleur de la réponse du Hezbollah, qu’elle soit militaire ou diplomatique, déterminera si cette attaque marque le début d’une escalade du conflit au Liban et dans la région. Les observateurs régionaux redoutent un cycle de représailles qui pourrait dégénérer en guerre ouverte, avec des répercussions importantes pour la stabilité du Liban.
Pourquoi utiliser un bipeur ?
(Connu sous plusieurs noms, beeper, biper, bipeur ou encore pager, voire sémaphone du côté belge)
"Par rapport à un smartphone, écrit le journaliste Sylvain Trinel (BFMTV), voire une montre connectée, les bipeurs bénéficient d'un avantage de taille: leur durée de vie. La pile qui s'y loge offre une autonomie particulièrement longue, et chaque bipeurs utilise les ondes radio pour recevoir les messages.
Ils peuvent aussi utiliser leur propre réseau, avec leurs propres fréquences radio. Ce qui, en cas d'urgence, permet d'éviter d'utiliser le réseau grand public, souvent encombré ou inopérant.
Pour des groupes terroristes, comme le Hezbollah, l'emploi d'un tel outil permet de limiter les risques de piratage des télécommunications, en évitant l'utilisation d'applications tierces. Le bipeur étant par ailleurs dépourvu de puce GPS, il rend impossible la géolocalisation de son utilisateur par ce biais.
Ils peuvent aussi utiliser leur propre réseau, avec leurs propres fréquences radio. Ce qui, en cas d'urgence, permet d'éviter d'utiliser le réseau grand public, souvent encombré ou inopérant."
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BONUSSelon le « New York Times » : Israël a piégé les bipeurs « Gold Apollo » avant leur livraison au Hezbollah
Israël a orchestré une attaque coordonnée au Liban en dissimulant des explosifs dans des bipeurs utilisés par le Hezbollah et des médecins. Cette opération a causé la mort de 11 personnes, dont des enfants, et blessé plus de 2 700 civils.
Le mardi 17 septembre 2024, une attaque coordonnée d’une violence inouïe a secoué le Liban. Des bipeurs, utilisés aussi bien par des membres du Hezbollah que par des médecins et infirmiers, ont explosé simultanément, causant la mort de plusieurs personnes, y compris des enfants. Ce massacre, attribué à Israël, illustre la devise du Mossad : « Par la ruse tu mèneras la guerre » (en hébreu : בתחבולות תעשה לך מלחמה), et reflète une stratégie où la tromperie, la dissimulation et la violence sont des moyens légitimés : « Tu peux voler, mentir, te battre et tuer. »
Des bipeurs transformés en armes mortelles
Selon le New York Times, un interrupteur dissimulé permettait de déclencher les explosions à distance. C’est à 15h30, après que les bipeurs ont reçu un message prétendument envoyé par la direction du Hezbollah, que les explosions se sont déclenchées de manière simultanée à travers plusieurs régions du Liban. Cette attaque a fait au moins 11 morts, dont des enfants, et plus de 2 700 blessés, d’après le ministère libanais de la Santé.
Plus de 3 000 bipeurs affectés
Les bipeurs touchés faisaient partie d’une commande de plus de 3 000 appareils passée par le Hezbollah auprès de l’entreprise Gold Apollo. Distribués à travers le Liban, certains ont même été envoyés à des alliés du Hezbollah en Iran et en Syrie. L’attaque n’a touché que les bipeurs allumés et activés au moment de l’explosion, mais le bilan des victimes pourrait encore s’alourdir dans les jours à venir.
Un dispositif d’explosifs sophistiqué
Des experts en cybersécurité qui ont examiné les enregistrements des explosions ont confirmé que les détonations avaient été causées par un type de matériau explosif intégré dans les bipeurs. Selon Mikko Hypponen, chercheur en sécurité chez WithSecure et conseiller auprès d’Europol :
« la force et la synchronisation des explosions montrent clairement que les bipeurs ont été modifiés pour causer ce genre de détonations massives. »
Cette attaque illustre une approche de haute technicité, où la technologie courante est détournée pour mener des opérations militaires. Ce n’est pas la première fois que le Hezbollah est visé par ce type d’opérations, mais l’usage de bipeurs comme armes, et particulièrement dans un cadre où ils étaient également employés par des civils, marque une escalade dans l’ampleur et la sophistication des attaques.
Une attaque contre des civils, y compris des professionnels de la santé
Exploiter la vulnérabilité du Hezbollah
« En neutralisant un moyen de communication clé, Israël a frappé là où l’organisation pensait être à l’abri. »
Une opération qui reste entourée de mystère
Malgré les accusations du Hezbollah envers Israël, ce dernier n’a pas commenté publiquement l’attaque. Cette opération hautement secrète, révélée par des sources anonymes, laisse encore de nombreuses questions en suspens. Notamment, le moment exact de la commande des bipeurs et leur arrivée au Liban reste flou, tout comme les détails précis des acteurs impliqués dans cette opération.
Le Média en 4-4-2
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Hsu Ching-Kuang, le fondateur de l'entreprise taïwanaise Gold Apollo, a déclaré aux journalistes qu'ils n'avaient pas fabriqué les pagers (bipeurs), mais qu'ils avaient été produits par une entreprise en Hongrie sous licence. Il pense que les explosifs ont été placés en Hongrie par le Mossad.
Gold Apollo prévoit de déposer une plainte d'un milliard $ contre le gouvernement israélien.
Restitutor Orientis.