jeudi 23 octobre 2025

Les autorités de Gaza accusent officiellement Israël de vol d’organes et exigent une enquête internationale



Des dizaines de corps palestiniens restitués par les autorités israéliennes avaient “les yeux bandés, étaient ligotés, écrasés sous des chars et privés de cornées, de foies et de membres”, ont dénoncé les autorités.

Le bureau des Médias du gouvernement de Gaza a officiellement accusé Israël le 17 octobre d’avoir volé des organes à des Palestiniens après qu’Israël a restitué 120 corps mutilés à la suite du récent cessez-le-feu, dont certains ont été torturés à mort.

“Nous accusons officiellement l’armée israélienne d’avoir prélevé les organes des martyrs”, a déclaré le Dr Ismail al-Thawabta, directeur général du bureau des médias, tout en exigeant une enquête internationale sur “les tortures, mutilations et les vols d’organes” commis par Israël.

“Les 120 corps sont arrivés dans un état extrêmement dégradé et bouleversant : les yeux bandés, ligotés, écrasés sous des chars et dépouillés de leurs cornées, de leurs foies et de leurs membres”, a déclaré M. Thawabta.

“L’occupation israélienne a exécuté nombre d’entre eux de sang-froid. Beaucoup ont été retrouvés les yeux bandés, mains et pieds ligotés, et d’autres présentaient des signes de pendaison ou de tirs à bout portant”, a-t-il ajouté.

“Nous avons également trouvé des corps présentant des signes évidents de tortures sévères ayant entraîné la mort”.

Thawabta a expliqué que les autorités israéliennes ont refusé de fournir les noms des victimes, rendant leur identification extrêmement difficile pour les autorités de Gaza.

Après la remise des corps, les familles des Palestiniens disparus se sont précipitées vers les hôpitaux, en particulier l’hôpital Nasser, pour essayer de voir si leurs proches se trouvaient parmi eux. Mais beaucoup restent non identifiés et devront être enterrés anonymement.

“Le système de santé à Gaza est presque complètement effondré. Nous manquons d’équipements pour effectuer des tests ADN et des analyses médico-légales. Certaines familles n’ont pu identifier leurs proches qu’à partir de leurs effets personnels ou de leurs vêtements. Si nous ne parvenons pas à identifier les autres, nous serons malheureusement contraints de les enregistrer et de les enterrer anonymement, afin de préserver leur dignité humaine”, a ajouté Thawabta.

Selon les données du Bureau des médias, 9 500 Palestiniens sont toujours portés disparus, la plupart d’entre eux restant ensevelis sous les décombres des bâtiments détruits.

“Des familles entières – père, mère, enfants – restent ensevelies depuis près de deux ans”, a déclaré le directeur du Bureau des médias.

Les corps sont difficiles à localiser en raison de l’ampleur des destructions causées par les bombardements israéliens et parce qu’Israël a détruit la quasi-totalité des engins lourds, bulldozers et excavatrices de Gaza, bloquant ainsi intentionnellement les opérations de sauvetage.

“Même aujourd’hui, malgré le cessez-le-feu, tous les checkpoints sont encore fermés et Israël bloque l’entrée des engins de sauvetage. C’une catastrophe humanitaire sans précédent dans l’histoire moderne : plus de 3 000 familles ont été complètement anéanties, 6 000 autres ont été tuées, ne laissant qu’un seul survivant”, a ajouté M. Thawabta.

Les autorités de Gaza ont signalé des cas antérieurs de vol d’organes pendant le génocide.

En août 2024, les forces israéliennes ont renvoyé à Khan Yunis les corps décomposés de 89 Palestiniens dans un conteneur maritime.

Les autorités n’ont pas pu identifier les corps et ont été contraintes de les enterrer dans des sacs mortuaires séparés dans une seule grande fosse près de l’hôpital Nasser.

Les forces israéliennes ont également été vues en train d’extraire des dizaines de corps des tombes et des rues entourant le complexe médical Al-Shifa et l’hôpital indonésien dans le nord de la bande de Gaza.

Les médecins ont trouvé des preuves de vol d’organes, notamment des cochlées et des cornées manquantes, ainsi que d’autres organes vitaux tels que le foie, les reins et le cœur.

Israël a une longue histoire de vol d’organes de Palestiniens.

En 1990, le Dr Hatem Abu Ghazaleh, ancien responsable de la santé en Cisjordanie, a déclaré que pendant la première intifada,

“des organes, en particulier la cornée et les reins, ont été prélevés sur les corps pendant la première année ou la première année et demie”.

En 2013, le journaliste suédois Donald Bostrom a publié un article documentant le vol d’organes sur des Palestiniens morts amenés à l’Institut national israélien de médecine légale (Abu Kabir) entre la première Intifada et la guerre de 2012 à Gaza.

Le directeur et pathologiste en chef d’Abu Kabir, le Dr Yehuda Hiss, a admis dans une interview accordée en juillet 2000 à l’universitaire américaine Nancy Scheper-Hughes que l’institut a secrètement prélevé de la peau, des os, des valves cardiaques, des cornées et d’autres tissus humains sur les corps lors d’autopsies.

Il a décrit le prélèvement non seulement des cornées, mais aussi des globes oculaires entiers sur les corps des défunts, ensuite restitués à leurs familles avec les paupières collées.

En 1996, le rabbin Yitzhak Ginsburgh, un leader influent au sein du groupe juif fondamentaliste Chabad-Lubavitch, a affirmé que le judaïsme autorise le vol d’organes sur des non-juifs au motif que la vie des juifs compte plus que celle des non-juifs.


“Si un Juif a besoin d’un foie”, a-t-il lancé, “peut-on prélever le foie d’un non-juif innocent passant par là pour le sauver ? La Torah le permettrait certainement. La vie juive a une valeur infinie. Il y a quelque chose d’infiniment plus sacré et unique dans la vie juive que dans la vie non juive”.

Source : The Cradle 

Traduit par Spirit of Free Speech


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Trafic d'organes, quelques informations importantes sur Israël


Rapport de l'ONU (EAFORD, 2010) 

Description : Déclaration à la 13e session du Conseil des droits de l'homme accusant des médecins, centres médicaux et l'armée israélienne de trafic d'organes palestiniens pour le marché mondial, citant des enquêtes américaines et suédoises.

Enquête du New York Times (2014)

Description : Révèle un rôle disproportionné d'Israéliens dans le trafic mondial de reins, identifiant six patients et trois intermédiaires israéliens opérant au Costa Rica.

Enquête Der Spiegel (2025)

Description : Découverte d'un réseau de trafic en Kenya impliquant des nationaux israéliens, avec des donneurs pauvres payés une fraction des 200 000 $ facturés aux receveurs européens.

On résume le reste :

Scandale de l’Institut Abu Kabir (années 1990-2004)
: Yehuda Hiss, ancien directeur de l’institut de médecine légale à Tel Aviv, a admis en 2000 avoir prélevé des organes (cornées, peau, valves cardiaques et os) sans consentement sur des corps, y compris ceux de Palestiniens, de soldats israéliens et d’autres.

Affaire Rachel Corrie (2003) : L’autopsie de l’activiste américaine tuée par un bulldozer israélien a révélé que des tissus et organes ont été conservés par Yehuda Hiss sans restitution à la famille. Cela s’inscrit dans le scandale Abu Kabir, sans lien direct avec un trafic commercial.

Arrestation du professeur Zaki Shapira (2007) : Ce chirurgien israélien a été arrêté en Turquie pour implication présumée dans un réseau de transplantation illégale d’organes à Istanbul. Il accompagnait des patients israéliens pour des greffes provenant de donneurs vulnérables, sans autorisation appropriée. Shapira avait déjà été interdit de transplants en Israël en 1996 pour suspicions similaires.

Affaire du rabbin Levy Izhak Rosenbaum (2009) : Ce rabbin américain d’origine israélienne a été arrêté par le FBI à Brooklyn pour avoir orchestré un réseau de trafic de reins, impliquant des donneurs israéliens et des receveurs aux États-Unis. Il a plaidé coupable en 2011 et a été condamné à 30 mois de prison en 2012 pour trois transplants illégaux.

Affaire Medicus au Kosovo (2008-2013) : Un réseau international de trafic d’organes opérant à la clinique Medicus à Pristina impliquait des recruteurs israéliens. Cinq médecins kosovars ont été condamnés en 2013 pour trafic organisé, avec des donneurs issus d’Europe de l’Est et de Turquie, vendus à des receveurs principalement israéliens. Moshe Harel, citoyen israélien décrit comme le cerveau du réseau, a été arrêté en 2018 à Chypre et extradé vers le Kosovo.

Rapport du Parlement Européen (2015) : Ce rapport sur le trafic d’organes humains identifie Israël comme un pays central impliqué, en tant qu’importateur et consommateur d’organes issus de trafics internationaux.

Rapport Euro-Med Human Rights Monitor (2023) : Ce rapport allègue des signes de vol d’organes (cornées, foie, reins, cœurs) sur des corps palestiniens restitués par Israël à Gaza, basés sur des examens médicaux. Il appelle à une enquête internationale.