mercredi 2 juillet 2025

La Corse reconnaît l’État palestinien avant la France — et tacle Netanyahou



Dans un geste politique fort, l’Assemblée de Corse prend les devants : reconnaissance officielle de la Palestine et appel à l’arrestation de Benyamin Netanyahou si ce dernier foule le sol français.



Alors que Paris tergiverse, Ajaccio frappe. Réunie vendredi, l’Assemblée de Corse a voté une motion sans ambiguïté : reconnaissance officielle de l’État palestinien dans les frontières de 1967 et appel à l’application stricte du mandat d’arrêt émis contre Benyamin Netanyahou. Une déclaration politique aussi symbolique que frontale, dans un climat international particulièrement explosif.

Et si cette prise de position dérange, ce n’est visiblement pas un problème pour les élus corses.
Une motion claire, un vote assumé

C’est Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée de Corse, qui a soumis le texte, co-signé par les groupes Fa populu inseme et Core in fronte. Intitulée « Soutien au peuple palestinien et violations du droit international par l’État israélien dans la bande de Gaza », la motion affirme :


« La collectivité de Corse reconnaît officiellement l’État de Palestine dans les frontières de 1967. »

Par ce vote, la Corse prend de vitesse l’État français, dont Emmanuel Macron avait pourtant affirmé en mai « envisager » une telle reconnaissance — sans suite concrète à ce jour.

Cette prise de position ne va pas plaire à David Antonelli, président de l’association Corse-Israël, qui déclarait publiquement :

« Je me fiche éperdument des 2 millions de Gazaouis. Ce qui m’importe, c’est la vengeance ! »

Un avertissement à l’État français : la justice avant les visites diplomatiques

Plus encore, la motion demande expressément aux autorités françaises de faire respecter le droit international. Si Benyamin Netanyahou devait se rendre en France, la collectivité corse exige que le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) le 21 novembre 2024 soit appliqué sans délai.

« Toute personne poursuivie par la CPI entrant sur le territoire français doit être arrêtée, conformément aux engagements internationaux de la France. »

Un rappel embarrassant pour Paris, d’autant que Michel Barnier, alors Premier ministre, avait déjà affirmé que la France « appliquerait rigoureusement les obligations qui lui incombent ». En théorie, donc, l’arrestation du Premier ministre israélien serait un devoir légal — en pratique, rien n’est moins sûr.