vendredi 15 novembre 2024

Le Saigneur des prépuces.






Brit milah, le trauma rituel du huitième jour : 
Un abus rituel de père en fils


Parce que le nourrisson ne peut pas parler mais seulement hurler, les rabbins défenseurs de la circoncision au huitième jour parlent à sa place et minimisent sa douleur et sa détresse. Mais selon le professeur Ronald Goldman, auteur de "Circumcision, the Hidden Trauma", des études scientifiques prouvent les dégâts neurologiques et psychologiques de la circoncision du nouveau-né, pour laquelle, rappelle-t-il, aucune anesthésie n’est pratiquée. Les changements de comportement observés chez le nourrisson après l’opération, incluant des troubles du sommeil et une inhibition dans la construction du lien affectif mère-enfant (mother-child bonding), sont les signes d’un syndrome post-traumatique. La perte traumatique de confiance en la mère, qui s’imprime durablement dans le subconscient, est la source potentielle d’une haine inconsciente des femmes, dont les conséquences sociales sont peut-être considérables.

Selon le Professeur Roger Dommergue de Ménasce, qui se fonde sur les travaux de l’endocrinologue Jean Gautier, la circoncision juive provoque « de graves déséquilibres psycho-endocriniens », car au huitième jour précisément commence un moment capital de l’équilibrage hormonal qu’on nomme la « première puberté », et qui dure vingt-et-un jours. Juif lui-même, Roger Dommergue estime que cette pratique reproduite depuis des centaines de générations a joué un rôle déterminant dans la psychologie collective juive.

Ce n’est pas pour rien que, lors de la cérémonie juive traditionnelle de la "brit milah", la mère est normalement tenue à l’écart de la scène, et doit confier son bébé au "sandak", un parrain (souvent un grand-père) qui immobilise ce dernier pendant la coupure de son prépuce, tandis que les cris d’agonie du bébé sont couverts par les youpi-youpi de l’assemblée – un message en soi pour le nourrisson. Des mères qui ont cependant assisté à l’opération témoignent en avoir été elles-mêmes traumatisées, sur la page web Mothers Who Observed Circumcision du site Circumcision Resource Center. Miriam Pollack se souvient quinze ans plus tard : « Les cris de mon bébé restent incrustés jusque dans mes os. Son vagissement était celui d’un animal qu’on égorge. J’en ai perdu mon lait. » Nancy Wainer Cohen témoigne : « Jusqu’à ma tombe, j’entendrai cet horrible cri de douleur, et je me sentirai coupable. » Elizabeth Pickard-Ginsburg :

« Il hurlait et il n’y avait aucun doute dans son cri qu’il voulait que sa mère, ou qu’une figure maternelle vienne le protéger de cette douleur ! Jesse a crié si fort que tout d’un coup, il n’y avait plus aucun son ! Je n’ai jamais rien entendu de tel ! Il criait et ça montait et puis il n’y avait plus aucun son et sa bouche était juste ouverte et son visage était plein de douleur ! Je me souviens que quelque chose s’est passé en moi, comme si l’intensité faisait sauter un fusible ! C’était trop. Nous savions que quelque chose était fini. J’ai l’impression que cela n’a jamais vraiment guéri. »

Une autre mère témoigne, en s’adressant à son fils : « Je n’ai jamais entendu de tels cris. Saurai-je un jour quelles cicatrices sont inscrites dans ton âme ? Quel est ce regard changé que je vois dans tes yeux ? Je peux voir la souffrance, une certaine tristesse et une perte de confiance. » Une autre encore témoigne de la manière dont elle s’est détachée de son enfant pour parvenir à refouler ses sentiments :

« Lorsqu’il naquit, il y avait ce lien avec mon tout petit, mon nouveau-né. Mais pour accepter la circoncision, j’ai dû couper ce lien. J’ai fait taire mon instinct naturel et en faisant cela, j’ai coupé beaucoup de mes sentiments envers lui. J’ai coupé pour refouler la souffrance et mon instinct naturel qui me dictait de m’opposer à la circoncision. » 

Il est raisonnable de supposer que le traumatisme de la circoncision à l’âge de huit jours laisse une plaie psychologique qui ne se referme jamais. On sait que la maltraitance des adultes déclenche chez les très jeunes enfants un mécanisme appelé dissociation. Se sentant totalement impuissant, l’enfant refoule la conscience de la méchanceté des figures parentales et la charge émotionnelle qui l’accompagne, et ces affects prennent dans l’inconscient une vie propre. La douleur, la terreur, la rage seront refoulées dans une sphère subconsciente, où elles formeront, pour ainsi dire, une personnalité distincte. « Il y a depuis la petite enfance jusqu’à la tombe, a écrit Simone Weil, au fond du cœur de tout être humain, quelque chose qui [...] s’attend invinciblement à ce qu’on lui fasse du bien et non du mal. C’est cela avant toute chose qui est sacré en tout être humain » ("La Personne et le Sacré"). La circoncision au huitième jour est une agression contre cette partie centrale et sacrée de chaque enfant mâle.

Les défenseurs de la circoncision rituelle juive nient son impact traumatique. Si elle avait été traumatique, disent-ils, elle aurait été abandonnée depuis longtemps. Marc-André Cotton leur répond que c’est tout le contraire : les victimes de traumatismes infantiles ont une tendance avérée à répéter sur leurs enfants les abus qu’ils ont subis.

« Si elle n’avait pas l’impact traumatique que démentent ses promoteurs, l’opération aurait depuis longtemps disparu. C’est cet impact qui explique au contraire sa persistance, la virulence des réactions que suscite sa mise en cause et le silence qui entoure la souffrance de l’enfant. […] Dans un rituel de circoncision masculine, la pression du groupe réactive chez les parents une terreur qui les détourne de leur sensibilité naturelle et donc du vécu de l’enfant. » 

De plus, avec l’encouragement de la communauté, la colère subconsciente née dans le traumatisme sera orientée vers l’extérieur de la communauté. Est-il exagéré de supposer un lien de causalité entre le traumatisme de la circoncision du huitième jour et une certaine tendance juive à voir le reste du monde comme une menace constante et à ne pas voir les abus subis au sein de la communauté ?

Se pourrait-il que le traumatisme de la circoncision du huitième jour ait créé une prédisposition particulière, qui altère la capacité des juifs à s’identifier et à réagir rationnellement à certaines situations ? La brit milah a-t-elle été inventée il y a environ vingt-trois siècles, comme une sorte de trauma rituel destiné à asservir mentalement un peuple entier, une « alliance » gravée dans leur cœur sous la forme d’une terreur subconsciente qui peut à tout moment être activée et orientée dans une direction voulue ?

Il a été suggéré que les traumatismes peuvent être transmis « épigénétiquement ». Selon une étude menée sous la direction de Rachel Yehuda à l’hôpital Mount Sinai de New York, « le traumatisme de l’Holocauste est transmis génétiquement » par « l’hérédité épigénétique ». Je suggère au professeur Yehuda de mener une étude sur les effets épigénétiques de la circoncision du huitième jour.

La circoncision inscrit « dans la chair » de chaque juif, et dans l’inconscient collectif de tous les juifs, la violence de Yahvé — qui n’est jamais que le masque des autorités religieuses. Aussitôt entré dans la vie – un choc en soi – le nourrisson mâle est initié à la cruauté des siens et de leur dieu.

Lorsqu’on cherche à s’informer sur la signification que les juifs d’aujourd’hui donnent à la circoncision, on est confronté à une multitude d’interprétations contradictoires, et parfois à une grande malhonnêteté intellectuelle. Écoutons le grand rabbin Marc-Raphaël Guedj :

« Lorsque le prépuce recouvre le gland, on a l’image d’un membre recroquevillé sur lui-même. Or ce membre, c’est le membre du plaisir. Et le plaisir recroquevillé sur lui-même veut dire qu’en fin de compte l’on va vers l’autre dans le désir de se satisfaire et non pas dans le désir du désir de l’autre. Donc la circoncision d’un point de vue juif, c’est l’inscription de l’altérité dans le corps, c’est-à-dire l’inscription de ce désir altruiste, pas seulement dans la conscience et dans le cœur, mais aussi dans le corps. […] C’est le signe de l’Alliance, parce que c’est à travers l’alliance avec l’autre que s’instaure l’alliance avec Dieu. Et ça, c’est la vision fondamentale du judaïsme : le judaïsme est d’abord éthique avant d’être religieux. […] la circoncision est l’expression […] d’une dimension universelle de l’éthique. » 

Il y a dans ce type d’explication un déni si grossier de la réalité, un mensonge si énorme, qu’on devine le malaise profond que cela cache. À l’évidence, les juifs eux-mêmes ne peuvent se résoudre à avouer, ou à s’avouer à eux-mêmes, la véritable fonction de la circoncision au huitième jour.

Il y a bien eu des rabbins réformés pour tenter d’abolir cette coutume. Ce fut le cas d’Abraham Geiger (1810-1874), l’un des fondateurs du judaïsme réformé en Allemagne. Ses arguments, résumés dans l’Encyclopaedia Judaica, étaient les suivants : premièrement, la circoncision a été ordonnée à Abraham, pas à Moïse ; deuxièmement, le Deutéronome ne la prescrit pas ; troisièmement, Moïse s’opposa à celle de son fils (Exode 4:24-26) ; quatrièmement, elle ne fut pas pratiquée tant qu’il fut le chef des Hébreux (elle fut réinstaurée après sa mort, selon Josué 5:2-9) ; cinquièmement, il n’y a pas d’équivalent pour les filles. Les juifs orthodoxes s’opposèrent farouchement à cette réforme, et, en refusant d’inscrire les enfants non circoncis dans le registre d’État civil, finirent par obtenir son abandon.

Depuis les années 1970, divers groupes, rassemblés aujourd’hui sous la bannière « intactiviste » (mot-valise formé de « intact » et « activiste »), militent pour l’abandon de l’ablation rituelle du prépuce et son remplacement par un geste symbolique comme la coupure d’un fruit. Mais seulement une centaine de rabbins a adopté cette nouvelle version du rite.

Simultanément, dans une stratégie visant à rendre la circoncision au huitième jour acceptable et éviter son interdiction, une campagne de propagande médicale fut lancée pour vanter ses mérites hygiéniques et la banaliser en Amérique et dans certains autres pays comme l’Australie, où le taux de circoncision des nourrissons atteignait 70 % dans les années 80. Aujourd’hui, suite notamment à un taux important de conséquences dramatiques, la pratique est retombé à moins de 20 %. L’influence juive sur cette dérive malfaisante de la communauté médicale est évidente, et son but l’est tout autant : il s’agissait de neutraliser la critique et empêcher l’interdiction légale du rite en le faisant passer pour médicalement recommandé.

Pourquoi les autorités juives défendent-elles cette pratique barbare avec un tel acharnement ? Tout simplement parce qu’elles savent que, sans elle, la judéité elle-même disparaîtrait. Spinoza ne s’y était pas trompé : « J’attribue une telle valeur au signe de la circoncision, qu’à lui seul je le juge capable d’assurer à cette nation une existence éternelle. » 

En France, la circoncision des nourrissons, n’étant en aucun cas une « nécessité médicale », tombe théoriquement sous le coup de l’article 16-3 du Code civil :

« Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité médicale pour la personne ou à titre exceptionnel dans l’intérêt thérapeutique d’autrui. Le consentement de l’intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle il n’est pas à même de consentir. »

Tous les pays européens sont dotés de lois similaires. C’est pourquoi, en 2013, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a voté une résolution (voir ici) définissant la circoncision pour motif religieux comme une « violation de l’intégrité physique » au même titre que les mutilations génitales féminines, et recommandant aux États « de sensibiliser davantage leurs populations aux risques potentiels que peuvent présenter certaines de ces pratiques pour la santé physique et mentale des enfants ». Cette résolution a été condamnée par le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères comme « une tache morale » qui « encourage la haine et les tendances racistes de l’Europe ». Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a déclaré :

« Si la circoncision venait à être interdite en Europe, cela signifierait la fin d’une présence religieuse juive en Europe. Que l’on soit juif orthodoxe ou pas, toute atteinte à cette pratique religieuse signifiera que les juifs feront leurs valises et quitteront l’Europe. »

Laurent Guyénot

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