lundi 22 décembre 2025

Une société ne se réveille pas génocidaire un matin d’octobre



16 décembre 2025 - Les Palestiniens pleurent la mort d'Ammar Yasser al Ta'amra, 16 ans, lors de ses funérailles dans le village de Tuqu', au sud de Bethléem, en Cisjordanie. Il a été tué par l'armée israélienne lors d'un raid sur le village.
Une société ne se réveille pas génocidaire un matin d’octobre. Une société ne se découvre pas subitement l’envie de se filmer en train de danser sur fond d’images de petits corps démembrés.

Avant de prendre ses enfants par la main pour aller détruire des caisses de lait maternisé en poussant des cris de joie, il faut avoir baigné dans une culture de la haine et de la peur. Il faut avoir été élevé dans le culte victimaire et le sentiment de supériorité. Avoir la certitude d’être au-dessus du droit, et partager avec ses alliés une longue histoire coloniale de déshumanisation de l’autre.

En novembre 2023, l’occupant savait qu’il pouvait, sans aucune conséquence, abandonner des prématurés dans des couveuses après avoir enlevé ou exécuté le personnel soignant. Un collectif d’une centaine de médecins israéliens savait qu’il pouvait appeler au bombardement des hôpitaux, sans aucun inconvénient.

L’occupant a appris au cours de décennies d’impunité qu’il pouvait tout se permettre. Les Palestiniens ont appris la résistance. Quant à l’Occident, il n’a rien appris.

L’Occident a choisi, année après année, de considérer les Territoires palestiniens occupés comme territoires souverains israéliens, et les Palestiniens comme un obstacle.

L’Occident a choisi, année après année, de renouveler le blanc-seing donné à l’oppression, à la dépossession, à l’occupation militaire. De placer l’occupant au-dessus de la loi et de le soutenir dans chaque violation du droit. Au nom de quoi ?

Depuis des décennies, dans les discours et les esprits, des pseudo valeurs telles que la « civilisation », le « droit de se défendre », la « guerre contre le terrorisme » se sont substituées aux notions les plus basiques du droit international et des Conventions de Genève. « Israël » a été érigé au rang de valeur en soi. Mais que défend donc l’Occident en soutenant Israël ? Le suprémacisme, la négation d’un peuple ? La violence et la cruauté brutes ? L’éternelle distorsion des faits et des principes ?

Depuis des décennies, sous les yeux complaisants du monde, une entité étrangère armée s’arroge en Palestine le droit de couper les routes, de déraciner les arbres et d’arrêter chez elle toute une population. Depuis des décennies, une entité étrangère armée s’arroge en Palestine le droit de décréter que les maisons de tout un peuple se trouvent dans une zone militaire interdite.

Entre 2000 et 2023, sous les yeux complaisants du monde, 20 000 Palestiniens ont été assassinés par l’occupant en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem-Est. Au 6 octobre 2023, 47 enfants avaient été assassinés dans l’année en Cisjordanie.

Depuis des décennies, même les rares soldats israéliens ayant le courage de parler des exactions dont ils ont été témoins dans les Territoires occupés – devenant ce faisant des parias dans leur propre société – ne peuvent s’empêcher de continuer à désigner les Palestiniens que par un seul terme, celui de « terroristes ».

Depuis des décennies, un jeune infirmier israélien, tout juste diplômé, qui se saisit du bâton qu’on lui tend et entre dans une cellule pour battre l’homme qui gémit, recroquevillé au sol, est convaincu de faire son travail.

Dans une telle société, un Netanyahou n’est pas une erreur de casting, mais le premier ministre ayant le plus longtemps occupé ce poste. Non une aberration monstrueuse, mais le miroir d’une société raciste et suprémaciste. Une société qui ne considère pas ses actes comme des crimes, mais comme une source de satisfaction et de fierté.

« Dans la société israélienne, la cruauté et le sadisme sont devenus un but en soi », résume l’analyste palestinien Mouin Rabbani. « Israël ne commet pas seulement un génocide, Israël commet un génocide avec allégresse. En affirmant à la fois qu’il en a le droit et que rien de ce qu’on voit n’est vrai. »

Aujourd’hui, la différence entre les fascistes au pouvoir et ceux qui croient appartenir au centre libéral est très ténue.

Dans cette société, les gens descendent en masse dans les rues pour protester contre une réforme judiciaire, certains de se battre pour sauver la démocratie – sans voir qu’il ne peut y avoir de démocratie dans un système d’apartheid et de nettoyage ethnique.

« Israël vit dans le déni depuis des décennies. Les Israéliens dénient l’occupation, ou plus exactement, l’occupation est pour eux un phénomène normal et légitime. Israël vit dans le déni depuis sa création, depuis le mythe de la terre sans peuple », expose le journaliste israélien Gideon Levy.

Les premiers Israéliens ont préféré ne pas voir que leurs maisons étaient bâties sur les ruines encore fumantes des villages palestiniens. Ils ont préféré penser qu’il était naturel et essentiel d’aller massacrer les bébés palestiniens, leurs parents et leurs grands-parents, dans leurs villages de Deir Yassin et al-Majdal, Tantura et Beit Jiz.

« La plupart des Israéliens ne savent pas ce qui s’est passé durant la Nakba, et ceux qui le savent n’éprouvent aucune compassion, et n’ont aucune compréhension de ce que cela révèle sur eux-mêmes, sur leur Etat et leur mouvement idéologique. Israël a utilisé le génocide progressif et le nettoyage ethnique par paliers bien avant octobre 2023 », remarque l’historien israélien Ilan Pappé.

Dès les années trente, les futurs dirigeants de l’État d’Israël tenaient des propos aux connotations largement fascistes et eugéniques, préfigurant la stérilisation forcée massive des Falashas.

Citons Chaim Weizmann, futur premier président d’Israël : « La Palestine ne peut absorber les Juifs d’Europe. Nous voulons que les meilleurs de la jeunesse nous rejoignent. Nous voulons uniquement des gens instruits en Palestine afin d’enrichir la culture. Les autres Juifs doivent rester là où ils sont et faire face au sort qui les attend. Ces millions de Juifs ne sont que poussière sur les roues de l’histoire et ils peuvent se faire emporter par le vent. Nous ne voulons pas qu’ils inondent la Palestine. Nous ne voulons pas que Tel Aviv devienne un autre ghetto misérable. »

David Ben Gourion, futur premier ministre : « Traitez-moi d’antisémite, mais je dois dire que je suis saisi de honte par ce qui se passe en Allemagne, en Pologne (…) Nous n’appartenons pas à ce peuple juif. Nous ne voulons pas être ce genre de Juifs. »

De leur côté, Menachem Begin et Yitzakh Shamir ont été chefs de milices terroristes sionistes responsables de pogroms et d’attentats avant d’être élus premiers ministres. (Betar puis Irgoun pour le premier, Lehi-Stern pour le second.)

« L’Europe aime à croire qu’il y a des Juifs en Israël qui pensent autrement. Malheureusement il n’y a pas de groupe significatif qui penserait différemment en Israël », constate Ilan Pappé.

« Tous les candidats alternatifs à Netanyahou soutiennent le génocide, le nettoyage ethnique, l’apartheid, l’occupation, pas un seul n’a soutenu la reconnaissance même purement symbolique d’un Etat de Palestine », remarque Gideon Levy.

A Gaza disparue, les Palestiniens organisent leur survie. Jour après jour, des équipes exhument des corps de cours d’hôpitaux transformées en charniers géants. Jour après jour, on extrait des corps et encore des corps de sous les gravats de maisons devenues des tombeaux familiaux.

Les parents enveloppent dans un geste désespéré leur enfant dans une couverture mouillée, priant pour qu’il survive à une nouvelle nuit de froid et de vent dans une tente inondée. Les médecins, eux-mêmes une déchirure, continuent de soigner sans moyens des enfants que la vie abandonne parce que leur corps n’a pas pu se contenter de 600 calories par jour pendant deux ans.

« La campagne génocidaire israélienne a fabriqué une réalité à laquelle nos corps affamés ne peuvent survivre », écrit l’écrivaine Eman Abu Zayed. « Après tout ce que nous avons enduré, il est clair que nous ne pourrons pas survivre à un troisième hiver dans des conditions aussi hostiles. »

A nous de tout faire pour que les plaintes et les cris des enfants de Gaza ne deviennent jamais un bruit de fond ordinaire. A nous de confronter chacun de nos élus, de nos voisins, de ceux que nous considérions comme nos amis, au fait qu’au regard de leur indifférence, la seule chose qu’ils pourront dire à leurs enfants et à leurs petits-enfants, ce n’est pas « je ne savais pas », mais « je n’en avais rien à faire ».

Je voudrais terminer par une pensée pour les centaines de combattants de la liberté piégés dans les tunnels à Rafah. Ils sont assassinés par dizaines, loin des yeux du monde. Ces exécutions sommaires sont autant de violations éhontées du cessez-le-feu. Parmi les résistants assassinés se trouvent le fils de Bassem Naim et celui de Ghazi Hamad, qui ont dans une certaine mesure accordé leur confiance à l’occupant en signant l’accord de cessez-le-feu.

Bassem Naim, qui avait déjà perdu un premier fils, son petit-fils et sa mère durant le génocide, vient de renouveler la proposition sans cesse réitérée depuis 2006 par le Hamas d’une trêve de 10 ans qui pourrait inclure le gel des armes.

Bizarrement, ceux qui ne jurent que par la « solution à deux Etats », tout en permettant à l’un d’annexer l’autre, n’ont pas jugé utile de saluer cette proposition.

Marie Schwab


Marie Schwab milite au Collectif Palestine 12 (Aveyron). Ses textes, lus à l'occasion des rassemblements hebdomadaires dans la ville de Millau, sont « des cris du cœur ! »


Tel-Aviv mène la campagne la plus agressive de nettoyage ethnique et de spoliation foncière en Cisjordanie occupée depuis 1948




La fumée de Gaza masque les flammes de la Cisjordanie : Tel-Aviv mène sa campagne la plus agressive de nettoyage ethnique et de spoliation foncière en Cisjordanie occupée depuis 1948


Le matin du 7 octobre 2023, alors que le monde se préparait aux conséquences de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, un autre front de guerre s’ouvrait discrètement. Non pas par des frappes aériennes ou de l’artillerie, mais par des bulldozers, des lois et des milices coloniales.

Tandis que les bombes pulvérisaient Gaza, la Cisjordanie occupée s’embrasait d’un autre feu : celui de l’expulsion systématique, de la dépossession violente et de l’annexion légale.

L’État colonial gagne du terrain

Cette guerre ne fait pas la une des journaux ni ne suscite de réactions sur les réseaux sociaux – sauf si l’on suit ces développements de près. Mais ses conséquences pourraient s’avérer encore plus durables. Sous couvert de la dévastation de Gaza, Israël a accéléré une campagne planifiée de longue date visant à démembrer de force la Cisjordanie occupée, à détruire la vie agricole palestinienne et à anéantir toute perspective d’un État palestinien souverain. Ses instruments sont à la fois brutaux et bureaucratiques : colons armés, vol d’eau, décrets archéologiques, asphyxie économique et neutralisation politique de ce qui reste de l’Autorité palestinienne (AP).

La violence coloniale devient doctrine d’État

Les attaques des colons contre les Palestiniens ne sont plus aléatoires ni isolées. Autrefois attribuées à des factions marginales comme les « Jeunes des collines », ces violences se sont transformées, depuis le 7 octobre, en une extension paramilitaire semi-officielle de l’État israélien. Des groupes de colons armés opèrent désormais en pleine coordination avec l’armée d’occupation, appliquant une politique de déplacement forcé.

Dans les zones B et C de la Cisjordanie occupée, les agriculteurs et villageois palestiniens sont traqués par ces milices qui s’introduisent dans les maisons, détruisent les panneaux solaires, empoisonnent les réservoirs d’eau et incendient les récoltes – non seulement pour intimider, mais aussi pour blesser, tuer et chasser les populations de leurs terres.

Ces attaques témoignent d’un changement stratégique. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies, plus de 260 agressions de colons ont été recensées pour le seul mois d’octobre, un chiffre record depuis 2006. Ces agressions, au nombre de huit en moyenne par jour, sont systématiques et ciblent de manière disproportionnée les agriculteurs pendant la saison des récoltes et les communautés pastorales dans les zones reculées.

Leur véritable arme, cependant, est l’impunité. Les colons agissent désormais en toute confiance, persuadés que l’État les protégera et ne les poursuivra pas. À titre d’exemple, des colons ont incendié une mosquée à Deir Istiya et ont tagué ses murs d’un message provocateur : « Nous n’avons pas peur d’Avi Bluth », en référence au chef du commandement central de l’armée israélienne. Soutenus par des ministres extrémistes comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ils se considèrent – ​​et agissent – ​​comme les véritables souverains du territoire.

L’organisation israélienne de défense des droits humains Yesh Din rapporte qu’avant même la guerre, 94 % des affaires de violence commises par des colons se terminaient sans inculpation. Depuis le début de la guerre, même l’apparence d’une procédure légale a disparu.

Criminalisation des oliviers

En Cisjordanie occupée, la guerre menée par Israël s’étend jusqu’aux racines, au sens propre du terme. L’olivier, arbre vital pour la société et l’économie rurales palestiniennes, est désormais une cible de première ligne. Tel-Aviv instrumentalise le contrôle des ressources et les lois environnementales pour démanteler l’agriculture palestinienne et déconnecter les populations de leurs terres.

Selon Amnesty International, les agriculteurs palestiniens sont soumis à un régime de domination qui restreint considérablement leur accès aux ressources vitales. Israël contrôle 85 % de l’eau en Cisjordanie occupée et interdit le forage de puits, contraignant nombre d’entre eux à dépendre de l’agriculture pluviale traditionnelle – une pratique fragilisée par le changement climatique et le pillage des nappes phréatiques au profit des colonies de peuplement voisines et prospères.

Cette guerre contre l’agriculture est également menée à travers des mécanismes juridiques kafkaïens. Israël a criminalisé la récolte de plantes palestiniennes indigènes comme le thym, l’akkoub et la sauge, invoquant des lois sur la « protection de la nature ». Alors que les bulldozers rasent des milliers de dounams de végétation sauvage pour étendre les colonies, les Palestiniens qui préparent un akkoub pour un repas familial sont condamnés à des amendes et à des peines de prison. Les experts affirment que cela s’inscrit dans une campagne plus vaste dont le but est de couper les Palestiniens de leurs terres et va jusqu’à contrôler leur alimentation et leur mode de vie.

Parallèlement, les colons lancent des attaques directes contre les cultures, bloquent l’accès des agriculteurs palestiniens à des centaines d’hectares d’oliveraies et paralysent l’économie locale. Lorsque les Palestiniens résistent, ils sont accusés de terrorisme. L’objectif est de rendre le maintien sur les terres trop dangereux, trop coûteux et, à terme, impossible.

Annexion rampante ou ouverte ?

Parallèlement à la violence, Israël mène une campagne plus discrète, mais peut-être plus dangereuse encore : l’absorption légale de la Cisjordanie occupée par l’État colonial. Cette annexion rampante ne repose ni sur des déclarations ni sur des cérémonies. Elle s’opère par le biais de lois de zonage, de la gouvernance civile et de l’archéologie stratégique.

L’une des manifestations les plus alarmantes de cette évolution est l’instrumentalisation de l’archéologie. Le gouvernement israélien cherche à placer la Cisjordanie occupée sous l’autorité de son « Autorité des antiquités d’Israël », soustrayant ainsi la juridiction de l’administration militaire à un organisme civil – une annexion de facto.

Sous prétexte de préserver le « patrimoine biblique », de vastes zones sont déclarées « sites archéologiques » ou « parcs nationaux », créant un récit exclusivement juif qui interdit de facto aux Palestiniens de construire ou de cultiver ces terres.

Cette falsification historique efface le passé complexe de la région au profit d’un mythe juif unique destiné à justifier la colonisation.

En remplaçant le régime militaire par le droit civil, Israël requalifie la Cisjordanie occupée non pas comme territoire occupé, mais comme extension de sa souveraineté. La frontière entre Tel-Aviv et Tulkarem s’estompe et l’apartheid se formalise.

Démantèlement du centre politique

Tandis que les bulldozers ravagent les champs et que les lois étouffent les villages, Tel-Aviv remodèle également la vie politique palestinienne. L’objectif n’est pas de démanteler purement et simplement l’Autorité palestinienne – qui conserve des fonctions administratives et sécuritaires en zone A – mais de la réduire à un simple sous-traitant municipal impuissant.

Israël court-circuite complètement l’Autorité palestinienne, nouant des relations directes avec les chefs tribaux, les conseils de village et les notables locaux. Il s’agit d’une politique coloniale classique visant à diviser le pouvoir politique autochtone, à promouvoir les collaborateurs locaux et à éliminer toute possibilité de leadership national unifié.

Cette stratégie vise à briser la cohésion palestinienne et à transformer la lutte de libération nationale en une série de cas humanitaires isolés – des villes comme Al-Khalil/Hébron, Naplouse et Jénine présentées comme des communautés déconnectées ayant besoin d’aide.

Parallèlement, Tel-Aviv asphyxie financièrement l’Autorité palestinienne en détournant ses recettes fiscales, comme le permettent les accords d’Oslo. Alors que l’« Autorité » sombre dans le dysfonctionnement, le chaos qui en résulte sert à justifier un contrôle israélien accru.

La nouvelle Nakba

L’ensemble de ces éléments – milices de colons, terres agricoles ravagées par les flammes, accaparements illégaux de terres et fragmentation politique – constitue une campagne de déplacement forcé sans chars. En bref, une Nakba silencieuse.

Un rapport de B’Tselem confirme que la violence des colons a à elle seule déplacé 44 communautés pastorales palestiniennes depuis le début de la guerre. Comme l’explique Yair Dvir, de l’organisation :

« Quand on observe ce qui se passe, on constate l’existence d’un système entier. Il ne s’agit pas de simples colons isolés. Ils sont soutenus par le pouvoir israélien. L’objectif est clair : le déplacement forcé des Palestiniens.»

Tandis que la destruction de Gaza capte l’attention des caméras, la Cisjordanie occupée se vide méthodiquement de ses habitants, victimes de la peur, de la pauvreté et de la soif. L’objectif stratégique d’Israël est d’abolir la solution à deux États et d’instaurer un État unique où les droits fondamentaux sont réservés aux Juifs, tandis que les Palestiniens sont confinés dans des enclaves isolées, dépouillés de leur souveraineté et, à terme, repoussés vers la rive orientale du Jourdain.

Parler d’un « après » à Gaza sans tenir compte de ce qui se construit dans les collines de la Cisjordanie occupée, c’est passer à côté de l’essentiel. Les avions de guerre se taisent peut-être, mais la machine de colonisation – les clôtures, les permis, les lois, les routes et les armes – poursuit son œuvre. C’est ici, dans le silence, que l’effacement s’accomplit. Un avenir où le retour est impossible, la justice bafouée et l’histoire réécrite sous le béton et les mythes.

Article original en anglais sur The Cradle / Traduction MR

Source : ISM-France via 

dimanche 21 décembre 2025

Tjerd Royards dénonce le génocide et remporte le Prix européen du dessin de presse



"Le dessinateur néerlandais Tjerd Royards a remporté le Prix européen du dessin de presse du meilleur dessin de l'année 2025. Jusque-là, rien d'extraordinaire… mais la plus grande surprise réside dans le sujet du dessin primé, qui dénonce l'occupation et exprime sa solidarité avec notre peuple depuis le cœur de l'Europe, marquant un tournant remarquable dans l'opinion publique mondiale." Alaa Allagta, artiste palestinien.


La caricature montre Netanyahu avançant royalement derrière la mort dans une route de sang et l'ONU entrain de lui tracer des lignes rouges.


Paris, la Galerie Esprit d’Escalier vandalisée en pleine exposition d'œuvres d'artistes Palestiniens





Les responsables de la galerie L’Esprit d’Escalier, dans le 12e arrondissement de la capitale ont vu leurs vitrines taguées par des slogans du style « Israël vaincra », agrémentés d’une étoile de David. « Gaza Sumud, trois artistes en résistance » est ouverte jusqu’au 24 décembre.

par Pierre Barbancey


La haine des Palestiniens n’a décidément plus de limites. De fervents soutiens à Israël et sa politique génocidaire menée à Gaza se sont courageusement attaqués, ce jeudi 18 décembre, à une galerie d’art dans le 12e arrondissement de Paris. Celle-ci, L’Esprit d’Escalier », avait lancé des centaines d’invitation pour un vernissage ce 18 décembre au soir, inaugurant l’ouverture d’une exposition intitulée « Gaza Sumud, trois artistes en résistance ». Le sumud est cette forme de résilience et de persévérance si caractéristique des Palestiniens.

Une exposition qui rassemble les œuvres de Sohail Salem, Mohammed Zaanoun et Romain Zeder. Nous avions rencontré Sohail Salem en juillet 2019, à Gaza.

Lui qui explore « l’humanité et l’identité » nous confiait alors regretter l’isolement dans lequel se trouvaient les artistes gazaouis. « Nous avons besoin de rencontrer d’autres artistes, pas seulement à travers un écran, par Skype, mais de discuter vivement, de manger ensemble, de partager physiquement. »
« Les auteurs de cet acte cherchent à étouffer le témoignage et la créativité »

Au début des années 2000, avec d’autres artistes de sa génération et issus du même camp de réfugiés, Sohail Salem avait créé Eltiqa (« Rencontres »), un groupe qui se proposait de promouvoir l’art contemporain. L’un d’entre eux, Mohammed Abou Saleh, expliquait ainsi à l’Humanité : « Notre art est basé sur les problèmes contemporains de Gaza, c’est-à-dire le blocus que nous subissons et les guerres menées régulièrement contre nous par Israël. »

Six ans après notre rencontre, c’est pire encore. Dans la bande de Gaza évidemment mais en France même où il semble que certains voudraient prolonger l’action génocidaire en empêchant toute expression artistique des Palestiniens. A la peinture bleue, ils ont écrit « Israël vaincra », agrémenté d’une étoile de David. Et encore « Hamas viole ». Insupportable. La meilleure réponse : visiter en nombre cette exposition qui se tient jusqu’au 24 décembre.

« Les dégradations, découvertes ce matin (18 décembre, NDLR) à l’ouverture de la galerie, visent clairement à perturber et à faire taire la voix des artistes que nous exposons. Elles attaquent non seulement un lieu physique, mais aussi l’esprit même de ce projet : rendre visible, par l’art, une réalité trop souvent occultée. En s’en prenant à notre espace, les auteurs de cet acte cherchent à étouffer le témoignage et la créativité », ont fait savoir les responsables de la galerie.


Gaza Sumud : 3 artistes en résistance. Galerie L’Esprit d’Escalier. 10 avenue de Corbera 75012. Exposition du 18 au 24 décembre. Tous les jours de 13 heures à 20 heures.




Palestine occupée : un adolescent palestinien face à un colon





En décembre 2025, une vidéo filmée en Cisjordanie occupée montre un adolescent palestinien faisant face à un colon israélien sur sa propre terre. Diffusées sur X, ces images illustrent la réalité quotidienne de la colonisation israélienne et la normalisation de la violence. La scène, marquée par une forte tension, souligne la vulnérabilité des enfants palestiniens, souvent exposés aux intimidations et aux pressions. Pour de nombreux observateurs, cette séquence est devenue un symbole de la résistance silencieuse d’une jeunesse contrainte de se défendre.

Un adolescent palestinien face à la colonisation

En Palestine occupée (Cisjordanie), une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux montre un adolescent palestinien tenant tête à un colon israélien. La scène se déroule sur une terre palestinienne, au cœur d’une zone marquée par la colonisation israélienne.

Les images, diffusées en décembre 2025 sur X par le compte @IhabHassane, montrent le jeune garçon debout, immobile, face à un colon présenté comme illégal. Aucun échange de coups n’est visible. La tension, en revanche, est palpable.

Cette séquence illustre une réalité quotidienne en Cisjordanie occupée, où les Palestiniens, y compris les enfants, sont confrontés à des situations de confrontation directe. La vidéo a suscité de nombreuses réactions, dénonçant une violence devenue banale dans les territoires palestiniens occupés.

Une violence normalisée

La scène met en lumière une réalité souvent documentée par des ONG et des observateurs internationaux. En Cisjordanie, la colonisation israélienne s’accompagne régulièrement de pressions, d’intimidations et de violences envers les habitants palestiniens.

Dans ce contexte, l’enfance palestinienne n’est pas épargnée. L’adolescent filmé incarne une génération contrainte de se défendre pour rester sur sa propre terre. Pour de nombreux internautes, cette image symbolise une inversion tragique des rôles, où un enfant fait face à un adulte armé du pouvoir de la colonisation.

La diffusion de cette vidéo relance le débat sur la protection des civils palestiniens, en particulier des mineurs, dans les territoires occupés. Elle rappelle aussi la persistance d’un conflit où la violence structurelle façonne le quotidien, dès le plus jeune âge.


Les 5000 personnes dont Israël nie l'existence : les disparus de Gaza dans un système conçu pour les effacer



Depuis octobre 2023, 5 000 Palestiniens ont disparu à Gaza. Leurs familles signalent leur disparition, des détenus libérés confirment leur présence, et les institutions, tant locales qu’internationales, restent muettes. Telle est la réalité occultée d’un système israélien qui efface des vies des archives officielles.



Dans les ruines des mois les plus meurtriers à Gaza, une nouvelle forme d'obscurité s'est installée, une obscurité que même l'ombre de la guerre ne peut pleinement expliquer. Des familles entières parlent désormais avec le vocabulaire des fantômes : des fils partis en quête de nourriture et jamais revenus, des pères sortis des hôpitaux sous la menace des armes pour ensuite disparaître, des garçons vus pour la dernière fois gisant au sol, ensanglantés, avant d'être engloutis par des véhicules blindés.

Israël les qualifie de « non répertoriées ».

Les familles les appellent « vivants quelque part ».

Les organisations de défense des droits humains les qualifient de « disparus de force ».

Personne ne les nomme, sauf ceux qui refusent d'arrêter les recherches.

Depuis des mois, ces familles portent entre leurs mains un fardeau de vérités contradictoires : les autorités israéliennes nient l’existence de leurs proches ; les détenus et otages libérés insistent sur le fait qu’ils les ont vus ; les institutions promettent de l’aide et ne tiennent aucune promesse ; et l’espoir lui-même est comme une lame qui tranche dans les deux sens.

Au sein du réseau Quds News Network , nous avons obtenu des enregistrements d'appels téléphoniques, de courriels, de messages vocaux et d'échanges de messages entre des familles, la Croix-Rouge et l'ONG israélienne de défense des droits humains HaMoked. Ces documents révèlent une dynamique préoccupante : HaMoked sert fréquemment d'intermédiaire entre les familles et l'administration pénitentiaire israélienne, tandis que la Croix-Rouge recueille souvent des informations auprès des familles sans leur apporter de réponses claires, manquant ainsi à son mandat qui est d'offrir conseils et éclaircissements.

Au milieu de cette tourmente, avocats, défenseurs des droits humains, chercheurs et anciens détenus décrivent un mécanisme systématique de disparition opérant dans une quasi-opacité. Entre évasion juridique, négligence institutionnelle et obstruction délibérée, le sort de milliers de personnes demeure scellé dans des cellules qui, officiellement, n'existent pas.

Le Centre palestinien pour les personnes disparues et victimes de disparition forcée : Environ 5 000 familles ont déposé des signalements de disparition.

Quand la loi devient un ennemi : le schéma du déni

L'avocat Khaled Quzmar, qui a suivi les cas de disparition, notamment d'enfants, tout au long du génocide israélien, décrit un système fondé sur la désinformation. « Même lorsque l'armée fournit des informations, elles sont fausses », affirme-t-il. « Nous avons documenté des cas où des enfants ont été déclarés "inexistants" — un euphémisme pour présumés morts — pour ensuite voir leurs noms réapparaître sur des listes de personnes libérées. »

Quzmar relate au moins cinq cas où les autorités israéliennes ont catégoriquement nié détenir des citoyens palestiniens, avant que ces mêmes citoyens ne réapparaissent vivants lors de libérations d'otages.

Quzmar, qui défend les enfants palestiniens depuis 35 ans, décrit la situation actuelle comme « sans précédent ». Selon lui, le schéma israélien est clair :

« Israël plonge les familles dans un état permanent d’incertitude et de détresse. C’est délibéré. ​​»

Il décrit une mère arrivant à son bureau, tenant des photos granuleuses extraites d'un magazine montrant des otages palestiniens de dos, et insistant avec une certitude tremblante sur le fait que l'une des silhouettes était celle de son fils disparu.

« Israël prospère grâce à cette souffrance », dit-il. « Cela fait vivre des familles dans le tourment. »

Les pires cas, explique-t-il, se sont produits aux points de distribution de l'aide américaine, où les forces israéliennes tiraient régulièrement à balles réelles sur des foules affamées.

« Ceux qui n'ont pas péri ont été emmenés », déclare Quzmar.

« Puis les bulldozers sont arrivés, ensevelissant les blessés, les vivants et les morts. »

Israël, ajoute-t-il, refuse toujours de divulguer le nombre réel de détenus et d'otages originaires de Gaza.

Silence institutionnel et évasion

Les communications obtenues par Quds News révèlent une tendance inquiétante et constante dans les réponses institutionnelles. HaMoked, l'ONG israélienne de défense des droits humains chargée d'aider les familles, a admis à plusieurs reprises auprès de ces dernières qu'elles ne pouvaient pas faire entièrement confiance aux réponses de l'armée israélienne. Dans un cas précis, le père d'un enfant disparu, Ahmed al-Shawaf, s'est vu répondre que les déclarations de l'armée n'étaient pas prises au sérieux car Ahmed pouvait être « détenu officieusement », c'est-à-dire qu'Israël pouvait le retenir sans enregistrer son arrestation nulle part, autrement dit, qu'il était pris en otage.

De même, lors de ses échanges avec le fils d'une autre personne disparue, Samir al-Kahlout, HaMoked n'a reçu que des réponses brèves et stéréotypées de l'administration pénitentiaire israélienne. Celle-ci a indiqué à la famille de Samir avoir demandé l'ouverture d'une enquête, mais dans la quasi-totalité des cas, ces démarches sont restées vaines. Des dizaines de familles ont entendu la même chose : « Votre fils n'est inscrit dans aucune prison. » Pourtant, des dizaines de détenus et d'otages libérés ont confirmé avoir vu ces mêmes personnes en prison, vivantes mais non enregistrées.

Les échanges avec la Croix-Rouge se sont avérés encore plus décevants. Les familles rapportent que l'organisation recueille systématiquement leurs informations sans leur fournir le moindre retour, malgré son mandat légal et humanitaire d'obtenir des réponses des autorités israéliennes. Depuis octobre 2023, Israël interdit au CICR l'accès aux otages et détenus palestiniens dans ses prisons. Israël et le CICR ont tous deux confirmé à plusieurs reprises cette restriction, mais aucune pression connue n'a permis d'obtenir un changement.

À Gaza, des centaines de photos circulent sur les réseaux sociaux : des enfants disparus âgés d'à peine 7 ans et des personnes âgées de 80 ans ; tous disparus sans trace officielle, tous vivant dans un flou total, entre déni et peur.

« Nous avons organisé une veillée funèbre pour lui, puis nous avons appris qu’il était vivant » : L’affaire de la famille al-Kahlout

Pour Hussam al-Kahlout, le cauchemar a commencé à l'hôpital Kamal Adwan. S'adressant à QNN, il a raconté que son père, Samir, blessé et délirant, avait été emmené par des soldats israéliens le 26 octobre 2024.

Des semaines plus tard, HaMoked a transmis le message qui a brisé la famille :

« Samir est décédé le 3 novembre. »

La famille a organisé des funérailles. Ils l'ont pleuré comme s'il était mort.

Puis, d'anciens détenus ont commencé à revenir.

Huit détenus, originaires d'Ofer, de Naqab et de Sde Teiman, ont déclaré avoir vu Samir vivant. Un de ses proches l'a même salué et a été battu pour cela.

Leur avocat chez al-Dameer a confirmé :

Aucun dossier. Aucun enregistrement. Aucun certificat de décès. Aucune confirmation.

Samir est vivant dans les témoignages, mort dans les archives israéliennes et absent des bases de données de toutes les institutions.

Son cas n'est pas une anomalie ; c'est un modèle.

« Nous avons cherché son corps pendant des jours » : La disparition d’Ahmed al-Akhras

Le 21 juin 2025, Ahmed, âgé de 22 ans, a quitté son domicile pour aller chercher de la farine dans un point de distribution d'aide américaine. Il n'est jamais revenu.

Sa mère a fouillé les hôpitaux, les morgues, les décombres et tous les corps non identifiés.

Puis un détenu libéré lui a dit la vérité :

Ahmed a été arrêté vivant.

Il fut blessé, aperçu à Sde Teiman, photographié deux fois par des soldats et détenu avec des dizaines d'autres hommes.

D'autres confirmations ont suivi.

Sa mère est allée à la Croix-Rouge, à HaMoked, à al-Mezan, à al-Dameer, à tout le monde :

« Il n’est dans aucune prison », ont-ils tous affirmé.

Finalement, elle se tenait devant le bureau de la Croix-Rouge, tenant sa photo.

« Ils n’ont rien fait », a-t-elle déclaré. « Mon fils a été emmené devant leur centre. »

Lorsque QNN a contacté la Croix-Rouge pour s'enquérir de ses procédures en matière de personnes disparues, celle-ci a refusé de répondre.

« Ils nous ont dit que les prisonniers mentaient » : La disparition de Rami Abu Salmiya

Rami a disparu le même jour à un autre point de distribution d'aide américaine.

Des anciens détenus ont confirmé :Il a passé 17 jours avec eux à Sde Teiman, blessé à la jambe.

Il était détenu avec un enfant de la famille al-Akhras.

Il est ensuite apparu à la prison de Naqab, où il a mémorisé la sourate Yusuf avec d'autres détenus.


Pourtant, les institutions ont dit à sa mère :

« Ne croyez pas les prisonniers libérés. Ils pourraient mentir. »

« Ce n’était qu’un enfant qui cherchait un biscuit » : l’affaire d’Ahmed al-Shawaf, 15 ans

Ahmed est parti de chez lui à la recherche d'un biscuit. Une grenade lancée par un drone a tué son cousin et l'a blessé. Des soldats l'ont recueilli vivant.



Dix anciens détenus ont confirmé l'avoir vu à Sde Teiman, puis à Naqab. Son père a passé des mois à le rechercher parmi les corps et dans les prisons.

« S’il venait à mourir, je dirais : “Que Dieu ait pitié de lui” », dit-il.

« Mais maintenant, nous ne savons pas s'il est mort ou vivant. »

Malgré les démentis d'Israël concernant la détention d'enfants, d'anciens détenus décrivent des sections entières remplies de garçons.

L’ampleur des disparitions : une crise qui dépasse largement le cadre des histoires individuelles

Selon Ahmed Masoud, coordinateur de recherche au Centre palestinien pour les personnes disparues et victimes de disparition forcée, environ 5 000 familles ont déposé des signalements de disparition. Il ne s’agit pas de personnes ensevelies sous les décombres, mais de personnes enlevées par les forces israéliennes.

Masoud explique que les déplacements continus de population ont entravé les efforts de documentation. Sur les 360 corps restitués par Israël, seuls 99 ont été identifiés. Le centre soumet des rapports détaillés au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires, mais n'a jamais reçu de réponse.

Israël refuse de coopérer à toute enquête et des prisons clandestines ont été réactivées, où, selon Masoud, des personnes sont toujours détenues. Les familles sont contraintes de se fier aux témoignages de détenus libérés, Israël ne fournissant aucune information de base.

« C’est une guerre psychologique contre les familles », dit-il. « Il faut exercer des pressions. »

Même si aucune institution ne l'admettra

À travers les témoignages, les documents et les rapports familiaux, un schéma clair se dessine. Les familles signalent des disparitions, mais Israël nie détenir les personnes concernées. HaMoked relaie ces démentis, tout en précisant que des détentions « officieuses » sont possibles. La Croix-Rouge recueille des informations auprès des familles, mais ne leur apporte aucune réponse. Parallèlement, plusieurs détenus libérés confirment que les personnes disparues étaient détenues dans des prisons israéliennes.

Les dossiers disparaissent, le suivi devient impossible et les transferts de prison effacent toute trace. On annonce souvent brutalement aux familles que leurs proches « n’existent plus ».

Il ne s'agit pas d'une erreur bureaucratique ; les schémas relevés dans la documentation et les témoignages indiquent une pratique cohérente et systématique.

Les disparus de force à Gaza ne sont pas que des chiffres.

Ce sont des pères arrachés à leur lit d'hôpital, des jeunes hommes à la recherche de farine, des garçons fuyant les balles, des enfants en quête d'un biscuit.

Seuls ceux qui les détiennent nient leur existence.

Leur absence n'est attestée que par ceux qui ont survécu à leurs côtés.

Et ce témoignage reste, les familles restent, comme preuve qu'elles ont vécu, et que quelque part, elles vivent encore.





samedi 20 décembre 2025

Le nouveau t-shirt israélien orné d'un bulldozer D9 démolissant une mosquée



Une fête de Hanoukka organisée le 18 décembre pour des terroristes israéliens issus des unités de démolition proposait aux participants et à leurs familles un nouveau t-shirt orné d'un bulldozer D9 démolissant une mosquée.




Commentaire :

Une célébration de Hanoukka a encore révélé le vrai visage d’une société gangrénée par la haine et la barbarie : des terroristes israéliens des unités de démolition, accompagnés de leurs familles, ont fièrement reçu des t-shirts glorifiant un bulldozer D9 en train d’aplatir une mosquée.

La destruction n’est plus seulement une pratique de guerre, elle est érigée en trophée, en motif de fête, en valeur familiale transmise aux enfants.

Quand l’anéantissement des lieux saints devient un symbole festif à porter sur la poitrine, ce n’est plus un excès isolé : c’est la preuve irréfutable d’une société pourrie jusqu’à l’os, fascisée, qui non seulement tolère le génocide, mais le célèbre, l’esthétise et l’applaudit comme une vertu nationale.

Une société irrécupérable, qui se complaît dans sa propre dégénérescence morale.



"Rachel Corrie Pancakes & Fun"



Des Israéliens auraient célébré l'écrasement de Rachel Corrie, une militante pacifiste américaine, sous un bulldozer de Tsahal en organisant une fête avec des crêpes pour se moquer de la façon dont elle avait été « aplatie ».

Imaginez écraser un être humain avec un bulldozer, puis organiser une fête avec de crêpes pour en rire. Voilà le vrai visage de la plupart des soldats israéliens.


Muhammad Shehada.


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Le 16 mars 2003, Israël a tué la militante américaine Rachel Corrie, l’écrasant sous un bulldozer, alors qu’elle tentait d’empêcher la démolition de la maison, d’une famille palestinienne à Gaza. Alors qu’elle avait à peine 23 ans, Rachel Corrie avait choisi de s’installer à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. 

Hébergée par des Palestiniens, elle avait rejoint l’International Solidarity Movement (ISM), une organisation de défense des droits des Palestiniens. En pleine deuxième intifada, alors que de nombreux Palestiniens luttaient les armes à la main pour leur libération, les activistes de l’ISM s’interposaient entre l’armée israélienne et les civils gazaouis. 

Face aux bulldozers israéliens, les militants se positionnaient devant les habitations, estimant que leur nationalité occidentale dissuaderait Israël de les assassiner. Ces militants avaient donc choisi de mettre leur privilège occidental au service d’une cause juste. Mais, le 16 mars 2003, un soldat a intentionnellement écrasé Rachel Corrie avec son bulldozer. 

Depuis, la jeune martyre est devenue une icône respectée par les Palestiniens. Ses parents ont repris le flambeau de sa lutte et fondé la Rachel Corrie Foundation. 





Message de Hanouka de l'artiste antisioniste Chai Roos





Dans une interview exclusive accordée à Nouvelle Aube, l'artiste militante Chai Roos, issue d'une famille juive ashkénaze, profite de la fête de Hanouka pour dénoncer fermement le sionisme. Elle appelle la communauté juive à faire preuve d'humanité et à se désolidariser de la politique coloniale israélienne. Chai Roos établit un parallèle entre les valeurs du judaïsme et la nécessité de soutenir les populations palestiniennes opprimées. Elle invite également les rabbins antisionistes à se manifester pour contrer la propagande sioniste qui, selon elle, détourne les principes fondamentaux du judaïsme.

Hanouka : Message d’une artiste antisioniste

Dans une interview exclusive accordée à Nouvelle Aube, l'artiste militante Chai Roos, issue d'une famille juive ashkénaze, profite de la fête de Hanouka pour dénoncer fermement le sionisme et appeler la communauté juive à faire preuve d'humanité envers les populations palestiniennes opprimées.

"Je m'appelle Chai Roos, je suis artiste engagée, militante antisioniste. Pourtant, je suis née juive et je descends d'une famille ashkénaze", déclare-t-elle d'emblée. Pour cette artiste engagée, il n'y a aucune contradiction à être juive et à dénoncer la politique coloniale israélienne. Au contraire, c'est précisément au nom des valeurs du judaïsme qu'elle prend la parole.

En cette période de fêtes juives, sa première pensée va aux populations qui souffrent: "En Palestine, en Cisjordanie, au Liban et en Syrie, les populations souffrent parce que la colonisation fait rage", affirme-t-elle sans détour.

"Les musulmans sont nos frères et nos sœurs"

Chai Roos rappelle le sens profond de Hanouka "Pendant ces huit jours de fête, nous nous devons de demander pardon à Hachem, en l'occurrence Dieu ou Allah. Et nous nous devons de protéger et de faire toutes les choses pour embellir la vie des autres et donner de la joie dans nos cœurs et le cœur de nos frères et sœurs du monde entier."

Pour l'artiste militante, ce message d'humanité ne peut s'arrêter aux frontières de la communauté juive : "Les musulmans, les Arabes sont nos frères et nos sœurs", insiste-t-elle avec force.

Un appel direct aux juifs: "contrez la propagande sioniste"

Son deuxième message s'adresse directement à la communauté juive: "Rentrez dans les rangs. Faites preuve d'humanité." Chai Roos appelle ses coreligionnaires à "contrer la propagande et l'idéologie sioniste politique qui n'a rien à voir avec le judaïsme".

L'artiste va plus loin en établissant un parallèle dérangeant mais assumé: selon elle, le sionisme "reprend les codes d'un certain personnage furieux pendant la Seconde Guerre mondiale." Une comparaison qui témoigne de la gravité avec laquelle elle perçoit la situation actuelle.

Visibiliser les rabbins antisionistes

Chai Roos lance également un appel aux autorités religieuses juives opposées à la politique israélienne: "Tous nos rabbins, nos rabbis, vous êtes contre la politique d'Israël. Vous êtes profondément juif et pour vous, le judaïsme est un salut pour l'humanité. N'hésitez pas à me contacter et je saurai vous visibiliser."

Pour elle, il est crucial de mettre en lumière ces voix juives dissidentes qui défendent un judaïsme émancipateur plutôt qu'un projet colonial.

L'artiste conclut par une déclaration particulièrement forte: "Je trouve qu'il est important qu'on visibilise les juifs qui sont issus de ce terrible massacre pour pouvoir donner de la voix aux Palestiniens qui, aujourd'hui, pour moi, subissent exactement la même chose, si ce n'est que ce sont des procédés industriels différents."

Cette prise de position courageuse de Chai Roos s'inscrit dans un mouvement croissant de juifs antisionistes qui refusent que leur identité soit instrumentalisée pour justifier l'oppression du peuple palestinien. En cette période de Hanouka, fête de la lumière et de la libération, son message résonne comme un appel à l'humanité et à la justice universelle.




Le président polonais annule les célébrations de Hanoucca au palais présidentiel de Varsovie

 


La décision de Karol Nawrocki, rompant avec la tradition, a suscité des critiques de la part de représentants de la communauté juive ainsi que de personnalités publiques

Nawrocki doesn't celebrate Hanukkah




Le président polonais annule les célébrations de Hanoucca au palais présidentiel de Varsovie


par Jo Harper


Le président polonais Karol Nawrocki a annulé les célébrations de Hanoucca prévues cette année au palais présidentiel de Varsovie, une décision qui a suscité des critiques de la part de représentants de la communauté juive et de plusieurs personnalités publiques.

Selon le quotidien Rzeczpospolita, aucune invitation n’a été envoyée pour la cérémonie annuelle de Hanoucca cette année, rompant avec une pratique de longue date sous les présidences précédentes. Des représentants de la communauté juive de Pologne ont confirmé ne pas avoir été informés de l’organisation d’une célébration officielle au palais.

En campagne pour l’élection présidentielle prévue en mai, Karol Nawrocki a défendu par avance une telle décision, déclarant à la radio RMF FM qu’elle reflétait ses convictions personnelles : « Je prends mon attachement aux valeurs chrétiennes très au sérieux… Je célèbre les fêtes qui me sont chères. »

Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues liées à la guerre menée par Israël à Gaza, alors que des organisations de surveillance alertent sur une hausse des discours antisémites en Pologne et ailleurs en Europe. Si Nawrocki n’a pas établi de lien direct entre l’annulation et les événements au Moyen-Orient, ses détracteurs estiment que ce choix risque de renforcer des discours d’exclusion à un moment sensible.

En décembre 2023, le député d’extrême droite de la Confédération Grzegorz Braun avait interrompu une célébration de Hanoucca au sein du Sejm (le Parlement) en utilisant un extincteur pour éteindre des bougies cérémonielles, un acte condamné par l’ensemble de la classe politique. Braun et d’autres figures de l’extrême droite avaient présenté ce geste comme une protestation contre ce qu’ils qualifiaient de « présence de rituels religieux étrangers » dans des bâtiments de l’État.

L’écrivaine et chroniqueuse Agata Passent a réagi publiquement à la décision. « Il n’y a pas lieu de se vexer », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux. « Être un grand gaillard ne signifie pas toujours être courageux et honnête. »

Le palais présidentiel a traditionnellement accueilli des événements liés à Hanoucca dans le cadre d’une démarche plus large visant à reconnaître la diversité religieuse de la Pologne et son héritage juif d’avant-guerre. Avant la Seconde Guerre mondiale, le pays abritait la plus importante population juive d’Europe. Aujourd’hui, les responsables communautaires juifs soulignent régulièrement l’importance de la reconnaissance symbolique par les institutions de l’État, notamment au regard du traumatisme historique.

Des responsables de l’opposition et plusieurs commentateurs estiment que justifier cette décision uniquement par des « valeurs chrétiennes » risque de restreindre la définition de l’appartenance nationale. « Il ne s’agit pas de foi privée », a déclaré un élu de l’opposition. « Il s’agit de savoir si la présidence représente tous les citoyens. »

Les partisans du président ont, de leur côté, minimisé la polémique. L’acteur Lech Dyblik a déclaré aux médias locaux que la controverse était exagérée et qu’elle « se résoudrait d’elle-même », ajoutant que Karol Nawrocki avait été transparent quant à ses priorités.

Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore.





200 grands noms du monde des arts & des affaires réclament la libération du “Mandela palestinien”





Ann Arbor – Patrick Wintour, du Guardian, rapporte qu’environ 200 personnalités éminentes du monde littéraire, culturel et politique ont signé une lettre ouverte réclamant la libération de l’activiste palestinien Marwan Barghouti, emprisonné en Israël. Barghouti, 66 ans, est largement considéré comme l’une des rares personnalités capables d’unir les Palestiniens et de les mener vers la création d’un État. Israël l’emprisonne depuis 23 ans à l’issue d’un procès que la plupart des observateurs jugent pour le moins extrêmement contestable. Israël semble se préparer à une vague d’exécutions de prisonniers palestiniens, dont certains sont détenus sans inculpation ni procès pour une durée indéterminée.

La liste des signataires, qui comprend de nombreuses célébrités, compte Margaret Atwood, connue pour son roman “La Servante écarlate”, Mark Ruffalo, alias l’Incroyable Hulk, Philip Pullman, auteur de “À la croisée des mondes”, Paul Simon, Benedict Cumberbatch, alias Dr Strange, Sting, l’artiste chinois Ai Weiwei (lui-même arrêté et détenu sans inculpation 81 jours), l’auteur Stephen Fry, l’entrepreneur milliardaire Richard Bramson, et d’autres écrivains et personnalités culturelles de premier plan.

Certains comparent cette campagne à celle qui a permis de libérer Nelson Mandela des prisons de l’Afrique du Sud de l’apartheid à la fin des années 1980, et qui a présagé la fin de l’apartheid lui-même.

Le leadership palestinien bat de l’aile, notamment sous l’influence d’Israël et des États-Unis. Les peuples occupés sont souvent divisés et gouvernés par des occupants étrangers qui les corrompent, les espionnent et les manipulent. Ils font de tout leader indigène qui réussit un collaborateur ou un terroriste. Ils nuisent à l’économie locale et favorisent ainsi l’échec d’une société à long terme. Les accords d’Oslo de 1993 ont réduit l’Organisation de libération de la Palestine à un instrument de contrôle des Palestiniens, pour prévenir toute révolte contre leur occupation brutale. En conséquence, l’OLP est aujourd’hui largement méprisée. Par ailleurs, le refus d’Israël d’autoriser la tenue d’élections depuis 2006 a transformé les dirigeants de l’Autorité palestinienne en une gérontocratie gangrenée par la corruption.

Le Hamas a été financé par les Israéliens puis confiné dans un grand camp de concentration à ciel ouvert, devenant ainsi une gouvernance plus hostile que complaisante jusqu’aux attaques du 7 octobre 2023, actant la fin de toute négociation israélo-américaine avec des représentants de ce gouvernement élu., actant la stratégie d’Israël d’affaiblissement et de division dans les rangs des dirigeants palestiniens.

Barghouti n’a jamais été mêlé à la corruption et à la collaboration qui entachent désormais la réputation de l’OLP, car, bien qu’il soit membre du Fatah, il a été emprisonné pendant cette période troublée.

Né en 1959 dans le hameau de Kober, dans le gouvernorat de Ramallah, il est issu d’une famille de la classe moyenne. Son épouse, Nadwa, est avocate et militante pour les droits des femmes.

Adolescent, il a rejoint le Parti communiste et participé à des manifestations pacifiques. Comme l’a montré l’historien Joel Beinin dans son ouvrage Was the Red Flag Flying There? Marxist Politics and the Arab-Israeli Conflict in Eqypt and Israel 1948-1965, il a rejoint le Parti communiste à l’adolescence et a participé à des manifestations pacifiques. , le Parti communiste était l’un des rares mouvements politiques en Israël et en Palestine à compter à la fois des membres israéliens et palestiniens, la doctrine marxiste rejetant le chauvinisme nationaliste.

Cependant, il estimait que le problème israélo-palestinien ne pouvait pas être résolu en poussant la chansonnette autour d’un feu de camp, et il a rejoint le Fatah, le groupe dominant au sein de l’OLP, dirigé par Yasser Arafat. En 1978, les Israéliens ont arrêté Barghouti, alors âgé de 19 ans, uniquement pour son appartenance à l’OLP. Il a été emprisonné quatre ans, et a terminé ses études secondaires à la Prince Hassan High School de Bir Zeit en suivant des cours par correspondance depuis la prison.

Après sa libération en 1982, alors qu’il avait 23 ans, il a intégré l’université de Bir Zeit, où il a obtenu une licence en histoire et en sciences politiques, puis a obtenu une maîtrise en relations internationales dans cette même université. Au cours des années 1980, il s’est investi activement dans la politique universitaire et a été élu président du conseil étudiant.

En 1987, les Israéliens l’ont expulsé vers la Jordanie, ce qui constitue un crime de guerre, car la quatrième Convention de Genève de 1949 interdit à une puissance occupante de déplacer des membres d’une population occupée. Il a vécu en exil forcé jusqu’en 1993, date à laquelle Israël a signé les accords d’Oslo avec l’OLP, qui a alors reconnu Israël, mettant ainsi fin au conflit entre les deux parties.

De retour sur sa terre natale, il a obtenu un poste d’enseignant sur le campus principal d’Abu Dis de l’université Al-Quds, à Jérusalem. Barghouti était connu pour ses bons rapports avec les Israéliens dans les années 1990. Il est ensuite devenu secrétaire général du Fatah en Cisjordanie, puis a été élu au Parlement palestinien créé après les accords d’Oslo. Il a fondé le groupe paramilitaire laïc Tanzim pour lutter contre la montée en puissance des militants fondamentalistes du Hamas. Il était considéré comme l’un des jeunes espoirs de la politique palestinienne sur lequel comptaient d’anciens dirigeants comme Yasser Arafat. Il critiquait toutefois la corruption endémique au sein de l’Autorité palestinienne.

Pendant la deuxième Intifada, les relations entre Israéliens et Palestiniens se sont à nouveau envenimées. En 2002, Barghouti a écrit un éditorial pour le Washington Post intitulé “Si vous cherchez la sécurité, mettez fin à l’occupation”. Il y déclarait :

“Au cours des 15 derniers mois, Israël a tué plus de 900 civils palestiniens, dont 25 % avaient moins de 18 ans”,

ajoutant

“Je ne suis ni un terroriste, ni un pacifiste, juste un homme ordinaire issu du peuple palestinien. Je défends le droit à la légitime défense en l’absence de tout soutien extérieur. Un principe qui pourrait bien me coûter la vie”.

Par la suite, une faction militante du Fatah a mené des attaques en Israël, tuant des dizaines d’Israéliens, et les autorités israéliennes ont accusé Barghouti d’être impliqué, sans toutefois présenter la moindre preuve de cette allégation. En 2004, il a été condamné à cinq peines de prison à perpétuité.

Je condamne fermement le terrorisme consistant à attaquer des civils à des fins politiques. Mais dans le monde réel, ceux qui recourent à ces méthodes parviennent toutefois quelquefois à revenir sur la scène politique. Menahem Begin, qui se vantait d’avoir mitraillé des femmes et des enfants palestiniens innocents à Deir Yassin en 1948, est devenu Premier ministre d’Israël et a reçu le Nobel de la paix. Ahmed al-Shara, ancien chef d’une branche d’Al-Qaïda emprisonné par les Marines américains en Irak et a commis bien plus d’actes terroristes que Begin, était récemment l’invité d’honneur de la Maison Blanche de Trump. Nelson Mandela lui-même a commis des actes de violence politique dans sa jeunesse, pour lesquels il a été emprisonné ; il n’était pas pacifiste. Une fois libéré, il est devenu président de l’Afrique du Sud et a appelé à la réconciliation.

Il a obtenu en prison un doctorat en sciences politiques en 2010 et s’est fait connaître pour avoir plaidé en faveur de la retenue et contre la violence auprès de l’opinion publique palestinienne.

Son conseil aux Israéliens en 2002, qui n’a malheureusement pas été suivi, reste d’actualité :“Si vous cherchez la sécurité, mettez fin à l’occupation”. Si Barghouti pouvait apporter sa contribution, Israël pourrait peut-être se sauver des pulsions autodestructrices qui le mènent à sa perte.

Source: juancole.com

Traduit par Spirit of Free Speech

Juan Cole est le fondateur et rédacteur en chef d’Informed Comment. Il est professeur d’histoire à l’université du Michigan, où il occupe la chaire Richard P. Mitchell. Il est l’auteur, entre autres ouvrages, de Muhammad: Prophet of Peace amid the Clash of Empires et The Rubaiyat of Omar Khayyam.


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Qassam Barghouti affirme que les forces israéliennes ont brisé les dents et les côtes de son père, Marwan, lui ont coupé l’oreille et lui ont cassé les doigts « par étapes, pour s’amuser ». Qassam a expliqué avoir été réveillé par un appel d’un détenu libéré et s’être senti terrifié et impuissant en apprenant les détails. Il a écrit sur Facebook : « Que faire ? À qui m’adresser ? Où aller ? Nous vivons ce cauchemar au quotidien. Mon père a 66 ans. Où trouvera-t-il la force de survivre à cela ? »

Le Club des prisonniers palestiniens a mis en garde contre un « projet dangereux » visant à assassiner Marwan Barghouti dans les prisons israéliennes. Israël l’a arrêté en 2002 et l’a condamné à cinq peines de prison à perpétuité. Il demeure l’un des dirigeants palestiniens les plus influents et populaires.

Amjad al-Najjar, directeur du Club des prisonniers, a déclaré que l’escalade de la violence contre Barghouti survient alors que la communauté internationale s’élève pour exiger sa libération. Selon lui, le gouvernement israélien souhaite « se débarrasser de lui pendant sa détention ».

La crainte s’est accrue après que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a fait irruption dans la cellule de Barghouti en février. Les médias israéliens ont diffusé une vidéo le montrant menaçant de tuer le dirigeant détenu.

Source

vendredi 19 décembre 2025

Justice à deux vitesses



Il y a quelques mois, le parquet avait choisi de ne pas poursuivre le grand rabbin Haïm Korsia qui avait pourtant déclaré que Netanyahou faisait un super boulot à Gaza, et qu’il fallait le terminer.

Pas d’apologie de crime de guerre ni de crime contre l’humanité, selon le parquet. Ah bon ?

Cette fois il refuse de poursuivre Ariel Goldman qui avait pourtant une fois de plus crié son soutien à l’armée génocidaire israélienne à Gaza, tout en niant la réalité du génocide. C’était en mai 2025, l’ampleur des crimes de cette armée était pourtant déjà bien connue et dénoncée par tous les spécialistes.

Selon le parquet, les propos d’Ariel Goldman « ne portent pas un jugement favorable sur des crimes de guerre ou contre l’humanité. »

Ah bon ? Affirmer son soutien total à un groupe armé qui commet des crimes connus et reconnus par tous n’est pas « porter un jugement favorable » sur ces crimes? Et ce alors même qu’on les minimise ?

Imaginez les mêmes propos sur le Hamas : inculpation immédiate, peine très lourde.

Justice à deux vitesses (2-tiered justice system).

Aymeric Caron, député La France insoumise.

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Trump défend Netanyahou face à la justice israélienne : 






Le Terme Judéo Chrétien est un Oxymore

 


Alain Soral en 2013.


Chroniques d'avant-guerre :

La France, pour des raisons sociologiques et épistémologiques, reste encore aujourd’hui, malgré sa faiblesse politique, la citadelle morale capable de résister, en Occident, au rouleau compresseur judéo-protestant anglo-saxon. À ce rouleau compresseur qui avance en détruisant les deux piliers de notre civilisation qui sont le logos grec et la charité chrétienne. Cette pensée et cette vision du monde helléno-chrétienne celle de Pascal – qui est française par excellence et européenne, au sens euro méditerranéen du terme. Une compréhension spirituelle de l’Europe qui passe malheureusement très au-dessus de la tête des Identitaires et de leurs fatales alliances judéo maçonniques (Riposte laïque + LDJ) d’adolescents niçois…

Toute la modernité, comme sa critique intelligente, c’est-à-dire la compréhension et la critique du processus libéral-libertaire provient de cette épistémè helléno-chrétienne, si française. Il est donc logique que quelqu’un qui prétende maîtriser la modernité défende cet outil et cet héritage national incomparable…

L’ennemi, ce n’est pas l’islam, mais le monde anglo-saxon

Cela vous amène tout naturellement à prendre la défense d’un islam dont on sent bien que les élites dominantes souhaitent la diabolisation, après avoir eu la peau du catholicisme. Une fois de plus, vous ramez à contre-courant… 

Pour enfoncer le même clou, je rappellerai qu’un Français, donc un catholique, se situe à égale distance d’un anglo-saxon judéo protestant et d’un arabo-musulman. Et c’est de cet équilibre, comme l’avait déjà compris François 1er, qu’il tire son indépendance et sa puissance. Une réalité spirituelle et géopolitique encore confortée par notre héritage colonial, l’espace francophone qui en a résulté… En plus, la situation aujourd’hui est d’un tel déséquilibre en faveur de la puissance anglo-saxonne, et cette hyper puissance nous coûte si cher en termes de soumission et de dépendance, qu’il faut être un pur agent de l’Empire – comme Sarkozy et nos élites stipendiées pour se tromper à ce point d’ennemi principal ! 

Quant à la question de l’immigration, qui est la vraie question et pas l’islam, il est évident que pour la régler il faudra d’abord que la France reprenne le pouvoir sur elle-même. Or, ce pouvoir en France qui l’a ? Pas les musulmans… 

Alain Soral, 2012.