"Je ne pardonnerai pas à ceux qui se sont tus sur Gaza. Quelqu'un qui vient aujourd'hui vous parler de justice sociale, de féminisme, d’humanisme, et qui ne se sera pas manifesté pendant un an, aura perdu toute crédibilité pour porter ces combats là." Aymeric Caron
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mercredi 9 avril 2025
La Maison Blanche est sous la coupe des pro-israéliens
"This is zionism"
"He lost his hand, got 200 stitches on his face & lost 9 members of his family...
This is ziønism."
Nadira Alip
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Only a small hand wiping the forehead of absence.
A child is shrouded, and another bids farewell,
And in Gaza, children grow amidst the silence of loss and the pains of absence."
Osama Abu Rabee, Photographer from North Gaza.
David Duke sur la suprématie juive et le génocide sioniste
David Duke : J'ai quitté le Klan il y a près de 50 ans. Et encore une fois, j'ai répudié quiconque, dans toute organisation, blanc, jaune, noir, quelle qu'elle soit, qui hait autrui, cherche à l'opprimer, à l'asservir ou à lui faire du mal. Et, bien sûr, j'ai évolué. Je suis toujours favorable à la préservation de mon héritage, bien sûr, comme tout le monde. La Turquie est turque à 90 %, n'est-ce pas ? Ce sont des Turcs, et ils veulent préserver leur héritage. Les Palestiniens, bien sûr, veulent préserver leur héritage palestinien. Et tout gauchiste et progressiste l'accepte… Tout le monde reconnaîtrait aux Turcs ou aux Palestiniens le droit de préserver leur propre héritage, leur propre pays, leur mode de vie, leur existence même et leur identité. Je pense que c'est la chose la plus fondamentale en matière de droits de l'homme. Nous avons des droits individuels que nous devons préserver : la liberté d'expression, la liberté de pensée, ne pas être asservi, opprimé, exploité, ne pas sombrer dans le vice ou d'autres addictions que l'on tente de propager. Et d’ailleurs, je pense qu’il y a une source très commune pour beaucoup de ça… Donc oui, je suis tout le contraire d’un raciste.
On ne sait même pas si beaucoup de génocides de l'Ancien Testament ont eu lieu. Peut-être s'agissait-il d'une vantardise de leur part, car ils voulaient que les Juifs soient… eh bien, comme le font les Juifs en Palestine. Netanyahou a évoqué Amalek, non ?
Kevin Barrett : Et ce génocide, nous le savons, est réel. Certains de ceux rapportés dans la Bible, beaucoup moins.
C'est tout à fait exact. Ce génocide, nous le savons, est réel.
Et quiconque croit en Allah, quiconque croit en Dieu, vous l'acceptez comme votre frère.
Absolument.
Et vous leur accordez tous les droits, la justice, la liberté et tout le reste. En fait, l'islam enseigne aussi à être juste envers les autres, même les non-musulmans, d'après ce que j'ai lu dans le Coran. Et plus particulièrement envers les chrétiens.
Le Coran dit que les chrétiens seront les plus proches des musulmans en amour et en amitié, et que les juifs et les païens seront les plus hostiles.
Alors que le Talmud juif est une simple ode à la haine envers Jésus-Christ. Il dit, littéralement, si vous lisez un livre intitulé « Jésus dans le Talmud » de Peter Schaeffer, le célèbre judéologue de Princeton, qui a également enseigné en Europe. Il souligne que les Juifs disent… et soit dit en passant, le judaïsme est plein de magie noire. Et il est aussi plein de polythéisme. Ils croient vraiment aux esprits démoniaques, aux dieux démoniaques et à tout le reste. Et ils croient que les magiciens juifs ont ressuscité le Christ, et non Dieu, qu'ils ont ressuscité le Christ, l'ont ramené à la vie et vont le maintenir en vie éternellement afin de pouvoir le torturer éternellement en le faisant bouillir dans des excréments humains. C'est presque mal de ma part de dire cela à propos de Jésus-Christ. Le faire bouillir dans des excréments. Et certains Juifs disent que c'est dans le sperme, bouillir dans le sperme éternellement, torturer Jésus-Christ éternellement, ce gentil maître d'amour, de pardon et de Dieu. Je veux dire, on ne peut même pas inventer ça.
Il faut aimer ce Talmud.
Il faut aimer ce Talmud, oui. Et ces sionistes chrétiens, on ne peut même pas les comprendre. Ils se trompent. Je déteste dire ça. Je ne veux pas les blesser, mais je veux qu'ils ouvrent leur cœur et réalisent qu'en soutenant le judaïsme, celui-ci a pris un tournant sombre. En fait, il a pris un tournant sombre avant même la venue du Christ. Et certains croient même que Dieu cherchait à réformer les Juifs et à les détourner du côté obscur. Il disait que les Juifs étaient disponibles pour le salut et qu'ils étaient disponibles pour être dignes et disciples de Dieu. Mais qu'en tant que groupe, collectivement, le judaïsme était devenu un ennemi de Dieu d'en haut.
C’est à peu près la vision coranique également.
Je le sais, oui. Il y a beaucoup de similitudes. Je corrige souvent mes amis chrétiens à ce sujet. Je leur dis : « Vous savez, ne me dites pas que le Coran est ceci ou cela. » Et je leur réponds que c'est le judaïsme qui est… Et Jésus l'a très bien dit. Il dit dans Jean 8, 44 : « Vous avez pour père le diable, fils du diable, et vous voulez accomplir les désirs de vos pères. Il a été meurtrier dès le commencement et ne s'est pas tenu dans la vérité, car il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il ment, il parle de son essence même. »
En fait, il y a littéralement des dizaines et des dizaines de passages dans le Nouveau Testament, prétendument dans les Évangiles, où le Christ dit que l'élite juive, les pharisiens, les sadducéens, les dirigeants juifs, les lévites, les cohanim, l'élite – qui doit être pure, soit dit en passant – ne peut même pas épouser un descendant, un cohanim, qui est leur élite. C'est un peu comme les SS des Juifs, pour ainsi dire. Les cohanim ne peuvent même pas épouser le descendant d'un converti. Un Juif peut théoriquement épouser un converti, même si, comme on dit, il ne le recherche pas. Mais un cohanim ne peut même pas épouser un converti. Et c'est la loi israélienne, établie par la Cour suprême d'Israël.
Quoi qu'il en soit, Jésus s'est constamment opposé à eux. Il a infligé les pires châtiments à ces pharisiens. Et d'ailleurs, les qualifiant de maîtres du mensonge, c'est précisément pourquoi Adler a raison à propos de cette transformation survenue vers le IIe siècle av. J.-C. Car ce qu'ils (les Juifs de cette époque) ont compris, c'est qu'ils allaient subir défaite après défaite. Alors comment les Juifs continuent-ils à œuvrer pour la domination du monde ? Car c'est ce qui est dit dans le Deutéronome, n'est-ce pas ? Sur tous les autres peuples. « Tous les autres peuples doivent t'adorer. Tu peux les asservir. Tu peux les tuer. »
… (Maïmonide) a également écrit sur l'usure. Il a dit que l'Ancien Testament comportait un commandement à plusieurs reprises interdisant à un Juif de commettre de l'usure envers un autre Juif, mais que l'usure était louable envers les non-Juifs. C'est une bonne chose. C'est recommandé…
Kevin Barrett
mardi 8 avril 2025
Les députés LFI rendent hommage aux enfants palestiniens massacrés par Israël
"Ils ont des noms. Ils ont un visage. Regardez leurs visages !" a-t-il notamment déclaré.
Les enfants sont les premières victimes du génocide à Gaza.
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Plus tard, Aymeric Caron dira sur X :
La présidente Yaël Braun Pivet veut sanctionner les député-es qui ont montré les portraits d’enfants palestiniens assassinés par l’armée israélienne."
Le député Aymeric Caron censuré pour avoir dénoncé le génocide à Gaza
« La France est en train d'enterrer le droit international à Gaza ! »
« On vient encore de se faire traiter d'antisémites par un représentant du gouvernement.
Depuis un an et demi, nous ne faisons qu'une seule chose : dénoncer le calvaire que subissent les Palestiniens ! »
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Le naufrage éthique de 80% des députés
J'ajoute, parce que cela me touche, que le silence - voire l'approbation - des droites face aux massacres de Gaza, de Cisjordanie, du Liban et de Syrie, les disqualifie autant que le parti présidentiel.
Il faudra du temps pour reconstruire la politique française après le naufrage éthique de 80% des députés.
Il faudra du temps pour reconstruire la politique française après le naufrage éthique de 80% des députés.
Edouard Husson sur X.
Comment Israël a enterré la solution à un État
L’histoire, comme nous allons le montrer, contredit totalement le récit mythique sioniste selon lequel les Palestiniens voulaient jeter les juifs à la mer. Au contraire, les Palestiniens leur ont tendu la main, et les sionistes la leur ont coupée.
Les dirigeants sionistes n’ont jamais eu pour projet d’établir un État juif à côté d’un État arabe. Ils n’ont pas non plus accepté l’idée d’un État unique multiconfessionnel. Le seul et unique projet qu’ils ont défendu est un État exclusivement juif sur toute la Palestine et au-delà.
Le 2 novembre 1917, fut publiée la déclaration Balfour. Cette déclaration est une lettre d’Arthur James Balfour (1848-1930), ministre des Affaires étrangères britannique faite au banquier Lionel Walter Rothschild (1868-1937), dans laquelle il promettait la création d’un foyer juif en Palestine.
« Cher lord Rothschild, j’ai le grand plaisir de vous adresser de la part du Gouvernement de Sa Majesté la déclaration suivante, sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui.
Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine, soit aux droits et au statut politique dont les Juifs disposent dans tout autre pays.
Je vous serai obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. » [1]
L’historien Henry Laurens souligne que la déclaration Balfour ne mentionne les Arabes de Palestine (musulmans et chrétiens) que comme collectivités non juives ayant des droits civils et religieux. Dès le départ, il leur est refusé le statut de peuple ayant des droits politiques. Pour Balfour comme pour d’autres responsables britanniques, reconnaître des droits nationaux aux Arabes de Palestine est contradictoire avec la volonté de créer un foyer national juif [2].
En 1918, les Palestiniens acceptent l’idée d’une nouvelle immigration juive, mais à condition que ce soit dans le cadre d’une égalité des droits avec les autres populations. Mais, pour les sionistes, « cette égalité est inacceptable, du fait qu’ils désirent au minimum une communauté nationale exclusive et au maximum l’appropriation de toute la Palestine » [3].
« Le Yichouv [communauté juive sioniste en Palestine] se fonde en tant que refus absolu de toute collaboration économique et sociale avec la population arabe. L’exclusivisme juif, nécessaire pour la constitution du foyer national, fait que toute interaction avec le secteur arabe est considérée comme une défaillance qu’il faut absolument pallier. L’ambiguïté historique du sionisme en tant que formulation nationale et laïcisante d’une communauté jusqu’alors définie en termes religieux constitue le Yichouv en entité hybride : un ensemble civique ayant le droit de s’appeler "peuple", mais dont les critères d’appartenance sont définis par une appartenance religieuse. » (Henry Laurens) [4]
L’historien israélien Shlomo Sand ne contredit pas le professeur Laurens quand il évoque le fondement théologico-racial du sionisme : « Le sionisme prit à la tradition religieuse juive son aspect le plus orgueilleux et le plus refermé sur soi-même. La proclamation divine : "C’est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations" (Nombres 23, 9), destiné à édifier une communauté monothéiste élue, et sanctifié au sein du monde antique, fut traduite en une philosophie d’action laïque séparatiste. » [5]
Malgré cela, les Palestiniens acceptent l’idée de vivre avec les juifs sionistes au sein d’un seul État.
« L’idée d’une solution au conflit israélo-palestinien par la création d’un État multinational formé des territoires de l’ancienne Palestine mandataire (ceux occupés aujourd’hui par Gaza, la Cisjordanie et l’État d’Israël) est une longue histoire qui a connu une éclipse entre 1947 et les années 1990, avant de revenir dans le débat public. L’État multinational constitue la revendication des nationalistes arabes formulée par le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husayni devant la commission Peel en 1937 : un État indépendant de Palestine gouverné par les Arabes avec une minorité religieuse juive.
Le Congrès juif mondial réuni à Baltimore en 1942 demande pour sa part un État juif sur l’ensemble de la Palestine mandataire. » [6]
Le comte Peel, ancien secrétaire d’État pour l’Inde, a été chargé de mener une enquête pour proposer un plan de partage de la Palestine en deux États : un État juif et un État arabe. Son enquête se termina le 24 janvier 1937 et donna lieu à un rapport qui examine notamment la situation en Palestine :
« La détérioration continue des rapports arabo-juifs ne fait que s’accroître. Les Arabes chrétiens et musulmans s’unissent maintenant dans une commune hostilité contre les Juifs. Ils demandent à diriger eux-mêmes leurs affaires, car la Palestine fait partie des États arabes auxquels l’indépendance a été promise : elle est une des communautés appartenant autrefois à l’Empire ottoman, et les autres pays ont accédé à l’indépendance. Mais un gouvernement national empêcherait évidemment le Mandat de remplir sa mission envers les Juifs.
Le projet sioniste et le projet palestinien
Les dirigeants sionistes n’ont jamais eu pour projet d’établir un État juif à côté d’un État arabe. Ils n’ont pas non plus accepté l’idée d’un État unique multiconfessionnel. Le seul et unique projet qu’ils ont défendu est un État exclusivement juif sur toute la Palestine et au-delà.
Le 2 novembre 1917, fut publiée la déclaration Balfour. Cette déclaration est une lettre d’Arthur James Balfour (1848-1930), ministre des Affaires étrangères britannique faite au banquier Lionel Walter Rothschild (1868-1937), dans laquelle il promettait la création d’un foyer juif en Palestine.
« Cher lord Rothschild, j’ai le grand plaisir de vous adresser de la part du Gouvernement de Sa Majesté la déclaration suivante, sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui.
Le Gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine, soit aux droits et au statut politique dont les Juifs disposent dans tout autre pays.
Je vous serai obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste. » [1]
L’historien Henry Laurens souligne que la déclaration Balfour ne mentionne les Arabes de Palestine (musulmans et chrétiens) que comme collectivités non juives ayant des droits civils et religieux. Dès le départ, il leur est refusé le statut de peuple ayant des droits politiques. Pour Balfour comme pour d’autres responsables britanniques, reconnaître des droits nationaux aux Arabes de Palestine est contradictoire avec la volonté de créer un foyer national juif [2].
En 1918, les Palestiniens acceptent l’idée d’une nouvelle immigration juive, mais à condition que ce soit dans le cadre d’une égalité des droits avec les autres populations. Mais, pour les sionistes, « cette égalité est inacceptable, du fait qu’ils désirent au minimum une communauté nationale exclusive et au maximum l’appropriation de toute la Palestine » [3].
« Le Yichouv [communauté juive sioniste en Palestine] se fonde en tant que refus absolu de toute collaboration économique et sociale avec la population arabe. L’exclusivisme juif, nécessaire pour la constitution du foyer national, fait que toute interaction avec le secteur arabe est considérée comme une défaillance qu’il faut absolument pallier. L’ambiguïté historique du sionisme en tant que formulation nationale et laïcisante d’une communauté jusqu’alors définie en termes religieux constitue le Yichouv en entité hybride : un ensemble civique ayant le droit de s’appeler "peuple", mais dont les critères d’appartenance sont définis par une appartenance religieuse. » (Henry Laurens) [4]
L’historien israélien Shlomo Sand ne contredit pas le professeur Laurens quand il évoque le fondement théologico-racial du sionisme : « Le sionisme prit à la tradition religieuse juive son aspect le plus orgueilleux et le plus refermé sur soi-même. La proclamation divine : "C’est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations" (Nombres 23, 9), destiné à édifier une communauté monothéiste élue, et sanctifié au sein du monde antique, fut traduite en une philosophie d’action laïque séparatiste. » [5]
Malgré cela, les Palestiniens acceptent l’idée de vivre avec les juifs sionistes au sein d’un seul État.
« L’idée d’une solution au conflit israélo-palestinien par la création d’un État multinational formé des territoires de l’ancienne Palestine mandataire (ceux occupés aujourd’hui par Gaza, la Cisjordanie et l’État d’Israël) est une longue histoire qui a connu une éclipse entre 1947 et les années 1990, avant de revenir dans le débat public. L’État multinational constitue la revendication des nationalistes arabes formulée par le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husayni devant la commission Peel en 1937 : un État indépendant de Palestine gouverné par les Arabes avec une minorité religieuse juive.
Le Congrès juif mondial réuni à Baltimore en 1942 demande pour sa part un État juif sur l’ensemble de la Palestine mandataire. » [6]
Le comte Peel, ancien secrétaire d’État pour l’Inde, a été chargé de mener une enquête pour proposer un plan de partage de la Palestine en deux États : un État juif et un État arabe. Son enquête se termina le 24 janvier 1937 et donna lieu à un rapport qui examine notamment la situation en Palestine :
« La détérioration continue des rapports arabo-juifs ne fait que s’accroître. Les Arabes chrétiens et musulmans s’unissent maintenant dans une commune hostilité contre les Juifs. Ils demandent à diriger eux-mêmes leurs affaires, car la Palestine fait partie des États arabes auxquels l’indépendance a été promise : elle est une des communautés appartenant autrefois à l’Empire ottoman, et les autres pays ont accédé à l’indépendance. Mais un gouvernement national empêcherait évidemment le Mandat de remplir sa mission envers les Juifs.
Ceux-ci convoitent l’ancien emplacement du Temple occupé par le Haram al-sharif des musulmans.
L’hostilité devient religieuse. Émeutes et grèves se succèdent du côté des Arabes, un terrorisme commence chez les Juifs, instauré par les "Révisionistes". Ce groupe revendique toute la "Palestine" avec l’est du Jourdain, malgré une minorité juive estimant que l’on ne doit pas supplanter les Arabes. » [7]
En 1945, le rabbin Fishman, représentant du parti orthodoxe « Mizrahi » à l’Éxécutif de l’Agence juive, fit connaître « que son parti avait signé un accord avec les révisionnistes, selon lequel les membres du "Mizrahi" soutiendraient les revendications politiques des révisionnistes au sujet d’un État juif établi dans la Palestine tout entière et tâcheraient de réserver une place aux révisionnistes dans l’Exécutif de l’Agence juive et dans le Conseil général sioniste » [8].
Le même rabbin Fishman a déclaré dans son témoignage au Comité spécial d’investigation de l’ONU du 9 juillet 1947 que « La Terre Promise s’étend du fleuve d’Égypte à l’Euphrate. Elle inclut une partie de la Syrie et du Liban. » [9]
Les héritiers directs des sionistes révisionnistes sont les membres et les dirigeants du Likoud aujourd’hui, et les nationaux-religieux que représentaient le rabbin Fishman à l’époque sont actuellement dans le gouvernement de Netanyahou et dirigent des ministères, notamment celui de la Sécurité nationale et celui des Finances.
Le plan de partage de 1947, ou comment enterrer l’État unique égalitaire
Après le refus du plan de partage de la Commission Peel (1937) par les deux parties, le gouvernement britannique publia le Livre blanc (Palestine Statement of policy) du 17 mai 1939, qui propose une nouvelle solution. Il y est affirmé que le mandat n’implique pas « que la Palestine soit transformée en État juif contre la volonté de la population arabe ». Mais le Livre blanc de 1922 l’a déjà déterminé. Pourtant, sous l’administration britannique, il est entré déjà plus de 300 000 Juifs en Palestine.
Le mandat, dit le Livre blanc, doit préparer « un État de Palestine indépendant, dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l’autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés » (§ 8). Pendant une période de cinq ans, les Palestiniens prendraient part de plus en plus à la haute administration. Ensuite, un corps représentatif serait formé, chargé d’établir un projet de Constitution, tous les chefs de service étant alors palestiniens, le nombre de Juifs et d’Arabes serait proportionnel à celui de chaque population. Après cinq autres années, l’indépendance serait complète, « appuyée sur un traité avec l’Angleterre et sur l’entrée de l’État palestinien à la Société des Nations » [10].
Afin de laisser les Arabes dans la majorité, l’immigration serait limitée à partir d’avril 1939 à 75 000 entrées dans les cinq années à venir. La population juive pourra ainsi atteindre le tiers de la population totale de la Palestine. Ceci est évalué par le critère économique admis en 1922, mais aussi parce que l’immigration juive ne doit pas atteindre des proportions telles que les Juifs finissent par dominer les Arabes. Car « la crainte qu’ont les Arabes d’être dominés, s’est montrée génératrice de violence. Poursuivre une immigration illimitée contre la volonté des Arabes imposerait un recours à la force. Après cette période de cinq ans, l’immigration sera permise sur l’autorisation des Arabes » [11].
Les sionistes manifestèrent leur désapprobation vigoureusement. Ils veulent la création d’un État juif, intensifier l’immigration, devenir majoritaire, et dominer la Palestine en l’épurant ethniquement, ce qu’ils feront à partir de décembre 1947 et tout le long de l’année 1948.
Or, la politique du Livre blanc des Britanniques aurait pour premier effet de « diminuer les possibilités d’extension territoriale du foyer national juif, déjà réduites par l’interdiction de la Transjordanie à la colonisation juive » [12], écrit Chaïm Weizmann dans une lettre de juin 1939 en réaction au Livre blanc et ce au nom de l’Agence juive pour la Palestine.
La Grande-Bretagne n’a officiellement pas cédé aux sionistes, et a maintenu, apparemment, sa position jusqu’en 1948, année de la création de l’État d’Israël. Les Britanniques se préparaient à déposer un autre projet devant le Conseil de la Société des Nations, lorsque la Seconde Guerre mondiale « vint modifier toutes les données acquises et les perspectives d’avenir. Elle apporta une difficulté nouvelle : l’afflux des Juifs échappés aux massacres d’Europe centrale » [13].
À l’automne 1944, la « Ligue pour la coopération et le rapprochement entre Juifs et Arabes » affirma dans une circulaire que « le problème palestinien peut être résolu en accordant une égalité politique aux deux peuples. Nul ne dominera l’autre, mais chacun travaillera en commun pour relever et développer la Palestine dans l’intérêt des Arabes et des Juifs, et donner au pays la place qu’il mérite au Moyen-Orient » [14].
Quelques mois plus tard, le docteur Magnès, recteur de l’université hébraïque de Jérusalem, exposa dans une lettre au New York Times comment il concevait un État binational remplaçant le partage, afin d’éviter ce qui « ne ferait que créer deux irrédentismes irréconciliables ». Il proposait de placer cet État binational dans le cadre d’un Conseil régional du Moyen-Orient, institué par les Nations unies. Mais les chefs de l’organisation sioniste américaine protestèrent immédiatement [15].
Du côté arabe, les entretiens entre ministres des Affaires étrangères et présidents du Conseil se multipliaient pendant l’année 1944. Le Comité exécutif de la conférence des dirigeants arabes de Transjordanie en appelait aux autorités des pays arabes pour défendre les Arabes de Palestine contre le sionisme. Un « Comité préparatoire du Congrès général arabe » se réunit à Alexandrie le 25 septembre 1944, et publia un Protocole daté du 7 octobre, qui annonce : « Une ligue des États arabes sera constituée par les États arabes indépendants qui voudront en faire partie. »
Sa politique concernant la Palestine rejoint celle du Livre blanc du gouvernement britannique de 1939. Le protocole fut élaboré par les délégations syriennes, transjordanienne, irakienne, libanaise, égyptienne, auxquelles fut adjoint Musa Alami, délégué de tous les partis arabes de Palestine. Le Comité préparatoire se réunit de nouveau au Caire le 17 mars 1945, établit le texte du « Pacte (mithaq) de la Ligue des États arabes », qui fut signé le 22 mars, par les délégations des mêmes pays, et celles de l’Arabie saoudite et du Yémen, Abd al-Rahman Azzam fut désigné comme secrétaire général. Une « Résolution relative à la Palestine », en annexe, précise que « son existence et son indépendance internationales ne sauraient de jure être mise en question », d’après le statut que lui donna le Pacte de la Société des Nations [16].
Le Vaad Leumi (Conseil général des Juifs palestiniens) était opposé au partage, de même que le docteur Magnès. Du côté arabe, le projet d’un État juif est toujours refusé, « mais sans aucune animosité contre les Juifs du point de vue religieux, ni racial. Une vive opposition se manifeste au contraire aux aspirations et à la politique sioniste, à l’immigration juive et à tout partage de la Palestine » [17].
Certaines voix s’élèvent en Angleterre pour avertir contre le danger que représente la formation d’un État juif en Palestine, à l’instar du général Spears : « La politique sioniste, telle qu’elle se manifeste en Palestine, ne constitue pas un mouvement religieux mais un mouvement national possédant les défauts qui caractérisent le nazisme en Allemagne. Je crois que si les Sionistes parvenaient à fonder un État juif en Palestine, celui-ci ne serait pas un instrument de paix mais d’insécurité dans le Moyen-Orient [...] Ce serait une source d’agitation permanente [...] Je crois, d’autre part, que les Arabes accepteraient que le foyer national juif continuât d’exister si les sionistes abandonnaient leurs buts politiques et cessaient d’employer la force et l’immigration illégale pour parvenir à leur fin, c’est-à-dire à une majorité juive en Palestine. » [18]
Finalement, c’est lors du vote à l’ONU que les sionistes mirent définitivement fin au projet pacifique et égalitaire d’État unique.
« Ce samedi de novembre 1947 ; le ciel était couvert, le temps morose. Le monde regardait en direction de l’ancienne patinoire de Meadow transformée en siège des Nations unies dans l’attente frénétique du verdict des discussions entamées trois jours plus tôt sur le sort de la Palestine. L’horloge égrenait les heures fatidiques, au rythme du décompte des voix, avant l’annonce terrifiante pour la partie arabe de l’adoption du plan de partition de la Palestine. Pourtant, le 26 novembre, rien ne semblait encore joué. Certes, le soutien des États-Unis était attendu, annoncé depuis octobre par la voix de leur ambassadeur à l’Onu, Hershel V. Johnson. Aucune surprise non plus du côté soviétique, Moscou avait fait connaître sa position le 13 octobre, à travers la déclaration fracassante de Semione T. Tsarapkine, dans laquelle elle affirmait que la solution du plan de partage ne contrevenait pas au principe reconnu du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Mais avec tout le cynisme qu’elle renfermait, cette alliance objective américano- soviétique à elle seule n’était pas décisive. Si la majorité des deux tiers requise avait été obtenue de justesse, c’était grâce au changement de cap du Liberia qui avait quitté le giron des opposants à la partition pour rejoindre la file des promoteurs du plan, et au basculement inattendu de la France, qui, après s’être abstenue la première fois, avait finalement voté en faveur du oui. L’initiative surprenante des chefs de la diplomatie irakienne, égyptienne et libanaise, rendant visite au président Vincent Auriol pour rallier la France au camp du non, s’apparentait à de la naïveté romantique, face aux redoutables méthodes déployées par les services secrets de l’agence juive, notamment dans le domaine de l’espionnage. Dissimulant des micros dans la résidence du représentant de la délégation syrienne, ils sont informés de la décision d’une diplomate sud-américaine éprise d’un membre de la délégation palestinienne et dont le cœur penchait en faveur du non de se ranger du côté des contestataires, ce qui leur a permis aussitôt de faire pression pour la remplacer par un représentant plus malléable.
L’histoire retiendra également la trahison d’un agent arabe aux ordres du roi Abdallah de Jordanie qui fut généreusement rétribué pour exprimer à l’Onu le point de vue des Palestiniens favorables au partage, et servir secrètement les intérêts du souverain hachémite consentant au partage en contrepartie de la garantie de l’agence juive d’appuyer son projet d’annexion des territoires concédés aux Arabes. L’intense lobbying de l’agence juive s’avérait payant et l’influence des thèses sionistes réelle dans un contexte où les mémoires traumatiques européennes étaient vives. » [19]
Étape suivante : remise en cause de la « solution » à deux États
Ancien ministre de la Défense dans un gouvernement de droite, Yitzhak Rabin a un « attachement proclamé au Grand Israël » [20]. C’est « l’homme des expulsions de populations de 1948, des massacres de prisonniers de 1967, de la poigne de fer au Liban, et déterminé à "briser les os" dans la répression de l’Intifada » [21].
Au lendemain des élections (23 juin 1992) qui le portent au pouvoir, il confessera qu’il était prêt à faire le modéré sans rien céder sur l’essentiel [22]. Il aurait fait durer les pourparlers sur l’autonomie pendant dix ans, un délai durant lequel il aurait « installé un demi-million de personnes dans les territoires » [23].
Dans son discours d’investiture, Yitzhak Rabin tient des propos ambigus sur la colonisation : « Il est naturel que certains de ceux qui ont choisi de s’installer dans les territoires soient préoccupés. Je les informe donc que les forces armées d’Israël et les autres services de sécurité continueront d’être responsables de [leur] sécurité. » [24]
Le gouvernement de Rabin entend « poursuivre le renforcement des implantations juives le long des lignes de confrontation et dans le grand Jérusalem », tout en prévenant que les autorités s’abstiendront de prendre des mesures qui pourraient perturber la bonne conduite des négociations [25].
Le gouvernement Rabin précise rapidement sa doctrine : les « colonies de sécurité » pourront recevoir de l’aide, les « colonies politiques » seront autorisées à se développer en fonction de leur taux de croissance naturelle. La densification des colonies existantes sera permise. En même temps, on annonce une étude au cas par cas des contrats de construction engagés par le précédent gouvernement.
Le gouvernement Rabin annonce l’abandon du dynamitage des maisons palestiniennes comme sanction collective, et un mois plus tard les soldats du même gouvernement inaugurent une nouvelle méthode : la destruction au missile antichar de logements palestiniens simplement susceptibles d’abriter des « terroristes » recherchés par le Shin Bet [26].
Le 25 septembre 1994, une nouvelle entrevue se déroule à Erez (poste-frontière entre Gaza et Israël) entre Rabin et Arafat. Ehud Barak, qui accompagne le Premier ministre, déclare : « Nous ne bougerons d’aucun site de Judée-Samarie [Cisjordanie] tant que nous ne serons pas certains que la sécurité [des colons] sera garantie. Nous n’abandonnerons jamais aucun Israélien. » [27]
Le lendemain, Rabin donne son accord pour la construction de nouveaux logements dans une colonie à proximité de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949). Il met ainsi fin au « gel » de la colonisation, « de toute façon peu respectée dans les faits » [28]. Au cours de l’année qui a suivi la déclaration de principes, le nombre de colons dans la bande de Gaza est passé de 4 300 à 5 100, et celui en Cisjordanie de 125 000 à 136 000.
Sur le terrain, « on voit bien à l’œuvre une stratégie consistant à densifier les implantations le long de la ligne verte et à établir des corridors à travers la Cisjordanie, divisant ainsi le territoire en une série d’enclaves. La diplomatie américaine refuse d’entendre les plaintes des Palestiniens » [29].
Au début de l’année 1995, entre Oslo I et et Oslo II, des violences éclatent à l’occasion de l’élargissement de la colonie juive d’Efrat, à proximité de Bethléem. L’accélération de la colonisation sous le gouvernement Rabin est brutale. En 1993 et 1994, le nombre moyen de nouveaux chantiers était de 480 par an, en 1995 il s’élève à 1 800. Cette année-là, le nombre de colons connaît sa plus forte augmentation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza : ils étaient 98 000 à la fin de 1992, ils seront 138 000 à la fin de 1995.
Lorsque les Palestiniens proposaient un seul État, les sionistes le rejetaient. Quand ils ont accepté l’idée de deux États, les Israéliens l’ont rendu impossible. Quand ils s’opposent par les armes, comme le prévoient le droit international, ils sont qualifiés de terroristes et traités comme tels.
Et finalement, lorsque même le Hamas finit par accepter la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, les Israéliens refusent.
« Depuis le Qatar où il vit, le chef du Hamas Khaled Meshaal présente en mai 2017 les 42 points de la nouvelle Charte du Hamas qui se définit comme un "mouvement islamique de libération nationale et de résistance". Le document met en avant la lutte contre l’expropriation des terres, insiste sur la dimension politique du conflit, minimise sa dimension religieuse, fait disparaître toute référence aux Frères musulmans, met en sourdine l’antisémitisme en différenciant Juifs et sionistes. Sans reconnaître Israël, qualifié d’illégal, il accepte un État palestinien limité aux frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale et le droit au retour des réfugiés. Il reconnaît toutes les formes de luttes, et non plus seulement la lutte armée. Cette nouvelle Charte vise à discuter avec l’Autorité palestinienne et le Fatah sur une base commune, préliminaire à une intégration dans l’OLP.
Pour le gouvernement israélien, le document est "mensonger" et constitue un "écran de fumée". » [30]
Youssef Hindi
Notes
[1] Traduction française d’époque, extraite de L’Asie française, 1925, p. 145.
[2] Henry Laurens, L’Orient arabe, Arabisme et islamisme de 1798 à 1945,Armand Colin, 1993, pp. 164-165.
[3] Henry Laurens, op. cit. p. 165.
[4] Henry Laurens, op. cit. p. 165.
[5] Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé ?, Fayard, 2008, p. 355.
[6] Jean-Claude Lescure, Le Conflit israélo-palestinien en 100 questions, Ed Tallandier, 2018, 2021, p. 295.
[7] Rapport de la Commission Peel (juillet 1937) : https://palestinianmandate.files.wo...
[8] Cahier de l’Orient contemporain, 1946, vol. III, p. 562.
[9] Oded Yinon’s « A strategy for Israel in the Nineteen Eighties », Published by the Association of Arab-American University Graduates, Inc., Belmont, MA, 1982. Traduction en français à partir de l’anglais, « Le Plan sioniste pour le Moyen-Orient », Sigest, 2015.
[10] A. M. Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, Maisonneuve & Larose, 1968, p. 156.
[11] Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 157.
[12] The Jewish case against the Palestine White Paper. Documents submitted to the permanent Mandate commission of the League of Nations ; I, Dr. Chaïm Weizmann’s letter ; II, Memorandum on the legal aspects of the White Paper, published by the Jewish agency for Palestine, London, June 1939, 33 pp. La lettre a paru séparément en français sous le titre L’établissement du foyer national juif en Palestine : Lettre relative au « Livre blanc » britannique sur la Palestine, du 17 mai 1939, présentée par l’Agence juive pour la Palestine... juin 1939, Genève, 12 pp. Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 157.
[13] Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 158.
[14] Cité par Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 160.
[15] Cf. Cahier de l’Institut d’étude de l’Orient contemporain, 1945, vol. I, p. 56, 1946, vol. II, pp. 218 et 377-380, la traduction de la lettre du Docteur Magnès, et New York Times des 17 et 25 février 1945, avec l’original de la lettre.
[16] Cahier de l’Institut d’étude de l’Orient contemporain, vol. I, pp. 7-12, avec la traduction du Protocole et p. 61 ; II, pp. 139-159, avec la traduction du Pacte. Les plénipotentiaires pour la Transjordanie furent Samir al-Rafa’i pacha, président du Conseil, Sa’id al-Mufti pacha, ministre de l’Intérieur, Sulaïman al-Nabulsi, secrétaire du Conseil des ministres. Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 160.
[17] Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 166-167.
[18] Cahier de l’Institut d’étude de l’Orient contemporain, vol. V, pp. 63-64 ; Goichon, La Jordanie réelle, Tome I, p. 166.
[19] Lina Kennouche, « Le jour où... la partition de la Palestine est adoptée », L’Orient-Le Jour, 10/08/2015.
https://www.lorientlejour.com/artic...
[20] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, Fayard, 2015, p. 344.
[21] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 350.
[22] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 344.
[23] Possibilities, 2e édition, Indiana University Press, 2010, p. 102. Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 344.
[24] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 346.
[25] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 346.
[26] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 355.
[27] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 474.
[28] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 474.
[29] Henry Laurens, La Question de Palestine Tome cinquième, p. 474.
[30] Jean-Claude Lescure, Le Conflit israélo-palestinien en 100 questions, p. 246.
lundi 7 avril 2025
Ahmad Mansour
Palestine Today.
Ahmad est un père qui soutient sa famille. Il souffre désormais d’une blessure très grave, tandis que les médecins déploient des efforts inlassables pour lui sauver la vie." Traduit par Monica sur X.
Quelques heures plus tard, Taoufiq Tahani annoncera le décès du journaliste :
Ahmad se trouvait dans la tente des journalistes visée hier par un bombardement israélien."
Les bombes du diable sont larguées sur la population de Gaza
Voici une bombe MK 84, dite d'usage général, à effet de souffle, à éclats et non guidée. Un monstre de destruction de près d’une tonne (907 kg), conçu pour anéantir tout ce qui se trouve dans son rayon d’impact. Utilisée à Gaza, elle transforme des quartiers entiers en ruines fumantes.
Pour bien comprendre l’horreur :
- Effet de souffle : L’explosion libère une onde de choc d’une violence extrême, réduisant tout en poussière sur des dizaines de mètres. Dans une zone densément peuplée, cela signifie des immeubles soufflés, des familles entières écrasées sous les décombres, une mort instantanée pour ceux qui se trouvent à proximité.
- Effet à éclats : Des centaines de fragments métalliques sont projetés à une vitesse fulgurante, transperçant chairs et organes dans un rayon dévastateur. Impossible d’y échapper. Ceux qui ne meurent pas sur le coup sont souvent mutilés à vie.
- Non guidée : Cette bombe est larguée à l’aveugle, sans aucune précision, laissant au hasard le choix des victimes. C’est une arme de massacre, une boucherie aérienne qui frappe sans distinction hommes, femmes et enfants.
Une boucherie financée par le contribuable américain
L’utilisation de cette bombe sur une population civile piégée dans un territoire aussi densément peuplé que Gaza est un crime de guerre flagrant. Mais pourquoi s’embarrasser de principes quand le contribuable américain paie la facture et couvre les massacres, n’est-ce pas ?
Source : Monica, Tomy, Maryam... sur X.
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Le monde occidental est mort, il est sorti de l'Histoire." Salim Laïbi.
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"Gaza 2025. Humanity is Dead."
Pour les Israéliens, Gaza n’a qu’une alternative : la déportation ou l’extermination
"Soucieux de défendre Israël par tous les moyens, les médias mettent souvent en avant le fait que de nombreux Israéliens sont opposés à Netanyahou et à la guerre. Mais ils oublient de mentionner qu’ils se soucient seulement de la vie des soldats et prisonniers Israéliens. Cet article de Haaretz rappelle que la vie des Palestiniens vaut moins que rien aux yeux de l’ensemble de la société israélienne." Alain Marshal
Pour les Israéliens, Gaza n’a qu’une alternative : la déportation ou l’extermination
par Hanin Majadli
Israël a récemment commis le plus grand massacre d’enfants de son histoire. Deux cents enfants et cent femmes ont été tués en une seule journée [en fait, en une seule nuit]. Au total, environ 400 civils ont péri, et le bilan n’est pas encore définitif. Ces chiffres ne sont pas relayés par les médias israéliens, et lorsqu’ils le sont, c’est toujours de manière scandaleusement minimisée [nos médias relativisent ignoblement ces chiffres en parlant de «données du Hamas», en mettant en avant le fait que des membres du «gouvernement du Hamas» (qui sont des civils) ont été tués, en veillant soigneusement à déshumaniser les victimes, réduistes à l’état de statistiques – seuls les Israéliens ont un nom, une voix, une vie -, etc. ; pour mettre un nom sur les tragédies individuelles, voir Massacres à 2 heures du matin : Israël reprend ses attaques indiscriminées contre Gaza, tuant plus de 400 personnes].
Par exemple, Channel 12 News, la principale chaîne de télévision israélienne, a affirmé que ces 400 morts étaient des «militants». Comment peut-on prétendre qu’ils étaient tous des «militants», alors qu’il est évident que le monde entier voit les images effroyables de dizaines de bébés et d’enfants tués par les bombardements [seulement sur les réseaux sociaux, les médias évitant soigneusement de les montrer et même d’en parler trop explicitement ; seuls les victimes israéliennes ont droit à un état civil et aux trémolos] ? Comment est-il possible de mentir avec un tel aplomb alors que la vérité est sous les yeux de tous ? Jusqu’à quand les médias israéliens resteront-ils complices des crimes du gouvernement ?
Même les médias des pays qui ont commis des génocides auraient honte de mentir à ce point [c’est une illusion : la presse israélienne est bien plus franche que l’occidentale, qui semble considérer que la meilleure manière d’expier Auschwitz est de faciliter autant que possible le génocide à Gaza]. Mais en Israël, la chutzpah [mensonge effronté] est une pierre angulaire de l’approche dominante.
La majorité des Israéliens opposés à la guerre estiment qu’elle met en péril la vie des otages et que les combats ont repris pour des raisons politiques [le vrai débat en Israël est «Faut-il en finir une bonne fois pour toutes avec la cause palestinienne, quitte à tomber totalement le masque», ou «Faut-il accorder un sursis aux Palestiniens et continuer à le faire de manière progressive pour essayer de sauver les apparences »].
J’ai pu comprendre la réaction israélienne au début du conflit, après le 7 octobre 2023, même si elle ne faisait pas directement référence aux victimes palestiniennes [200 morts Palestiniens ont compté : ceux qui ont été identifiés à tort comme des Israéliens, leurs corps ayant été carbonisés au-delà de toute identification possible – sauf tests ADN – par les missiles Hellfire qui ont tué à la fois les ravisseurs et leurs prisonniers, en application de la doctrine Hannibal ; voir cet aveu de Mark Regev, ancien porte-parole de Netanyahou, expliquant pourquoi le bilan des victimes israéliennes du 7 octobre est passé de 1400 à 1200, un fait particulièrement important qui a été complètement ignoré par nos médias…]. À l’époque, cette réaction visait avant tout à éviter d’être taxé de «traître». Mais après 18 mois de massacres – qui entreront dans l’histoire comme une honte éternelle – ce mécanisme ne tient plus.
La reprise des hostilités condamnera les otages, mais elle tuera surtout en masse des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards palestiniens. À quel moment les Israéliens opposés à la guerre oseront-ils enfin dire ce qui doit être dit et cesseront-ils de recourir à des euphémismes [le titre même de cet article, démenti par son contenu, est trompeur et participe d’un effort de propagande : il n’y a pas de «peur» des Israéliens, simplement un énorme mépris, voire une haine viscérale pour les «animaux humains» Palestiniens] ? J’ai cru comprendre qu’une prise de conscience avait commencé après qu’ils ont été qualifiés de «meurtriers d’enfants». Est-il possible de tomber plus bas sur le plan moral ? Ne sont-ils pas terrifiés par cette étiquette ?
Il est déjà impossible de distinguer quoi que ce soit en Israël. Impossible de différencier les médias de l’opinion publique. Car même ceux qui s’opposent à la guerre ont peur d’admettre que les Gazaouis sont aussi des êtres humains. Impossible de séparer le pilote de la bombe. On lui dit d’appuyer sur le bouton, et il le fait. La majorité de la population ne se contente pas de tolérer les massacres de masse : elle les réclame, explicitement ou tacitement.
Ce n’est pas simplement une question de dissimulation ou de manipulation par les médias. C’est le résultat d’un endoctrinement militariste et raciste qui commence dès la maternelle et se poursuit jusqu’à la mort. Un endoctrinement qui a besoin de destruction pour justifier l’existence du sionisme.
Il y a quelque chose de profondément faussé dans le récit actuellement véhiculé par le public juif libéral en Israël, qui présente cette situation comme une lutte pour sauver la démocratie israélienne. Cette lutte s’inscrit dans une absence presque totale de référence aux conséquences meurtrières de la guerre sur Gaza et ses habitants.
Comment peut-on défendre les valeurs démocratiques tout en acceptant que, de l’autre côté, des dizaines de milliers de vies soient fauchées en un instant ? Cela semble irréel.
Comment peut-on exiger liberté et justice sans évoquer le prix humain inconcevable de cette guerre ? Comment peut-on mépriser à ce point la vie à Gaza, devenue si insignifiante aux yeux des juifs israéliens, tout en réclamant la préservation de la démocratie israélienne ? De quelle démocratie parle-t-on exactement ? Une démocratie qui porte chaque jour sur son dos une destruction aussi colossale et atroce ?
source : Haaretz via Le Blog d’Alain Marchal
Par exemple, Channel 12 News, la principale chaîne de télévision israélienne, a affirmé que ces 400 morts étaient des «militants». Comment peut-on prétendre qu’ils étaient tous des «militants», alors qu’il est évident que le monde entier voit les images effroyables de dizaines de bébés et d’enfants tués par les bombardements [seulement sur les réseaux sociaux, les médias évitant soigneusement de les montrer et même d’en parler trop explicitement ; seuls les victimes israéliennes ont droit à un état civil et aux trémolos] ? Comment est-il possible de mentir avec un tel aplomb alors que la vérité est sous les yeux de tous ? Jusqu’à quand les médias israéliens resteront-ils complices des crimes du gouvernement ?
Même les médias des pays qui ont commis des génocides auraient honte de mentir à ce point [c’est une illusion : la presse israélienne est bien plus franche que l’occidentale, qui semble considérer que la meilleure manière d’expier Auschwitz est de faciliter autant que possible le génocide à Gaza]. Mais en Israël, la chutzpah [mensonge effronté] est une pierre angulaire de l’approche dominante.
La majorité des Israéliens opposés à la guerre estiment qu’elle met en péril la vie des otages et que les combats ont repris pour des raisons politiques [le vrai débat en Israël est «Faut-il en finir une bonne fois pour toutes avec la cause palestinienne, quitte à tomber totalement le masque», ou «Faut-il accorder un sursis aux Palestiniens et continuer à le faire de manière progressive pour essayer de sauver les apparences »].
J’ai pu comprendre la réaction israélienne au début du conflit, après le 7 octobre 2023, même si elle ne faisait pas directement référence aux victimes palestiniennes [200 morts Palestiniens ont compté : ceux qui ont été identifiés à tort comme des Israéliens, leurs corps ayant été carbonisés au-delà de toute identification possible – sauf tests ADN – par les missiles Hellfire qui ont tué à la fois les ravisseurs et leurs prisonniers, en application de la doctrine Hannibal ; voir cet aveu de Mark Regev, ancien porte-parole de Netanyahou, expliquant pourquoi le bilan des victimes israéliennes du 7 octobre est passé de 1400 à 1200, un fait particulièrement important qui a été complètement ignoré par nos médias…]. À l’époque, cette réaction visait avant tout à éviter d’être taxé de «traître». Mais après 18 mois de massacres – qui entreront dans l’histoire comme une honte éternelle – ce mécanisme ne tient plus.
La reprise des hostilités condamnera les otages, mais elle tuera surtout en masse des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards palestiniens. À quel moment les Israéliens opposés à la guerre oseront-ils enfin dire ce qui doit être dit et cesseront-ils de recourir à des euphémismes [le titre même de cet article, démenti par son contenu, est trompeur et participe d’un effort de propagande : il n’y a pas de «peur» des Israéliens, simplement un énorme mépris, voire une haine viscérale pour les «animaux humains» Palestiniens] ? J’ai cru comprendre qu’une prise de conscience avait commencé après qu’ils ont été qualifiés de «meurtriers d’enfants». Est-il possible de tomber plus bas sur le plan moral ? Ne sont-ils pas terrifiés par cette étiquette ?
Il est déjà impossible de distinguer quoi que ce soit en Israël. Impossible de différencier les médias de l’opinion publique. Car même ceux qui s’opposent à la guerre ont peur d’admettre que les Gazaouis sont aussi des êtres humains. Impossible de séparer le pilote de la bombe. On lui dit d’appuyer sur le bouton, et il le fait. La majorité de la population ne se contente pas de tolérer les massacres de masse : elle les réclame, explicitement ou tacitement.
Ce n’est pas simplement une question de dissimulation ou de manipulation par les médias. C’est le résultat d’un endoctrinement militariste et raciste qui commence dès la maternelle et se poursuit jusqu’à la mort. Un endoctrinement qui a besoin de destruction pour justifier l’existence du sionisme.
Il y a quelque chose de profondément faussé dans le récit actuellement véhiculé par le public juif libéral en Israël, qui présente cette situation comme une lutte pour sauver la démocratie israélienne. Cette lutte s’inscrit dans une absence presque totale de référence aux conséquences meurtrières de la guerre sur Gaza et ses habitants.
Comment peut-on défendre les valeurs démocratiques tout en acceptant que, de l’autre côté, des dizaines de milliers de vies soient fauchées en un instant ? Cela semble irréel.
Comment peut-on exiger liberté et justice sans évoquer le prix humain inconcevable de cette guerre ? Comment peut-on mépriser à ce point la vie à Gaza, devenue si insignifiante aux yeux des juifs israéliens, tout en réclamant la préservation de la démocratie israélienne ? De quelle démocratie parle-t-on exactement ? Une démocratie qui porte chaque jour sur son dos une destruction aussi colossale et atroce ?
source : Haaretz via Le Blog d’Alain Marchal
https://reseauinternational.net/pour-les-israeliens-gaza-na-quune-alternative-la-deportation-ou-lextermination/
dimanche 6 avril 2025
Les plans de l’entité génocidaire
Voici les principales lignes :
1. Expulsion et enfermement de la population de Gaza
- Il est question d’un plan israélien visant à évacuer toute la population de Gaza vers une zone “humanitaire” fermée et contrôlée.
- Toute personne refusant d’évacuer serait considérée comme “criminelle” et risquerait d’être tuée.
2. Annonce officielle et menace d’intensification
- Israël Katz, ministre de la Défense, a menacé que la guerre deviendrait encore plus violente si le Hamas ne libérait pas les otages.
- Il a laissé entendre que les Gazaouis auraient le “choix” entre l’exil forcé ou la destruction totale.
3. Comparaison avec les plans antérieurs de nettoyage ethnique
- L’idée de forcer les Palestiniens à partir n’est pas nouvelle dans la politique israélienne, elle remonte à 1967.
- À l’époque, Israël avait tenté d’encourager l’émigration en détériorant les conditions de vie à Gaza et en proposant des destinations en Jordanie ou en Amérique du Sud.
4. La réalité d’un “camp de concentration”
- Le texte souligne que l’enfermement forcé des Palestiniens dans une zone clôturée est assimilable à un camp de concentration.
- L’objectif serait de briser la population en détruisant totalement Gaza et en espérant qu’ils finissent par partir d’eux-mêmes.
5. Contraintes et limites du plan israélien
- Opposition internationale : Aucun pays ne veut accueillir un tel exode massif.
- Résistance du Hamas : Le groupe conserve des capacités militaires et pourrait infliger de lourdes pertes à l’armée israélienne.
- Fatigue du peuple israélien : L’opinion publique israélienne commence à se lasser de la guerre, en particulier à cause des otages toujours détenus.
- Réactions des pays arabes : La Jordanie et l’Égypte s’opposent fermement à cette expulsion massive.
6. Le spectre du génocide
I want you to watch this
Ryan Rozbiani :
"I promise you you’re not prepared for this.
I want you to watch this, with the audio turned on, so you can experience the first moments of what it feels like after your city has been bombed."
Le Betar, groupe d’extrême-droite qui aide Trump à expulser les détracteurs d’Israël
Des membres du Betar participent à un camp d'été pour jeunes dans la ville polonaise de Zakopane en 1935.
Ross Glick, directeur exécutif du groupe jusqu'au mois dernier, a indiqué qu'il a rencontré divers législateurs influents, dont le sénateur démocrate John Fetterman et des collaborateurs des sénateurs républicains Ted Cruz et James Lankford, et que tous ont soutenu la campagne de Betar U.S. visant à nettoyer le pays des milliers de “soutiens du terrorisme”.
Peu après le voyage de Glick à Washington, D.C., Trump a signé une ordonnance exécutive intitulée :
“Mesures supplémentaires de lutte contre l'antisémitisme” qui promet “l'expulsion des résidents étrangers qui enfreignent nos lois”, de “réprimer la violence et le harcèlement pro-Hamas” et “d'enquêter et de sanctionner le racisme anti-juif dans les universités et les établissements d'enseignement supérieur gauchistes et anti-américains”.
Trump lui-même a annoncé que l'arrestation de M. Khalil, qui a fait la une des journaux du monde entier, n'était “que la première d'une longue série”. “Nous savons que d'autres étudiants de Columbia et d'autres universités du pays se sont livrés à des activités pro-terroristes, antisémites et antiaméricaines, et l'administration Trump ne le tolérera pas”, a-t-il écrit sur Truth Social. Le 45e puis 47e président a également déclaré qu'il prévoit d'expulser les “communistes” et “marxistes” des États-Unis, y compris les citoyens américains. Ces déclarations marquent une escalade de la répression gouvernementale de la dissidence sans précédent depuis l'ère maccarthyste des années 1940 et 1950.
Le terrorisme et le génocide pour modèle
La semaine dernière, le Betar U.S. a apparemment tenté d'organiser en toute transparence de faire assassiner Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés. “Rejoignez-nous pour donner à Francesca un [émoji de beeper] à Londres mardi”, a-t-il posté en ligne, une référence apparente à l'attaque de septembre au Liban menée par l'armée israélienne. L'incident a fait des dizaines de morts et des milliers de blessés parmi les civils, et a été largement condamné – même par l'ancien directeur de la CIA Leon Panetta – comme acte de terrorisme international.
Le mois dernier, le Betar U.S. a proféré une menace similaire contre l'écrivain juif américain Peter Beinart. Après la publication dans le New York Times de son article dénonçant l'État d'Israël, Betar a publié une déclaration dans laquelle on pouvait lire :
“Nous exhortons tous les Juifs de l'Upper West Side à donner à Peter Beinart un [beeper avec trois émoticônes]. C'est un traître, un kapo, et nous devons lui faire obstacle”.
Ainsi, Betar l'a non seulement diffamé en le qualifiant de collaborateur nazi (Kapo) et en appelant à son assassinat, mais a également révélé l'adresse de son domicile.
Un incident similaire s'est produit avec le politologue Norman Finkelstein. Dans le but de l'intimider et de le réduire au silence, un membre du Betar a glissé un beeper dans la poche de son manteau, en filmant l'incident. Après que Finkelstein a refusé de cesser de dénoncer l'injustice au Moyen-Orient, le week-end dernier, le groupe a tenté de perturber le débat public auquel il participait à Washington, D.C.
L'acte probablement le plus scandaleux du Betar a été de mettre publiquement à prix la tête de l'activiste palestino-américaine Nerdeen Kiswani, avec ces mots :
“Vous détestez l'Amérique, vous détestez les Juifs, mais nous sommes là et nous ne nous tairons pas. 1 800 $ à quiconque remettra un beeper à cette djihadiste”, une offre réitérée par la suite. Après le tollé mondial, l'organisation a supprimé ses messages appelant à l'assassinat politique de fonctionnaires internationaux et de citoyens américains.
En outre, le Betar a régulièrement tenté d'intimider ou de faire cesser les mouvements ou les rassemblements de protestation contre les crimes israéliens. Lors d'un événement étudiant à l'UCLA, le Betar a déclaré publiquement :
“Nous exigeons que la police expulse ces voyous dès maintenant, sinon nous serons obligés d'organiser nous-mêmes des groupes de Juifs qui s'en chargeront”.
En janvier, il a tenté de disperser un rassemblement à New York en hommage à Hind Rajab, une fillette palestinienne de cinq ans sauvagement assassinée par l'armée israélienne. Des membres du Betar ont filmé l'événement, affirmant aux participants qu'ils font partie de l'ICE [agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure] et qu'ils utilisent la reconnaissance faciale pour obtenir leur identité, utilisée pour les expulser.
Ces dernières semaines, des membres du Betar ont également scandé des discours haineux devant une mosquée bangladaise de New York et attaqué ceux qui protestaient contre la vente illégale de terres de la Cisjordanie occupée lors d'une vente aux enchères à Brooklyn.
Que le Betar soit un groupe prônant la haine ne fait guère de doute. Même des groupes notoirement pro-Israël tels que l'Anti-Defamation League (une organisation dont le FBI a un jour fait remarquer qu'elle est presque certainement financée par le gouvernement israélien) l'ont inclus dans sa liste d'organisations extrémistes prônant la haine. L'ADL fait remarquerque le Betar reprend le slogan fasciste des Kahanistes, “Pour chaque juif, un .22” (ce qui signifie que les juifs devraient être armés de fusils de calibre .22), et a indiqué qu'il souhaitait travailler avec les Proud Boys, un gang américain d'extrême droite.
Le Betar se délecte souvent de la violence exercée contre les populations civiles et appelle au génocide des Palestiniens.
“Au diable votre cessez-le-feu ! Réduisez Gaza en poussière !” ont-ils annoncé le mois dernier. “Le Betar soutient fermement le plan visant à expulser les Palestiniens de Gaza”, ont-ils ajouté.
En réponse à un message détaillant le grand nombre de bébés palestiniens tués depuis le 7 octobre 2023, ils ont répondu : “Ce n'est pas assez. Nous exigeons du sang à Gaza !”
https://x.com/Betar_USA/status/1892611426390364362
Un paramilitaire fasciste, mais juif
Les origines du Betar remontent à plus de 100 ans. Le groupe a été fondé par le premier dirigeant sioniste Ze'ev Jabotinsky comme force paramilitaire d'extrême droite, explicitement opposée aux groupes juifs de gauche qui dominaient à une époque où “juif” et “socialiste” étaient considérés par beaucoup comme pratiquement synonymes. Jabotinsky croyait que la création d'un État en Palestine nécessiterait l'émergence de ce qu'il appelait les “nouveaux Juifs”, c'est-à-dire des Juifs prêts à se battre et à mourir pour le sionisme. À cette fin, le Betar a été créé en tant qu'organisation de combat et a reçu un financement généreux de la part de bienfaiteurs conservateurs.
Jabotinsky a demandé à ses membres de prêter serment à l'Israël à naître :
“Je dédie ma vie à la renaissance de l'État juif, avec une majorité juive, des deux côtés du Jourdain”.
La création d'un tel État implique donc l'extermination massive ou l'expulsion des habitants autochtones de la région.
Le nom officiel du Betar est Brit Yosef Trumpeldor, du nom d'un colon juif tué en 1920 lors d'un premier échange de tirs avec des Palestiniens au sujet d'un terrain contesté. Aux yeux de Jabotinsky, de tels hommes étaient nécessaires pour vaincre, contrairement à la majorité des Juifs européens qu'il qualifiait de lâches et faibles.
Dans les années 1920, l'Europe a connu une montée de l'antisémitisme et, malgré leur nature intrinsèquement antijuive, de nombreux Juifs conservateurs admiraient la discipline et l'organisation des paramilitaires fascistes tels que les Chemises brunes d'Hitler. Le Betar s'est inspiré de ces groupes, car Jabotinsky estimait que le succès du projet sioniste passait par la création de telles organisations.
En raison de leur vision anticommuniste et hostile aux travailleurs progressistes, le Betar a été inondé de capitaux conservateurs, contribuant à en faire l'une des organisations juives les plus importantes et les plus influentes des années 1930, avec environ 70 000 membres. Les dirigeants du Betar sont devenus des personnalités clés de la politique israélienne. Parmi eux, les Premiers ministres Menahem Begin et Yitzhak Shamir, ainsi que Benzion Netanyahu, le père de l'actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Bien que cette représentation du Betar comme groupe terroriste fasciste puisse sembler biaisée ou partiale, une grande partie de ces informations proviennent directement de l'organisation elle-même.
Dans la section “Notre histoire” de son site officiel, le Betar écrit ce qui suit :
“Le Betar est ainsi devenu un incubateur pour le développement des idées sionistes de droite et ses soutiens étaient parfois appelés “fascistes juifs”. En Palestine, les membres du Betar ont facilité l'immigration juive illégale et ont été d'actifs fomenteurs de troubles et de violences, faisant fréquemment exploser des bombes dans des zones civiles arabes en réponse aux attaques et menant une guérilla contre les Britanniques”.
Ainsi, l'organisation n'hésite pas à être qualifiée de fasciste et note fièrement qu'elle a “fréquemment” mené des opérations terroristes contre des civils arabes en Palestine. (Vers la fin de la semaine dernière, le Betar a supprimé le qualificatif de “fasciste” et cessé de se vanter d'avoir bombardé des Arabes, après s'être retrouvé sous le feu des projecteurs en raison de ses liens avec l'administration Trump. La page originale peut toujours être consultée via Internet Archive.
Depuis le 7 octobre 2023, le Betar a considérablement renforcé sa présence aux États-Unis, grâce à l'homme d'affaires israélo-américain d'extrême droite Ronn Torossian et au secrétaire général Ross Glick. En juillet 2024, il a obtenu le statut d'organisation à but non lucratif exonérée d'impôt, qui le classe donc officiellement comme organisation caritative.
“Depuis notre renaissance en 2024, le Betar a fortement marqué les États-Unis et ce n'est que le début. Nous recrutons, formons et donnons aux Juifs les moyens de devenir des leaders sionistes décomplexés, qui défendent Israël sur les campus, dans les communautés et sur toutes les plateformes”, écrit le Betar. Pourtant, une enquête menée par The Electronic Intifada suggère que le Betar se serait peut-être livré à des collectes de fonds illégales.
Le même rapport note que Glick a fait l'objet de graves allégations de crimes sexuels. En 2019, son ancienne petite amie a trouvé des images d'elle nue publiées sur les pages officielles Instagram, Facebook et Twitter de son entreprise. Glick a été arrêté et accusé “d'utilisation illégale d'un ordinateur et de publication illégale de photos obscènes”. Il a plaidé coupable de harcèlement au deuxième degré, infraction pour laquelle il n'a payé qu'une amende.
Les commentateurs de tous bords politiques s'accordent à dire que l'administration Trump fait basculer les États-Unis très à droite, au mépris des protections et garanties constitutionnelles. Ce faisant, elle a trouvé des alliés dans de nombreux groupes controversés. L'influence d'un mouvement aussi restreint et récent que le Betar U.S. au sein de la Maison Blanche a déjà suscité des inquiétudes. Et compte tenu de la détermination d'Israël à poursuivre ses campagnes génocidaires contre ses voisins – et du soutien sans faille de Trump à Israël, son allié – le pouvoir du Betar devrait probablement s'accroître sous l'administration actuelle.
Si tel est le cas, c'est une très mauvaise nouvelle pour ceux qui défendent le droit de s'exprimer librement et de manifester. Il est donc essentiel que ce groupe soit surveillé et analysé plutôt que de lui permettre d'agir dans l'ombre et sans transparence.
Par Alan Macleod.
Alan MacLeod est rédacteur en chef de MintPress News.
https://www.mintpressnews.com/betar-the-far-right-hate-group-helping-trump-deport-israels-critics/289301/
Source :
https://numidia-liberum.blogspot.com/2025/03/le-betar-groupe-dextreme-droite-qui.html?m=1
samedi 5 avril 2025
La couverture du journal israélien Haaretz
"Les portraits d’enfants palestiniens massacrés par l’armée israélienne en couverture de l’édition hebdomadaire du journal israélien Haaretz.
Quel média français oserait une telle couverture ?"
Claude El Khal.
Ranimer nos consciences engourdies
Depuis 15 jours Gaza a littéralement disparu des radars médiatiques, saturés par les taxes de Trump & les sanglots de Le Pen. "Inonder la zone avec de la merde" conseillait Steve Bannon, et il avait raison, car ça marche :
- oubliés les 16 morts de la famille Akad tués cette après-midi à Khan Younès :
- oubliés les 31 morts tués hier dans l'école al-Arqam ;
- oubliés les 15 secouristes tués le 23 mars ;
- oubliés les 59 otages israéliens en danger de mort sous les bombes ;
- oubliés les 2/3 de la bande Gaza évacués et le nettoyage ethnique qui se prépare désormais ouvertement ("c'est notre plan, nous ne le cachons pas" a dit Netanyahu dimanche dernier) ;
- oubliés les provocations funestes du ministre Shlomo Kerhi ("l'émigration volontaire doit parfois être imposée avant d'être consentie") ;
- oubliés les 900 morts en Cisjordanie & les 40.000 civils évacués des camps de Jénine.
Emmanuel Macron sera mardi en Égypte et à la frontière de Gaza. Cela suffira-t-il à ranimer nos consciences engourdies ? En tout cas s'il ne réussit pas à empêcher le plan d'"émigration volontaire" il aura perdu toute crédibilité sur l'Ukraine et le droit international, et donc la possibilité même de construire un front anti-Trump.
Vincent Lemire, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur Jérusalem, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Gustave-Eiffel.
- oubliés les 31 morts tués hier dans l'école al-Arqam ;
- oubliés les 15 secouristes tués le 23 mars ;
- oubliés les 59 otages israéliens en danger de mort sous les bombes ;
- oubliés les 2/3 de la bande Gaza évacués et le nettoyage ethnique qui se prépare désormais ouvertement ("c'est notre plan, nous ne le cachons pas" a dit Netanyahu dimanche dernier) ;
- oubliés les provocations funestes du ministre Shlomo Kerhi ("l'émigration volontaire doit parfois être imposée avant d'être consentie") ;
- oubliés les 900 morts en Cisjordanie & les 40.000 civils évacués des camps de Jénine.
Emmanuel Macron sera mardi en Égypte et à la frontière de Gaza. Cela suffira-t-il à ranimer nos consciences engourdies ? En tout cas s'il ne réussit pas à empêcher le plan d'"émigration volontaire" il aura perdu toute crédibilité sur l'Ukraine et le droit international, et donc la possibilité même de construire un front anti-Trump.
Vincent Lemire, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur Jérusalem, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Gustave-Eiffel.
La Palestine, un résumé
Par François Dubois
Jusqu’au début du XXe siècle, la Palestine vivait au rythme d’une coexistence séculaire entre ses différentes communautés. Sous l’égide de l’Empire ottoman, juifs, musulmans et chrétiens partageaient un même territoire, tissant des liens de voisinage, de commerce et parfois d’amitié. Si des tensions locales survenaient çà et là, elles tenaient davantage aux rivalités économiques et foncières qu’à une fracture religieuse profonde.
Toutefois, à la fin du XIXe siècle, des Juifs venus de l'Europe de l’Est commencèrent à s’installer en nombre croissant, achetant des terres et bouleversant les équilibres ancestraux.
Ce bouleversement éveilla parmi la population arabe autochtone une inquiétude grandissante, non tant envers leurs voisins juifs de longue date qu’envers ces nouveaux arrivants qui, peu à peu, remodelaient le visage du pays. Un sentiment universel, propre à tout peuple confronté à une mutation démographique imposée, et dont nous, Français, pouvons aisément saisir l’écho aujourd’hui.
En 1850 la Palestine comptabilisait environ 400 000 habitants, dont 15 000 juifs majoritairement Mizrahim ou Séfarades et environ 30 000 chrétiens.
En 1900, la population palestinienne était d’environ 532 000 habitants, dont 432 000 musulmans, 57 000 chrétiens et 43 000 juifs.
Il faut attendre 1917 et la Déclaration de Balfour, véritable concession du gouvernement britannique à la famille Rothschild, pour voir le projet sioniste impulsé par Herzl entrer franchement en action. Avec la montée en puissance du concept du mondialisme (à dissocier de la mondialisation), la Société des Nations (SDN) appuie cette décision en 1922, favorisant ainsi l’augmentation du nombre de juifs en Palestine, qui atteint alors 86 000.
Dans les années 1920, émergent les mouvements sionistes révisionnistes, dont certaines branches adoptent des formes activistes et terroristes. Durant les années 1930, des groupes paramilitaires juifs, composés principalement d'immigrés ashkénazes, comme l'Irgoun, perpètrent des attentats contre les autorités britanniques et les populations musulmanes autochtones. Benzion Netanyahu, père de Benyamin Netanyahu, était lui-même impliqué dans ces cercles, en tant que secrétaire de Jabotinsky.
L’armée israélienne, Tsahal, s’est en grande partie constituée à partir de la recomposition des structures terroristes d'avant 1948. La création de l'État d'Israël a été favorisée par plusieurs facteurs :
- Les pressions exercées par la diaspora juive à l’international,
- Les actes terroristes réguliers des sionistes sur le terrain,
- La Shoah (qui devient plus popularisée à partir les années 80), qui a contribué à légitimer la création d’un foyer juif auprès d’une opinion publique moins sensible aux justifications religieuses.
En 1948, le nombre de juifs en Palestine atteint 650 000, représentant environ un tiers de la population.
Majoritairement non sémites, ces juifs provenaient en grande partie d’Europe de l'Est, descendants de populations converties entre les VIIe et VIIIe siècles après J.-C. D’ailleurs, Benjamín Netanyahu, de son vrai nom Mileikowsky, illustre cette réalité : de nombreux dirigeants israéliens ont arabisé leur patronyme pour asseoir leur légitimité aux yeux des textes religieux.
Aujourd’hui, les Gazaouis s’accrochent à leur terre comme les Amérindiens en leur temps… et peut-être comme nous devrons le faire un jour, après avoir trop longtemps sombré dans l’amalgame et la duperie. Mais cela, c’est une autre histoire…
François Dubois, ancien militaire de la Gendarmerie nationale , vice-président de l'association Profession Gendarme.
Il a écrit "Captionem": une œuvre réflexive, à la frontière entre fiction et réalité où totalitarisme, société technologique et interactions humaines s'entremêlent.
vendredi 4 avril 2025
« Fuck les Arabes, votre maison est ma maison »
Info relayée par Rayan Assalam sur X.
"Je suis juif et je le dis : nous sommes engagés dans un nettoyage ethnique"
De retour en Terre Sainte en 2006, il a été transformé par le témoignage de l'occupation de la Palestine et par ses rencontres avec des militants pacifistes et des leaders de la société civile issus des communautés musulmane, chrétienne et juive.
Depuis, Mark se consacre à plein temps au conflit israélo-palestinien. Il est cofondateur de Friends of Tent of Nations North America, une organisation à but non lucratif qui se consacre au soutien des droits fonciers des Palestiniens et à la coexistence pacifique en Palestine historique. Il siège au comité consultatif de Friends of Sabeel North America et est consultant auprès d' Evangelicals for Middle East Understanding. Mark a été étroitement impliqué dans le développement du mouvement international des églises en faveur des droits des Palestiniens.
Depuis, Mark se consacre à plein temps au conflit israélo-palestinien. Il est cofondateur de Friends of Tent of Nations North America, une organisation à but non lucratif qui se consacre au soutien des droits fonciers des Palestiniens et à la coexistence pacifique en Palestine historique. Il siège au comité consultatif de Friends of Sabeel North America et est consultant auprès d' Evangelicals for Middle East Understanding. Mark a été étroitement impliqué dans le développement du mouvement international des églises en faveur des droits des Palestiniens.
En 2009, il a participé au lancement du document Kairos Palestine à Bethléem. Il est directeur de programme pour Kairos USA, un mouvement visant à unifier et à mobiliser les chrétiens américains afin qu'ils adoptent une position prophétique en faveur d'une paix juste en Israël et en Palestine.